berangere: (yoshinogari)
[Avertissement : La légère ironie qui peut transparaître dans certains des propos à suivre n'est pas une illusion]

   Neuf mois sans nouvelle du site le plus populaire de l'archéologie japonaise ! Il était temps de remédier à cette situation inacceptable !
   Makimuku, l'un des candidats au titre de capitale du royaume du Yamatai (et titulaire de la palme du "site archéologique avec le plus grand nombre d'articles lui étant consacrés" sur ce journal), continue de livrer petit à petit des indices sur son passé supposé de siège du pouvoir absolu de la reine Himiko.

   Faisons un point sur nos connaissances du site avant ces dernières découvertes. Il y a bien sûr le bâtiment de très grandes dimensions (l'un des plus grands retrouvés pour l'époque : 19,2 x 12,4 m), logiquement surnommé "le palais de Himiko". Il est parfaitement aligné avec trois autres bâtiments de taille plus modeste et cet agencement n'est pas sans rappeler celui des palais de la période Asuka (ou bien "une rangée de bâtiments", mais cette comparaison n'est pas aussi chargée de sous-entendus lourds de sens).
   Tous ces bâtiments sont en fonction lors de la première moitié du IIIè siècle CE (Yayoi Récent).
   À proximité du mur sud du grand bât du palais de Himiko, on a retrouvé les vestiges d'une première palissade, orientée est-ouest.

   La nouvelle campagne de fouilles concerne cette zone au sud du bâtiment. Entre 28 et 34 mètres au sud de la première palissade, on a retrouvé trois trous de poteaux de 20 centimètres de diamètre, espacés de 3 mètres les uns des autres, qui pourraient être les traces d'une seconde palissade, parallèle à la première.
   À 38 mètres au sud du bâtiment, juste après la seconde palissade, on a retrouvé les vestiges d'un fossé. Il a été fouillé sur une longueur de 6 mètres, est lui aussi orienté est-ouest, est large d'environ 60 centimètres pour 10 centimètres de profondeur (Oui, on a vu plus impressionnant comme fossé. D'un autre côté, qui irait s'amuser à attaquer Himiko ? C'est quand même une puissante sorcière).
   La vaisselle en céramique retrouvée à l'intérieur du fossé indique qu'il a commencé à être comblé vers le milieu du IIIè siècle CE, ce qui implique qu'il a été en fonction en même temps que le groupe de bâtiments.
   On peut noter qu'aucune construction de cette même période n'a été retrouvée dans la zone de 40 mètres qui sépare les bâtiments du fossé, il semble donc bien s'agir d'une enceinte de bâtiments très importants.


Le fossé. The ditch.
Aucun article ne parle de l'énorme structure circulaire au milieu.


English translation )


Sources )
berangere: (toro)
  Makimuku ! お久しぶり ! À n'en pas douter l'un des sites les plus populaires de ce journal !

  Petit résumé des épisodes précédents : Makimuku (纒向遺跡, préfecture de Nara, ville de Sakurai), site Yayoi Récent du IIIè siècle CE fait parler de lui depuis quelques temps car il *pourrait* être la capitale du légendaire royaume du Yamatai, et le lieu de résidence de la non moins légendaire reine Himiko*. C'est en tous cas un candidat très sérieux, même la NHK est d'accord pour le dire !
  On y a déjà retrouvé un grand bâtiment sur pilotis de la première moitié du IIIè siècle auquel on fait logiquement référence sous le terme de "la résidence de Himiko" et diverses structures à vocation probablement rituelle avec le mobilier bizarre associé.

  À 5 mètres à l'est de la résidence de Himiko, on vient de retrouver 5 trous de poteaux qui s'alignent selon une direction Nord-Sud. Il s'agirait de la façade ouest d'un bâtiment daté de la deuxième moitié du IIIè siècle. Notez que si l'article commence par citer le Yamatai et Himiko, il embraye en indiquant qu'il est possible qu'il s'agisse d'un bâtiment en lien avec les prémices de l'administration de l'état du Yamato, beaucoup moins légendaire même si ses origines sont assez floues.
  Il n'y a que 5 trous de poteaux, mais comme ils sont d'une taille comparable à ceux du grand bâtiment à proximité, il est possible qu'ils correspondent à un bâtiment de taille équivalente. Le reste du bâtiment étant enfoui sous la voie ferrée de la ligne Sakurai de la JR, il ne sera pas possible de vérifier son étendue.



