berangere: (métal)
shark incision on bronze dagger  La préfecture de Tottori et le Nabunken (Institut de Recherche Archéologique de Nara) ont annoncé la découverte d'un requin incisé sur une dague en bronze du Yayoi Moyen.
  La dague appartient à un lot d'antiquités donné au musée préfectoral de Tottori par la famille d'un collectionneur privé à sa mort il y a vingt-six (26) ans. Elle était dans une caisse étiquetée "Préfecture de Tottori, un temple". Super précis, merci. Gens, ne ramassez pas de matériel archéologique si vous n'êtes pas capables de l'étiqueter correctement. Gens, ne ramassez pas de matériel archéologique.

   C'est la première découverte sur une dague en bronze mais on connaît douze (12) gravures de requins du Yayoi dans la région, sur de la vaisselle en céramique, du mobilier en bois ou en pierre, notamment à Aoyakamijichi (Tottori, neuf exemples sur les douze), Hakaza (Hyōgo) ou Shiroedakōjin (Shimane). [L'article parle d'un culte local du requin, c'est rituel, blabla]
   La dague mesure 42 centimètres et la gravure se situe juste au dessus de l'emplacement pour attacher la poignée. La dague elle-même a été fabriquée vers le milieu du Yayoi Moyen (IIè siècle avant) alors que la gravure a été ajoutée durant la seconde moitié du Yayoi Moyen (Ier siècle avant – Ier siècle après) avec un instrument en fer (Ne me demandez pas comment on date une gravure, ils sont super forts au Nabunken) (Si ils ont juste daté par analogie avec les dessins de requins sur le mobilier de Aoyakamijichi, je suis déçue).
  Le requin mesure 2,3 centimètres (un monstre impressionnant donc) et présente deux (2) ailerons dorsaux, ce qui semble être caractéristiques des requins (la plupart des requins que je rencontre sont des vertèbres ou des dents, donc je ne saurais pas dire).  
  Apparemment, les spécialistes pensent qu'il s'agit d'un requin marteau, comme à Aoyakamijichi. Fortement dubitative, j'ai fait des recherches, ça pourrait être Sphyrna lewini, Sphyrna mokarran ou Sphyrna zygaena, vu de profil, en train de plonger. Mais quand on décide de dessiner un requin avec une tête aussi rigolote vue de dessus, pourquoi le dessiner de profil ? Tabou religieux, probablement. C'est rituel, blabla.
   Je me demande si on a des dessins de requins sur quoi que ce soit à Okinawa. Et s'ils sont de profil.
Carte et mobilier the Aoya kamijichi pour comparaison )

The same, in English )

berangere: (dogu)
Photos et cartes seront uploadées plus tard.

   Le site de Agarihata (揚り畑遺跡, ville de Toon, préfecture de Ehime) a déjà connu six (6) campagnes de fouilles depuis 1996, qui ont conduit à la découverte d'une grande quantité de vaisselle en céramique, ce qui laissait supposer l'existence d'un habitat de grande ampleur. Cette existence a été vérifiée par la septième campagne qui vient de se terminer et qui s'est étendue sur une surface de 220 x 5 m, au cours de laquelle neuf (9) habitations ont été (partiellement*) fouillées.
   Agarihata est un site du Yayoi Moyen (0-300 CE) situé à la pointe orientale de la plaine de Matsuyama.
Les découvertes remarquables de cette campagne incluent (outre "neuf habitations partiellement fouillées"…) une tête animale en céramique de 2 cm de diamètre trouvée dans un silo dans la partie ouest du village. Il s'agit de la troisième représentation animale en céramique découverte dans la préfecture pour la civilisation Yayoi. Celle-ci est la plus ancienne à ce jour.
   Dans la catégorie "statuette en céramique" on note également la présence d'une figurine anthropomorphe plate de 10 cm de haut et 6 cm de large, de forme rectangulaire. Ce type de statuettes est assez fréquent le long de la côte de la mer du Setouchi, et dans la préfecture de Ehime, on en a déjà trouvé dans les villes de Matsuyama, Saijō et Imabari.
   Enfin, l'une des habitations, au centre du village, mesure 9,5 m de diamètre et a été identifié comme un atelier (la source ne précise pas pourquoi).


*oui, 220 x 5 mètres, les chances qu'une habitation de moins de 5 mètres de diamètre tombe pile au milieu de la tranchée étaient mince, hein ?

Once more in English... )


Source )
berangere: (anthropo fun)
  Il y a un an presque jour pour jour, je parlai du site de Kitakogane 2 à l'occasion de la découverte d'une tombe (avec des os conservés).
  Kitakogane 2 est un site qui aime faire parler de lui vers la Toussaint, et il revient cette année dans les journaux suite à la découverte de deux crânes de cerfs entourés de nombreuses vaisselles en céramique enterrés dans l'amas coquillier.
  Le site (北黄金2遺跡, Hokkaidō, ville de Date, quartier de Kitakogane) est situé à proximité d'un célèbre amas coquillier (Kitakogane, sans le 2) du Jōmon Ancien qui est classé Site Historique National, et la ville et le Centre de Recherche de la Culture Funkawan, en charge des fouilles, espèrent faire subir le même sort à Kitakogane 2. C'est dans le but de prouver à quel point il est formidable et unique qu'il est l'objet de fouilles depuis l'année dernière.

  La campagne cette année avait pour but de confirmer l'emprise totale du site. Les crânes et les vaisselles ont été retrouvées à 1,7 m sous la surface de l'amas coquillier, les deux crânes alignés (mais si mes souvenirs de mathématiques ne sont pas trop rouillés, lorsqu'on n'a que deux points, il sont très souvent alignés) et les vaisselles disposées autour. Il s'agit de vestiges du Jōmon Ancien (4.000 BCE), peut-être liés à un culte animal afin de faciliter le passage dans l'autre monde des esprits des animaux chassés. Du moins c'est ce que dit Aono Tomoya (39 ans), responsable des fouilles pour le Centre de Recherches de la Culture Funkawan : moi, la pensée qui sous-tend le geste, ça fait bien longtemps que j'ai arrêté de tenter d'y avoir accès. Aono Tomoya (39 ans) pense qu'il sera possible de confirmer la vocation rituelle de ce dépôt grâce à une fouille complète des couches de coquillages l'entourant.

