berangere: (magatama)
  Sept perles en cristal ont été trouvées dans une tombe hōkeishūkōbo (tombe à tumulus entourée d'un fossé quadrangulaire) sur le site de Ōtaharatakasu (太田原高州遺跡, Ōta kamimachi, ville de Takamatsu, préfecture de Kagawa). Il s'agit des premières perles en cristal retrouvées sur Shikoku pour cette période.

   Le site de Ōtaharatakasu est fouillé depuis octobre 2011 dans le cadre de travaux réalisés sur une route préfectorale. Les unités stratigraphiques supérieures ont livré des tessons de céramique Sue de la civilisation Kofun, mais la plus grande partie des vestiges sont datés de la fin du Yayoi Moyen au début du Yayoi Récent entre le Ier siècle BCE et le Ier siècle CE. Le site comporte un grand nombre de fossés qui délimitent plusieurs hōkeishūkōbo (cinq jusqu'à présent). Les fossés mesurent environ 3 mètres de large pour 1 mètre de profondeur et ils sont remplis de pierres et de vaisselles en assez bon état. Il semblerait que les pierres étaient disposées comme parement sur la face interne des fossés. Les vases, en bon état et pour la plupart avec un trou à la base, étaient probablement des offrandes funéraires.
   On ne connaît pas d'autres tombes de ce type dans la préfecture de Kagawa pour cette période : elles sont plutôt caractéristiques du Kinki et, sur Shikoku, de la préfecture de Tokushima. Elles indiquent donc de probables contacts entre ces différentes régions.




Illustrations )

   Les perles en cristal retrouvées dans une des tombes reflètent probablement elles aussi les relations entre les différentes parties de l'archipel : on connaît en effet des ateliers de fabrication de mobilier en cristal dans la région de l'ancien Tango-no-kuni (dans le nord de la préfecture de Kyōto) ou la préfecture de Tottori, sur la côte de la Mer du Japon. Les perles de cristal étaient essentiellement exportées vers la péninsule coréenne, probablement échangées contre du mobilier métallique. Il est très rare d'en retrouver sur l'archipel en dehors des régions qui comportent des ateliers. Avant cette découverte à Kagawa, on en connaissais uniquement dans les préfectures de Fukuoka et de Okayama.
   Les perles trouvées à Ōtaharatakasu mesurent 7 mm de diamètre, elles sont en forme de toupies ou bien rondes, avec un trou de 1,5 mm en leur centre. Elles sont similaires à des perles produites dans l'atelier du site de Naguoka (ville de Kyōtango, préfecture de Kyōto). Ce site est situé à 180 km à vol d'oiseau, de l'autre côté de la Mer du Setouchi. Si les perles proviennent effectivement de cet atelier, cela fournira des indications précieuses sur les réseaux commerciaux dans l'archipel au yayoi Moyen.



   À noter que deux perles tubulaires en pierre verte ont également été retrouvées dans une autre tombe.



berangere: (kame)
  Bonne année 2012 ! Je vais tenter de rattraper le retard accumulé en fin d'année dernière... (et comme j'aime me compliquer la tâche, je bêta-teste le nouvel éditeur de texte de Dreamwidth dans lequel il faut écrire tout l'html soi-même... yeah)

   À la fin du mois de novembre dernier, la ville de Kurume a annoncé la découverte de dix-sept habitations et d'un fossé double du Yayoi Récent (IIè - IIIè siècle CE) sur le site de Mizuwake (水分遺跡, préfecture de Fukuoka, ville de Kurume, quartier de Tanushimaru).
   L'habitat à enceinte de Mizuwake est fouillé depuis novembre 2010 avant la construction d'une bretelle d'autoroute et la dernière campagne a couvert une surface de 3.000 m².

  Le fossé circulaire double est daté de la deuxième moitié du Yayoi Récent et du Yayoi Final. Il mesure 2,6 m de large et 60 cm de profondeur.
   La découverte majeure de cette campagne de fouilles concerne la présence de nombreuses traces de pigments rouges dans les habitations : on a retrouvé de l'ocre et du cinabre dans neuf des dix-sept habitations.
   L'ocre est relativement commun sur les sites préhistoriques japonais (et aussi sur les sites préhistoriques ailleurs dans le monde : l'ocre est super tendance à la Préhistoire) mais le cinabre est essentiellement réservée à la décoration d'objets de prestige et il est rare d'en trouver de telles quantités sur un même site.

   Dans une habitation, le pigment a été retrouvé dans deux coupelles qui sont en fait deux parties d'un pot kame qui a été coupé dans le sens vertical. Le pot original mesurait 39 cm de haut et 26 cm de large. Les cas de réutilisation de pots brisés ou de modification de pots après cuisson pour en changer la fonction sont plutôt rares.






   L'habitation mesure 5,8m de long pour 5m de large, elle est creusée dans le sol sur une profondeur de 60 cm. Un foyer, entouré d'une grande quantité de pots en céramique, occupe son centre. On a retrouvé dans cette habitation une perle magatama en verre, 238 perles rondes en verre, des pointes de flèche en fer, en cuivre et en os.

   Il existe de nombreux sites à intervalles réguliers le long de la rivière Chikugo, mais ce village semble être un habitat plus important : il est entouré d'un fossé double et pourrait être au centre d'un réseau commercial important pour obtenir et distribuer les pigments. Il abrite vraisemblablement un groupe d'artisans spécialisés dans l'utilisation des pigments.
   Il est également intéressant de noter la présence de flèches en cuivre et en os à une époque ou l'industrie du fer est pourtant enfin pleinement développée sur l'archipel : il semble que les ressources en fer soient insuffisantes pour répondre à la demande en flèches, probablement liée à l'essor des conflits armés.

Source )
berangere: (wadai)
  On a retrouvé à Nishikawatsu (西川津遺跡, préfecture de Shimane, ville de Matsue, quartier de Nishikawatsu) un fossé du Yayoi Ancien (300 BCE) de plus de 30 mètres de long : il est possible qu'il s'agisse d'un fossé entourant un habitat à enceinte.

  La campagne de fouilles de cette année à Nishikawatsu est la dernière d'un plan de fouilles préventives de 5 ans avant la construction d'une route préfectorale. La zone fouillée s'étend sur 2.600m² (280 cette année). Le site est situé à proximité de l'ancien lit d'une rivière (parallèle au fossé en question) qui a permis la conservation de mobilier en bois, dont le plus ancien vase tsubo en bois de l'archipel, qui a déjà fait l'objet d'un article sur ce journal.

  La rivière mesure plus de 6 mètres de large, pour environ 1,5 mètre de profondeur. On y a également retrouvé quinze pièces de mobilier en bois, la plupart en cours de fabrication, dont neuf houes, un manche de hache en pierre et des outils dont on ignore la fonction.