Source )


* légendaire est à prendre ici au sens strict du mot**.

** d'accord, j'exagère peut-être un peu, il y a probablement un fond de vérité dans l'existence de l'entité politique et de la dirigeante.

berangere: (Default)
  On ne peut pas dire qu'il n'y ait pas d'actualités archéologiques, mais...
  Je ne sais pas, le fait d'avoir eu le droit de fouler pendant 3 heures le sol d'une supposée tombe impériale a peut-être relancé l'intérêt du public (des journalistes) pour la période kofun. Il n'y en a que pour elle :


(tous les articles précédés d'une étoile traitent de la période kofun)
(les deux articles sur le Yayoi parlent 1- de
l'expo sur les tokushu kidais de Kashihara ; 2- du classement du site de Kanzaki. La pointe de l'actualité, donc)


  Donc, en cette période creuse, voici la présentation du site de Egenoyama, que nous évoquions ici.



berangere: (rizière)
  À croire que Mainichi a des actions dans le site de Makimuku (peut-on coter un site en bourse ?).
  L'article d'aujourd'hui reprend presque mot pour mot ceux de la semaine dernière et relate de nouveau la découverte du trou plein d'offrandes à proximité d'un bâtiment, offrandes probablement venues de l'intégralité du (grand) royaume d'un souverain contemporain de Himiko (l'article précisant dès le départ que Makimuku est très probablement la capitale du Yamatai, cette phrase peut être lue "oui, on voudrait pas trop se mouiller, mais merci de comprendre que ce souverain est clairement Himiko elle-même")
  Mais il semblerait que les résultats annoncés la semaine dernière n'aient pas été complets car la liste des espèces retrouvées est un peu plus longue :


berangere: (Default)
  L'exposition qui a ouvert hier pour présenter les résultats des recherches sur le site de Makimuku a dû réussir l'exploit de ne pas mentionner une seule fois les mots "Yamatai" et "Himiko"*, parce qu'aucun des articles qui la relatent n'y fait allusion.
  On parle même d'un "roi" et non d'une reine, pour évoquer la taille du territoire contrôlé par cette personne, que l'on peut déduire des provenances géographiques diverses des offrandes retrouvées dans la fosse.
  Complément d'information sur les données d'hier : 80% des os d'animaux retrouvés étaient des os de poissons, et 70% de ces os de poissons étaient des os de poissons d'origine marine. Le site est à une petite quarantaine de kilomètre de la mer, ce qui représentait à l'époque une distance assez importante en ce qui concerne l'acquisition de nourriture.
  On apprend également que le mobilier en bois retrouvé était essentiellement fabriqué en cyprès hinoki, qui est un bois très dur, difficile à travailler et peu utilisé pendant la période Yayoi, pendant laquelle le fer, s'il est connu, reste peu répandu. L'utilisation de ce bois suppose l'utilisation d'outils en fer, qui sont une preuve de plus de l'importance du site.

Les sources )

* contrairement au documentaire de ce soir sur la NHK qui présentait clairement le site comme la capitale du Yamatai, même s'il se gardait de conclure sur l'emplacement de ce pays hypothétique.

berangere: (Default)
  Dire qu'on peut passer des jours sans une ligne sur l'archéologie*... Les journaux se rattrapent ce soir. Ou alors c'est le département des relations publiques du Comité d'Éducation de la préfecture de Nara qui rentre de vacances.



  Makimuku (préfecture de Nara, ville de Sakurai), un candidat sérieux pour le titre de capitale du Yamatai. On en avait déjà parlé au sujet de cette quantité astronomique de noyaux de pêche retrouvés dans un trou (et d'autres petites choses accessoires).
  La fosse mesure 4,3 mètre du nord au sud, 2,2 mètres de l'est à l'ouest, pour une profondeur de 80 centimètres. Elle a été retrouvée à 5 mètres au sud d'un bâtiment de grande ampleur daté de la première moitié du IIIè siècle (après) (Yayoi Récent) et l'hypothèse a été avancée qu'elle était liée à un rituel pratiqué lors de l'abandon du bâtiment, vers le milieu du IIIè sicèle.

