berangere: (rizière)

En raison de son incroyable popularité, notre série "La préhistoire d'Okinawa n'est pas un mythe" devient hebdomadaire ! Quoi qu'en pensent les sceptiques, les preuves de son existence s'accumulent et des gens font même des conférences sur sites pour répandre la bonne nouvelle.

 
carte de localisation du site  Le site de Kiyūna agaribaru nu bataki (喜友名東原ヌバタキ, Kiyūna, ville de Ginowan, préfecture d'Okinawa) a fait l'objet d'une cinquième campagne de fouilles par le Comité d'Éducation de la ville de Ginowan cet été, de juin à début septembre, avant la construction d'un immeuble d'habitations. Il s'agit d'un site d'habitat daté des alentours de 500 BCE, à la toute fin de la Période des Amas Coquilliers Moyen (ce qui correspond en gros au Jōmon Final, mais comme la préhistoire d'Okinawa existe avec plusieurs centaines de kilomètres d'eau entre elle et la civilisation Jōmon, elle a le droit d'avoir sa propre terminologie). Les précédentes campagnes ont permis d'identifier vingt-et-une (21) habitations, des foyers extérieurs et des silos / fosses. Le mobilier comporte des vaisselles locales (de type Kayauchibanta et Uzahama), des vaisselles importées de Kyūshū du Yayoi Initial (datées de 2670 BP), des outils lithiques, des coquillages percés et des écofacts (des graines).

Le site est donc particulièrement intéressant parce que 1- il s'agit d'un site archéologique, tous les sites archéologiques sont intéressants ; 2- il permet d'obtenir des indices sur les relations entre Okinawa et le Japon ; 3- ces informations concernent une période de transition entre deux (2) civilisations sur l'archipel japonais, et les transitions sont toujours des périodes amusantes.

 

Cette année, la campagne de fouilles a permis de mettre au jour six (6) habitations, une dizaine de foyers-fosses et des zones de passage (des chemins entre les habitations).

Comme la plupart du temps pour la civilisation Jōmon et la civilisation des Amas Coquilliers, les habitations sont semi-enterrées, creusées dans le sol géologique. Le site est situé dans un endroit ou le sol géologique n'est pas particulièrement épais et dans plusieurs habitations, le creusement atteint la roche mère. Dans cette partie d'Okinawa, la roche mère est du calcaire des Ryūkyū, qui présente une surface très irrégulière. Dans les habitations où cet horizon a été atteint, la roche a été aplanie, probablement par percussions répétées avec d'autres blocs de roche, ce qui a dû représenter un travail conséquent. Après cette préparation, une couche de terre a été déposée sur la surface aplanie. Ce type de sol d'habitation avec dépôt volontaire d'une couche de terre est une hariyuka.

 

 

 

 

 

 

berangere: (Default)


carte gnrale  Ce prétendu site d'actualités est en passe de devenir semestriel… Pour pallier ce dysfonctionnement flagrant, et dans le cadre de notre nouvelle série "L'archéologie d'Okinawa existe, parlez-en à vos amis (ce n'est pas sale)", j'aimerais attirer votre attention sur l'amas coquillier de Nagarabaru daisan.

   Nagarabaru daisan (ナガラ原第三, littéralement "Nagarabaru III") est un amas coquillier situé sur la côte sud de l'île d'Ie (Kawahira, Village de Ie, Préfecture d'Okinawa), environ à deux kilomètres du port d'Ie, dans une zone qui va prochainement être réaménagée pour contrer la pollution maritime due à l'érosion des terres agricoles.

Une récente campagne de fouilles par le Comité d'Éducation d'Ie, débutée en juillet et qui a duré jusqu'à la fin du mois dernier, a permis de dégager quatorze (14) foyers du Jōmon Récent qui ont été utilisés successivement sur une période d'environ mille (1000) ans (2000 – 1000 BCE), associés à une structure en creux avec pavement de pierres qui est interprétée comme une habitation semi-enterrée.