  L'équipe de fouilles a un blog.


Deer skulls and potteries found in Kitakogane 2, Hokkaido, possible remains of an animal cult.

Source )
 

 

berangere: (dogu)

   Une gangū, c'est comme une dogū, mais en pierre.

土偶 dogū : figurine en céramique
          土 = terre ; 偶 = de forme humaine (mais le terme est utilisé pour toute les figurines, mêmes animales)
          pour les exemples concrets, voir le tag consacré : dogus
岩偶 gangū : figurine en pierre
          岩 = pierre ; 偶 = de forme humaine.

   Fermons ici cette annexe de 「l'idiotisme japonais inutile du jour」 et revenons-en à l'actualité archéologique.

   Le Centre pour les Propriétés Culturelles Enterrées de Hokkaidō a annoncé la découverte sur le site de Tatesaki (館崎遺跡, Hokkaidō, district de Matsumae, ville de Fukushima) d'une gangū de la deuxième moitié du Jōmon Ancien (vers 3.000 BCE).







   Pour une fois, l'image est assez grande pour mériter de figurer sous un cut : par ici )

  La photo provient du pdf de présentation des fouilles du Centre pour les Propriétés Culturelles Enterrées de Hokkaidō pour cette année.
La tablette a été retrouvée en trois morceaux, la partie où figurait la tête a disparu. Le corps humain est figuré par des lignes gravées dans la pierre. Les membres ont été volontairement omis, signalant une représentation abstraite de l'être humain.
   Cette gangū mesure 37 centimètres de haut, 29 centimètres de large et environ 2 centimètres d'épaisseur, ce qui en fait probablement l'une des plus grande de l'archipel. Elle est en tuf volcanique (comme les Moais de l'île de Pâques. Merci de ne pas conclure à un lien entre les deux civilisations).
   Des gangūs sont retrouvées un peu partout sur l'archipel, mais en quantités beaucoup moins importantes que les dogūs. Elles sont produites à partie du Jōmon Ancien. Celle-ci a été trouvée dans la terre qui comblait une habitation semi-enterrée à la fin du mois d'août.

berangere: (Default)
  Il y a quelques jours je tombai sur un entrefilet "trois habitations semi-enterrées fouillées à Imawaka", sur l'intérêt duquel je m'interrogeai. En fait, le journaliste avait tellement peu de choses à dire sur le sujet qu'il détaillait les découvertes plus ou moins récentes faites sur les sites majeurs alentours...
  Mais ce matin, un nouvel article plus consistant est venu m'éclairer sur ce qui avait valu au site de faire l'objet des attentions de la presse.

  Imawaka (今若遺跡, préfecture de Ehime, ville de Imabari, Asakura Kita) est une site fouillé depuis 2009 dans le cadre de travaux sur la voirie. Il correspond à un habitat ayant livré pour le moment 18 habitations : 6 du Yayoi Moyen, 4 du Yayoi Récent et 8 du Kofun Moyen, pour une occupation du début de notre ère à 400 CE environ.
  L'un de ces bâtiments, de la fin du Yayoi Moyen, a été incendié, et il est possible que cet incendie ait été volontaire, avec un caractère rituel. La raison de l'attribution d'un caractère rituel à cet incendie n'est pas détaillée, mais il est précisé que l'on a également retrouvé un noyau de pêche sur place, qui pourrait être une offrande (syndrome de Makimuku ?). Je ne me prononcerai pas sur la vocation rituelle de l'incendie sans plus d'éléments, mais je trouve tout de même qu'une seule pêche, c'est un peu léger, comme offrande, au cours d'une cérémonie pendant laquelle on en vient quand même à brûler un bâtiment complet...




  En ce qui concerne les conclusions plus pragmatiques de l'étude du bâtiment, la conservation par carbonisation de la charpente a permis de déterminer que l'entrée se situait vers l'ouest, à l'endroit où le fossé entourant l'habitation s'interrompait.
  Les autres bâtiments du site ont livré une quantité importante de vaisselle, mobilier domestique (jarres kame) ou de prestige (plats sur piédestal takatsuki).
  Il est également intéressant de mettre cet habitat en relation avec les nombreux sites du Yayoi dénombrés dans la plaine de Imabari.



Source )
berangere: (yajiri)
... le Yayoi n'existe toujours pas.

   Le Jōmon étant une civilisation bien sympathique, les habitants d'Hokkaidō n'ont pas cédé à l'effet de mode qui a conquis le reste de l'archipel et ont décidé de conserver leur mode de vie malgré la généralisation de la culture du riz chez leurs voisins. Le fait que le riz ne soit pas franchement adapté au climat d'Hokkaidō a peut-être joué un rôle dans ce choix, mais, une fois de plus, il ne nous sera pas possible d'accéder à la pensée qui sous-tend le geste, ou en l'occurrence, l'économie de subsistance.
   Quoi qu'il en soit au IIIè et IVè siècle de notre ère, à l'époque où le site de Takano 3 est occupé, ses habitants participent à une culture nommée Zoku-Jōmon 続縄文時代 en japonais et Épi-Jōmon ou Post-Jōmon dans la littérature en langue occidentale. Il s'agit indubitablement de Jōmon, ce site correspond donc bien à la période couverte par ce journal.

(Tout ça pour pouvoir parler de couteaux en obsidienne...)

  Le site de Takano 3 (高野3遺跡, Hokkaidō, district de Abashiri, ville de Bihoro, Takano), fouillé de mai à août cette année, s'étend sur 1000 m².  Dans une tombe, on a trouvé un mobilier funéraire assez exceptionnel comportant notamment une vaisselle en céramique intacte, deux couteaux en obsidienne et 22 pointes de flèches en obsidienne.



