berangere: (itazuke)
  En remontant les tessons d'une vaisselle trouvée en 2010 dans une tombe hōkeishūkōbo (tombe à enceinte quadrangulaire) du Yayoi Moyen (100 BCE) sur le site de Kitakaname Tsukagoshi (北金目塚越遺跡, groupement de sites de Sanada Kitakaname, ville de Hiratsuka, préfecture de Kanagawa), les archéologues de la ville de Hiratsuka ont remarqué une frise de cerfs sur le col du tsubo (un tsubo est une jarre à col resserré).

   Le fragment remonté fait 15,5 cm de haut. La frise compte quatre animaux tournés vers la gauche, dessinés à la spatule. Ils ont un long cou, une petite tête triangulaire surmontée de deux bois.
   Les cerfs sont plutôt caractéristiques des décors de l'ouest du Japon au Yayoi : ils y sont nombreux sur les poteries et lesdōtakus (cloches en bronze), mais on connaît déjà cinq autres exemples de représentations de cerfs sur des poteries dans la préfecture de Kanagawa, ce qui laisse supposer une influence des régions de l'ouest jusque dans cette préfecture (ou une homoplasie, si tant est que l'on puisse utiliser le terme pour des motifs décoratifs).



English Translation, d'autres images et la source... )
berangere: (wadai)
  On a retrouvé à Nishikawatsu (西川津遺跡, préfecture de Shimane, ville de Matsue, quartier de Nishikawatsu) un fossé du Yayoi Ancien (300 BCE) de plus de 30 mètres de long : il est possible qu'il s'agisse d'un fossé entourant un habitat à enceinte.

  La campagne de fouilles de cette année à Nishikawatsu est la dernière d'un plan de fouilles préventives de 5 ans avant la construction d'une route préfectorale. La zone fouillée s'étend sur 2.600m² (280 cette année). Le site est situé à proximité de l'ancien lit d'une rivière (parallèle au fossé en question) qui a permis la conservation de mobilier en bois, dont le plus ancien vase tsubo en bois de l'archipel, qui a déjà fait l'objet d'un article sur ce journal.

  La rivière mesure plus de 6 mètres de large, pour environ 1,5 mètre de profondeur. On y a également retrouvé quinze pièces de mobilier en bois, la plupart en cours de fabrication, dont neuf houes, un manche de hache en pierre et des outils dont on ignore la fonction.

  La fait que les pièces de mobilier en bois soient pratiquement toutes des ratés de production laisse penser que Nishikawatsu était un centre de production : les différentes pièces de mobilier fabriquées sur place étaient ensuite redistribuées vers les villages satellites alentours. Le bois était probablement stocké dans l'eau pour le rendre plus facile à travailler, et les ratés de production étaient simplement jetés dans la rivière.

  Le site a également livré des os divinatoires, un magatama en verre dont je parlais dans l'article précédent et des fragments de dotakus.


Unfinished wooden hoe found inside the river bed, Early Yayoi.

  "Ne devait-on pas parler d'un fossé ?" me direz vous. J'y viens. Ma passion pour le mobilier en bois m'a un peu fait perdre le fil.

  Cette année, une portion de fossé de 12 mètres de long, 2 mètres de large et 0,8 mètre de profondeur a été fouillée. Jusqu'ici, rien de bien exceptionnel, mais ce fragment en prolonge un qui avait été fouillé en 2009, pour former un fossé de plus de 30 mètres de long, probablement destiné à empêcher l'entrée d'ennemis ou d'animaux dans l'habitat.


30 meters long ditch protecting the settlement of Nishikawatsu.

Les sources )

 


berangere: (yajiri)
  La ville de Suzuka (préfecture de Mie) a classé "propriétés culturelles municipales" un couteau en pierre jōmon et une vaisselle yayoi.

  Le couteau en pierre a été trouvé sur le site de Hirata (平田遺跡, quartier de Hirata ville de Suzuka) en 2004, lors de fouilles avant l'aménagement d'une zone résidentielle. Il a été trouvé dans le fossé d'une tombe avec tumulus quadrangulaire entouré d'un fossé (方形周溝墓) daté du Yayoi Récent, mais il s'agit d'une pièce de mobilier caractéristique de la première moitié Jōmon Final.
  Le couteau est en schiste, il mesure 392 mm de long, 25,3 mm dans sa plus grande largeur et 22,3 mm dans sa plus grande épaisseur. Il est pratiquement intact et est décoré de trois bandes transversales gravées de croix à une de ses extrémités.


Il est franchement magnifique, je veux le même.