  Quatre mois plus tard, les 400 sacs de sable sortis de ce trou ont été tamisés et les restes retrouvés analysés : plus de 1000 fragments osseux (dents comprises) et 9760 restes végétaux (pollens compris) (et du mobilier en céramique et en bois qui n'intéresse absolument pas les auteurs des nombreux articles sur la question).



  Miyaji Atsuko, professeur associé à l'Université Féminine de Nara (archéologie environnementale) s'est chargé de l'analyse des os et des dents ;
  Kanehara Masaaki, professeur à l'Université d'Éducation de Nara (archéobotanique) s'est vu confié les graines et le pollen.


  Et nous avons enfin une réponse à cette question qui est sur toutes les lèvres "Mais que mangeait donc la reine Himiko ?"

Les os de poissons comprenaient de la dorade japonaise (Pagrus major), de la dorade royale (Sparus sarba), des carangidées (Carangidae), du maquereau espagnol (Scomber japonica - remarquez la formidable concordance entre le nom vernaculaire et le nom latin...) et des cyprinidées (Cyprinidae).
Les seuls mammifères représentés sont le cerf japonais (Cervus nippon), le sanglier (Sus scrofa) et la souris (Muridae, qui n'est peut être pas arrivée là par la volonté de l'homme...) (non, mais quand même "ô puissant dieu, veille sur moi, reçois en échange ce majestueux cerf, ce puissant sanglier et... cette souris" ? voilà...).
Pour les oiseaux, on trouve uniquement des anatides (des canards), et le règne animal est encore représenté par 10 variétés de grenouilles (finalement, oubliez ce que j'ai dit sur les souris, on ne sait jamais...)

73 sortes de végétaux ont été retrouvés, dont la moitié environ correspond à des espèces comestibles.
En plus des 2765 noyaux de pêche, nous avons également du riz (Oryza sativa), du chanvre (Cannabis), du mûrier (Broussonetica kazinoki x papyfera), du melon (Cucumis melo) de la gourde (Lagenaria sicenaria) et du millet des oiseaux (Setaria italica).
On retrouve également des végétaux utilisés dans la fabrication de la liqueur de fruits : le sureau (Sambucus sieboldiana) et le kiwai (ou kiwi de Sibérie, Actinidia arguta).
L'analyse des pollens indique la présence d'une grande quantité de pêchers à proximité.

  Selon Wada Atsumu, professeur émérite à l'Université d'Éducation de Kyōto, "il est nécessaire d'envisager que le tout ait été des offrandes de nourriture et de boisson faites aux dieux, et il est intéressant de remarquer que les produits ont des origines (géographiques) très variées. Cela conforte l'hypothèse selon laquelle Makimuku n'est pas un simple village agricole, mais se rapproche plus d'un centre urbain". (insérez ici le mot 「Yamatai」 en rouge qui clignote dans l'esprit de toutes les personnes qui entendent ou lisent cette remarque)

  Hashimoto Teruhiko, responsable (du centre) des propriétés culturelles parle d'une "découverte excessivement rare. Il n'existe pas à notre connaissance d'autre trou de ce genre, réunissant un mobilier aussi varié". Il ajoute qu'il s'agit "probablement d'un rituel en relation avec une personne possédant un très grand pouvoir". (insérez ici le mot 「Himiko」 en rouge qui clignote dans l'esprit de toutes les personnes qui entendent ou lisent cette remarque).

Les nombreuses sources + une photo supplmentaire )


*C'est inexact. Il y a des articles sur l'archéologie tous les jours. Mais qui traitent de périodes qui ne rentrent pas dans le thème défini pour ce blog.

berangere: (Default)
  Le service de presse du site de Makimuku (ville de Sakurai, préfecture de Nara) tente de rivaliser avec celui de Gossakaito et nous gratifie de deux articles en deux jours ! En plus plein de sensationnalisme, en relation avec le mythique Yamatai, la non-moins mythique Himiko, le tout saupoudré de pratiques rituelles.
  Car oui, la préfecture de Nara est un (des nombreux) candidats sérieux pour être le mythique royaume du Yamatai.