  La tombe est une fosse elliptique de 2 mètres de long par 1,2 mètre de large. Comme souvent, le squelette n'a pas été retrouvé.

  La vaisselle mesure 15 centimètres de haut et 14 centimètres de diamètre à l'ouverture. À quatre endroits sur le bord, elle présente des protubérances regroupées par deux ou trois. Le pot est décoré par l'application sur sa surface avant cuisson de cordes nouées qui donnent les motifs caractéristiques de la poterie jōmon (Jōmon signifiant "motifs de cordes").

  Les couteaux mesurent 13 centimètres et 8,5 centimètres de long. Les pointes de flèches sont triangulaires, avec une épaisseur de 1,5 millimètre seulement.

  Ce mobilier ne présente aucune trace d'utilisation : il a vraisemblablement été fabriqué uniquement dans le but de servir de mobilier funéraire.

  Bon. Je ne fais pas un article sur toutes les découvertes de tombes du Japon, alors pourquoi celle-ci ? Déjà, si la céramique jōmon est très bien caractérisée, représentée par des milliards de pots, ancrés dans une typologie précise, les découvertes de pots entiers, si elles ne sont pas incroyablement exceptionnelles, restent rares. Assez rares pour mériter des articles avec photos dans les journaux nationaux deux ou trois fois par an.
  Ensuite, il s'agit d'un mobilier particulier (et je ne parle pas de mon inclination déraisonnable pour l'obsidienne). Le mobilier funéraire jōmon est, la plupart du temps, un mobilier usagé. On enterre le mort avec des objets qu'il a utilisés de son vivant, ou bien que les personnes en deuil prélèvent sur leurs propres possession pour en faire cadeau au décédé. Les tombes comportant un mobilier neuf sont très rares au Jōmon, mais deviennent plus fréquentes dans les civilisations suivantes. Cela dénote d'un glissement dans la manière dont la population inhumante envisage le mobilier funéraire. Il s'agit au départ des possessions du mort et il est probablement naturel de les ensevelir avec lui. Inhumer du matériel neuf implique l'abandon de l'implication sentimentale, du lien qui unit le mort au mobilier présent dans sa tombe. Le mobilier revêt une signification symbolique, et l'on peut amorcer un glissement vers un mobilier funéraire à valeur rituelle, comportant des éléments non-fonctionnels comme on en trouve dans les tombes ultérieures.
  Les populations sont en général très attachées à leurs traditions funéraires. Une modification de celles-ci permet d'envisager une transition dans les mentalités bien plus certaine que celle impliquée par des changements dans les styles céramiques, par exemple.
(et je ne dis pas ça parce que l'anthropologie funéraire est une de mes spécialités !)

Source )

 



berangere: (Default)
   Les dogūs !
   Figurines en terre cuite, symboles de la civilisation Jōmon s'il en est. Bien plus représentatives que les vases à décoration compliquée du Jōmon Moyen que l'on voit partout et qui (donc) ne sont produits qu'au Jōmon Moyen, on trouve des dogūs du Proto-Jōmon au Jōmon Final, dans toutes les préfectures d'Okinawa à Hokkaidō. Sauf Tokushima.
  Sauf Tokushima ! Et bien ce n'est plus le cas ! Le site de Niimi (新居見遺跡, quartier de Niimi, ville de Komatsushima, préfecture de Tokushima) a offert à la préfecture de Tokushima sa première dogū !


  Datée du Jōmon Final, seule la partie inférieure a été retrouvée : le tronc et les jambes. Elle mesure 7,6 cm de haut et 2,5 cm dans sa plus large épaisseur. Des lignes incisées départagent les jambes et le tronc et les jambes et les pieds. De l'ocre rouge a été retrouvé à l'emplacement du nombril. Une étude aux rayons X a démontré que la tête (disparue), les jambes et le tronc étaient modelés séparément puis assemblés.
  Il semblerait que le ventre et les fesses rebondies de la statuette dénotent le désir de représentation d'une femme enceinte. À en juger par la photo, je dirais qu'elle est dans son premier mois...
  Elle a été trouvée au mois de mars au cours de fouilles de sauvetage avant la construction d'un autoroute, qui ont débuté en septembre 2010. La zone fouillée couvre 5.300 m² et les unités stratigraphiques supérieures comportaient une occupation du Kofun Récent, avec un tumulus et un groupe de tombes plus modestes.




  La première dogū de Tokushima sera exposée du 21 au 24 juillet au cours d'une expo-flash intitulée "Fouilles Tokushima 2011" (même le titre est flash) au centre de coordination des propriétés culturelles enterrées de la ville de Itano.

Source )
berangere: (yajiri)
   La nouvelle est vieille d'un mois, mais j'ai oublié d'écrire l'article...
   Des fouilles sont menées à Kawaraguchibōjū (河原口坊中遺跡, ville de Ebina, préfecture de Kanagawa) depuis 2006 dans le cadre de la maintenance d'une autoroute. Le site est situé sur une légère élévation de 20 à 21 mètres au dessus de la rivière Sagami, sur la rive est, et présente des occupation du Yayoi Moyen à la période contemporaine.
  Les occupations yayois correspondent à un village daté du Yayoi Moyen au Yayoi Récent.

