berangere: (jomon doki)
  Au début du mois, le musée du site de Mawaki (真脇遺跡, préfecture d'Ishikawa, ville de Noto) inaugurait la reconstitution du cercle de troncs de châtaigniers dont je parlai déjà l'année dernière. Le cercle, trouvé en 1982 et classé depuis Site Historique d'Importance Nationale, est daté de 800 BCE (Jōmon Final).
  Les troncs mesurent 8 mètres de haut, entre 80 et 100 centimètres de diamètre, ils sont coupés en deux dans le sens de la longueur : l'équipe du musée, associée à des charpentiers de marine de la région, a testé diverses mises en œuvre avec les moyens de l'époque.
  Petite photo pour fêter ça.














Classe hein ? Je veux le même dans mon jardin. Quand j'aurai un jardin.
En fait, si ça se trouve, les troncs mesuraient 50 centimètres et servaient de sièges lors des réunions syndicales de l'époque...
Mais 8 mètres, ça en jette quand même un peu plus.
Reconstitution of Mawaki's Chestnut trees Pilars Circle, Final Jomon (800 BCE)



  Mais en fait, ceci n'est qu'une information annexe. Juste à côté de ce nouveau cercle de troncs de châtaigniers, une nouvelle zone de fouilles a été ouverte depuis l'année dernière, dans laquelle on a trouvé trente-deux (32) bases de poteaux en bois : vingt-et-un (21) en châtaignier et onze (11) en ate no ki (nom du Asunaro en dialecte régional : Thujopsis dolobrata, une espèce de cyprès).
  La plupart de ces poteaux correspondent à la structure de bâtiments (dont certains probablement contemporains du cercle de troncs de châtaigniers retrouvé en 1982) mais sept (7) d'entre eux ont une section semi circulaire et semblent former un cercle d'un peu moins de 5 mètres de diamètre, daté du tout début du Jōmon Final, vers 1.300 - 1.200 BCE. "Semblent" seulement car il manque trois (3) poteaux pour fermer le cercle : ils sont situés en dehors de la zone de fouilles, et l'équipe n'a pas l'air décidée à avancer des théories audacieuses sans avoir toutes les cartes en mains.

  Oui, des cercles de troncs d'arbres, on en connaît une vingtaine, ça n'est pas un de plus qui va révolutionner la vision que nous en avons. Et bien, si l'existence de ce cercle est confirmée par les fouilles de l'année prochaine, il sera en fait le premier cercle de troncs de ate no ki du Japon. Pour être exacte, il serait le premier cercle de troncs d'arbres qui ne soit pas en châtaignier. Comme je viens de le dire, une vingtaine de cercles de troncs d'arbres ont été retrouvés dans l'archipel, essentiellement dans la région du Hokuriku (la zone autour de Mawaki, justement) et, quels que soient leur emplacement, leur taille, leur datation, tous les cercles de troncs d'arbres du Japon sont en châtaigniers. Sauf un, donc.
Illustrations et sources )

Itazuke

Mar. 3rd, 2011 05:28 pm
berangere: (itazuke)
  La déferlante Kofun continuant de noyer les actualités archéologiques, voici une présentation de Itazuke, qui est peut-être mon site préféré. Il est dans le top 10 en tous cas.
  Itazuke (板付遺跡), site phare de la transition entre le Jōmon et le Yayoi, complètement inconnu des riverains*...

  Situé sur le plateau d'Itazuke (préfecture de Fukuoka, ville de Fukuoka, quartier de Hakata) sur une terrasse basse, le site d'Itazuke est un habitat à enceinte occupé du Jōmon Final au Yayoi Récent. Il est classé Site Historique National depuis 1976 car je ne suis pas la seule à penser qu'il est formidable.
  Le plateau d'Itazuke mesure 650 x 200 mètres environ et est bordé à l'est par la rivière Mikasa et à l'ouest par la rivière Morooka.
















Par ici )


* véridique : je connais plusieurs personnes dans la ville de Fukuoka qui n'en ont jamais entendu parler.
** fouilles de Hashimuregawa, préfecture de Kagoshima.
berangere: (toro)
  Les élèves du collège Sanagedai (ville de Toyota, préfecture de Aichi), eux, ils construisent des habitations yayois.

