berangere: (métal)
shark incision on bronze dagger  La préfecture de Tottori et le Nabunken (Institut de Recherche Archéologique de Nara) ont annoncé la découverte d'un requin incisé sur une dague en bronze du Yayoi Moyen.
  La dague appartient à un lot d'antiquités donné au musée préfectoral de Tottori par la famille d'un collectionneur privé à sa mort il y a vingt-six (26) ans. Elle était dans une caisse étiquetée "Préfecture de Tottori, un temple". Super précis, merci. Gens, ne ramassez pas de matériel archéologique si vous n'êtes pas capables de l'étiqueter correctement. Gens, ne ramassez pas de matériel archéologique.

   C'est la première découverte sur une dague en bronze mais on connaît douze (12) gravures de requins du Yayoi dans la région, sur de la vaisselle en céramique, du mobilier en bois ou en pierre, notamment à Aoyakamijichi (Tottori, neuf exemples sur les douze), Hakaza (Hyōgo) ou Shiroedakōjin (Shimane). [L'article parle d'un culte local du requin, c'est rituel, blabla]
   La dague mesure 42 centimètres et la gravure se situe juste au dessus de l'emplacement pour attacher la poignée. La dague elle-même a été fabriquée vers le milieu du Yayoi Moyen (IIè siècle avant) alors que la gravure a été ajoutée durant la seconde moitié du Yayoi Moyen (Ier siècle avant – Ier siècle après) avec un instrument en fer (Ne me demandez pas comment on date une gravure, ils sont super forts au Nabunken) (Si ils ont juste daté par analogie avec les dessins de requins sur le mobilier de Aoyakamijichi, je suis déçue).
  Le requin mesure 2,3 centimètres (un monstre impressionnant donc) et présente deux (2) ailerons dorsaux, ce qui semble être caractéristiques des requins (la plupart des requins que je rencontre sont des vertèbres ou des dents, donc je ne saurais pas dire).  
  Apparemment, les spécialistes pensent qu'il s'agit d'un requin marteau, comme à Aoyakamijichi. Fortement dubitative, j'ai fait des recherches, ça pourrait être Sphyrna lewini, Sphyrna mokarran ou Sphyrna zygaena, vu de profil, en train de plonger. Mais quand on décide de dessiner un requin avec une tête aussi rigolote vue de dessus, pourquoi le dessiner de profil ? Tabou religieux, probablement. C'est rituel, blabla.
   Je me demande si on a des dessins de requins sur quoi que ce soit à Okinawa. Et s'ils sont de profil.
Carte et mobilier the Aoya kamijichi pour comparaison )

The same, in English )

berangere: (dogu)
Photos et cartes seront uploadées plus tard.

   Le site de Agarihata (揚り畑遺跡, ville de Toon, préfecture de Ehime) a déjà connu six (6) campagnes de fouilles depuis 1996, qui ont conduit à la découverte d'une grande quantité de vaisselle en céramique, ce qui laissait supposer l'existence d'un habitat de grande ampleur. Cette existence a été vérifiée par la septième campagne qui vient de se terminer et qui s'est étendue sur une surface de 220 x 5 m, au cours de laquelle neuf (9) habitations ont été (partiellement*) fouillées.
   Agarihata est un site du Yayoi Moyen (0-300 CE) situé à la pointe orientale de la plaine de Matsuyama.
Les découvertes remarquables de cette campagne incluent (outre "neuf habitations partiellement fouillées"…) une tête animale en céramique de 2 cm de diamètre trouvée dans un silo dans la partie ouest du village. Il s'agit de la troisième représentation animale en céramique découverte dans la préfecture pour la civilisation Yayoi. Celle-ci est la plus ancienne à ce jour.
   Dans la catégorie "statuette en céramique" on note également la présence d'une figurine anthropomorphe plate de 10 cm de haut et 6 cm de large, de forme rectangulaire. Ce type de statuettes est assez fréquent le long de la côte de la mer du Setouchi, et dans la préfecture de Ehime, on en a déjà trouvé dans les villes de Matsuyama, Saijō et Imabari.
   Enfin, l'une des habitations, au centre du village, mesure 9,5 m de diamètre et a été identifié comme un atelier (la source ne précise pas pourquoi).


*oui, 220 x 5 mètres, les chances qu'une habitation de moins de 5 mètres de diamètre tombe pile au milieu de la tranchée étaient mince, hein ?