  La dernière campagne a eu lieu d'août 2010 à fin avril 2011 et a concerné l'ancien lit d'une rivière qui coulait au milieu du village au Yayoi Moyen. En raison de la nature du site, de nombreux éléments de mobilier en matières périssables ont été conservés.
  Le mobilier en bois comporte des houes, des pelles, des binettes, des soques, des mortiers et des pilons, des bols sur piédestal, des bols simples, des assiettes, des bords de filets de pêche, des rames et des éléments architecturaux comme des échelles ou des poteaux.
  J'adorerais avoir une photo des bords de filets de pêche, mais en attendant, voici des photos du reste.






mobilier en bois )


  Tout ceci est formidable en soi, mais l'objet principal de cet article est un élément du mobilier lithique, connu sous le nom de "hache en pierre annulaire" : une masse en pierre elliptique avec un trou circulaire la traversant de part en part ("hache" est ici un terme générique : ces objets ne sont en aucun cas tranchants). Jusqu'à présent, on supposait qu'il s'agissait de marteaux mais il existait également une autre théorie selon laquelle ces objets étaient des poids de filets de pêche. Des très gros poids de filets de pêche...
(Une recherche Google Images avec 環状石斧 donne une assez bonne idée de la forme générale de l'objet)

  Au cours des fouilles de cette année, l'une de ces "haches" a été retrouvée emmanchée, ce qui réduit les doutes quant à sa fonction. La hache (qui est donc un marteau) a un diamètre de 9 centimètres et une largeur maximale de 3 centimètres.


marteau en place


marteau en conférence de presse

Encore un peu de mobilier )

berangere: (Default)
  Une exposition de dōtakus (cloches en bronze) se tient du 23 avril au 6 juin au musée archéologique préfectoral de Azuchijō, qui fait décidément beaucoup parler de lui ces derniers temps.
  L'exposition, intitulée 「Les choses que l'ont peut voir à partir de la dōtaku de Ōiwayama」 s'articule donc autour de la première dōtaku de Ōiwayama (la montagne Ōiwa) retrouvée en 1881 dans la préfecture de Shiga (ville de Yasu, Koshinohara). Elle réunit 82 dōtakus complètes dont environ 60 Trésors Nationaux et Importants Trésors Nationaux (il s'agit de deux termes pour désigner le mobilier classé, comme les "Propriétés Nationales" et les "Importantes Propriétés Nationales"), de nombreux fragments et du mobilier associé, soit en tout 160 pièces.

Des precisions, des photos, la source... )
berangere: (dogu)
  La dogū de Aidanikumahara (相谷熊原遺跡、préfecture de Shiga, ville de Higashiōmi), dont nous parlions déjà il y a plusieurs mois car nous sommes à la pointe de l'actualité archéologique, a été choisie pour participer à l'exposition nationale itinérante 「Les fouilles de l'archipel japonais 2011」 qui se tiendra dans divers endroits de l'archipel entre le mois de juin 2011 et le mois février 2012.
   Elle est actuellement exposée (jusqu'au 8 mai) dans la ville de Omihachiman au musée archéologique de Azuchijō, avec une trentaine de vaisselles en céramique jōmons.
  L'exposition itinérante présentera les pièces de mobilier les plus remarquables retrouvées en fouilles l'année dernière : 550 pièces provenant de 22 sites sur tout l'archipel (le nombre de site fouillés l'année dernière a dépassé les 10.000)

Source : le Mainichi )

berangere: (Default)
  Le masque en argile trouvé sur le site de Yano (矢野遺跡, préfecture de Tokushima, ville de Tokushima, quartier de Kokufu, Yano) a été classé "propriété culturelle préfectorale".

   Il s'agit d'un masque en argile daté du Jōmon Récent (2000 BCE), qui fait partie des plus vieux masques en argile du Japon, trouvé lors de fouilles sur le site de Yano en 1996. On a retrouvé environ 120 masques en argile jōmons, et celui-ci est pour le moment le plus occidental de l'archipel.
  Le masque est plaque d'argile légèrement ovale (hauteur 15 cm, largeur 17 cm) dans laquelle sont figurés les sourcils et l'arrête du nez, des trous matérialisant les yeux et la bouche.

















berangere: (yajiri)
  La ville de Suzuka (préfecture de Mie) a classé "propriétés culturelles municipales" un couteau en pierre jōmon et une vaisselle yayoi.

  Le couteau en pierre a été trouvé sur le site de Hirata (平田遺跡, quartier de Hirata ville de Suzuka) en 2004, lors de fouilles avant l'aménagement d'une zone résidentielle. Il a été trouvé dans le fossé d'une tombe avec tumulus quadrangulaire entouré d'un fossé (方形周溝墓) daté du Yayoi Récent, mais il s'agit d'une pièce de mobilier caractéristique de la première moitié Jōmon Final.
  Le couteau est en schiste, il mesure 392 mm de long, 25,3 mm dans sa plus grande largeur et 22,3 mm dans sa plus grande épaisseur. Il est pratiquement intact et est décoré de trois bandes transversales gravées de croix à une de ses extrémités.


Il est franchement magnifique, je veux le même.

  On pense que ce type de couteaux, comme les épées en pierre ou les bâtons en pierre, n'étaient pas fonctionnels et avaient une utilisation rituelle.
  On a trouvé des couteaux comparables dans 12 sites dans la préfecture de Mie, mais celui-ci est exceptionnel par sa qualité de conservation. Il est stylistiquement particulièrement proche des couteaux retrouvés sur les sites de :
- Shichiminamiura (志知南浦遺跡), ville de Kuwana,
- Morizoe(森添遺跡), ville de Watarai, groupement de Watarai,
- Sone (曽根遺跡), ville de Owase.

  Le couteau en pierre de Hirata est le seul qui soit à la fois entier et décoré.


  La vaisselle a été trouvée sur le site de Yaegaki jinja (八重垣神社遺跡, quartier de Tomiya, ville de Suzuka) en 2008, lors de fouilles avant la construction d'un nouveau bâtiment pour un collège. Elle a été trouvée dans un fossé daté du tout début du Yayoi Ancien. Son diamètre maximal (qui est son diamètre à l'ouverture) est de 134 mm et elle mesure 157 mm de haut. Il s'agit d'un petit tsubo, que l'on a pu remonter dans sa quasi-intégralité. L'ouverture présente un bord ondulé avec quatre pics.