  On vient de retrouver sur le site de Makimuku un... trou (il n'y a pas d'autre mot) de taille conséquente (4,3 m du nord au sud, 2,2 m d'est en ouest et 80 cm de profondeur : peut-on encore appeler ça un silo ? en plus, il semble que ça n'en sois pas un) du milieu du IIIè siècle CE, qui contenait 2000 noyaux de pêche disposés dans des paniers en bambous.



2000 noyaux de pêche ! Est-il nécessaire de préciser que c'est la première fois que l'on retrouve autant de noyaux de pêche dans un même ... trou ?
  Les conditions de conservation sont telles que la chair a été préservée dans un cas et que l'on a pu établir la présence d'individus immatures (mince, je parle comme une anthropologue... une pêche pas mûre, donc), on peut ainsi raisonnablement penser qu'il ne s'agissait pas de déchets de consommation et donc, l'explication préférée des archéologues lorsqu'ils ne comprennent pas l'utilité d'un acte, artefact, bâtiment... a pu être avancée : il s'agit d'un dépôt rituel !
  Dans l'Antiquité chinoise (et donc également japonaise), la pensée Shenxian professait que les pêches avaient un pouvoir particulier procurant longue vie et protection contre les forces du mal. Le doute n'est donc plus permis !

  Ajoutons à cela le fait que nous sommes à Nara, un des possibles candidats au titre de Yamatai, dont la reine Himiko était une sorcière, et nous pouvons logiquement conclure qu'il s'agit là des pêches de Himiko elle-même ! Les dates correspondent ! Bon, le raccourci journalistique est excusable, il faut bien vendre...

  D'un point de vue un peu plus scientifique, on peut noter que le trou recoupe les restes d'un très grand bâtiment, qualifié de palais, et qu'il aurait donc été creusé après son abandon.

  Le lendemain, dans le même journal, le Comité d'Éducation de la ville de Sakurai annonçait la découverte d'un fragment de cloche en bronze (instrument rituel s'il en est, j'avoue que même moi, sur ce coup, je ne trouve pas grand chose à redire à ça...), daté du IIè siècle CE et d'une habitation d'une puissante famille de la fin du Vè siècle ou du début du VIè siècle CE (ce type de résidences semble assez rare dans la région de Nara pour cette période).
  Le fragment de cloche mesure 3,7 cm de long pour 3,2 cm de large et 3 mm d'épaisseur, mais la cloche dont il provient devait mesurer environ 1 mètre de haut (incroyable tout ce qu'on peut faire dire à un bout de bronze de 10 cm²...).



  Cette découverte peut être rapprochée de celle d'un autre fragment de cloche en bronze, trouvé en 1972 sur le même site, à environ 100 mètres. Des analyses doivent être effectuées avant de pouvoir affirmer qu'il s'agit de la même cloche.
Ishino Hironobu, conservateur du musée archéologique préfectoral de Hyogo et responsable des fouilles en 1972, parle de rituels liés à l'établissement et à l'abandon du palais : la cloche aurait été volontairement brisée lors de la fondation d'un palais, et les pêches enfouies lors de son abandon. D'autres fragments de cloches brisées ont été découverts dans la même ville, sur les sites de Wakimoto et de Daifuku, datés du début du IIIè siècle CE, ce qui pourrait être un indice d'une pratique récurrente : les cloches sont brisées et la majorité du métal est réutilisé par la suite.
  Le site de Makimuku a déjà livré un certain nombre d'artefacts qualifiés de rituel : des instruments en bois en forme d'épées, de la vaisselle en céramique miniature et même un arc recouvert de laque noire. Les instruments en bois et la vaisselle sont retrouvés brisés, et on pense qu'il s'agit d'une destruction volontaire pendant un rituel ou après sa réalisation.

  L'autre découverte, donc, est celle d'un fossé, pavé de pierres d'une largeur de 4,5 mètres. La profondeur conservée est de 80 cm. Il est interrompu sur 8 mètres pour donner accès à l'espace qu'il enclot et a été fouillé sur 16 mètres au nord de cette interruption et 6 mètres au sud. L'habitation se situe à l'est.