Once more in English... )


Source )
berangere: (rizière)
  Les fouilles se poursuivent sur le site de Ba-ga Mori Kita Shamen (バーガ森北斜面遺跡, Koretomo, ville de Ino, préfecture de Kōchi), qui a reçu le prix du site avec le nom le plus bizarre de l'année dernière.
   En février dernier, perpétuellement à la pointe de l'actualité, je vous présentais le site de Ba-ga Mori Kita Shamen, l'un des plus grands établissements de hauteur de toute l'île de Shikoku.
   Le site est fouillé depuis 1957 par intermittence. Il s'étend sur 135.000 m² à flanc de montagne entre 30 et 85 mètres d'altitude. Il est occupé au Yayoi Moyen et au Yayoi Récent. Il comporte une vingtaine d'habitations, des foyers d'alerte extérieurs, une palissade et un abondant mobilier céramique, lithique et métallique (notamment martial), le tout laissant penser que le site avait à la fois une vocation stratégique défensive et un aspect domestique : il ne s'agissait pas d'un simple refuge pour les populations habitant la plaine.



   Une nouvelle campagne de fouilles a débuté en août 2011 sur une zone de 2.400 m² entre 30 et 35 mètres d'altitude.
   Elle a permis de dégager les vestiges d'un grenier de 1,8 mètre de long sur 1,2 mètre de large, dans lequel on a retrouvé une grande quantité de riz carbonisé et un tsubo (jarre à col resserré) qui contenait des glands : la présence de ces denrées permet de confirmer la fonction de stockage du bâtiment.
   Le riz est de type Oryza sativa var. japonica et on en a retrouvé environ 500 grammes (il s'agit d'une quantité importante par rapport aux découvertes habituelles).



À environ 5 mètres au nord-est de ce grenier, on a également retrouvé les vestiges d'une habitation semi-enterrée. Avec 8 mètres de diamètre, elle se trouve être la plus grande habitation découverte sur le site de Ba-ga Mori Kita Shamen à ce jour. Un foyer de 1,5 mètre de diamètre occupe son centre.
Ce bâtiment de grandes dimensions, avec des fondations imposantes et des traces d'au moins une réfection, pourrait avoir été utilisé pendant plus de cinquante ans, ajoutant du crédit à la théorie qui veut que Ba-ga Mori Kita Shamen ait été non pas un refuge temporaire mais un habitat permanent pour les populations qui cultivaient le riz dans la plaine en contrebas.



English translation and source )
berangere: (magatama)
  Sept perles en cristal ont été trouvées dans une tombe hōkeishūkōbo (tombe à tumulus entourée d'un fossé quadrangulaire) sur le site de Ōtaharatakasu (太田原高州遺跡, Ōta kamimachi, ville de Takamatsu, préfecture de Kagawa). Il s'agit des premières perles en cristal retrouvées sur Shikoku pour cette période.

   Le site de Ōtaharatakasu est fouillé depuis octobre 2011 dans le cadre de travaux réalisés sur une route préfectorale. Les unités stratigraphiques supérieures ont livré des tessons de céramique Sue de la civilisation Kofun, mais la plus grande partie des vestiges sont datés de la fin du Yayoi Moyen au début du Yayoi Récent entre le Ier siècle BCE et le Ier siècle CE. Le site comporte un grand nombre de fossés qui délimitent plusieurs hōkeishūkōbo (cinq jusqu'à présent). Les fossés mesurent environ 3 mètres de large pour 1 mètre de profondeur et ils sont remplis de pierres et de vaisselles en assez bon état. Il semblerait que les pierres étaient disposées comme parement sur la face interne des fossés. Les vases, en bon état et pour la plupart avec un trou à la base, étaient probablement des offrandes funéraires.
   On ne connaît pas d'autres tombes de ce type dans la préfecture de Kagawa pour cette période : elles sont plutôt caractéristiques du Kinki et, sur Shikoku, de la préfecture de Tokushima. Elles indiquent donc de probables contacts entre ces différentes régions.




Illustrations )

   Les perles en cristal retrouvées dans une des tombes reflètent probablement elles aussi les relations entre les différentes parties de l'archipel : on connaît en effet des ateliers de fabrication de mobilier en cristal dans la région de l'ancien Tango-no-kuni (dans le nord de la préfecture de Kyōto) ou la préfecture de Tottori, sur la côte de la Mer du Japon. Les perles de cristal étaient essentiellement exportées vers la péninsule coréenne, probablement échangées contre du mobilier métallique. Il est très rare d'en retrouver sur l'archipel en dehors des régions qui comportent des ateliers. Avant cette découverte à Kagawa, on en connaissais uniquement dans les préfectures de Fukuoka et de Okayama.
   Les perles trouvées à Ōtaharatakasu mesurent 7 mm de diamètre, elles sont en forme de toupies ou bien rondes, avec un trou de 1,5 mm en leur centre. Elles sont similaires à des perles produites dans l'atelier du site de Naguoka (ville de Kyōtango, préfecture de Kyōto). Ce site est situé à 180 km à vol d'oiseau, de l'autre côté de la Mer du Setouchi. Si les perles proviennent effectivement de cet atelier, cela fournira des indications précieuses sur les réseaux commerciaux dans l'archipel au yayoi Moyen.