Il y aura une image ici quand Dreamwidth aura décidé qu'il est d'accord pour m'afficher la boite de dialogue

  Il s'agit d'une vaisselle de type Ongagawa. Il y a un décor de lignes incisées à la spatule sur la panse, appelé chinsenmon et essentiellement retrouvé sur les vaisselles du Yayoi Ancien au Yayoi Moyen, caractéristique du Tokai et du Hokuriku, avec une origine de diffusion basée sur le Hokuriku.
  Dans la préfecture de Mie, on trouve des vaisselles comparables sur les sites de :
- Suka (須賀遺跡), ville de Suzuka,
- Nagai (永井遺跡), ville de Yokkaichi.
  Ces sites n'ont livré que des tessons et la vaisselle retrouvée à Yaegaki jinja est la plus complète retrouvée à ce jour dans la préfecture.
  Cette vaisselle a été utilisée dans un cadre domestique pour cuire des aliments.


Source )
Et une plaquette éditée par la ville de Suzuka.

berangere: (Default)
   Le site de Sunazawa (砂沢遺跡, préfecture de Aomori, ville de Hirosaki, Miwa) est célèbre car il est le plus septentrional de tous les sites yayois retrouvés jusqu'alors. Il date du Yayoi Ancien, au tout début de l'ère commune, ce qui prouve aussi une diffusion très rapide du Yayoi vers le nord, probablement par la route maritime, alors qu'il se déplaçait plus lentement par la voie terrestre. Il comporte notamment des vestiges de rizières inondées.

   En août 2000, un écolier (4è année d'école primaire) avait trouvé la moitié supérieure d'une dogū en participant à des recherches avec le club d'archéologie de son école. Il s'avère que la moitié inférieure de cette dogū a été retrouvée en 2009 au cours de fouilles par l'Université de Hirosaki. Après la découverte, Sekine Tatsuhito, professeur associé à l'Université, a recherché parmi les dogūs incomplètes retrouvées pendant les différentes campagnes de fouilles pour tenter de reconstituer une statuette.

   Il s'agit de l'une des plus grandes dogūs complètes du Tōhoku. Elle mesure 20,1 cm de haut, 16,7 cm de large et 4,8 cm d'épaisseur. Il manque une partie du crâne et du visage. Elle correspond à une combinaison des dogūs de type keppatsugata et shitotsumo, et la tête présente une figuration des cheveux et des trous dans les lobes d'oreilles pour des boucles d'oreilles.
  Il semble que la cassure soit relativement récente : la dogū n'aurait pas été brisée volontairement avant son enfouissement dans un geste rituel, comme on pense que c'est le cas pour de nombreuses autres statuettes.
  La présence de cette dogū, élément rituel caractéristique de la civilisation Jōmon, sur un site appartenant clairement à la civilisation Yayoi prouve que des pratiques rituelles jōmons ont perduré pendant la civilisation suivante.

  Les dogūs yayois entières sont très rares, même à l'échelle nationale, et on espère que cette dogū rejoindra l'inventaire du mobilier de Sunazawa classé "Importante Propriété Culturelle Nationale" (230 objets classés en 2000).



Une source, Mutsushinpou, journal local )

Itazuke

Mar. 3rd, 2011 05:28 pm
berangere: (itazuke)
  La déferlante Kofun continuant de noyer les actualités archéologiques, voici une présentation de Itazuke, qui est peut-être mon site préféré. Il est dans le top 10 en tous cas.
  Itazuke (板付遺跡), site phare de la transition entre le Jōmon et le Yayoi, complètement inconnu des riverains*...

  Situé sur le plateau d'Itazuke (préfecture de Fukuoka, ville de Fukuoka, quartier de Hakata) sur une terrasse basse, le site d'Itazuke est un habitat à enceinte occupé du Jōmon Final au Yayoi Récent. Il est classé Site Historique National depuis 1976 car je ne suis pas la seule à penser qu'il est formidable.
  Le plateau d'Itazuke mesure 650 x 200 mètres environ et est bordé à l'est par la rivière Mikasa et à l'ouest par la rivière Morooka.
















Par ici )


* véridique : je connais plusieurs personnes dans la ville de Fukuoka qui n'en ont jamais entendu parler.
** fouilles de Hashimuregawa, préfecture de Kagoshima.
berangere: (Default)
  Le service de presse du site de Makimuku (ville de Sakurai, préfecture de Nara) tente de rivaliser avec celui de Gossakaito et nous gratifie de deux articles en deux jours ! En plus plein de sensationnalisme, en relation avec le mythique Yamatai, la non-moins mythique Himiko, le tout saupoudré de pratiques rituelles.
  Car oui, la préfecture de Nara est un (des nombreux) candidats sérieux pour être le mythique royaume du Yamatai.

  On vient de retrouver sur le site de Makimuku un... trou (il n'y a pas d'autre mot) de taille conséquente (4,3 m du nord au sud, 2,2 m d'est en ouest et 80 cm de profondeur : peut-on encore appeler ça un silo ? en plus, il semble que ça n'en sois pas un) du milieu du IIIè siècle CE, qui contenait 2000 noyaux de pêche disposés dans des paniers en bambous.



2000 noyaux de pêche ! Est-il nécessaire de préciser que c'est la première fois que l'on retrouve autant de noyaux de pêche dans un même ... trou ?
  Les conditions de conservation sont telles que la chair a été préservée dans un cas et que l'on a pu établir la présence d'individus immatures (mince, je parle comme une anthropologue... une pêche pas mûre, donc), on peut ainsi raisonnablement penser qu'il ne s'agissait pas de déchets de consommation et donc, l'explication préférée des archéologues lorsqu'ils ne comprennent pas l'utilité d'un acte, artefact, bâtiment... a pu être avancée : il s'agit d'un dépôt rituel !
  Dans l'Antiquité chinoise (et donc également japonaise), la pensée Shenxian professait que les pêches avaient un pouvoir particulier procurant longue vie et protection contre les forces du mal. Le doute n'est donc plus permis !

