berangere: (rizière)
  Oui, je fais dans le titre sensationnaliste, j'avais envie.

   Ikeshima-Fukumanji (villes de Higashi-Ōsaka et Hachio, préfecture de Ōsaka) est un ensemble archéologique complexe essentiellement connu pour ses nombreuses rizières datées du début du Yayoi à la période Kofun. Il a déjà été l'objet d'un article sur ce site l'année dernière.

  En 1996, une centaine d'empreintes de pattes d'oiseau avaient été découvertes dans une rizière datant de la deuxième moitié du Yayoi Ancien (vers 400 BCE). On peut noter qu'il y avait aussi des empreintes de pieds humains, mais pour une raison obscure, on en fait beaucoup moins cas que de celles découvertes à Itazuke.

  Les empreintes de pattes d'oiseaux mesurent 15 cm de long pour 12 cm de large, elles ont été conservées dnas le sol de la rizière grâce à une inondation qui a eu lieu juste après leur impression dans la boue et les a recouvertes de sable.





  L'année dernière, Matsui Shō, responsable de l'archéozoologie dans l'unité d'archéologie environnementale du centre de recherche sur les propriétés culturelles de Nara (dont on avait déjà parlé ici) a montré un moulage de ces empreintes aux vétérinaires d'un parc aux cigognes dans la préfecture de Hyōgo (県立コウノトリの郷公園), qui ont identifié plusieurs traits caractéristiques des empreintes de pattes des cigognes orientales (Ciconia boyciana), espèce vivant encore actuellement au Japon.
  Cette identification a été confirmée au mois de mars de cette année par les experts d'un centre de recherche ornithologique dans la préfecture de Chiba (山階鳥類研究所).
  Avant cela, la première trace de la présence de cigognes sur l'archipel japonais remontait seulement au VIè siècle CE (ville de Maebashi, préfecture de Gunma).










  Cette découverte permet d'inclure les cigognes parmi les modèles potentiels pour les échassiers représentés en nombre sur les dōtakus.
  Il y a par exemple un oiseau doté d'un long bec, d'un long cou et de longues pattes sur la dōtaku 5 de Sakuragaoka, datée du Yayoi Moyen (Je n'ai pas trouvé de meilleur relevé, et on ne voit rien sur les photos). Ces oiseaux sont souvent identifiés comme des grues, à cause de leur apparition dans les légendes traditionnelles liées à la riziculture.
  La représentation d'échassiers en train de manger des poissons sur d'autres dōtakus peut aussi laisser penser qu'il s'agit de hérons.
  Matsui Shō pense que les cigognes sont de bons candidats, car 「ce sont de grand oiseaux, avec les yeux et les pattes rouges, ce qui leur donne une aura divine」. Harunari Hideji, professeur émérite au Rekihaku (Muséum National d'Histoire 国立歴史民俗博物館) précise que les grues et les hérons ont également la même aura divine, et qu'il est donc impossible de conclure sur l'identification des oiseaux représentés sur les dōtakus avec les éléments actuellement en notre possession.


 

Source : Mainichi )

 



berangere: (dash)
  Car je suis sûre que le monde entier attend avec impatience de connaître les conclusions de ces recherches.

  Rappelons donc qu'hier, 16 archéologues ont été autorisés à marcher sur une digue autour de la tombe attribuée à l'empereur Ōjin, Kondagōbyōyama kofun.



  Yamada Kunikazu, directeur de l'Association Archéologique Japonaise nous fait part de ses observations :

「Il y a des tessons de haniwas de-ci de-là」
「Il est extrêmement rare que la digue soit en si bon état sur un kofun comme celui-ci」 (ce à quoi j'aimerais répondre "comment le sais-tu, on n'a pas encore eu le droit de marcher sur la digue des autres ?")

Voilà.
Oui bah forcément, à marcher trois heures sur une digue, on révolutionne pas non plus la vision établie de la période kofun !

  Il semblerait que les haniwas soient disposées en rang linéaire, en deux endroits différents sur la digue.

  Monsieur Yamada a également déclaré :
「Pour comprendre l'histoire antique, il est nécessaire d'étudier les grands kofuns. Même en ne faisant que marcher, nous avons pu obtenir de nombreuses informations*.J'ai de nouveau ressenti la grandeur du kofun. La prochaine fois, je veux pouvoir entrer sur le tumulus.」

  C'est beau l'espoir.

* comme : "il y a des haniwas sur les kofuns"

berangere: (Default)
  Rappelez-vous je râlais il y a quelques mois car on laissait impunément des gens pêcher dans les fossés des tombes impériales alors que toute intrusion d'une personne en première année d'archéologie à moins d'un kilomètre de l'une d'elle entrainait syncopes et cérémonies de purification à l'encens avec sacrifices de vierges blondes.

  Quelqu'un à l'Agence Impériale lis ce journal, je ne vois pas d'autre explication...