  La fait que les pièces de mobilier en bois soient pratiquement toutes des ratés de production laisse penser que Nishikawatsu était un centre de production : les différentes pièces de mobilier fabriquées sur place étaient ensuite redistribuées vers les villages satellites alentours. Le bois était probablement stocké dans l'eau pour le rendre plus facile à travailler, et les ratés de production étaient simplement jetés dans la rivière.

  Le site a également livré des os divinatoires, un magatama en verre dont je parlais dans l'article précédent et des fragments de dotakus.


Unfinished wooden hoe found inside the river bed, Early Yayoi.

  "Ne devait-on pas parler d'un fossé ?" me direz vous. J'y viens. Ma passion pour le mobilier en bois m'a un peu fait perdre le fil.

  Cette année, une portion de fossé de 12 mètres de long, 2 mètres de large et 0,8 mètre de profondeur a été fouillée. Jusqu'ici, rien de bien exceptionnel, mais ce fragment en prolonge un qui avait été fouillé en 2009, pour former un fossé de plus de 30 mètres de long, probablement destiné à empêcher l'entrée d'ennemis ou d'animaux dans l'habitat.


30 meters long ditch protecting the settlement of Nishikawatsu.

Les sources )

 


berangere: (jomon doki)

   Tottori (!), préfecture habituellement représentée sur ce journal par ses sites du Yayoi, s'est dit qu'il était grand temps d'être formidable au Jōmon aussi. Et nous lui en savons gré !  D'autant plus qu'elle fait ça fort brillamment.

  Trois sites sont fouillés sur la rive sud de l'étang de Koyama depuis le mois d'avril, mais c'est Takazumi Idezoe (高住井手添遺跡, ville de Tottori, préfecture de Tottori) qui retient aujourd'hui notre attention.

  Le site de Takazumi Idezoe s'étend sur 4.000 m² et présente des occupations du Jōmon Ancien (4.000 BCE) au Yayoi Récent (200 CE). Dans le coin nord-est de la zone fouillée on a retrouvé le lit d'une ancienne rivière qui coulait là au Jōmon Final (de 1.000 à 500 BCE environ). Cette rivière a été comblée au tout début de l'adoption de la civilisation Yayoi dans la région. Et qui dit lit d'une ancienne rivière induit souvent "milieu humide anaérobie", particulièrement propice à la conservation des éléments en matières normalement périssables.

  Et cela n'a pas manqué, nous avons de la vannerie ! Dix panier en tout, ce qui correspond au plus grand nombre de paniers découverts sur un site jōmon pour cette préfecture. La vannerie préhistorique japonaise fait l'objet d'une typologie précise (qui cela étonne-t-il ?) à laquelle vous pouvez vous initier en téléchargeant ce pdf, de Yanagihara Shoko, si vous avez comme moi une fascination particulière pour tout mobilier archéologique qui sort de l'ordinaire (ou pour les paniers).

  Je ne résiste pas plus longtemps, voici une débauche d'images :


Remarquez les jolis motifs décoratifs avec les brins plus gros au milieu du tressage.
Il s'agit du panier #8, particulièrement bien conservé vu qu'il ne manque que le fond et le bord.

Le reste sous un cut )

   Dix paniers donc. Selon notre amie Yanagihara Shoko, ils sont tressés avec la technique mojiri ami もじり編み. Ami 編み est un terme générique s'appliquant à tout ce qui est tricot, tressage ou vannerie et mojiri もじり signifie "tordre". Comme on ne voit bien sur les photos, les brins verticaux de la chaîne sont très espacés et les brins horizontaux de la trame sont groupés par deux avec une alternance simple (= un dessus, un dessous, un dessus, un dessous...).
  Les fibres utilisées, de 2 à 3 mm de diamètre, sont du cyprès hinoki (Chamaecyparis obtusa) pour la chaîne et du jasmin étoilé jaune (Trachelospermum asiaticum) pour la trame. La découverte de ces fibres en grande quantité sur le site laisse penser que les paniers étaient fabriqués sur place.

  Sur ces dix paniers, huit ont été retrouvés en place dans le lit de la rivière qui, elle aussi, comporte des structures intéressantes. Cette rivière a en effet été barrée à deux endroits par des troncs d'arbres de 30 à 50 cm de diamètre afin d'en réguler le débit.


Entourée en rouge entre les deux barrages, la zone où on a trouvé la plupart des paniers.

Encore un cut )
  C'est également dans cette partie de la rivière entre les deux barrages qu'on a retrouvé une quantité importante de fruits à écale (des marrons et des glands), concentrés dans trois endroits, dans lesquels on a retrouvé les paniers.



  Il semble donc que nous soyons en présence d'un site de rinçage des fruits à écale. Contrairement à la châtaigne, le marron et le gland sont riches en tanin et autres substances assez toxiques qui les rendent impropres à la consommation tels quels. Il est nécessaire de leur faire subir un rinçage soutenu pour supprimer les substances astringentes et pouvoir les manger (et accessoirement, l'immersion dans l'eau tue également les parasites).

  À noter que l'occupation yayoi du site comporte un fossé qui a été creusé après le comblement de la rivière, dont la paroi ouest a été recouverte d'écorce d'arbre pour qu'elle soit moins sensible à l'érosion entrainée par l'eau courante. La céramique retrouvée à proximité est du Yayoi Moyen. Dans un autre fossé tout au nord de la zone fouillée, daté du Yayoi Récent, on a retrouvé 30 noyaux de pêche, qui ramènent sur le devant de la scène la théorie prêtant aux pêches un caractère magique.

Les sources ! )
berangere: (Default)
   Jusqu'à présent il était communément admis que l'arbre à laque (Toxicodendron vernicifluum, précédemment nommé Rhus verniciflua) était une espèce allogène au Japon, importée (très tôt il est vrai) probablement de la Chine continentale.

   L'analyse de plus de 5.000 échantillons de branches, brindilles, éclats et d'objets laqués découverts dans l'amas coquillier de Torihama (dont on entend décidément beaucoup parler ces derniers temps...) par l'équipe du professeur Suzuki Mitsuo de l'Université du Tōhoku tendrait à prouver qu'il aurait existé à l'état sauvage sur l'archipel dès le Proto-Jōmon.
   Parmi ces restes végétaux se trouvait une branche d'arbre trouvée pendant la campagne de fouilles de 1984, mesurant 17 cm de long pour un diamètre de 1 cm environ.

   Une observation au microscope d'une coupe de cette branche, réalisée avec le concours de l'Institut de Recherche Multidisciplinaire sur les Forêts de Tsukuba (préfecture de Ibaraki) a permis de déterminer qu'il s'agissait d'une branche d'arbre à laque (Toxicodendron vernicifluum).