  Un groupe d'élèves en troisième année au collège de Sanagedai a inauguré la semaine dernière une habitation semi-enterrée qu'ils ont construite sur deux ans.
  Le musée municipal les a conseillés pour les plans, prenant modèle sur une habitation du Yayoi Récent et un couvreur spécialisé dans les toits en chaume leur a appris à tresser la paille de riz pour le toit. L'habitation est ronde, elle mesure 4 mètres de diamètre et 3 mètres de haut. 40 élèves en tout ont participé au chantier, dont 12 du début à la fin.
  Comme le cours d'études sociales ne représentait qu'une heure par semaine, les élèves ont également travaillé à leur habitation yayoi pendant leurs vacances d'été et d'hiver, pour pouvoir la terminer avant leur départ du collège (ils sont donc ぎりぎりセーフ, vu que leur cérémonie de départ doit certainement être prévue dans les jours qui arrivent).

  Nous, on avait un club d'astronomie, au collège, c'est tellement classique... >__<


forcément, il pleuvait pour l'inauguration.
mais comme ça ils ont pu vérifier que le toit était étanche.

Le Yomiuri )
berangere: (toro)
  Suite à l'article sur Ba-ga Mori Kita Shamen, voici une brève présentation (car je n'ai pas trouvé grand chose) du site de Shiudeyama (紫雲出山遺跡).


  Tout comme Ba-ga Mori Kita Shamen, Shiudeyama est un établissement de hauteur sur l'île de Shikoku (préfecture de Kagawa, ville de Mitoyo, quartier de Takuma). Le site est occupé dès le début du Yayoi Moyen, prend de l'importance dans la deuxième moitié de cette période et est abandonné à sa fin.
  Shiude est une montagne ("yama" signifiant "montagne") qui culmine à 352 mètre au-dessus de la Hiuchinada, une partie de la Mer Intérieure située entre la péninsule de Shōnai (préfecture de Kagawa) et la péninsule de Takanawa (Préfecture de Ehime). Le site est installé à son sommet. Il a été découvert en 1947 au cours de travaux d'aménagements du point de vue au sommet de la montagne.

  Des fouilles ont été menées dès 1955 par Kobayashi Yukio.

  Comme c'est le cas à Ba-ga Mori Kita Shamen, le site de Shiudeyama présente à la fois des caractéristiques domestiques et militaires : les vestiges d'habitations, de greniers et de vaisselle en céramique sont accompagnés de nombreuses pointes de flèches et épées en pierre.
  Les pointes de flèches sont très grandes, caractéristique souvent considérée comme une preuve de leur utilisation dans un but militaire et non pour la chasse. Leur forme indique une influence de la région du Kinai.





 La suite par ici )

berangere: (tateana)
  Voilà que j'ouvre une section "petites annonces", maintenant...
  La ville de Fukushima recherche des volontaires pour accueillir le public sur son parc historique 「Jo-mopia Miyahata」.
Jo-mopia, contraction hasardeuse de Jōmon et utopia est un parc archéologique situé à l'emplacement du site de Miyahata (qui a été fouillé avant l'installation du parc, bien entendu).


(oui, ils n'ont pas fait les choses à moitié)

  La parc comporte donc, si on en croit le schéma,
[1] une forêt jōmon (縄文の森)
[2] un village jōmon (縄文のむら*)
[3] une pelouse (芝生広場)
[4] des fleurs le long des chemins du parc (園路沿いの花)
[5] un marais (湿地)
[6] une zone multi-activités (多目的広場) (en haut à droite là où il y a le gros point avec un trait qui part vers l'extérieur du dessin)
[7] une station d'accueil (ガイダンス)

  La ville recherche des hommes et des femmes âgés de plus de 18 ans avec un intérêt pour l'histoire. Les candidatures sont à adresser par courrier ou par fax à la section culturelle du Comité d'Éducation de la ville de Fukushima avant le 28 février. La formation commence en mars, et les activités en mai.
 

 

Mainichi )

 




*pour une raison inconnue, 「mura」 (village) est très souvent écrit en hiragana ou en katakana (むら ou ムラ) dans les parcs archéologiques alors que le kanji (村) fait partie de ceux qu'on apprend en première année d'école primaire...
** je rappelle que les os sont rarement conservés sur les sites japonais.

berangere: (rizière)
Ils ont des champs de riz rouge !