   À noter que deux perles tubulaires en pierre verte ont également été retrouvées dans une autre tombe.



berangere: (yoshinogari)
  Une zone de 12.000 m² a été fouillée depuis juin dernier à Nakatsu dans le cadre du programme de sauvetage avant les travaux de construction de l'autoroute de l'est de Kyūshū.
   Le site, baptisé Isayama (諌山遺跡, Sankō Isayama, ville de Nakatsu, préfecture de Ōita) a livré des vestiges de la civilisation Heian (une certaine quantité de porcelaine chinoise qui laisse supposer la proximité immédiate d'un organe administratif important du gouvernement) et le plus grand habitat yayoi du nord de la préfecture découvert à ce jour.

   Isayama, occupé de la fin du Yayoi Ancien au Yayoi Récent (IVè siècle BCE - IIè siècle CE), compte en effet plus de cent habitations semi-enterrées, une vingtaine de silos, une vingtaine de fosses-dépotoirs à céramique, cinq fosses-pièges pour la chasse, plusieurs bâtiments à plancher surélevé et un fossé qui entoure probablement l'habitat.
   On remarque également de mystérieux alignements de trous de poteaux dont on ne connaît actuellement aucun équivalent. Ces alignements s'étendent environ sur 200 mètres en quatre endroits du site, les trous de poteaux sont assez désordonnés. Contre toute attente, cette structure unique et énigmatique n'a pas été interprétée comme rituelle, mais comme un élément d'un probable système de défense.

   Le mobilier comporte son lot de tessons yayois (600 caisses, avis aux amateurs de remontage...), des couteaux à moissonner en pierre, un miroir en bronze de facture locale et une épée en pierre.
   La vaisselle est souvent décorée de motifs ōsenmon (凹線文, des lignes concaves), très populaires dans la région du Setouchi, ce qui laisse supposer des échanges culturels entre cette zone et le nord de Kyūshū à l'époque.

   Il reste encore 12.000 m² à fouiller dans cette zone avant le début des travaux de construction. L'équipe de recherche du Centre pour les Propriétés Culturelles Enterrées du Comité d'Éducation de la Préfecture de Ōita espère faire la lumière sur la structure sociale du groupe humain qui occupait ce village, ainsi que sur les liens qui existaient entre le nord de Kyūshū, le Chūgoku et Shikoku au Yayoi.




berangere: (itazuke)
  En remontant les tessons d'une vaisselle trouvée en 2010 dans une tombe hōkeishūkōbo (tombe à enceinte quadrangulaire) du Yayoi Moyen (100 BCE) sur le site de Kitakaname Tsukagoshi (北金目塚越遺跡, groupement de sites de Sanada Kitakaname, ville de Hiratsuka, préfecture de Kanagawa), les archéologues de la ville de Hiratsuka ont remarqué une frise de cerfs sur le col du tsubo (un tsubo est une jarre à col resserré).

   Le fragment remonté fait 15,5 cm de haut. La frise compte quatre animaux tournés vers la gauche, dessinés à la spatule. Ils ont un long cou, une petite tête triangulaire surmontée de deux bois.
   Les cerfs sont plutôt caractéristiques des décors de l'ouest du Japon au Yayoi : ils y sont nombreux sur les poteries et lesdōtakus (cloches en bronze), mais on connaît déjà cinq autres exemples de représentations de cerfs sur des poteries dans la préfecture de Kanagawa, ce qui laisse supposer une influence des régions de l'ouest jusque dans cette préfecture (ou une homoplasie, si tant est que l'on puisse utiliser le terme pour des motifs décoratifs).



English Translation, d'autres images et la source... )
berangere: (Default)
  Il y a quelques jours je tombai sur un entrefilet "trois habitations semi-enterrées fouillées à Imawaka", sur l'intérêt duquel je m'interrogeai. En fait, le journaliste avait tellement peu de choses à dire sur le sujet qu'il détaillait les découvertes plus ou moins récentes faites sur les sites majeurs alentours...
  Mais ce matin, un nouvel article plus consistant est venu m'éclairer sur ce qui avait valu au site de faire l'objet des attentions de la presse.

  Imawaka (今若遺跡, préfecture de Ehime, ville de Imabari, Asakura Kita) est une site fouillé depuis 2009 dans le cadre de travaux sur la voirie. Il correspond à un habitat ayant livré pour le moment 18 habitations : 6 du Yayoi Moyen, 4 du Yayoi Récent et 8 du Kofun Moyen, pour une occupation du début de notre ère à 400 CE environ.
  L'un de ces bâtiments, de la fin du Yayoi Moyen, a été incendié, et il est possible que cet incendie ait été volontaire, avec un caractère rituel. La raison de l'attribution d'un caractère rituel à cet incendie n'est pas détaillée, mais il est précisé que l'on a également retrouvé un noyau de pêche sur place, qui pourrait être une offrande (syndrome de Makimuku ?). Je ne me prononcerai pas sur la vocation rituelle de l'incendie sans plus d'éléments, mais je trouve tout de même qu'une seule pêche, c'est un peu léger, comme offrande, au cours d'une cérémonie pendant laquelle on en vient quand même à brûler un bâtiment complet...