L'identification est évidente.
(Je n'en ai en fait aucune idée, mes connaissances en botanique sont proches du zéro. J'ai déjà du mal à distinguer la plupart des pollens entre eux, alors les coupes d'arbres...)

   Une datation au carbone 14 par le Musée National d'Histoire et d'Ethnologie de Sakura (préfecture de Chiba) a situé l'âge de l'échantillon entre 12.700 et 12.600 ans, ce qui correspond bien à la couche Proto-Jōmon du site de Torihama dans laquelle il a été découvert.

  Précédemment, les plus anciens spécimens d'arbre à laque au Japon étaient datés de 6.000 BP (trouvés sur les sites de Sannai Maruyama dans la préfecture d'Aomori et Ondashi dans la préfecture de Yamagata). En ce qui concerne les objets laqués, ceux du site de Kahodo en Chine (notez qu'il s'agit de la prononciation japonaise du nom du site), datés de 7.000 BP ont longtemps été les plus anciens retrouvés au monde. En 2001 toutefois, la découverte d'objets laqués datés de 9.000 BP sur le site de Kakinoshima B sur Hokkaidō a fait tomber ce record. À cette époque déjà la théorie d'une origine indigène de l'arbre à laque avait été avancée.

  Selon Okamura Michio, du Centre de Recherche sur les Propriétés Culturelles de Nara, il est peu vraisemblable que l'arbre ait été importé et cultivé si tôt dans la chronologie Jōmon. Ockham aurait tendance à nous indiquer qu'il est plus probable que l'espèce ait été indigène.

  La NHK a un reportage en ligne ! (pour un temps indéterminé) Le spécimen présenté est beaucoup plus petit que celui dont parlent les articles...

Les sources )



 



berangere: (magatama)
  Décidément, le site de Odake (小竹貝塚, préfecture de Toyama, ville de Toyama, quartier de Kureha nord) n'a pas fini de nous émerveiller. Après avoir remporté le berangère award du site archéologique de l'année 2010, voici qu'il refait parler de lui grâce à l'analyse de son mobilier.
   Petit récapitulatif : Odake est un amas coquillier en forme de fer à cheval sur la baie de Toyama, formé au Jōmon Ancien entre 4.000 et 3.000 BCE. Malgré la proximité de la Mer du Japon, il est composé essentiellement de coquillages d'eau douce provenant de la rivière toute proche. On y a retrouvé 78 squelettes humains (et une pléthore d'os d'animaux, dont des squelettes de chiens ayant fait l'objet de sépultures), du mobilier en bois et en matières dures animales ; mon enthousiasme au sujet de ce site est détaillé dans les autres articles le concernant.

  Les fouilles se sont terminées en octobre de l'année dernière, mais le long travail d'analyse du mobilier et des données ne fait que commencer (Sans parler des squelettes. Ai-je mentionné qu'il y avait des squelettes ?). Le Centre pour les propriétés culturelles enterrées du Comité d'Éducation de la ville de Toyama a annoncé la découverte d'une cinquantaine de fragments de bracelets en coquillages. Il s'agit d'objets brisés et / ou en cours de fabrication : c'est la première fois que ce type de découverte est faite dans la région. Cela implique la fabrication de ces bracelets sur place. Ils sont façonnés dans de grands bivalves (Glycymeris albolineata, Scapharca Satowi et Scapharca Subcrenata), probablement apportés sur la plage toute proche lors des typhons. Ce type de bracelets est courant pendant la période Jōmon, mais ils sont particulièrement caractéristiques des sites de la baie de Sendai et des côtes de la Mer Intérieure. Dans la préfecture de Toyama, il en existe un exemplaire seulement, retrouvé dans la grotte de Ōzakai (ville de Himishi), occupée à partir du Jōmon Moyen. Ils sont simplement fabriqués en évidant l'intérieur de la coquille d'un grand bivalve afin de pouvoir y passer le bras.

  Comme nous n'avons pas encore de photos de ceux de Odake, j'illustre mon propos avec du mobilier de l'amas coquillier de Katsurashima, préfecture de Miyagi,  Jōmon Moyen, grand vainqueur de ma recherche google images:



  Certains fragments brisés en cours de production retrouvés à Odake ont été percés pour pouvoir servir de pendentifs.

  Une exposition présentant les différents coquillages et poissons retrouvés dans l'amas coquillier, qui inclura également ces fragments de bracelets, se tiendra au Toyama-shi Kitadai Jōmonkan du 21 août au 12 février 2012. on aura peut-être des photos après le 21.

Source )

 センターによると、破片などは海にいるベンケイガイやサトウガイなどの二枚貝で約五十点。縄文人は、海岸に打ち上げられた貝を持ち帰って貝輪を製作し、失敗した部分は穴を開けて首飾りにしたとみられ、おしゃれに装飾していた様子がうかがえるという。

 展示は、出土した貝殻を使って貝輪を作る過程の説明や、当時食べていたとされるサザエやオオタニシなど約百点。二十一日には展示解説会を開く。

 同センターは、貝塚に隣接する川の改修工事に合わせて二〇〇八年から土壌を調査。破片などは一〇年十月の調査の出土品から見つかった。

 問い合わせは北代縄文館=電076(436)3664=へ。 

berangere: (yajiri)
   Environ 20.000 pièces de mobilier lithique ont été retrouvées sur le site de Seya-higashi (勢野東遺跡, préfecture de Nara, ville de Sango), daté du Proto-Jōmon (13.000 BCE).
   Le site correspond à un atelier de fabrication de mobilier lithique : ce type de site est assez rare dans l'ouest du Japon. L'atelier produisait essentiellement des armatures de lance en pierre*. Le mobilier retrouvé est fragmentaire, comportant des pièces de 1 centimètre à plusieurs dizaines de centimètres de long : les pièces complètes et terminées sont très rares alors que les déchets de taille et les ratés de production abondent. Les plus grandes armatures font plus de 30 centimètres de long.

   Ce site fournit des données importantes qui permettent de retracer la chaîne opératoire complète de fabrication des armatures de lance.

   Il semble que la matière première utilisée soit de la sanukite (un type d'andésite) provenant de la montagne Nijō, située à 9 km au sud du site.

  Le matériel est exposé au Centre Culturel Municipal, à côté de la mairie de Sango, jusqu'au 9 juin.








Une autre photo et la source )

berangere: (jomon doki)
  Le site de Kashihara (橿原遺跡, préfecture de Nara, ville de Kashihara, quartier de Unebi, Jōmon Final) a été fouillé entre 1938 et 1941. Un rapport de fouilles a été publié en 1961. 1225 pièces de mobilier, incluant de la vaisselle et d'autre objets en céramique et du mobilier lithique ont été classées Importantes Propriétés Culturelles en 2002.