  Ajoutons à cela le fait que nous sommes à Nara, un des possibles candidats au titre de Yamatai, dont la reine Himiko était une sorcière, et nous pouvons logiquement conclure qu'il s'agit là des pêches de Himiko elle-même ! Les dates correspondent ! Bon, le raccourci journalistique est excusable, il faut bien vendre...

  D'un point de vue un peu plus scientifique, on peut noter que le trou recoupe les restes d'un très grand bâtiment, qualifié de palais, et qu'il aurait donc été creusé après son abandon.

  Le lendemain, dans le même journal, le Comité d'Éducation de la ville de Sakurai annonçait la découverte d'un fragment de cloche en bronze (instrument rituel s'il en est, j'avoue que même moi, sur ce coup, je ne trouve pas grand chose à redire à ça...), daté du IIè siècle CE et d'une habitation d'une puissante famille de la fin du Vè siècle ou du début du VIè siècle CE (ce type de résidences semble assez rare dans la région de Nara pour cette période).
  Le fragment de cloche mesure 3,7 cm de long pour 3,2 cm de large et 3 mm d'épaisseur, mais la cloche dont il provient devait mesurer environ 1 mètre de haut (incroyable tout ce qu'on peut faire dire à un bout de bronze de 10 cm²...).



  Cette découverte peut être rapprochée de celle d'un autre fragment de cloche en bronze, trouvé en 1972 sur le même site, à environ 100 mètres. Des analyses doivent être effectuées avant de pouvoir affirmer qu'il s'agit de la même cloche.
Ishino Hironobu, conservateur du musée archéologique préfectoral de Hyogo et responsable des fouilles en 1972, parle de rituels liés à l'établissement et à l'abandon du palais : la cloche aurait été volontairement brisée lors de la fondation d'un palais, et les pêches enfouies lors de son abandon. D'autres fragments de cloches brisées ont été découverts dans la même ville, sur les sites de Wakimoto et de Daifuku, datés du début du IIIè siècle CE, ce qui pourrait être un indice d'une pratique récurrente : les cloches sont brisées et la majorité du métal est réutilisé par la suite.
  Le site de Makimuku a déjà livré un certain nombre d'artefacts qualifiés de rituel : des instruments en bois en forme d'épées, de la vaisselle en céramique miniature et même un arc recouvert de laque noire. Les instruments en bois et la vaisselle sont retrouvés brisés, et on pense qu'il s'agit d'une destruction volontaire pendant un rituel ou après sa réalisation.

  L'autre découverte, donc, est celle d'un fossé, pavé de pierres d'une largeur de 4,5 mètres. La profondeur conservée est de 80 cm. Il est interrompu sur 8 mètres pour donner accès à l'espace qu'il enclot et a été fouillé sur 16 mètres au nord de cette interruption et 6 mètres au sud. L'habitation se situe à l'est.





  On connaît, à proximité immédiate, un kofun (tombe en tumulus *très* spectaculaire) contemporain qui pourrait être la tombe du propriétaire de cette résidence (ce que l'on ne pourra bien évidemment jamais prouver, sauf si les experts las vegas viennent récupérer des cellules épithéliales fossiles sur la céramique à l'intérieur de l'habitation et comparent l'ADN à celui des os que l'on n'a certainement pas retrouvés dans le kofun compte tenu de l'acidité du sol japonais...) (mais ne sous-estimons pas les experts las vegas : ils ont déjà fait beaucoup plus fort, et avec beaucoup moins de matériel).

  Au moins, vu que l'habitation date du Vè siècle, on ne va pas parler de Himiko pour cette découverte ci. Enfin, il y a toujours la possibilité de parler de ses descendants... par son frère. Elle, elle n'en a pas eu.
  Voilà bien le travers de l'archéologie des périodes historiques : on court après les textes. On aurait pu penser qu'on serait relativement tranquilles au Japon, vu que l'écriture n'a pas été introduite avant l'adoption du bouddhisme au VIè siècle, mais c'était sans compter sur les voisins chinois, très forts en écriture, vu qu'ils l'ont inventée (avec l'état, le moyen-âge, l'administration...) à une époque où certains d'entre nous n'avaient même pas encore entendu parler du concept d'agriculture. Voisins chinois, donc, qui ont fourbement laissé trainer une référence à un "pays des wa" dans une chronique du IIIè siècle.

「Going south by water for twenty days, one comes to the country of Toma, where the official is called mimi and his lieutenant, miminari. Here there are about fifty thousand households. Then going toward the south, one arrives at the country of Yamadai, where a Queen holds her court. [This journey] takes ten days by water and one month by land. Among the officials there are the ikima and, next in rank, the mimasho; then the mimagushi, then the nakato. There are probably more than seventy thousands households. (115, tr. Tsunoda 1951:9)」

  Donc, le Yamatai, là, c'est au Japon.
邪馬台 veut dire 「le pays des chevaux maléfiques」, c'est vrai que les chevaux maléfiques sont une spécialité bien connue du Japon. (on peut toujours avancer que les chinois ont pris des caractères au hasard pour retranscrire les sons d'un nom étranger... )

C'est la même chronique du Wei Zhi qui parle aussi de la reine Himiko.

「The country formerly had a man as ruler. For some seventy or eighty years after that there were disturbances and warfare. Thereupon the people agreed upon a woman for their ruler. Her name was Himiko [卑彌呼]. She occupied herself with magic and sorcery, bewitching the people. Though mature in age, she remained unmarried. She had a younger brother who assisted her in ruling the country. After she became the ruler, there were few who saw her. She had one thousand women as attendants, but only one man. He served her food and drink and acted as a medium of communication. She resided in a palace surrounded by towers and stockades, with armed guards in a state of constant vigilance. (tr. Tsunoda 1951:13)」

卑彌呼 peut être traduit par "cri complètement vulgaire". Alors là aussi on peut dire "oui, le chroniqueur pas très sympa a choisi des caractères pour retranscrire un nom étranger". Après tout, ce ne serait pas la première fois que quelque chose de non-chinois serait dévalué dans une chronique chinoise. Elle étaient écrites dans ce but. Le même chroniqueur (ou un autre) un peu plus loin appelle un roi coréen Himikuku 卑彌弓呼. La même chose, sauf qu'on rajoute un arc 弓 au milieu... Troublant quand même non ?