  En ce qui concerne les conclusions plus pragmatiques de l'étude du bâtiment, la conservation par carbonisation de la charpente a permis de déterminer que l'entrée se situait vers l'ouest, à l'endroit où le fossé entourant l'habitation s'interrompait.
  Les autres bâtiments du site ont livré une quantité importante de vaisselle, mobilier domestique (jarres kame) ou de prestige (plats sur piédestal takatsuki).
  Il est également intéressant de mettre cet habitat en relation avec les nombreux sites du Yayoi dénombrés dans la plaine de Imabari.



Source )
berangere: (kame)
Arao Minami refait parler de lui. Car ce blog sait repérer les sites prometteurs parmi les dizaines d'articles publiés chaque jour. Ou alors, c'est le hasard.

Arao Minami (荒尾南遺跡, préfecture de Gifu, ville de Ōgaki, quartiers de Arao et Hinoki), donc, est un site sur lequel circulent des informations contradictoires. Voici la source pour les informations de cet article. C'est le Le Centre Préfectoral pour la Protection des Propriétés Culturelles de Gifu, ils fouillent le site, je suppose donc que les informations ne sont pas passées par le filtre déformant d'un journaliste avant.
Arao Minami est un site fouillé depuis 2006 qui s'étend probablement sur environ 180.000 m² (les limites de l'occupation sont encore à déterminer exactement). Il est occupé du Yayoi au Kofun et comporte notamment un habitat du Yayoi Récent (qui perdure jusqu'au Kofun Ancien). 310 habitations semi-enterrées de cette période ont déjà été retrouvées. Il existe également une occupation funéraire avec 190 tombes retrouvées datées du Yayoi Moyen au tout début de la période Kofun. Il s'agit de tombes quadrangulaires entourées d'un fossé, assez caractéristiques de la civilisation Yayoi.
Comme signalé dans mon article précédent, le site a également livré plusieurs cercueils en bois datés du Yayoi Ancien, mais la découverte ne semble pas assez importante pour qu'on en fasse mention dans le résumé officiel des découvertes sur le site de la préfecture.





Alors, quoi de neuf Arao Minami ?  )
berangere: (Default)
... bien que j'aie du mal à comprendre comment on peut confondre les deux. Si on exclut les pratiques cannibales.

   Ōfuru II (大古Ⅱ遺跡, préfecture de Wakayama, district de Nishimuro, ville de Shirahama, Ōfuru) est un des sites fouillés dans le cadre de l'extension vers le sud de l'autoroute du Kinki, comme Tachino. Quatre zones de fouilles ont été ouvertes, sous les quatre futures piles d'un futur pont, sur une surface de 1100 m².
  On y a découvert une canalisation moderne de 4 x 20 mètres, un bâtiment antique sur pilotis, et quantité de vestiges du Yayoi Moyen (1000 BCE) : des trous de poteaux, des tessons, du mobilier lithique dont de nombreuses pointes de flèches, et ce qui nous intéresse dans le cadre de cet article : 20 à 30 fosses (qui doivent être comme le menhir qu'on ne peut pas compter, sinon, je ne vois pas pourquoi on n'en connaît pas le nombre exact...), accompagnées d'un mobilier identifié comme des ustensiles de cuisine. Le mobilier était à l'intérieur des fosses et disséminé autour.


des ptits trous des ptits trous, encore des ptits trous...

  Les fosses sont elliptiques et mesurent de 1 à 2,50 m de long pour 0,5 à 1 m de profondeur. Les "ustensiles de cuisine" comportent de grandes pierres plates probablement utilisées comme plan de travail, des marteaux pour écraser et broyer la nourriture et des plats en pierre pour récolter la farine obtenue. De très nombreux fragments d'os ont été retrouvés, probablement les restes des animaux consommés.


grande pierre plate et marteau/meule.

  Cela ressemble donc terriblement à une cuisine, probablement une cuisine commune pour un groupe humain étendu, avec de nombreuses fosses-dépotoirs...