   620 pièces de vaisselle en céramique ont été réexaminées depuis 2003. L'important travail de typologie céramique réalisé depuis les 70 dernières années a permis de conclure que 24% des vaisselles présentaient des traits caractéristiques des régions extérieures au Kinki, du Tōhoku à Kyūshū. En fait, plus de 20% des vaisselles sont similaires à celles que l'on trouve dans les régions du Tōhoku et du Hokuriku.
  Une telle abondance de vaisselles aux caractéristiques exogènes est très rare dans la région du Kinki, où même les sites ne présentant que 10% de vaisselles extérieures restent exceptionnels.
  L'argile utilisée pour la fabrication de ces vaisselles est locale, ce qui laisse supposer leur fabrication sur place par des populations immigrantes. Le site de Kashihara semble être un centre important du bassin de Nara au Jōmon Final, connaissant un afflux abondant de personnes extérieures à la région.

  Les os des animaux et des poissons retrouvés en fouilles ont également été l'objet d'une nouvelle étude. Le mobilier comporte plus de 6.000 pièces osseuses (os, fragments d'os et dents) dont 4.448 ont pu être attribuées à un genre et une espèce précise.
16 espèces de mammifères ont été identifiées, dont une très grande majorité de sangliers (Sus scrofa, 2517 pièces) et de cerfs (Cervus nippon, 1731 pièces). On note également un nombre conséquent de macaques (Macaca fuscata, 27 pièces), de lièvres (Lepus brachyurus, 25 pièces) et d'écureuils volants (Petaurista leucogenys, 17 pièces).
  12 espèces de poissons ont également pu être identifiées : des poissons d'eau douce comme la carpe (Cyprinus carpio) et le poisson-chat (Silurus asotus) mais également 10 espèces de poissons marins : dorade (Pagrus major), pagre tête noire (Acanthopagrus schelegelii), bar (Lateolabrax japonicus), fugu (tetraodontidae)...
  La présence de ces poissons marin confirme l'hypothèse que le village de Kashihara était un centre commercial important ayant des liens avec les établissements en bord de mer. On remarque que l'importation de poissons marins vers les sites à l'intérieur des terres de poursuit dans le bassin de Nara pour les périodes suivantes et ils se trouvent en quantité importante sur les sites du Yayoi et jusqu'à la période de Asuka (592 - 710 CE).

Source )
berangere: (Default)
article précédent

  Nous avions rapporté il y a quelques mois la découverte exceptionnelle des vestiges de ce qui était probablement un atelier de travail du bois à grande échelle du Yayoi Ancien (300 BCE) sur le site de Tachino (立野遺跡, préfecture de Wakayama, ville de Susami).
  Les fouilles ont eu lieu d'août 2010 à mars 2011, dans le cadre de l'extension de l'autoroute du Kinki. La zone fouillée s'étend sur 8500 m² et le site en lui même est situé dans la portion ouest de cette zone. En plus des troncs d'arbres immergés dans le lit de la rivière, de nombreuses pièces de mobilier en bois, produits finis ou en cours de fabrication, ont été sortis de terre.
  Kawasaki Masahi, responsable des fouilles, indique qu'il s'agit "sans doute possible d'un site correspondant à l'installation d'un groupe humain venu dans le but d'exploiter les abondantes ressources forestières alentours".

  Le fait qu'il s'agit d'un atelier de production de biens destinés au commerce est corroboré par de nombreux indices en plus du nombre très important de pièces retrouvées. Par exemple, de très nombreux arcs ont été sortis de terre (pour la plupart fragmentaires), mais les pointes de flèches qui devraient leur être associées étaient comparativement peu abondantes : s'il s'était agit d'un habitat dont l'économie était centrée sur la chasse, les pointes de flèches auraient été trouvées en quantité importante également. Il semble donc que les arcs n'aient pas été utilisés sur place, mais destinés à être exportés vers l'extérieur du site.



La suite, des photos et la source )
berangere: (Default)
  On ne peut pas dire qu'il n'y ait pas d'actualités archéologiques, mais...
  Je ne sais pas, le fait d'avoir eu le droit de fouler pendant 3 heures le sol d'une supposée tombe impériale a peut-être relancé l'intérêt du public (des journalistes) pour la période kofun. Il n'y en a que pour elle :


(tous les articles précédés d'une étoile traitent de la période kofun)
(les deux articles sur le Yayoi parlent 1- de
l'expo sur les tokushu kidais de Kashihara ; 2- du classement du site de Kanzaki. La pointe de l'actualité, donc)


  Donc, en cette période creuse, voici la présentation du site de Egenoyama, que nous évoquions ici.



berangere: (kame)
  Suite a des fouilles réalisées par le centre pour les propriétés culturelles de la préfecture de Wakayama avant l'extension de l'autoroute du Kinki vers le sud, le premier atelier de travail du bois du Yayoi Ancien (300 BCE) de la préfecture a été découvert ! \(^o^)/

  Le site de Tachino (ville de Susami) se situe à l'extrême ouest de la zone fouillée. Il correspond à l'ancien lit d'une rivière dans lequel on a retrouvé un grand nombre de troncs d'arbres.


oui, je voulais bien dire "un grand nombre"

  Les troncs mesurent de 30 à 40 centimètres de diamètre, les branches ont été élaguées et l'écorce retirée. Le tronc le plus long mesure plus de 10 mètres. Il est très probable que les troncs étaient stockés dans la rivière car l'immersion prolongée les rendait plus facile à travailler (sans aucun rapport : les gens qui reconstruisent l'Hermione font pareil) (bon sang, ils ont fait un film avec un type en costume...).

  Au même endroit dans le lit de cette ancienne rivière, on a retrouvé des vaisselles en céramique qui sont du même type que celles retrouvées sur le site de Katada (ville de Gobō), qui sont considérées comme les plus anciennes vaisselles yayois de la préfecture, ainsi que des outils lithiques yayois et un grand nombre de pièces de mobilier en bois.
  Quantité de ces pièces ne sont pas terminées, et les haches retrouvées dans le mobilier lithiques sont toutes de petite taille, de celles qui sont considérées comme utilisées pour le travail du bois. On pense donc qu'il existait le long de la rivière un grand nombre d'ateliers de travail du bois qui produisaient du mobilier à grande échelle : un type de vaisselle de forme naviculaire a été retrouvé en quantité telle qu'il ne peut s'agir d'une production destinée à un seul village. Le directeur du musée préfectoral de Sayamaike (préfecture de Ōsaka), Kuraku Yoshiyuki, pense que le mobilier était probablement exporté par bateau depuis un port à proximité. Il ajoute qu'il s'agit là d'une découverte importante pour la connaissance des origines de la sylviculture de la préfecture de Wakayama.