  On connaît, à proximité immédiate, un kofun (tombe en tumulus *très* spectaculaire) contemporain qui pourrait être la tombe du propriétaire de cette résidence (ce que l'on ne pourra bien évidemment jamais prouver, sauf si les experts las vegas viennent récupérer des cellules épithéliales fossiles sur la céramique à l'intérieur de l'habitation et comparent l'ADN à celui des os que l'on n'a certainement pas retrouvés dans le kofun compte tenu de l'acidité du sol japonais...) (mais ne sous-estimons pas les experts las vegas : ils ont déjà fait beaucoup plus fort, et avec beaucoup moins de matériel).

  Au moins, vu que l'habitation date du Vè siècle, on ne va pas parler de Himiko pour cette découverte ci. Enfin, il y a toujours la possibilité de parler de ses descendants... par son frère. Elle, elle n'en a pas eu.
  Voilà bien le travers de l'archéologie des périodes historiques : on court après les textes. On aurait pu penser qu'on serait relativement tranquilles au Japon, vu que l'écriture n'a pas été introduite avant l'adoption du bouddhisme au VIè siècle, mais c'était sans compter sur les voisins chinois, très forts en écriture, vu qu'ils l'ont inventée (avec l'état, le moyen-âge, l'administration...) à une époque où certains d'entre nous n'avaient même pas encore entendu parler du concept d'agriculture. Voisins chinois, donc, qui ont fourbement laissé trainer une référence à un "pays des wa" dans une chronique du IIIè siècle.

「Going south by water for twenty days, one comes to the country of Toma, where the official is called mimi and his lieutenant, miminari. Here there are about fifty thousand households. Then going toward the south, one arrives at the country of Yamadai, where a Queen holds her court. [This journey] takes ten days by water and one month by land. Among the officials there are the ikima and, next in rank, the mimasho; then the mimagushi, then the nakato. There are probably more than seventy thousands households. (115, tr. Tsunoda 1951:9)」

  Donc, le Yamatai, là, c'est au Japon.
邪馬台 veut dire 「le pays des chevaux maléfiques」, c'est vrai que les chevaux maléfiques sont une spécialité bien connue du Japon. (on peut toujours avancer que les chinois ont pris des caractères au hasard pour retranscrire les sons d'un nom étranger... )

C'est la même chronique du Wei Zhi qui parle aussi de la reine Himiko.

「The country formerly had a man as ruler. For some seventy or eighty years after that there were disturbances and warfare. Thereupon the people agreed upon a woman for their ruler. Her name was Himiko [卑彌呼]. She occupied herself with magic and sorcery, bewitching the people. Though mature in age, she remained unmarried. She had a younger brother who assisted her in ruling the country. After she became the ruler, there were few who saw her. She had one thousand women as attendants, but only one man. He served her food and drink and acted as a medium of communication. She resided in a palace surrounded by towers and stockades, with armed guards in a state of constant vigilance. (tr. Tsunoda 1951:13)」

卑彌呼 peut être traduit par "cri complètement vulgaire". Alors là aussi on peut dire "oui, le chroniqueur pas très sympa a choisi des caractères pour retranscrire un nom étranger". Après tout, ce ne serait pas la première fois que quelque chose de non-chinois serait dévalué dans une chronique chinoise. Elle étaient écrites dans ce but. Le même chroniqueur (ou un autre) un peu plus loin appelle un roi coréen Himikuku 卑彌弓呼. La même chose, sauf qu'on rajoute un arc 弓 au milieu... Troublant quand même non ?

  Et nous voilà avec un pays localisé très vaguement et une reine-sorcière sur les bras...
  En fait, le Yamatai et Himiko, ce sont un peu les Camelot et Arthur japonais. De très fortes présomptions d'une existence réelle, 98% de légendaire rajouté par dessus et aucune localisation possible.
  La polémique est pas près de s'arrêter, dommage que les gens du IIIè siècle aient pas pensé à faire des panneaux en pierre gravée avec écrit "Bienvenue au Yamatai" et "le Yamatai vous remercie de votre visite"...
Les sources... )


berangere: (magatama)
  Le site de Matsuhara (ville de Tottori, préfecture de Tottori), daté du tout début du Yayoi Récent (100 CE environ) est l'objet d'une campagne de fouilles depuis le mois de juin dans le cadre de travaux d'aménagements sur une route nationale.
  Les fouilles ont concerné un funkyūbo (équivalent d'un tumulus qui fera sans doute l'objet d'un article dans la section 「idiotisme japonais inutile」) comportant quatre tombes à inhumation, situé au sud-ouest de l'étang de Koyama, sur une terrasse.