Yoshinogari, hier... et il y a 2000 ans.

Récolte prévue pour la mi-octobre.
berangere: (yoshinogari)
Le 24 juin, la moitié de l'Europe allume de grands feux et saute par dessus, et le Japon s'amuse à modifier les noms de sites archéologiques.
Chacun ses petites traditions rigolotes.
Donc, le 24 juin (2010) le site de Kaito (dont nous avons déjà parlé ici et )est devenu le site de Gossakaito. Pourquoi pas après tout, ils s'amusaient déjà bien à changer les noms et les limites administratives des villes il y a quelques années.

Gossakaito (Hyôgo-ken, Awaji-shi), donc, ce sont 23 bâtiments semi-enterrés dont 12 identifiés comme des ateliers d'artisanat du métal, le site de production métallurgique le plus étendu retrouvé à ce jour pour le Yayoi Récent (milieu du Ier siècle - début du IIIè). Malgré son importance, il n'a pas encore obtenu le titre de "site historique d'un intérêt national" (probablement en raison d'une lenteur administrative) et a donc décidé de se lancer dans des opérations de grande envergure afin de le conquérir (le titre).

Plutôt que la construction d'un musée associé au site (pourtant très à la mode, même pour des sites de moindre ampleur), le Comité d'Éducation de la ville de Awaji a décidé de se lancer dans l'archéologie expérimentale.
Une réplique du plus grand des bâtiments de Gossakaito va donc être bâtie, et elle abritera un véritable atelier de métallurgie Yayoi.



Plutôt charmant. En tant qu'adepte de la reconstitution historique, j'y passerais bien un week-end...

Depuis quelques temps déjà des expérimentations sur les techniques de métallurgie sont menées sur le site sur lequel l'atelier va être bâti. Au Yayoi Récent, on trouve les premières traces concrètes d'un travail domestique de minerai de fer (le minerai lui-même étant importé de la péninsule coréenne et de la Chine). Les feux utilisés sont des foyers ouverts, alimentés suffisamment en combustible pour produire des braises. Les braises sont étalées sur le sol et on y enfouit le bloc de fer. La température est ensuite augmentée à l'aide de soufflets.

Les expérimentations menées sur le site de Gossakaito ont prouvé que cette méthode permettait de produire des lames en fer.
Les soufflets ont été réalisés à partir de peaux et de roseaux.



Cette méthode produit les mêmes traces sur le sol que celles observées dans les ateliers du site archéologique.

Pour le moment, le site est réservé aux spécialistes de l'archéologie expérimentale, mais à partir du mois de novembre il sera ouvert au public et accueillera également des groupes scolaires.
Probablement le premier atelier de métallurgie Yayoi équipé d'une alarme à incendie et d'un extincteur...


une source (qui ne restera peut-être pas disponible indéfiniment)
berangere: (Default)
Le musée du site de Mawaki (ville de Noto, préfecture de Ishikawa) a annoncé le 17 février le projet de reconstitution du cercle de troncs de châtaigniers daté du Jomon Final dont les vestiges ont été trouvés sur le site.
Il s'agit d'un cercle de 10 troncs de châtaigniers, mesurant 7 mètres de diamètre.

Dans le cadre de la mise en valeur du site, le musée avait déjà procédé à la reconstitution de quatre tombes en fosse avec sol en bois : il s'agit de tombes datées de la phase d'occupation Jomon Moyen du site. Une planche de bois était déposée au fond des fosses funéraires.
Ces reconstitutions seront accessibles au public à partir du mois de mars. Les responsables du chantier pour la reconstitution du cercle de châtaigniers ont prévu de le terminer en 2011.
Les châtaigniers ont déjà été abattus et des expériences ont été menées quant à la manière de les mettre en œuvre.

Actuellement, le musée expose les vestiges des troncs retrouvés en fouilles, ainsi que des répliques en trois dimensions de ces mêmes troncs.
Jusqu'au 22 mars, il est également possible d'y voir des reconstitutions de foyers ouverts du Jomon Moyen, accompagnés des pots en terre qu'ils ont permis de cuire.
Le musée propose des conférences tous les jours à 13h00, l'entrée est gratuite, sur réservation.


Il est possible de suivre l'évolution du chantier à cette adresse : http://mawakiisekijoumonkan.soycms.net/blog/

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