La zone de fouilles mesure 13 par 36 mètres et les vestiges jōmons ont été mis au jour à une profondeur variant entre 2 et 3 mètres en dessous du sol actuel.

Les foyers, situés autour de l'habitation et dans la zone orientale, présentent des aménagements de pierres pour maintenir les pots à cuire. Le village d'Ie compte d'autres sites qui ont livré des habitations semi-enterrées, mais il s'agit de la première fois que l'on trouve un site présentant autant de vestiges d'une activité domestique dans la préfecture pour cette période. Nagarabaru daisan était probablement un habitat permanent, ce qui  argue en faveur de la sédentarité des populations (la question de la sédentarité des populations jōmons sur Okinawa n'est pas encore parfaitement tranchée).

photo gnrale du site  Les vestiges jōmons ont été trouvés en association avec de la céramique Ogidō, ce qui a permis de les attribuer au Jōmon Récent. Le mobilier jōmon comporte également des éléments de parure en coquillage, du mobilier en matières dures animales (os de mammifères marins) et des épines d'oursin gravées, dont la fonction reste pour le moins obscure. Comparé aux autres sites de la même période, le mobilier lithique est limité, ce qui contraste avec l'abondant mobilier en coquillage. Il peut s'agir d'une adaptation de la culture matérielle au fait que l'habitat était situé en bord de mer, ou bien à l'absence de matières premières dans un environnement insulaire.

  

Le site comprend également un petit amas coquillier du Yayoi Récent et les restes de trois (3) individus (deux adultes et un immature) datés du Paléolithique (antérieur à 8000 – 7000 BCE, aucun mobilier n'a été trouvé en association pour confirmer cette datation).

L'amas coquillier yayoi a livré de la céramique yayoi et des concentrations d'imogai (Conidae) caractéristiques de cette période où ces coquillages étaient l'objet d'un commerce intense avec les lointaines îles de l'archipel japonais.

Le mobilier jomon






























 Mobilier jōmon. Les tessons sont de type Ogidō, la pièce de mobilier en bas à droite est en
os de mammifère marin et est décrit comme un kanzashi (pic à cheveux).
Jōmon artefacts. The sherds are from Ogidō pottery, the artefact in the down right corner is made
in sea mammal bones and is described as a kanzashi (hair ornament).
 

 

 

 

berangere: (tateana)
  Voilà que j'ouvre une section "petites annonces", maintenant...
  La ville de Fukushima recherche des volontaires pour accueillir le public sur son parc historique 「Jo-mopia Miyahata」.
Jo-mopia, contraction hasardeuse de Jōmon et utopia est un parc archéologique situé à l'emplacement du site de Miyahata (qui a été fouillé avant l'installation du parc, bien entendu).


(oui, ils n'ont pas fait les choses à moitié)

  La parc comporte donc, si on en croit le schéma,
[1] une forêt jōmon (縄文の森)
[2] un village jōmon (縄文のむら*)
[3] une pelouse (芝生広場)
[4] des fleurs le long des chemins du parc (園路沿いの花)
[5] un marais (湿地)
[6] une zone multi-activités (多目的広場) (en haut à droite là où il y a le gros point avec un trait qui part vers l'extérieur du dessin)
[7] une station d'accueil (ガイダンス)

  La ville recherche des hommes et des femmes âgés de plus de 18 ans avec un intérêt pour l'histoire. Les candidatures sont à adresser par courrier ou par fax à la section culturelle du Comité d'Éducation de la ville de Fukushima avant le 28 février. La formation commence en mars, et les activités en mai.
 

 

Mainichi )

 




*pour une raison inconnue, 「mura」 (village) est très souvent écrit en hiragana ou en katakana (むら ou ムラ) dans les parcs archéologiques alors que le kanji (村) fait partie de ceux qu'on apprend en première année d'école primaire...
** je rappelle que les os sont rarement conservés sur les sites japonais.

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