  Mais il semble que l'équipe en charge du site ne se satisfasse pas de cette explication, et considère qu'il existe une possibilité pour qu'il s'agisse d'un cimetière, compte tenu du grand nombre de fosses... Un examen approfondi des os et des tessons sera nécessaire pour déterminer avec précision la nature du site.
...
  Les os doivent être vraiment dans un sale état pour qu'il ne soit pas possible de déterminer immédiatement si il s'agit d'os humains ou animaux... Mais il ne faut exclure aucune possibilité : nous sommes peut-être en présence d'un nouveau type de pratiques funéraires inédit, consistant à broyer les morts pour les réduire en poudre avant de les enterrer avec les instruments ayant servi à la cérémonie.
  J'ironise, mais je vais avoir l'air ridicule si ils prouvent que c'est un cimetière...

Une carte et la source )
berangere: (anthropo fun)
   Ikenobō (préfecture de Hiroshima, ville de Fukuyama, quartier de Kannabe) est un site funéraire sur lequel ont été retrouvées depuis mai 69 tombes datées du Yayoi Moyen au Kofun Ancien.

  Parmi ces tombes on compte 4 tombes avec coffrage de pierres (voir photo) et 65 tombes en fosse. Certaines des tombes en fosse comportent des traces laissant penser qu'elles ont pu contenir un cercueil en bois.
  Dans les tombes ont été retrouvées notamment trois pièces de mobilier en fer dont une (ou des, merci la non-déclinaison des noms en japonais...) faucille(s), et de nombreux tessons de poterie yayoi.

  Les tombes sont entourées d'un fossé circulaire qui correspond probablement aux premières étapes vers la construction des kofuns*. Trois kofuns (qui sont donc des tombes monumentales à tumulus caractéristiques de la civilisation suivant le Yayoi) ont d'ailleurs été retrouvées à proximité immédiate du site.

  * je promets un article sur la nomenclature des tombes japonaises dès que j'en aurai le temps.






Source )



quoi qu'en disent les dictionnaires de traduction, ceci n'est pas un sarcophage,
mais bien un coffrage
. j'accepte le terme de ciste.

berangere: (Default)
   Une tombe à enceinte quandrangulaire (方形周溝墓 hōkeishūkōbo) a été découverte sur le site de Kitaoogi (北青木遺跡, préfecture de Hyōgo, ville de Kōbe, quartier de Higashinada, Kitaoogi), datée du Yayoi Moyen, au début de notre ère.
   Le site de Kitaoogi comporte des occupations du Jōmon Récent au Moyen-Âge. Il est situé le long d'une voie de chemin de fer et est fouillé régulièrement depuis 1984. La campagne actuelle est la septième et a déjà permis la mise au jour d'une dōtaku du Yayoi Moyen. Le fossé qui enclot la tombe mesure environ 7 mètres du nord au sud et 4 mètres de l'est à l'ouest. La tombe comportait quatre cercueils en bois de 40 centimètres de large pour 1 mètre de long. Leur taille laisse penser qu'il s'agit de tombes d'enfants (ou d'individus ayant subi une réduction de corps).
   Comme la tombe a été érigée sur une couche de sable impropre à l'agriculture, les chercheurs pensent qu'il s'agit peut-être là d'une utilisation raisonnée de l'espace : installer les zones funéraires sur des terres qui ne feront pas défaut pour l'économie de subsistance. Il s'agit de la première découverte de vestiges funéraires dans ce type de sol dans la ville de Kobe.

L'article de quelqu'un qui a assisté à la conférence sur site, avec des photos.
Un autre article avec plus de photos, des cercueils et de la dotaku notamment.




Source )



berangere: (Default)
  En fait, le plus grand cimetière Yayoi Ancien - Moyen de la préfecture de Tottori est Nagasetakahama dans la ville de Yurihama, avec 96 tombes, mais avec 73 tombes, celui-ci arrive juste derrière et méritait bien un titre sensationnaliste, non ?
  Un jour où le besoin de procrastiner se fera sentir, je créerai le tag "le plus...", sous lequel je regrouperai tous les articles parlant du "plus ancien quelque chose" ou du "plus grand quelque chose"...

  Brefle ! Le site de Sakaiyaishi (境矢石遺跡, ville de Nanbu, préfecture de Tottori) est fouillé dans le cadre des travaux d'entretien d'un échangeur autoroutier. Les fouilles s'étendent sur 6800 m², répartis en 5 secteurs distincts. L'année dernière, on avait déjà fouillé 40 tombes datées du Yayoi Ancien et du Yayoi Moyen. Cette année, dans une zone de 600 m² située à une centaine de mètres de la précédente, on a trouvé 33 tombes avec des traces de cercueil en bois.