  On pense que ce type de couteaux, comme les épées en pierre ou les bâtons en pierre, n'étaient pas fonctionnels et avaient une utilisation rituelle.
  On a trouvé des couteaux comparables dans 12 sites dans la préfecture de Mie, mais celui-ci est exceptionnel par sa qualité de conservation. Il est stylistiquement particulièrement proche des couteaux retrouvés sur les sites de :
- Shichiminamiura (志知南浦遺跡), ville de Kuwana,
- Morizoe(森添遺跡), ville de Watarai, groupement de Watarai,
- Sone (曽根遺跡), ville de Owase.

  Le couteau en pierre de Hirata est le seul qui soit à la fois entier et décoré.


  La vaisselle a été trouvée sur le site de Yaegaki jinja (八重垣神社遺跡, quartier de Tomiya, ville de Suzuka) en 2008, lors de fouilles avant la construction d'un nouveau bâtiment pour un collège. Elle a été trouvée dans un fossé daté du tout début du Yayoi Ancien. Son diamètre maximal (qui est son diamètre à l'ouverture) est de 134 mm et elle mesure 157 mm de haut. Il s'agit d'un petit tsubo, que l'on a pu remonter dans sa quasi-intégralité. L'ouverture présente un bord ondulé avec quatre pics.

Il y aura une image ici quand Dreamwidth aura décidé qu'il est d'accord pour m'afficher la boite de dialogue

  Il s'agit d'une vaisselle de type Ongagawa. Il y a un décor de lignes incisées à la spatule sur la panse, appelé chinsenmon et essentiellement retrouvé sur les vaisselles du Yayoi Ancien au Yayoi Moyen, caractéristique du Tokai et du Hokuriku, avec une origine de diffusion basée sur le Hokuriku.
  Dans la préfecture de Mie, on trouve des vaisselles comparables sur les sites de :
- Suka (須賀遺跡), ville de Suzuka,
- Nagai (永井遺跡), ville de Yokkaichi.
  Ces sites n'ont livré que des tessons et la vaisselle retrouvée à Yaegaki jinja est la plus complète retrouvée à ce jour dans la préfecture.
  Cette vaisselle a été utilisée dans un cadre domestique pour cuire des aliments.


Source )
Et une plaquette éditée par la ville de Suzuka.

berangere: (Default)
  On ne peut pas dire qu'il n'y ait pas d'actualités archéologiques, mais...
  Je ne sais pas, le fait d'avoir eu le droit de fouler pendant 3 heures le sol d'une supposée tombe impériale a peut-être relancé l'intérêt du public (des journalistes) pour la période kofun. Il n'y en a que pour elle :


(tous les articles précédés d'une étoile traitent de la période kofun)
(les deux articles sur le Yayoi parlent 1- de
l'expo sur les tokushu kidais de Kashihara ; 2- du classement du site de Kanzaki. La pointe de l'actualité, donc)


  Donc, en cette période creuse, voici la présentation du site de Egenoyama, que nous évoquions ici.



berangere: (kame)
  Le site de Higashino Doi (préfecture de Kōchi, ville de Konan, quartier de Noichi) est fouillé dans le cadre des travaux de construction d'une autoroute. La zone fouillée s'étend sur 14.000 m².
  Le site avait déjà fait parler de lui en octobre 2010 avec la découverte d'une vaisselle en céramique de type Shōnai (produite dans la plaine de Ōsaka) parfaitement conservée. Il s'agissait de la première fois que l'on trouvait une vaisselle de ce type non brisée dans la préfecture. À cette époque, les articles parlaient de 60 habitations retrouvées (les fouilles ont commencé en mai 2010) : un village conséquent et commerçant avec des régions situées jusque dans la plaine de Ōsaka.
  Actuellement, le site comporte 80 habitations datées de la fin du Yayoi et du début du Kofun (IIIè siècle) et de la fin du Kofun (VIè siècle).
  Le site est en fait occupé depuis le Yayoi Ancien et jusqu'à la période Muromachi. On y a trouvé des vaisselles et des poids de filets en céramique du Yayoi Ancien (IVè siècle avant) et des tuiles, les traces de 10 bâtiments sur piliers et une pierre à encre de la période Nara (VIIIè siècle après), qui laissent supposer la présence d'un temple à proximité.

  La dernière découverte importante concerne donc la mise au jour de 5 tombes en jarres de la fin du Yayoi (début du IIIè siècle).
  Il s'agit de tombes de type tsubo-kan : le corps est déposé dans une jarre de type tsubo (fermée par l'apposition d'un bol retourné sur son ouverture). Ce type de structures est plus rare que les tombes en jarres kame-kan où la vaisselle utilisée est une jarre kame.



Une tombe en place.