  Kawasaki Masahi, du centre pour les propriétés culturelles de la préfecture de Wakayama, insiste lui sur la découverte de houes en bois, qui prouvent l'existence très tôt dans la préfecture de villages avec une économie agricole basée sur la riziculture (le site date du tout début du Yayoi Ancien) ; le site est donc important pour la connaissance de l'étendue et de la diffusion de la civilisation Yayoi.
Une carte et les sources )


berangere: (anthropo fun)
  Les fouilles du site de Odake sont enfin terminées.
Petit récapitulatif : Odake, amas coquillier du Jomon Ancien occupé entre 4000 et 3500 BCE, Kureha-machi Nord, ville de Toyama, préfecture de Toyama, habitat (d'où les coquilles, oui, forcément) accompagné d'un cimetière.

  Le décompte final pour les sépulture est de 71 corps ! Dont 2 immatures ! + 4 vaisselles qui ont probablement contenu des corps de périnatals.
L'espace funéraire est situé dans l'est de l'amas coquillier, les corps sont regroupés dans un cimetière d'environ 400 m².
44 des corps avaient les membres inférieurs fléchis (屈葬) et dans 10 des tombes le défunt tient dans ses bras une pierre, dont la taille varie de celle d'un poing à celle d'un crâne (抱石葬, car oui, les japonais ont un nom spécifique pour ce type de tombes).


Sépultures d'adultes dont un tient une pierre


Un immature


  Le cimetière contenait également 11 corps de chiens, ce qui fait de Odake le site du Japon où les associations entre des sépultures humaines et des sépultures canines sont les plus fréquentes.
Yamada Yasuhiro, professeur d'archéologie à l'Université de Shimane, y voit une preuve de la domestication du chien : s'il s'agissait de victimes de sacrifices rituels, il est probable que les chiens auraient été enterrés ailleurs ; il s'agit donc de chiens de chasse.
Sauf bien sûr si le sacrifice rituel avait un quelconque rapport avec le rite funéraire, dans ce cas là, pourquoi ne pas les enterrer dans le cimetière ? non ? Ah, l'éternelle question de la pensée qui sous-tend le geste...

  S'il s'agit de chiens de chasse, leur présence renseigne également sur l'importance (démographique) du village. En effet, avec l'adoption d'un système de chasse passive basé sur les fosses-pièges, l'utilité des chiens baisse. Si le pourcentage de personnes élevant un chien baisse, un grand nombre de chiens implique un très grand nombre de personnes.
Je n'y aurais pas pensé, mais c'est un raisonnement assez logique. Mais qui se base sur l'utilisation moderne que nous faisons des chiens dans la chasse. À l'état sauvage, le loup chasse en meute et poursuit sa proie, comportement qui serait tout à fait exploitable pour rabattre le gibier vers les pièges, comme il semble que ça ait été le cas dans la plupart des sites de chasse où les pièges sont disposés en un réseau serré, qui trompera l'animal qui fuit devant un prédateur, mais sera probablement évité par l'animal dans les autres cas : juste creuser le piège et attendre qu'un cerf maladroit tombe dedans, ce n'est plus de la chasse passive, c'est un optimisme démesuré.


  Dans un autre registre, mais tout aussi intéressant, le site a livré la première pirogue monoxyle jōmon de la préfecture de Toyama, d'une longueur de 2,6 m pour une largeur de 40 cm.


Cherchez la pirogue monoxyle dans ce tas de bois ? (je cherche une
meilleure photo) (ou au moins une avec une flèche indiquant où elle est...)

(si ça se trouve, elle n'est même pas dans ce tas de bois là)

  On a également trouvé des vaisselles en bois (qui portent des traces permettant de retracer les différentes étapes de production), qui laissent penser qu'il devait y avoir une spécialisation d'une partie de la population dans leur fabrication, et qu'elles étaient peut-être l'objet d'une exportation vers l'extérieur du village.
  La vaisselle en céramique, quant à elle, dénote d'une influence à la fois des vaisselles du Kansai et de celles du Kantō.

  Un cimetière important, des tombes de chiens, un amas coquillier énorme sur la côte de la Mer du Japon où ils sont généralement de taille modeste, une spécialisation d'une partie de la population, possibilité de commerce, influences de régions diverses et variées... je sens venir la publication qui présente le site comme exceptionnel et grandiose. Avec des mots comme 「centre économique」, 「plate-forme commerciale」 et 「carrefour culturel」. Vont-ils aller jusqu'à abandonner le projet immobilier pour faire un parc archéologique ?


 

La source (yomiuri) )

 

English translation )

berangere: (métal)

  Tout est une question de référentiel, on finit toujours par en trouver un pour lequel notre site est le plus ancien quelque chose.


  Nishikyōgoku, ville de Kyōto, Ukyō-ku, daté du Yayoi Récent (deuxième moitié du Ier siècle au début du IIè)

  Le site a été fouillé par l'Établissement de recherches sur les propriétés culturelles enterrées de la ville de Kyōto. Il comprend huit habitations semi-enterrées, dont la plus ancienne comporte en son centre un foyer entouré de scories (d'une grosseur de l'ordre du millimètre).






  Dans la même habitation, autour du foyer, on a retrouvé 27 petites perles en verre et 6 petites perles en cristal de roche. Il est possible que le foyer ait servi à fabriquer des aiguilles pour percer les perles.

  L'industrie du fer arrive depuis la péninsule coréenne sur l'île de Kyūshū au Yayoi Moyen et on trouve des vestiges d'atelier datant de cette époque dans la préfecture de Fukuoka. Dans le Kinki, on connaît des ateliers de métallurgie sur l'île de Awaji (Hyōgo-ken), sur le site de Ikegamisone (Ōsaka-fu) et celui de Karako
Kagi (Nara-ken). Cela correspond à l'époque où de grands villages se développent dans les plaines du Kinki et où se met en place une structure sociale qui conduira à l'établissement du mythique royaume du Yamatai (dont on n'est pas sûrs qu'il ait existé) (et même s'il a existé on ne sait pas où il était) (à ne pas confondre avec le Yamato) (qui lui, existe) (probablement).

Quoi qu'il en soit et sans inclure les divagations sur la création du Yamatai, il n'en reste pas moins que le site est intéressant pour la compréhension de la diffusion de l'industrie du métal sur l'archipel, et c'est parfaitement suffisant en ce qui me concerne. Visiblement, cela suffit également à Morioka Hideto, responsable de recherches en charge des propriétés culturelles du Comité d'Éducation de la ville de Ashiya (Hyōgo-ken), qui commente la découverte en insistant sur le fait qu'elle permet de savoir que le travail du métal était pratiqué relativement tôt dans le centre du Kinki, et que les bouleversements sociaux qui aboutiront à la société de l'époque des Kofuns, dûs en grande partie à l'adoption de cette nouvelle technologie, avaient donc déjà commencé à se produire à cette époque.