  Le tumulus est rectangulaire et mesure
13,5 mètres d'est en ouest et 12 mètres du nord au sud. Les quatre tombes se trouvaient au milieu du tumulus et contenaient chacune un collier de perles en verre, représentant un total de 521 perles d'un bleu vif : 17 magatamas (perles en forme de griffe), 45 perles tubulaires et 459 petites perles.
Il s'agit probablement de colliers ayant été utilisés du vivant de la personne inhumée (oho : quatre 副葬!)
  Le mobilier comprenait également un petit couteau et des pointes de flèches en fer.



  À cette époque (au début du Yayoi Récent), on ne connaît d'autres sites avec une telle abondance de perles en verre que dans le nord de l'île de Kyūshū. Les objets en verre deviendront courants dans la région à la fin du Yayoi Récent uniquement, soit 100 ans plus tard, avec le développement d'un centre de production à Tango (dans le nord de la ville de Kyōto).

  Watanabe Sadayuki, directeur du 「Musée de la forêt yayoi」 de Izumo (préfecture de Shimane) estime qu'il s'agit d'une découverte exceptionnellement incroyable, car il n'y a pas d'atelier de fabrication d'objets en verre sur l'archipel japonais au début du Yayoi Récent* : le fait de trouver des perles en verre sur l'île de Honshu prouve l'existence de personnes d'influence ayant des liens avec le continent dans l'est du San'in, entre l'île de Kyūshū et le Kinai, qui sont les deux grands centres de développement de l'époque.
Notez qu'il n'a pas prononcé le mot 「Yamatai」, mais je suis sûre qu'il l'a pensé !






* dans l'état actuel de nos connaissances





berangere: (métal)

  Tout est une question de référentiel, on finit toujours par en trouver un pour lequel notre site est le plus ancien quelque chose.


  Nishikyōgoku, ville de Kyōto, Ukyō-ku, daté du Yayoi Récent (deuxième moitié du Ier siècle au début du IIè)

  Le site a été fouillé par l'Établissement de recherches sur les propriétés culturelles enterrées de la ville de Kyōto. Il comprend huit habitations semi-enterrées, dont la plus ancienne comporte en son centre un foyer entouré de scories (d'une grosseur de l'ordre du millimètre).






  Dans la même habitation, autour du foyer, on a retrouvé 27 petites perles en verre et 6 petites perles en cristal de roche. Il est possible que le foyer ait servi à fabriquer des aiguilles pour percer les perles.

  L'industrie du fer arrive depuis la péninsule coréenne sur l'île de Kyūshū au Yayoi Moyen et on trouve des vestiges d'atelier datant de cette époque dans la préfecture de Fukuoka. Dans le Kinki, on connaît des ateliers de métallurgie sur l'île de Awaji (Hyōgo-ken), sur le site de Ikegamisone (Ōsaka-fu) et celui de Karako
Kagi (Nara-ken). Cela correspond à l'époque où de grands villages se développent dans les plaines du Kinki et où se met en place une structure sociale qui conduira à l'établissement du mythique royaume du Yamatai (dont on n'est pas sûrs qu'il ait existé) (et même s'il a existé on ne sait pas où il était) (à ne pas confondre avec le Yamato) (qui lui, existe) (probablement).

Quoi qu'il en soit et sans inclure les divagations sur la création du Yamatai, il n'en reste pas moins que le site est intéressant pour la compréhension de la diffusion de l'industrie du métal sur l'archipel, et c'est parfaitement suffisant en ce qui me concerne. Visiblement, cela suffit également à Morioka Hideto, responsable de recherches en charge des propriétés culturelles du Comité d'Éducation de la ville de Ashiya (Hyōgo-ken), qui commente la découverte en insistant sur le fait qu'elle permet de savoir que le travail du métal était pratiqué relativement tôt dans le centre du Kinki, et que les bouleversements sociaux qui aboutiront à la société de l'époque des Kofuns, dûs en grande partie à l'adoption de cette nouvelle technologie, avaient donc déjà commencé à se produire à cette époque.



 

La source )

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