berangere: (kame)
  Bonne année 2012 ! Je vais tenter de rattraper le retard accumulé en fin d'année dernière... (et comme j'aime me compliquer la tâche, je bêta-teste le nouvel éditeur de texte de Dreamwidth dans lequel il faut écrire tout l'html soi-même... yeah)

   À la fin du mois de novembre dernier, la ville de Kurume a annoncé la découverte de dix-sept habitations et d'un fossé double du Yayoi Récent (IIè - IIIè siècle CE) sur le site de Mizuwake (水分遺跡, préfecture de Fukuoka, ville de Kurume, quartier de Tanushimaru).
   L'habitat à enceinte de Mizuwake est fouillé depuis novembre 2010 avant la construction d'une bretelle d'autoroute et la dernière campagne a couvert une surface de 3.000 m².

  Le fossé circulaire double est daté de la deuxième moitié du Yayoi Récent et du Yayoi Final. Il mesure 2,6 m de large et 60 cm de profondeur.
   La découverte majeure de cette campagne de fouilles concerne la présence de nombreuses traces de pigments rouges dans les habitations : on a retrouvé de l'ocre et du cinabre dans neuf des dix-sept habitations.
   L'ocre est relativement commun sur les sites préhistoriques japonais (et aussi sur les sites préhistoriques ailleurs dans le monde : l'ocre est super tendance à la Préhistoire) mais le cinabre est essentiellement réservée à la décoration d'objets de prestige et il est rare d'en trouver de telles quantités sur un même site.

   Dans une habitation, le pigment a été retrouvé dans deux coupelles qui sont en fait deux parties d'un pot kame qui a été coupé dans le sens vertical. Le pot original mesurait 39 cm de haut et 26 cm de large. Les cas de réutilisation de pots brisés ou de modification de pots après cuisson pour en changer la fonction sont plutôt rares.






   L'habitation mesure 5,8m de long pour 5m de large, elle est creusée dans le sol sur une profondeur de 60 cm. Un foyer, entouré d'une grande quantité de pots en céramique, occupe son centre. On a retrouvé dans cette habitation une perle magatama en verre, 238 perles rondes en verre, des pointes de flèche en fer, en cuivre et en os.

   Il existe de nombreux sites à intervalles réguliers le long de la rivière Chikugo, mais ce village semble être un habitat plus important : il est entouré d'un fossé double et pourrait être au centre d'un réseau commercial important pour obtenir et distribuer les pigments. Il abrite vraisemblablement un groupe d'artisans spécialisés dans l'utilisation des pigments.
   Il est également intéressant de noter la présence de flèches en cuivre et en os à une époque ou l'industrie du fer est pourtant enfin pleinement développée sur l'archipel : il semble que les ressources en fer soient insuffisantes pour répondre à la demande en flèches, probablement liée à l'essor des conflits armés.

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  Il y a quelques jours je tombai sur un entrefilet "trois habitations semi-enterrées fouillées à Imawaka", sur l'intérêt duquel je m'interrogeai. En fait, le journaliste avait tellement peu de choses à dire sur le sujet qu'il détaillait les découvertes plus ou moins récentes faites sur les sites majeurs alentours...
  Mais ce matin, un nouvel article plus consistant est venu m'éclairer sur ce qui avait valu au site de faire l'objet des attentions de la presse.

  Imawaka (今若遺跡, préfecture de Ehime, ville de Imabari, Asakura Kita) est une site fouillé depuis 2009 dans le cadre de travaux sur la voirie. Il correspond à un habitat ayant livré pour le moment 18 habitations : 6 du Yayoi Moyen, 4 du Yayoi Récent et 8 du Kofun Moyen, pour une occupation du début de notre ère à 400 CE environ.
  L'un de ces bâtiments, de la fin du Yayoi Moyen, a été incendié, et il est possible que cet incendie ait été volontaire, avec un caractère rituel. La raison de l'attribution d'un caractère rituel à cet incendie n'est pas détaillée, mais il est précisé que l'on a également retrouvé un noyau de pêche sur place, qui pourrait être une offrande (syndrome de Makimuku ?). Je ne me prononcerai pas sur la vocation rituelle de l'incendie sans plus d'éléments, mais je trouve tout de même qu'une seule pêche, c'est un peu léger, comme offrande, au cours d'une cérémonie pendant laquelle on en vient quand même à brûler un bâtiment complet...




