berangere: (yoshinogari)
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  Le site de Zanmochi (Nishihayashigi-chō, Izumo-shi, Shimane-ken) est situé sur le tracé de la route nationale 431, et est l'objet de fouilles préventives lors des travaux de réfection de cette route, depuis 2002.
Le terrain est gorgé d'eau, au bord de la rivière Ibi, l'enfer à fouiller mais le rêve pour la préservation des matériaux périssables, les fouilles ont donc livré... des matériaux périssables ヽ(*・ω・)人(・ω・*)ノ

  La découverte concerne une partie du site datée de la toute fin du Yayoi, au IIIè siècle CE. La dernière campagne de fouilles a concerné deux bâtiments dont un avec la base de six poteaux encore en place. Sous les poteaux on a retrouvé un système de soutènement pour empêcher le bâtiment de s'enfoncer dans le sol instable du site : il s'agit de la première fois que l'on retrouve un tel système dans la préfecture de Shimane, mais on connaît des structures similaires (pour la même époque) dans la préfecture de Saga, sur le site de Kawayori Yoshiwara.

zanmochi3

  Le bâtiment mesure 5,2 x 2,5 mètres et comporte une rangée de trois poteaux sur chaque côté. Il s'agit d'un bâtiment de type nunobori (布掘建物) : un fossé est d'abord creusé et les piliers sont placés dans ce fossé pour construire la structure du bâtiment. Les poteaux mesurent 30 centimètres de diamètre et sont conservés sur une longueur de 1 mètre. En dessous sont disposées des cales en bois à l'horizontale : quatre d'entre elles forment un H et deux autres sont placées en travers.

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zanmochi2

  La taille des poteaux et le fait qu'ils soient renforcés par la structure de calage ont mené les responsables du site à penser que le bâtiment était peut-être destiné à accueillir de lourdes charges : il servait peut-être de grenier.
Dans les bâtiments avec plancher surélevé classiques, tous les poteaux sont légèrement inclinés vers l'intérieur. Dans ce bâtiment, seuls deux des poteaux le sont.
  Les archéologues pensent que la structure conservée correspond aux fondations du bâtiment : elle soutenait un plancher surélevé au-dessus duquel d'autres poteaux, plus légers, portaient les murs et le toit. Ce type d'architecture est classique pour la période des kofuns, mais reste rare au Yayoi.

  L'autre bâtiment semble être du même type, mais seul le fossé de fondation est conservé, sur une longueur de 7,7 mètres.

  Compte tenue de la nature du terrain, il était nécessaire de prendre des mesures contre l'enlisement des bâtiments.
Higashiyama Shinji (37 ans) (j'aime la manière dont les articles de journaux japonais indiquent toujours l'âge des gens, ils devraient ajouter "marié, 2 enfants, 4è année de primaire, 2è année de collège"...), responsable des fouilles pour le centre pour l'examen des propriétés culturelles enterrées de la préfecture (de Shimane) s'étonne de la complexité du système de calage employé, et s'émerveille des capacités architecturales des hommes de l'époque, qui ont apporté beaucoup de soin à la construction de ce bâtiment, en s'adaptant aux conditions naturelles.

  Le ton légèrement condescendant avec lequel la plupart d'entre nous considère le travail des Hommes du Néolithique (ou du Paléolithique, ou du Moyen-Âge...) me fait toujours un peu grincer des dents. On a toujours un peu l'impression que les hommes adultes du passé devaient avoir la capacité intellectuelle d'un enfant de 5 ans, chaque réalisation un tant soit peu ingénieuse déclenchant des cris de surprise de la part des adultes pourvus de lois physiques ayant permis de maîtriser la fission nucléaire que nous sommes...

Shimanada Toshio, chef de labo du Laboratoire de recherche sur l'architecture de l'établissement de recherche sur les propriétés culturelles de Nara (Section Histoire de l'Architecture du Japon), se demande quant à lui *pourquoi* ces hommes ont délibérément décidé de construire à cet endroit précis un bâtiment aussi grand, en étant complètement au fait de la qualité du sol. Même en étant conscient que nous ne pourrons jamais répondre qu'au "comment ?", nous continuerons toujours à nous demander "pourquoi ?". Le drame de la vie de tous les scientifiques.

L'article a déjà disparu du site du Yomiuri...
Voici l'article moins détaillé de Yahoo News : http://headlines.yahoo.co.jp/hl?a=20100820-00000199-mailo-l32

山持遺跡:弥生後期の建物跡 沈下防止構造、柱支える木材--出雲 /島根

 県埋蔵文化財調査センターは19日、出雲市西林木町の山持(ざんもち)遺跡で、弥生時代後期末ごろの建物跡を発見したと発表した。沈下防止のために木材 を組み合わせて柱を支えた構造で、柱と一緒に確認されたのは県内で初めて。同センターは「当時の建物の構造や建築技術について考える上で貴重な資料」とし ている。
 建物跡は柱を立てるために細長い溝を掘った布掘建物跡で、縦5・2メートル、横2・5メートル。見つかったのは6本の柱の根元部分で、H型や放射状に敷かれた木材の上に、柱の下部を半円にえぐって、垂直に組み合わせていた。
 柱をしっかりと支える建築方法や柱の直径は30センチと太いことなどから、「重たい物にも耐えられるよう造った」と推測し、倉庫の可能性があるという。 また、掘立柱建物であれば柱全体が傾くが、今回は柱2本だけが傾いていた。先に床板までの土台部分を造り、その上に別の柱を立てて壁や屋根を建設した可能 性があるといい、「古墳時代には見られるが、弥生時代の建物としては珍しい」としている。
 現地説明会は22日午前10時から。問い合わせは発掘調査事務所(0853・21・5860)へ。【御園生枝里】


Et un article de blog d'une personne qui est allée à la conférence donnée sur le site le 22 août : http://taiq-izumo.cocolog-nifty.com/blog/2010/08/post-949d.html
(120 personnes sont venues à cette conférence. Je me souviens d'une journée du patrimoine sur un site de fouilles dans un château où nous avons eu 12 personnes sur toute la journée...)


Les précédentes campagnes de fouilles ont livré des pièces de mobilier assez remarquable, dont une vaisselle en bois qui rappelle franchement une chope de bière :

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(j'aime le sens pratique japonais : "il est très compliqué de stabiliser du mobilier en matériaux périssables une fois qu'on l'a retiré de son milieu humide... donc laissons le dans un milieu humide")

Une campagne en 2004 menée dans ce qui était au Yayoi le lit de la rivière Ibi a également permis de découvrir des fragments de céramique coréenne mumundoki (de type Nukuto). Il peut également s'agir de céramique japonaise, mais qui serait alors très influencée par la céramique mumun.


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