  Et nous voilà avec un pays localisé très vaguement et une reine-sorcière sur les bras...
  En fait, le Yamatai et Himiko, ce sont un peu les Camelot et Arthur japonais. De très fortes présomptions d'une existence réelle, 98% de légendaire rajouté par dessus et aucune localisation possible.
  La polémique est pas près de s'arrêter, dommage que les gens du IIIè siècle aient pas pensé à faire des panneaux en pierre gravée avec écrit "Bienvenue au Yamatai" et "le Yamatai vous remercie de votre visite"...
Les sources... )


berangere: (dogu)
Le Musée Métropolitain de la Culture Yayoi (Izumi-shi, Ōsaka-fu) propose (totalement logiquement compte tenu du nom du musée...) jusqu'en septembre une exposition sur les masques produits pendant la civilisation Jōmon.
Les masques en argile sont des objets "rituels" assez caractéristiques de la civilisation Jōmon, avec les dogūs et les sekibos (pierres phalliques ou bâtons de commandement).
L'exposition comporte 123 pièces, dont 6 "importantes propriétés culturelles".

L'exposition se focalise sur les recherches effectuées sur la religion primitive sur l'archipel et sur les pensée des hommes qui ont fabriqué et utilisé ces masques.

Les masques apparaissent dans le sud de l'archipel au
début du Jōmon Moyen. Sur l'île de Kyūshū, les hommes ont commencé à percer des trous dans des coquillages pour figurer des visages humains schématiques dès 3000 BCE. Au Jōmon Récent, on retrouve des masques, en argile pour la plupart, jusque dans le Kinki et le Tōhoku.

Comme les dog
ūs, les masques en argile ont des expressions faciales très diversifiées, et sont un matériel précieux en ce qui concerne la réflexion sur les coutumes et les croyances jōmons. Mais est-il encore nécessaire de rappeler que nous n'aurons jamais accès à la pensée qui sous-tend le geste par l'examen de matériel archéologique, quel qu'il soit ? L'exposition permet cependant d'effectuer des comparaisons stylistiques entre les masques, dont les caractéristiques varient selon les époques et les régions.

Read more... )
berangere: (dogu)
  Nous n'en doutions pas, mais son existence dans certaines parties de l'archipel est pour le moins plutôt théorique. Il faut dire aussi que même sans se limiter au Proto-Jōmon, lorsque l'on regarde une carte des sites majeurs de la civilisation Jōmon, ça donne quelque chose dans ce goût là :



  Pas grand chose à l'ouest de la baie d'Ise, à vrai dire (la croix rouge sur la carte).

  Et bien le Kinki s'enorgueillit depuis la semaine dernière de son premier site d'habitat du Proto-Jōmon \(^o^)/ !

  Le site de Aidanikumahara (相谷熊原) (Higashiōmi-shi, Shiga-ken), date de 13.000 ans BP (environ, nous ne sommes plus à 500 ans près...) est un village, qui comporte (en l'état actuel des fouilles) cinq habitations semi-enterrées.


(carte utile permettant de vous y rendre en transports en commun)

  Les bâtiments, circulaires, mesurent de 5 à 8 mètres de diamètre, pour une profondeur de 0,6 à 1 mètre. Aucun d'entre eux n'en recoupe un autre, il est donc possible qu'ils soient contemporains, ce qui correspondrait à la formation d'un village. La datation, très haute, a été obtenue en se basant à la fois sur la typologie céramique et le carbone 14 (car au Japon, malgré une technologie de pointe, un matériel disponible et des financements importants... aucune date C14 ne saurait être prise au sérieux si elle n'est pas corroborée par la typo céramique... fort heureusement, celle-ci l'est).

  Les villages Proto-Jōmon sont en règle générale assez peu nombreux sur l'archipel (sauf dans la préfecture de Kagoshima, où on ne peut pas faire un kilomètre sans tomber sur l'un d'eux...), une cinquantaine tout au plus, mais ils ont permis d'établir quelques statistiques, et on peut constater (pour autant que ce soit significatif compte tenu des distances et du nombre de sites engagés) que les habitations de Aidanikumahara sont plus grandes et plus profondes que la moyenne (mesures moyennes : de 3 à 5 mètres de diamètre et de 0,3 à 0,4 mètre de profondeur).



  Outre l'extraordinarité de ce site en lui même, du fait qu'il "prouve que le Kinki n'était pas en retard sur les autres régions" (prof. Matsuda Shin'ichi, Institut Archéologique de Kashihara, Nara-ken), il donne également au Kinki l'une des plus anciennes dog
ūs de l'archipel, retrouvée dans l'une des habitations (topogaphiquement la plus élevée, mais on ne peut pas déclarer qu'il s'agit là d'une caractéristique significative).

  Il s'agit d'une représentation réaliste de la moitié supérieure d'un corps féminin. Elle mesure 3,1 centimètres de haut, et 2,7 centimètres de large dans sa partie la plus épaisse. Elle pèse 14,6 grammes. Les bras et les jambes ne sont pas représentés, un trou dans le cou (3 millimètres de diamètre, 2 centimètres de profondeur) peut laisser envisager l'existence d'une tête indépendante, qui n'a pas été retrouvée. Le bas de la statuette est plat, elle est stable quand elle est posée sur une surface plane.

Selon Izumi Takura (Université de Ky
ōto), "l'emphase sur la poitrine correspond à une importance chez les premiers peuples sédentaires de la fertilité, de la régénération de la vie".