 

La source )

Ichinosaka

Sep. 4th, 2010 01:53 pm
berangere: (toro)

  Dans le cadre du mouvement de résistance contre le monopole de Sannai-Maruyama dans les médias occidentaux (c’est pas non plus qu’on en parle tous les soirs au 20 heures, mais quand même), je présente aujourd'hui le site de Ichinosaka, qui comporte des habitations de grande ampleur plus longues que celles de Sannai-Maruyama !!

  Bon, d’accord, le site n’en compte que deux alors que Sannai-Maruyama doit bien en avoir une trouzaine.

  Mais 43,5 x 4 mètres ! Qui dit mieux ?

  Personne. En tous cas, personne dont j’aie entendu parler.

 

  Le site de Ichinosaka (Yamagata-ken, Yonezawa-shi, Yarai-chō) est situé dans le bassin de Yonezawa dans le sud de la préfecture de Yamagata. Il s’agit d’un village du Jōmon Ancien situé sur une terrasse de rivière, au sud-ouest du bassin, sur une pente qui s’incline de l’ouest vers l’est. La terrasse mesure 90 mètres d’est en ouest et 80 du nord au sud. Le site a été fouillé en 1989 par le Comité d’Éducation de la ville de Yonezawa, dans le cadre d’un plan de développement résidentiel, puis il a été l’objet de fouilles extensives de 1990 à 1994 au vu de l’importance des découvertes (le plan d’urbanisation a été abandonné).

 

  On y a trouvé une habitation de grande ampleur (traduction du terme officiel de 大型住居) de 43,5 x 4 mètres, pour une surface de 180 m², dont le grand axe est orienté est-ouest. Les trous de poteaux pour la charpente sont situés proches des parois. Elle comporte 6 foyers.

  La prospection laisse penser qu’il existe une autre habitation de grande ampleur, mesurant environ 50 mètres de long. Encore plus grande ! Aha !


Impressionnant hein ? 

 

  Le site comporte 24 habitations de taille « normale », dont 8 sont très proches les unes des autres et agencées en un arc de cercle. Elles sont contemporaines et se distribuent selon un axe nord-sud, avec des espaces entre les habitations de 30 à 50 centimètres seulement. Il est possible que certains bâtiments aient partagé des murs ou aient eu un toit commun. Le groupe de bâtiments s’étend sur environ 50 mètres. L’une de ces habitations est rectangulaire, avec un grand axe de 13 mètres de long. Les autres sont carrées ou légèrement rectangulaires, avec des côtés de 4 à 5 mètres de long.

  Après que ces habitations ont été abandonnées, d’autres habitations ont été construites, et on compte en tout 5 phases d’occupation du site.

  Le site comporte également 6 tombes avec des inhumations en pleine terre, situées à l’intérieur de l’aire délimitée pas les habitations, à l’est de la terrasse, vers le cours d’eau.

 

  Les huit habitations qui forment l’arc de cercle et les deux habitations de grande ampleur sont situées au nord du terrain et donnent au village la forme d’un fer à cheval assez caractéristique des habitats jōmons.

 

  Dans l’habitation de grande ampleur qui a été fouillée, on a retrouvé un important mobilier lithique comportant essentiellement des outils en cours de fabrication et des éclats. Le mobilier lithique est composé de pointes de flèches, de lames et de pointes de harpons en schiste, ainsi que de pierres à moudre.

  Le mobilier céramique est très fragmentaire, présentant seulement 1% de vaisselles entières.


 

  Les matières premières proviennent pour la plupart du bassin de Yonezawa, des sites de Ochidai, Joshima et Nakayama. On retrouve très peu de matières premières brutes ou même dégrossies sur le site : un premier travail devait être effectué sur le site d’extraction.

  Les outils fabriqués à Ichinosaka étaient distribués dans tout le sud du Tōhoku, le Kantō et le Chūbu.

  L’habitation de grande ampleur comportait également un très grand nombre de noix carbonisées.

 

  Il semble qu’il s’agissait d’un atelier de fabrication de mobilier lithique et d’un lieu de stockage pour les ressources.

 

  Le site est important d’abord à cause de sa datation haute au Jōmon Ancien. Mais il ne s’agit pas là des plus anciennes habitations de grande ampleur sur l’archipel, ce type de bâtiments apparaissant très tôt, dès le Jōmon Initial. Il s’agit cependant d’habitations de très grande taille dans la typologie des bâtiments de grande ampleur, les plus grandes trouvées à ce jour. Le mobilier qui y est associé permet de présumer de leur fonction, et l’importance du centre de production de mobilier lithique, ainsi que la distribution des produits finis, permet d’envisager les réseaux d’échanges de l’époque.

 

  Et malgré tout cela quand on tape « ichinosaka » dans un moteur de recherche, pas un seul des sites sur la première page ne fait référence au site archéologique. En tapant « ichinosaka site » un seul lien correspond au site jōmon. Si je tape « Sannai », sans même « Maruyama », le premier lien est le site officiel. Il y a encore du travail pour diversifier la documentation en langue occidentale…

berangere: (Default)
  Gossakaito, le site archéologique avec le meilleur service de presse au monde !
J'ai l'impression qu'il ne se passe pas une semaine sans que soit publié un article à son sujet. Il va finir par surpasser le battage médiatique du mythique* site de Sannai-Maruyama !

*malgré l'utilisation de ce qualificatif, il est de notre devoir de préciser que Sannai-Maruyama existe. Pour ceux qui en douteraient, il est possible de se référer à... 100% des articles en langue occidentale sur la protohistoire japonaise, qui ne manqueront pas de vous instruire des qualités exceptionnelles de ce site.

  Brefle, Gossakaito, Yayoi Récent (milieu du Ier-IIè siècle), artisanat du métal.
Nous avions précédemment mentionné la volonté du Comité d'Éducation municipal de lancer une opération d'archéologie expérimentale et de reconstitution de grande envergure. Le site est à présent opérationnel. Plusieurs foyers sont en activité, qui permettent de faire des mesures de température, d'observer l'évolution du sol brûlé sous-jacent... de faire la cuisine, etc.

Les problématiques abordées lors des expériences de la semaine dernières étaient :
- peut-on travailler un clou chauffé avec du charbon fabriqué en éteignant un feu avec de l'eau et du sable ?
- est-ce que les traces de ce que l'on a identifié comme des foyers de cuisine sont effectivement les mêmes que celles obtenues faisant cuire du riz dans une poterie yayoi (non, mais pas une vraie, une copie !) ?
- quels sont les matériaux que l'on peut utiliser pour fabriquer des soufflets pour augmenter la température des soufflets ?