  Les fosses mesurent toutes environ 1 mètre de profondeur et leurs dimensions vont de 0,8 à 2,9 mètres de long pour 0,5 à 1,7 mètres de large. Les petites dimensions concernent six tombes qui pourraient avoir été des tombes d'immatures. Le mobilier funéraire ne comporte que des tessons et offre peu de renseignements quant aux statuts sociaux des inhumés.
  Les tombes portent les marques en négatif des planches des cercueils. Certaines comportent un coffrage en pierres destiné à maintenir les planches sur l'extérieur du cercueil. Une seule tombe présente des pierres sur les quatre côtés.
  Les 40 tombes fouillées l'an dernier présentent peu de différences structurelles par rapport à celles de cette année, et sont datées de la même période : il est possible que nous ayons à faire au même espace funéraire (d'où l'emphase du titre : si tel est le cas, il est très probable que le nombre de 96 tombes soit largement dépassé).


   Une tombe avec le coffrage de pierre sur trois côtés.

  Dans le même site, sur la colline surplombant la zone fouillée, on a retrouvé un habitat daté du Yayoi Récent au Kofun Moyen, avec 5 habitations semi-enterrées, dont une relativement imposante, de 6 mètres de côté, comportant de très nombreux trous de poteaux. L'étude de cette structure a révélé que l'habitation avait été reconstruite / réaménagée au moins 4 fois. L'habitat comportait également trois silos de 1,5 mètre de profondeur, et on y a trouvé notamment un magatama (perle en forme de griffe) en jade.
  La précédente campagne de fouilles avait permis de dégager 30 habitations semi-enterrées et 12 bâtiments à plancher surélevé.

Sources )


berangere: (yajiri)
   La nouvelle est vieille d'un mois, mais j'ai oublié d'écrire l'article...
   Des fouilles sont menées à Kawaraguchibōjū (河原口坊中遺跡, ville de Ebina, préfecture de Kanagawa) depuis 2006 dans le cadre de la maintenance d'une autoroute. Le site est situé sur une légère élévation de 20 à 21 mètres au dessus de la rivière Sagami, sur la rive est, et présente des occupation du Yayoi Moyen à la période contemporaine.
  Les occupations yayois correspondent à un village daté du Yayoi Moyen au Yayoi Récent.

  La dernière campagne a eu lieu d'août 2010 à fin avril 2011 et a concerné l'ancien lit d'une rivière qui coulait au milieu du village au Yayoi Moyen. En raison de la nature du site, de nombreux éléments de mobilier en matières périssables ont été conservés.
  Le mobilier en bois comporte des houes, des pelles, des binettes, des soques, des mortiers et des pilons, des bols sur piédestal, des bols simples, des assiettes, des bords de filets de pêche, des rames et des éléments architecturaux comme des échelles ou des poteaux.
  J'adorerais avoir une photo des bords de filets de pêche, mais en attendant, voici des photos du reste.






mobilier en bois )


  Tout ceci est formidable en soi, mais l'objet principal de cet article est un élément du mobilier lithique, connu sous le nom de "hache en pierre annulaire" : une masse en pierre elliptique avec un trou circulaire la traversant de part en part ("hache" est ici un terme générique : ces objets ne sont en aucun cas tranchants). Jusqu'à présent, on supposait qu'il s'agissait de marteaux mais il existait également une autre théorie selon laquelle ces objets étaient des poids de filets de pêche. Des très gros poids de filets de pêche...
(Une recherche Google Images avec 環状石斧 donne une assez bonne idée de la forme générale de l'objet)

  Au cours des fouilles de cette année, l'une de ces "haches" a été retrouvée emmanchée, ce qui réduit les doutes quant à sa fonction. La hache (qui est donc un marteau) a un diamètre de 9 centimètres et une largeur maximale de 3 centimètres.


marteau en place


marteau en conférence de presse

Encore un peu de mobilier )

berangere: (Default)
  La dōtaku (cloche en bronze) découverte en 1998 à Yoshinogari (吉野ヶ里遺跡 préfecture de Saga) a été classée Importante Propriété Culturelle Préfectorale le 17 mars 2011.
  Il s'agit d'une dōtaku de 28 cm de haut. C'est un des rares exemples de dōtakus sur Kyūshū, qui est à l'extérieur de la "sphère culturelle" des dōtakus. Elle est datée du Ier siècle CE (fin du Yayoi Moyen / début du Yayoi Récent) et une dōtaku fabriquée avec le même moule a été trouvée dans la préfecture de Shimane.




La source )

berangere: (anthropo fun)
  Le site de Takaetsuji (高樋辻遺跡 préfecture de Fukuoka, groupe de Mii, ville de Tachiarai) est fouillé depuis mai 2009 sur une surface de 350 m². Il est situé sur une colline (altitude 18 mètres) sur la rive gauche de la rivière Tachiarai.
 