  Les jarres étaient enterrées dans un espace à l'est de la zone où se concentrent les habitations, mais à proximité de celles-ci.
  Malgré l'absence de corps, en raison de la taille réduite des jarres et du fait que les espaces funéraires réservés aux enfants sont souvent situés à proximité des habitations, on pense qu'il s'agit de 5 tombes d'immatures d'environ 1 an.
  La jarre la plus grande mesure 70 cm de haut et 60 cm de large.
 
  L'une des jarres est décorée d'un motif en dents de scie (kyoshimon) qui est très souvent utilisé dans la décoration des dotakus (cloches rituelles en bronze). Il s'agit de la première découverte d'un tsubo comportant ce type de décor dans la préfecture. La jarre fait 45 cm de haut et 40 cm de diamètre maximal. Le décor est situé sur la partie supérieure de la panse.




  Comme ce motif est fréquemment retrouvé sur les dotakus, on lui attribue un sens magique fort, et l'utilisation d'une jarre décorée de ce motif pourrait indiquer l'attachement particulier de la population inhumante aux immatures enterrés (Shimomura Yutaka, responsable des fouilles).

Petite publication distribuée pendant la réunion d'information au public tenue sur le site en octobre dernier. (pdf) (en japonais)

Les sources )



 

 



berangere: (toro)
  D'accord, d'accord... "l'un des plus grands"...

  Le site de Ba-ga Mori Kita Shamen (le premier mot est en katakanas, aucune idée de ce à quoi il peut correspondre : Barga ? Varga ? Rien ?) (préfecture de Kōchi, ville de Ino, Koretomo) a été découvert en 1957 et est fouillé depuis par intermittence (campagne en 1974, en 1976, en 1997 et en 1999).
  Un chantier a été ouvert en mai dernier avant la construction d'une bretelle d'autoroute.



  Il s'agit d'un 「établissement de hauteur」 situé sur la pente d'une colline qui domine la rivière Uji, daté de la fin du Yayoi Moyen, occupé de la première moitié du Ier siècle (CE) jusqu'au IIè siècle.
  Au début du Yayoi, les groupes humains s'installent généralement dans les plaines, à proximité des terres facilement mises en œuvre pour la riziculture irriguée sur laquelle est basée leur économie. Rapidement, les établissements se déplacent vers des sites de hauteur, peu favorables à l'agriculture, sur lesquels ils sont souvent fortifiés (enceintes avec fossés et palissades).
  La plupart comporte des vestiges à forte connotation militaire : foyers d'alerte, pointes de flèches... Ils semblent être une réponse aux troubles et révoltes qui sont décrites dans les chroniques chinoises des Wei au IIè siècle.
  À partir du Yayoi Moyen, ce type de site est courant dans le Kinai et sur la côte de la Mer intérieure.

  On connaît un autre établissement de hauteur parfaitement contemporain sur la montagne située juste à l'est du site : le village de Asakura (ville de Kōchi) et on peut probablement parler d'un réseau de sites, chacun installé sur une colline ou une montagne.
  Ces établissements de hauteur sont considérés comme des lieux de refuge des populations en cas de dangers, des installations à but militaire et non domestique. Des découvertes récentes remettent en cause cette théorie.



Deux sources )
 


berangere: (wadai)
  Si les japonais ont adopté de longue date le calendrier grégorien (oui enfin, ils ont quand même des noms d'ères qui correspondent à leurs empereurs et attribuent à chaque année le signe zodiacal chinois qui lui correspond dans le calendrier lunaire chinois), le mois d'avril reste le "début de l'année" dans bien des domaines. il s'agit du début de l'année administrative pour le gouvernement, du début de l'année fiscale pour les entreprises, du mois de la rentrée scolaire, du mois des mutations, du mois où commencent à travailler ceux qui rentrent dans la vie active...
  Nous sommes donc quelque part en fin d'année actuellement. Ce qui explique la multiplication des expositions pour présenter les résultats des fouilles entreprises au cours de l'année dernière. Ça veut peut-être aussi simplement dire "hey, regardez, on a fait des trucs bien : accordez-nous des financements l'année prochaine aussi !"

  Les Centres pour les Propriétés Culturelles Enterrées des préfectures de Shimane et Tottori présentent les résultats des fouilles effectuées sur dix sites (cinq par préfecture) au Musée de la Forêt Yayoi de Izumo du 7 au 13 février. L'exposition concerne environ 300 pièces de mobilier.

  La préfecture de Shimane présente notamment les résultats des fouilles de Zanmochi (dont nous avons parlé cet été, nous sommes à la pointe de l'actualité en permanence), dont la couche d'occupation datée du Ier siècle avant au Ier siècle après a livré une vaisselle (jarre de type tsubo) fabriqué dans le nord de la péninsule coréenne, dans la commanderie chinoise de Lelang (d'accord, l'article de cet été ne portait pas du tout sur cette découverte là). La (relativement) célèbre vaisselle en bois en forme de chope retrouvée sur le site est également exposée.
illustration )

  Pour ce qui est de la préfecture de Tottori, des hameçons en os et divers objets en matières dures animales du site de Aoya Kamijichi (un habitué de ce blog) sont présentés dans les vitrines.