  En ce qui concerne les conclusions plus pragmatiques de l'étude du bâtiment, la conservation par carbonisation de la charpente a permis de déterminer que l'entrée se situait vers l'ouest, à l'endroit où le fossé entourant l'habitation s'interrompait.
  Les autres bâtiments du site ont livré une quantité importante de vaisselle, mobilier domestique (jarres kame) ou de prestige (plats sur piédestal takatsuki).
  Il est également intéressant de mettre cet habitat en relation avec les nombreux sites du Yayoi dénombrés dans la plaine de Imabari.



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  Une habitations semi-enterrée à base octogonale datée du Yayoi Récent (IIè siècle CE) a été trouvée sur le site de Matsuda (松遺跡, ville de Kyōto, district de Otokuni, quartier de Ōyamazaki, Enmyōji, Ichōden, Matsuda).
  Ce type de bâtiments est très commun dans l'ouest de la préfecture de Hyōgo, dans la région de Harima. En règle générale, les bâtiments polygonaux sont fréquents du Yayoi Récent au Kofun Initial, particulièrement dans le San'in et le Setouchi. La présence de ce bâtiment aussi loin vers l'est indique peut-être la migration d'un personnage important depuis la région de Harima.

  Chaque côté de l'octogone mesure 1,8 m de long, et le bâtiment occupe une surface totale de 56 m². Il comporte sept trous de poteaux de 16 à 18 cm de diamètre (ce qui n'est somme toute pas très large pour soutenir la toiture d'un bâtiment aussi grand). Sur quatre côté, le long des murs, de la terre a été accumulée pour former des banquettes, généralement interprétées comme des lits (voir notamment cet article pour un autre exemple dans la préfecture de Hyōgo).
  On a retrouvé sur le sol de la vaisselle usuelle : takatsukis (plats sur piédestal), kames (jarres)... Au centre de l'habitation, une fosse comportant beaucoup de charbon mais dont les parois ne sont pas brûlées est interprétée comme un dessiccateur.

  Il s'agit de la première fois que l'on retrouve des vestiges de la civilisation Yayoi sur le site de Matsuda, qui comporte des occupations du Jōmon au Moyen-Âge. Cette campagne de fouilles a également mis au jour des bâtiments de la période Nara-Heian.




Source )
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  On ne peut pas dire qu'il n'y ait pas d'actualités archéologiques, mais...
  Je ne sais pas, le fait d'avoir eu le droit de fouler pendant 3 heures le sol d'une supposée tombe impériale a peut-être relancé l'intérêt du public (des journalistes) pour la période kofun. Il n'y en a que pour elle :


(tous les articles précédés d'une étoile traitent de la période kofun)
(les deux articles sur le Yayoi parlent 1- de
l'expo sur les tokushu kidais de Kashihara ; 2- du classement du site de Kanzaki. La pointe de l'actualité, donc)


  Donc, en cette période creuse, voici la présentation du site de Egenoyama, que nous évoquions ici.



berangere: (toro)
  D'accord, d'accord... "l'un des plus grands"...

  Le site de Ba-ga Mori Kita Shamen (le premier mot est en katakanas, aucune idée de ce à quoi il peut correspondre : Barga ? Varga ? Rien ?) (préfecture de Kōchi, ville de Ino, Koretomo) a été découvert en 1957 et est fouillé depuis par intermittence (campagne en 1974, en 1976, en 1997 et en 1999).
  Un chantier a été ouvert en mai dernier avant la construction d'une bretelle d'autoroute.



  Il s'agit d'un 「établissement de hauteur」 situé sur la pente d'une colline qui domine la rivière Uji, daté de la fin du Yayoi Moyen, occupé de la première moitié du Ier siècle (CE) jusqu'au IIè siècle.
  Au début du Yayoi, les groupes humains s'installent généralement dans les plaines, à proximité des terres facilement mises en œuvre pour la riziculture irriguée sur laquelle est basée leur économie. Rapidement, les établissements se déplacent vers des sites de hauteur, peu favorables à l'agriculture, sur lesquels ils sont souvent fortifiés (enceintes avec fossés et palissades).
  La plupart comporte des vestiges à forte connotation militaire : foyers d'alerte, pointes de flèches... Ils semblent être une réponse aux troubles et révoltes qui sont décrites dans les chroniques chinoises des Wei au IIè siècle.
  À partir du Yayoi Moyen, ce type de site est courant dans le Kinai et sur la côte de la Mer intérieure.

  On connaît un autre établissement de hauteur parfaitement contemporain sur la montagne située juste à l'est du site : le village de Asakura (ville de Kōchi) et on peut probablement parler d'un réseau de sites, chacun installé sur une colline ou une montagne.
  Ces établissements de hauteur sont considérés comme des lieux de refuge des populations en cas de dangers, des installations à but militaire et non domestique. Des découvertes récentes remettent en cause cette théorie.



Deux sources )
 


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