  Le site comporte à la fois des tombes en jarres, caractéristiques de l'ouest de la préfecture de Fukuoka et de la préfecture de Saga (oui, oui : Yo-shi-no-ga-ri), des tombes avec un coffrage en bois et des tombes en fosses.
  En 2009, on a trouvé 54 tombes en jarres, en formation très dense, et 62 tombes en fosses, avec ou sans coffrage en bois. Cette année, on a trouvé 26 tombes en jarres et 14 tombes en fosses, avec ou sans coffrage en bois.

  La plus grande fosse contenant une tombe en jarre mesure 3,5 m de long, 2 m de large et 1,4 m de profondeur. La structure funéraire est composée de deux jarres en céramique, jointes par l'ouverture (awase guchi kamekan), chacun de 80 cm de haut et 80 cm de diamètre. La plupart des jarres sur le site ont ces proportions. Il y a également des jarres plus petites, de 40 cm, qui ont probablement été utilisées pour l'enterrement d'enfants (comme d'habitude souvent, les os n'ont pas été conservés) (à l'exception d'une dent) (on se demande vraiment comment).
  On n'a trouvé aucun mobilier funéraire pour le moment : il s'agit probablement là d'un cimetière populaire. C'est, par la superficie et le nombre de sépultures, le plus grand cimetière du Yayoi Moyen retrouvé dans cette ville.




la source )

berangere: (Default)
   Yeah ! 33 ans après le rapport préliminaire de la commission d'enquête sur la préservation du site de Akasaka (赤坂遺跡), ce dernier vient enfin d'être classé Site Historique National par le Ministère de l'Éducation, de la Culture, de [...] et des Technologies !

   Akasaka (préfecture de Kanagawa, ville de Miura, quartier de Hasse, Mito) est un très grand village situé sur un plateau qui domine à la fois la baie de Tōkyō et celle de Sagami. Il est occupé en continu du Yayoi Moyen au Yayoi Récent, ce qui est relativement rare dans la région. 170 habitations ont été fouillées, mais on pense qu'il doit en comporter plus de 300 : le site s'étend sur plus de 70.000 m².
  Cependant, seuls 4.700 m² ont été classés. Il s'agit des terrains appartenant à la municipalité. Les autres terrains appartiennent à des particuliers. La procédure a été longue car l'administration désirait à l'origine obtenir les autorisations de tous les propriétaires pour classer l'ensemble du site. Devant le développement urbain qui s'intensifie, il a été décidé de classer au moins une partie du site.

  On a trouvé sur le site des éléments de parure en cuivre et en verre, des haches et des hameçons en fer, qui dénotent d'un commerce (probablement maritime) avec des régions éloignées. Les nombreux hameçons et harpons retrouvés sur le site et dans les grottes alentours laissent supposer que le reste de l'économie locale était basé sur la pêche.

  Il s'agit du premier site historique classé dans la ville de Miura (le 58è dans la préfecture de Kanagawa), et une fête est prévue le 20 au Centre Populaire de Minami Shita Ura pour célébrer l'événement.
  Venez nombreux !

Kanaloco, journal local avec une reconnaissance internationale )
berangere: (Default)
  On ne peut pas dire qu'il n'y ait pas d'actualités archéologiques, mais...
  Je ne sais pas, le fait d'avoir eu le droit de fouler pendant 3 heures le sol d'une supposée tombe impériale a peut-être relancé l'intérêt du public (des journalistes) pour la période kofun. Il n'y en a que pour elle :


(tous les articles précédés d'une étoile traitent de la période kofun)
(les deux articles sur le Yayoi parlent 1- de
l'expo sur les tokushu kidais de Kashihara ; 2- du classement du site de Kanzaki. La pointe de l'actualité, donc)


  Donc, en cette période creuse, voici la présentation du site de Egenoyama, que nous évoquions ici.



berangere: (toro)
  Suite à l'article sur Ba-ga Mori Kita Shamen, voici une brève présentation (car je n'ai pas trouvé grand chose) du site de Shiudeyama (紫雲出山遺跡).


  Tout comme Ba-ga Mori Kita Shamen, Shiudeyama est un établissement de hauteur sur l'île de Shikoku (préfecture de Kagawa, ville de Mitoyo, quartier de Takuma). Le site est occupé dès le début du Yayoi Moyen, prend de l'importance dans la deuxième moitié de cette période et est abandonné à sa fin.
  Shiude est une montagne ("yama" signifiant "montagne") qui culmine à 352 mètre au-dessus de la Hiuchinada, une partie de la Mer Intérieure située entre la péninsule de Shōnai (préfecture de Kagawa) et la péninsule de Takanawa (Préfecture de Ehime). Le site est installé à son sommet. Il a été découvert en 1947 au cours de travaux d'aménagements du point de vue au sommet de la montagne.

  Des fouilles ont été menées dès 1955 par Kobayashi Yukio.