  Oui, ça n'est pas bien gros, mais c'est une découverte majeure, qui peut laisser supposer qu'un groupe humain possédant un univers spirituel développé habitait l'ouest du Japon il y a 13.000 ans (ou bien qu'une petite fille a perdu sa poupée...). Associées au site en lui même, qui indique que cette population était probablement sédentaire, ces informations représentent plus que tout ce que l'on savait sur cette région à cette période jusqu'à présent.
  Si la zone de fouille est étendue, il est possible que l'on découvre que le village était en fait encore plus grand.

Source : http://osaka.yomiuri.co.jp/inishie/news/20100530-OYO8T00316.htm

 

English translation )

 

berangere: (yoshinogari)
Le centre des propriétés culturelles archéologiques de la ville de Nagano a annoncé le 19 février la reconstitution d'une vaisselle anthropomorphe du Yayoi Récent découverte dans le groupement de sites de Nishi-Ichirizuka (ville de Saku, quartier Hiratsuka). Ces sites ont été fouillés entre 2004 et 2006 dans le cadre de la construction d'une nouvelle autoroute. les différents fragments de la vaisselle ont commencé à être rassemblés en 2009.

Les vaisselles anthropomorphes yayois sont rares sur l'archipel, et il s'agit de la première découverte dans la préfecture de Nagano. Elles sont généralement appelées "vaisselles en forme de dogus", mais le lien entre les dogus jomons et ces vaisselles n'étant pas clairement établi, le terme de vaisselle anthropomorphe me paraît plus approprié.

La vaisselle retrouvée mesure 28 centimètres de haut. Le haut représente une tête et un torse humain, le bas est un récipient. La tête a un diamètre de 12 centimètres environ. Il y a une ouverture d'environ 3 centimètres de large dans le torse.



Bien entendu, on lui attribue une valeur rituelle, et une utilisation dans le cadre de cérémonies funéraires.
(Quand je vois la quantité de vaisselle "rituelle" qu'il y a chez mes grands parents, je rigole doucement en pensant aux rapports de fouilles qui seront écrits d'ici 3000 ans...)

Cet objet sera exposé du 13 mars au 9 avril au musée d'histoire préfectoral de la ville de Chikuma dans le cadre de l'exposition "Les fouilles de sites archéologiques de la préfecture de Nagano - 2010".

Source : http://www.yomiuri.co.jp/e-japan/nagano/news/20100219-OYT8T01360.htm
berangere: (dogu)
Le centre des artefacts archéologiques de la préfecture d'Iwate a publié le 13 février un rapport concernant plusieurs campagnes de fouilles, dont celles qui ont été menées sur le site de Kawame A (ville de Morioka).

Le site a livré plus de 700 dogus (entières ou partielles, dont la plus grande mesure 20 centimètres de haut), entraînant immédiatement l'évocation de sites comme Sannai Maruyama ou Shakado.
Rappelons que le "score" s'élève à plus de 1500 dogus (entières ou fragmentaires) pour Sannai Maruyama et plus de 1000 dogus (toutes brisées) pour Shakado. Mais il est habituel (rituel ?) de citer Sannai maruyama dès que l'on veut insister sur le côté exceptionnel d'un site. Cependant, que mon antipathie pour le tapage médiatique dont bénéficie Sannai Maruyama ne nous fasse pas douter du caractère remarquable de Kawame A.


Une infime partie des dogus de Kawame A

Cinq campagnes de fouilles, de 2006 à 2009, ont permis la découverte de ce corpus impressionnant de figurines en argile. Le site est daté du Jomon Récent et du Jomon Final, son occupation s'étendant de 2000 à 500 BCE environ. Il a également livré plus de 60.000 outils en pierre et plus de 10 tonnes de céramique.
Il s'agit d'un site probablement à vocation uniquement rituelle, où l'on a trouvé de nombreux cercles de pierres et des outils lithiques dont la fonction nous est inconnue.
Deux habitations ont été retrouvées à proximité, mais l'ampleur du site laisse penser qu'il n'était pas réservé à l'usage exclusif de la population d'un habitat si réduit.

Parmi les nombreuses dogus retrouvées à Kawame A, la sensation a été créée par une figurine clairement masculine. Elle est incomplète, mais le fragment retrouvé, de 7 centimètres, s'étend de la taille aux genoux, ne laissant planer aucun doute quand au sexe de la figurine.
La plupart des (environ) 10.000 dogus retrouvées sur l'archipel japonais présentent des caractères féminins plus ou moins marqués (poitrine, ventre laissant supposer une grossesse...). Cependant, cette découverte de dogu masculine n'est pas unique. Si elles sont minoritaires, on en connaît tout de même plusieurs, dont une par exemple provenant du site de Ishihatooka (ville de Hanamaki, Iwate-ken), ou bien une autre provenant du site de Usakumai (ville de Chitose, Hokkaido).


La dogu masculine de Kawame A


Les sites cités dans l'article :



Une des sources : http://www.yomiuri.co.jp/e-japan/iwate/news/20100214-OYT8T00166.htm
(toutes les sources reprennent presque mot pour mot les mêmes informations)
berangere: (dogu)

Le Musée National de Tokyo propose actuellement une exposition de dogus qui regroupe pour la première fois plusieurs d'entre elles qui ont été classées trésors nationaux, dont la "Vénus Jomon", du Jomon Moyen, trouvée en 1986 à Tanabata (Nagano-ken), sur la place centrale d'un village à plan circulaire.



La dogu creuse, du Jomon Récent, trouvée en 1975 à Ofune (Hokkaido), dont l'intérieur est creux.



Et la dogu qui prie, du Jomon Récent, trouvée à Kazahari (Aomori-ken) en 1998.




Cette exposition à l'heure actuelle a déjà attiré plus de 100.000 personnes, dont l'impératrice du Japon, qui admire sur cette photo la Vénus Jomon.



L'exposition continuera jusqu'au 21 de ce mois-ci.

sources : http://headlines.yahoo.co.jp/hl?a=20100212-00000019-maip-soci
http://headlines.yahoo.co.jp/hl?a=20100209-00000034-maip-soci

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