Les soufflets (que nous avions déjà évoqués) ont été fabriqués en peaux de vache. Les tuyaux de ventilation sont des tiges de lotus sacré.
 

Le bois utilisé est du chêne du Japon (Quercus acutissima) et du chêne à feuilles de châtaigniers (Quercus serrata).
Les expérimentateurs se sont servi d'un marteau et une enclume en granite (pierre disponible à proximité du site et correspondant aux découvertes archéologique).

Lors de la première expérience, le foyer de charbon a été ventilé pendant une heure avec le soufflet et est monté à 883°C. Un clou y a été inséré. Porté au rouge, il a pu être travaillé avec l'enclume et le marteau de pierre, jusqu'à devenir pointu et tranchant (ノ^^)八(^^ )ノ



Lors de la deuxième expérience, le foyer est monté à 1100°C en 20 minutes seulement !

Les foyers "de cuisine" utilisant du bois et non du charbon, chauffent entre 500 et 600°C, et permettent de faire cuire du riz dans un pot en terre, sans nécessité de ventilation cette fois.

Les traces laissées par les foyers sont conformes à celles découvertes sur le site, les foyers de métallurgie laissant de grandes marques rougeâtres avec un centre blanc, et un sol très dur. Elles diffèrent des traces laissées par les foyers de cuisine, utilisant du bois, qui sont caractérisés par une couleur noire.

L'expérience est tout à fait concluante.
Itou Hiroyuki (50 ans), responsable de la section des sciences sociales du Comité d'Éducation municipal, a déclaré que les lacunes dans nos connaissances quant à la métallurgie de l'époque pourraient probablement être comblées pour une grande part grâce à ce type d'expérimentation, dans la mesure où les traces sont très semblables à celles retrouvées lors des fouilles.
Ishino Hironobu (76 ans), conservateur du musée archéologique préfectoral, qui n'était pas convaincu au départ que l'on pourrait travailler le métal avec ce type de foyer, est ravi des résultats de l'expérience, et s'enflamme même en se demanant si Gossakaito n'était pas le centre de production de tout le mobilier métallique de l'est du Setouchi.

Brefle, l'archéologie expérimentale a fait de nombreux adeptes. Dès lors qu'elle va dans le sens de nos théories, tout le monde adore l'archéologie expérimentale :*:・( ̄∀ ̄)・:*: C'est quand les résultats ne sont pas conformes aux prévisions que les dents grincent...

Les sources... )

 

 

berangere: (yoshinogari)
Le 24 juin, la moitié de l'Europe allume de grands feux et saute par dessus, et le Japon s'amuse à modifier les noms de sites archéologiques.
Chacun ses petites traditions rigolotes.
Donc, le 24 juin (2010) le site de Kaito (dont nous avons déjà parlé ici et )est devenu le site de Gossakaito. Pourquoi pas après tout, ils s'amusaient déjà bien à changer les noms et les limites administratives des villes il y a quelques années.

Gossakaito (Hyôgo-ken, Awaji-shi), donc, ce sont 23 bâtiments semi-enterrés dont 12 identifiés comme des ateliers d'artisanat du métal, le site de production métallurgique le plus étendu retrouvé à ce jour pour le Yayoi Récent (milieu du Ier siècle - début du IIIè). Malgré son importance, il n'a pas encore obtenu le titre de "site historique d'un intérêt national" (probablement en raison d'une lenteur administrative) et a donc décidé de se lancer dans des opérations de grande envergure afin de le conquérir (le titre).

Plutôt que la construction d'un musée associé au site (pourtant très à la mode, même pour des sites de moindre ampleur), le Comité d'Éducation de la ville de Awaji a décidé de se lancer dans l'archéologie expérimentale.
Une réplique du plus grand des bâtiments de Gossakaito va donc être bâtie, et elle abritera un véritable atelier de métallurgie Yayoi.



Plutôt charmant. En tant qu'adepte de la reconstitution historique, j'y passerais bien un week-end...

Depuis quelques temps déjà des expérimentations sur les techniques de métallurgie sont menées sur le site sur lequel l'atelier va être bâti. Au Yayoi Récent, on trouve les premières traces concrètes d'un travail domestique de minerai de fer (le minerai lui-même étant importé de la péninsule coréenne et de la Chine). Les feux utilisés sont des foyers ouverts, alimentés suffisamment en combustible pour produire des braises. Les braises sont étalées sur le sol et on y enfouit le bloc de fer. La température est ensuite augmentée à l'aide de soufflets.

Les expérimentations menées sur le site de Gossakaito ont prouvé que cette méthode permettait de produire des lames en fer.
Les soufflets ont été réalisés à partir de peaux et de roseaux.



Cette méthode produit les mêmes traces sur le sol que celles observées dans les ateliers du site archéologique.

Pour le moment, le site est réservé aux spécialistes de l'archéologie expérimentale, mais à partir du mois de novembre il sera ouvert au public et accueillera également des groupes scolaires.
Probablement le premier atelier de métallurgie Yayoi équipé d'une alarme à incendie et d'un extincteur...


une source (qui ne restera peut-être pas disponible indéfiniment)
berangere: (Default)
Les villages de Yunohira et Yamanokami (ville de Awaji, Préfecture de Hyôgo) sont tous les deux datés du Yayoi Récent, du IIè au IIIè siècle CE. Ils correspondent à deux sites fouillés depuis mai 2009 dans le cadre d'un projet d'entretien des terres cultivées. La zone fouillée couvre environ 1900 m² : 1200 m² pour Yamanokami et 700 m² pour Yunohira.
Les deux villages sont espacés de 150 mètres environ, et sont situés à 350 mètres au nord du village de Kaito, de l'autre côté de la vallée. Le village de Kaito est un important site de production métallurgique du Yayoi Récent.

Les sites de Yunohira et Yamanokami comportent 5 habitations semi-enterrées, mais aucune trace d'activité métallurgique.
À  Yunohira, il y a 4 habitations, une ronde, une carrée, une carrée avec les angles arrondis et une dont la forme n'est pas clairement déterminée.
L'habitation carrée avec les angles arrondis mesure 6,2 m de côtés et comporte plusieurs aires d'argile brûlée sur le sol, et une pierre ayant pu servir d'enclume pour le travail du métal, mais aucune trace de fer, que ce soit sous forme brute ou sous forme de produit fini.
À Yamanokami, la zone fouillée comporte la moitié d'une habitation, probablement ronde. Elle présente elle aussi un foyer avec de l'argile brûlée.

La zone fouillée étant réduite, les données récoltées sont très fragmentaires, mais l'absence totale de fer, à proximité d'un site de production important comme Kaito, laisse penser que ces deux hameaux pouvaient constituer les habitats d'ouvriers qui se déplaçaient tous les jours jusqu'à l'atelier.