  Comme c'est le cas à Ba-ga Mori Kita Shamen, le site de Shiudeyama présente à la fois des caractéristiques domestiques et militaires : les vestiges d'habitations, de greniers et de vaisselle en céramique sont accompagnés de nombreuses pointes de flèches et épées en pierre.
  Les pointes de flèches sont très grandes, caractéristique souvent considérée comme une preuve de leur utilisation dans un but militaire et non pour la chasse. Leur forme indique une influence de la région du Kinai.





 La suite par ici )

berangere: (toro)
  D'accord, d'accord... "l'un des plus grands"...

  Le site de Ba-ga Mori Kita Shamen (le premier mot est en katakanas, aucune idée de ce à quoi il peut correspondre : Barga ? Varga ? Rien ?) (préfecture de Kōchi, ville de Ino, Koretomo) a été découvert en 1957 et est fouillé depuis par intermittence (campagne en 1974, en 1976, en 1997 et en 1999).
  Un chantier a été ouvert en mai dernier avant la construction d'une bretelle d'autoroute.



  Il s'agit d'un 「établissement de hauteur」 situé sur la pente d'une colline qui domine la rivière Uji, daté de la fin du Yayoi Moyen, occupé de la première moitié du Ier siècle (CE) jusqu'au IIè siècle.
  Au début du Yayoi, les groupes humains s'installent généralement dans les plaines, à proximité des terres facilement mises en œuvre pour la riziculture irriguée sur laquelle est basée leur économie. Rapidement, les établissements se déplacent vers des sites de hauteur, peu favorables à l'agriculture, sur lesquels ils sont souvent fortifiés (enceintes avec fossés et palissades).
  La plupart comporte des vestiges à forte connotation militaire : foyers d'alerte, pointes de flèches... Ils semblent être une réponse aux troubles et révoltes qui sont décrites dans les chroniques chinoises des Wei au IIè siècle.
  À partir du Yayoi Moyen, ce type de site est courant dans le Kinai et sur la côte de la Mer intérieure.

  On connaît un autre établissement de hauteur parfaitement contemporain sur la montagne située juste à l'est du site : le village de Asakura (ville de Kōchi) et on peut probablement parler d'un réseau de sites, chacun installé sur une colline ou une montagne.
  Ces établissements de hauteur sont considérés comme des lieux de refuge des populations en cas de dangers, des installations à but militaire et non domestique. Des découvertes récentes remettent en cause cette théorie.



Deux sources )
 


berangere: (wadai)
  Si les japonais ont adopté de longue date le calendrier grégorien (oui enfin, ils ont quand même des noms d'ères qui correspondent à leurs empereurs et attribuent à chaque année le signe zodiacal chinois qui lui correspond dans le calendrier lunaire chinois), le mois d'avril reste le "début de l'année" dans bien des domaines. il s'agit du début de l'année administrative pour le gouvernement, du début de l'année fiscale pour les entreprises, du mois de la rentrée scolaire, du mois des mutations, du mois où commencent à travailler ceux qui rentrent dans la vie active...
  Nous sommes donc quelque part en fin d'année actuellement. Ce qui explique la multiplication des expositions pour présenter les résultats des fouilles entreprises au cours de l'année dernière. Ça veut peut-être aussi simplement dire "hey, regardez, on a fait des trucs bien : accordez-nous des financements l'année prochaine aussi !"

  Les Centres pour les Propriétés Culturelles Enterrées des préfectures de Shimane et Tottori présentent les résultats des fouilles effectuées sur dix sites (cinq par préfecture) au Musée de la Forêt Yayoi de Izumo du 7 au 13 février. L'exposition concerne environ 300 pièces de mobilier.

  La préfecture de Shimane présente notamment les résultats des fouilles de Zanmochi (dont nous avons parlé cet été, nous sommes à la pointe de l'actualité en permanence), dont la couche d'occupation datée du Ier siècle avant au Ier siècle après a livré une vaisselle (jarre de type tsubo) fabriqué dans le nord de la péninsule coréenne, dans la commanderie chinoise de Lelang (d'accord, l'article de cet été ne portait pas du tout sur cette découverte là). La (relativement) célèbre vaisselle en bois en forme de chope retrouvée sur le site est également exposée.
illustration )

  Pour ce qui est de la préfecture de Tottori, des hameçons en os et divers objets en matières dures animales du site de Aoya Kamijichi (un habitué de ce blog) sont présentés dans les vitrines.

  On peut également admirer (entre autres) le plus ancien plateau de shogi du Japon (mais comme il n'a que 500 ans, il ne rentre pas dans le thème du blog) et la céramique retrouvée dans le plus ancien zenpōkōenfun (tumulus littérallement "avec l'avant carré et le derrière rond") de la région du San'in, qui se situe dans le groupement de kofuns (tumuli) de Motodaka (ville de Tottori), et qui n'est pas assez vieux non plus.

Sankei shinbun )

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