  On peut également admirer (entre autres) le plus ancien plateau de shogi du Japon (mais comme il n'a que 500 ans, il ne rentre pas dans le thème du blog) et la céramique retrouvée dans le plus ancien zenpōkōenfun (tumulus littérallement "avec l'avant carré et le derrière rond") de la région du San'in, qui se situe dans le groupement de kofuns (tumuli) de Motodaka (ville de Tottori), et qui n'est pas assez vieux non plus.

Sankei shinbun )

berangere: (itazuke)
Note 1 : ne pas confondre 「Yamato」 et 「Yamatai」.
Yamato : ancienne province non-mythique dont l'emplacement ne fait pas l'objet de controverses interminables, située dans l'actuelle préfecture de Nara. Le Yamato a donné son nom a une période de l'histoire japonaise pendant laquelle la capitale de l'empire y a été située.
Par extension, le nom est utilisé pour désigner le Japon de l'Antiquité (et par extension de l'extension, le Japon en général). Le nom est couramment utilisé pour nommer des bateaux (même dans l'avenir) ou d'autres choses (comme par exemple la plus célèbre agence de transport de courrier du Japon)
Yamatai : royaume mythique dont on ignore l'emplacement

Note 2 : une haniwa est une figurine en argile qui sert de mobilier funéraire. Elle peut représenter des objets, des animaux ou des humains.
illustration )

Note 3 : tokushu kidai se traduit littéralement 「piédestal en céramique particulier」
illustration )

  Une exposition sur l'origine des haniwas a lieu du 5 février au 21 mars au musée de l'Institut Archéologique Préfectoral de Kashihara (ville de Kashihara, préfecture de Nara).
  L'évolution des haniwas depuis les vases rituels sur piédestal de la deuxième moitié du IIè siècle CE jusqu'aux statuettes qui s'alignent sur les kofuns au Vè siècle CE est illustrée par plus de 430 pièces.
  Les haniwas trouvent leur origine au Yayoi Récent dans le royaume de Kibi (no kuni) (= la préfecture de Okayama et une partie de la préfecture de Hiroshima), où des vaisselles sont utilisées comme contenants pour des offrandes. Les vases tsubos retrouvés avec leurs piédestaux en céramique sur le site de Jōtō (préfecture de Okayama) sont présentés dans l'exposition, avec 160 fragments de haniwas primitives provenant des kofuns de Hashihaka (ville de Sakurai) et de Nishitonotsuka (ville de Tenri). Ces deux kofuns sont des tombes impériales gérées par l'Agence de la Famille Impériale et leur mobilier est normalement privé.


 

Le mainichi (qui finance l'expo) )

berangere: (kame)
Le centre pour la recherche sur les propriétés culturelles archéologiques de la préfecture de Shimane a annoncé ce jour la découverte de la plus vieille jarre en bois de l'archipel sur le site de Nishikawatsu (ville de Matsue).

Il s'agit d'une jarre tsubo (jarre de stockage qui peut présenter un col, et dont la panse est généralement globulaire) d'une hauteur de 17 centimètres et d'un diamètre maximal de 19 centimètres.

L'objet a été découvert au fond d'un fossé d'enceinte et daté du Yayoi Ancien (IIIè siècle avant). Il a été fabriqué à partir du tronc massif d'un arbre qu'on a taillé pour lui donner l'aspect d'un tsubo avant d'évider l'intérieur. Le travail a été interrompu avant que l'intérieur ait été complètement creusé.

On a également trouvé sur ce même site un magatama en verre daté du Yayoi Récent (IIIè siècle, après). Les magatamas sont des perles recourbées en forme de griffe qui existent sur l'archipel (et sur la péninsule coréenne) dès le Jomon. Ils sont classés en différents types selon la forme exacte de la perle. On connaissait déjà cinq magatamas en verre mais c'est la première fois qu'on en trouve un ayant cette forme caractéristique en J.


La perle, bleue cobalt, mesure 1,7 centimètre de long et 1,1 centimètre de large. Ces perles en forme de J sont caractéristiques des préfectures de Kumamoto et Kagoshima (sur l'île de Kyushu). Visite diplomatique ?

sources : http://osaka.yomiuri.co.jp/inishie/news/20100224-OYO8T00791.htm
http://www.chugoku-np.co.jp/News/Sp201002250077.html

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