Dans l'habitation carrée de Yunohira, il y a contre un mur une banquette de terre d'environ 20 cm de haut. ce type de vestige se trouve également sur la même île d'Awaji à Kunono (ville de Awaji) et Shimonaizen (ville de Sumoto). On en trouve également dans le Setouchi et le Kinai. Leur fonction est indéterminée.



www.yomiuri.co.jp/e-japan/hyogo/news/20100311-OYT8T01154.htm
berangere: (kame)
Le centre pour la recherche sur les propriétés culturelles archéologiques de la préfecture de Shimane a annoncé ce jour la découverte de la plus vieille jarre en bois de l'archipel sur le site de Nishikawatsu (ville de Matsue).

Il s'agit d'une jarre tsubo (jarre de stockage qui peut présenter un col, et dont la panse est généralement globulaire) d'une hauteur de 17 centimètres et d'un diamètre maximal de 19 centimètres.

L'objet a été découvert au fond d'un fossé d'enceinte et daté du Yayoi Ancien (IIIè siècle avant). Il a été fabriqué à partir du tronc massif d'un arbre qu'on a taillé pour lui donner l'aspect d'un tsubo avant d'évider l'intérieur. Le travail a été interrompu avant que l'intérieur ait été complètement creusé.

On a également trouvé sur ce même site un magatama en verre daté du Yayoi Récent (IIIè siècle, après). Les magatamas sont des perles recourbées en forme de griffe qui existent sur l'archipel (et sur la péninsule coréenne) dès le Jomon. Ils sont classés en différents types selon la forme exacte de la perle. On connaissait déjà cinq magatamas en verre mais c'est la première fois qu'on en trouve un ayant cette forme caractéristique en J.


La perle, bleue cobalt, mesure 1,7 centimètre de long et 1,1 centimètre de large. Ces perles en forme de J sont caractéristiques des préfectures de Kumamoto et Kagoshima (sur l'île de Kyushu). Visite diplomatique ?

sources : http://osaka.yomiuri.co.jp/inishie/news/20100224-OYO8T00791.htm
http://www.chugoku-np.co.jp/News/Sp201002250077.html
berangere: (yoshinogari)
Les travaux de rénovation et d'extension de l'autoroute 313, dans la préfecture de Tottori, ont conduit à la découverte d'un atelier de fabrication de perles, daté du Yayoi Moyen par la céramique, sur le site de Higashi Mae, dans la ville de Kurayoshi.
Il s'agit de la première découverte d'un atelier de ce type dans cette ville. Les ateliers de fabrication de perles sont très peu nombreux dans la préfecture de Tottori. Il en existe un dans la ville de Tottori (site de Aoya Kamijichi), à une vingtaine de kilomètres, et il est très probable que les deux sites aient entretenu des relations.

La fouille a permis de mettre au jour trois habitations semi-enterrées, de nombreuses perles tubulaires, dont un grand nombre était inachevé ou présentait des défauts de conception, ainsi que des outils pour la production de ces perles : aiguilles en pierre et polissoirs.

Deux des bâtiments mesurent 8 mètres de diamètre, le troisième 7 mètres. Ils ont fait l'objet de nombreuses reconstructions qui ont mené à une stratigraphie complexe. Les perles et les déchets de fabrication se retrouvent indifféremment à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments.

Le site a livré neuf aiguilles en sanukite (une variété d'andésite) qui servaient de foret. Il s'agit de la première découverte de ce type d'outil dans la préfecture. Elles mesurent 1,3 à 1,9 mm de diamètre et 7 à 22,8 mm de long.

Le jaspe utilisé pour la fabrication des perles provient probablement de la région du Hokuriku, plus au Nord le long de la côte de la Mer du Japon.
Les perles étaient d'abord ébauchées à la scie en pierre. le jaspe était taillé dans une forme polygonale. Elles étaient ensuite trouées avant d'être polies pour obtenir la forme tubulaire du produit fini.
Les perles terminées mesurent environ 5 mm de long, et les plus fines ont un diamètres de 2,1 mm, traduisant un haut degré de technicité dans la production.
Les fouilles de sauvetage n'ont permis de fouiller qu'une partie du site, mais si l'on se réfère à d'autres sites où des ateliers de production de qualité entrainaient des regroupements de population importants, il est probable que le village ait été très étendu.



sources : http://headlines.yahoo.co.jp/hl?a=20100210-00000270-mailo-l31
http://blog.goo.ne.jp/thetaoh/e/ccab392b1537d9031d053e9e1527697a



Petite mise à jour :



Source : http://osaka.yomiuri.co.jp/inishie/news/20100225-OYO8T00407.htm
berangere: (Default)
Le site de Kaito (Kurodani, ville de Awaji, île de Awaji, préfecture de Hyogo) est un village d'artisans du métal daté du Yayoi Récent (milieu du Ier siècle - début du IIIè siècle, après). Sur les 23 structures d'habitation qui composent le village, 12 se sont révélées être des ateliers de travail du métal.
La plupart des objets métalliques retrouvés sur ce site mesurent quelques millimètres d'épaisseur, et il semble que les foyers retrouvés sur place ne permettent pas de produire des objets plus conséquents.

Une hache en fer retrouvée en octobre 2008 sur ce site a été récemment restaurée et étudiée par le Comité d'Éducation de la ville de Awaji et le professeur Murakami Yusuyuki, de l'Université de Ehime, spécialiste de l'archéologie des métaux.
Après restauration, cette hache mesure 17,9 centimètres de long, avec une largeur de 4,9 centimètre pour le tranchant et 1,3 centimètres pour le talon. Son épaisseur maximale est de 1,3 centimètre.
Il s'agit d'un objet qu'il aurait été difficile d'obtenir avec les installations retrouvées sur le site de Kaito.

La probabilité qu'il s'agisse d'un objet importé de la péninsule coréenne est très élevée.
Les diverses parties s'accordent à dire que cette hache pourrait provenir du sud-est de la péninsule coréenne.
Nous savions déjà que les populations japonaises importaient la matière première nécessaire au travail du métal depuis la péninsule coréenne et les royaumes chinois, mais les découvertes d'objets importés restent rares. On en connaît pour le moment une dizaine seulement.


source : http://osaka.yomiuri.co.jp/inishie/news/20100202-OYO8T00616.htm


Edit :

localisation :



La hache en question après restauration :

Profile

berangere: (Default)
bérangère

Custom Text

Syndicate

RSS Atom

February 2016

S M T W T F S
 123456
78910111213
1415 1617181920
21222324252627
2829     

Tags

Style Credit

Expand Cut Tags

No cut tags