  L'Agence Impériale a décidé d'autoriser une session de recherches sur Kondagobyōyama kofun !

  Il s'agit de la tombe supposée... de la tombe attribuée à l'empereur Ōjin (201 - 310 selon les dates de règne traditionnelles, mais le kofun date du Vè siècle, la lignée impériale, c'est toujours joyeux dans les chronologies), située à Habikino (Ōsaka-fu). C'est le deuxième plus grand zenpōkōenfun du Japon après celui de Nintoku dont nous parlions dans l'article précédent.

  En 2007, l'Agence Impériale avait décidé qu'il était hypothétiquement possible d'elle autorisât les recherches sur les kofun impériaux "jusqu'au premier degré (la première "marche") du tumulus". Bien entendu, cela ne s'est encore jamais produit... Mais c'est gentil d'avoir dit que c'était hypothétiquement possible.

  J'ai gardé le meilleur pour la fin, les termes précis détaillant les recherches autorisées : 16 personnes, de 16 organisations archéologiques différentes (dont des organisations non-gouvernementales, fait très rare) vont être autorisées, pendant trois (3) heures, à accéder à la digue situé entre les deux fossés qui entourent le kofun et à y marcher ! Il est interdit de creuser ou de ramasser quoi que ce soit qu'on pourrait y trouver en surface. On a le droit de regarder le mobilier qui affleurerait et d'arpenter la digue de 50 mètres de large et 2,2 kilomètres de long dans tous les sens pour confirmer la forme exacte du kofun.

  Merci, Agence Impériale !

(Je précise que c'est sérieux, ce n'est pas mon cynisme qui fait de l'humour :

調査時間は3時間。発掘や遺物の持ち帰りは禁じられ、徒歩で1周約2・2キロの内堤を回り、形状や遺物を目で確認する程度にとどまる見通しだ。

"Temps pour les recherches 3 heures. Creuser ou ramasser du mobilier est interdit, c'est une inspection visuelle limitée à confirmer par l'observation la forme et le mobilier, en parcourant à pied la digue interne qui fait 2,2 kilomètres de long")

(Je m'en fiche, pour les périodes que j'étudie, on a le droit de déterrer les morts comme on en a envie)



Une source parmi toutes celles qui relayent la nouvelle exceptionnelle )


berangere: (anthropo fun)
  L'Agence de la Famille Impériale a déposé une plainte auprès de la police d'Osaka, pour vandalisme sur la tombe de l'Empereur Nintoku.

  Nan mais où va le monde, si même les japonais commencent à se comporter comme ça... Voilà qu'ils saccagent le plus célèbre vestige archéologique de leur pays.
  Car oui, contrairement à ce que semblent penser les néolithiciens anglophones monomaniaques de Sannai Maruyama, le plus célèbre vestige archéologique du Japon, c'est bien cette tombe.

  Mais si, Nintoku, 257 - 399, empereur de 313 à 399 (oui ça lui fait 142 ans et alors ? Noé en a bien eu 950. Et puis c'est un mythe les espérances de vie à la naissance ridicules qu'on annonce toujours pour les populations antiques*).
  D'accord, moi non plus ça ne me disait pas grand chose : tous ces trucs qui se passent (qui se sont probablement passés. peut-être. y'a bien un fond de vérité là dedans, allez...) une fois que les gens ont inventé l'État, ça me dépasse un peu, mais quand on précise "plus grand zenpōkōenfun du monde", tout de suite...


De son petit nom Daisenryō kofun. Impossible de trouver un guide historique du Japon qui ne contienne pas cette photo.

La suite, c'est un peu long... )

La source : Sankei Shinbun (a change) )




* véridique

berangere: (dogu)
Le Musée Métropolitain de la Culture Yayoi (Izumi-shi, Ōsaka-fu) propose (totalement logiquement compte tenu du nom du musée...) jusqu'en septembre une exposition sur les masques produits pendant la civilisation Jōmon.
Les masques en argile sont des objets "rituels" assez caractéristiques de la civilisation Jōmon, avec les dogūs et les sekibos (pierres phalliques ou bâtons de commandement).
L'exposition comporte 123 pièces, dont 6 "importantes propriétés culturelles".

L'exposition se focalise sur les recherches effectuées sur la religion primitive sur l'archipel et sur les pensée des hommes qui ont fabriqué et utilisé ces masques.

Les masques apparaissent dans le sud de l'archipel au
début du Jōmon Moyen. Sur l'île de Kyūshū, les hommes ont commencé à percer des trous dans des coquillages pour figurer des visages humains schématiques dès 3000 BCE. Au Jōmon Récent, on retrouve des masques, en argile pour la plupart, jusque dans le Kinki et le Tōhoku.

Comme les dog
ūs, les masques en argile ont des expressions faciales très diversifiées, et sont un matériel précieux en ce qui concerne la réflexion sur les coutumes et les croyances jōmons. Mais est-il encore nécessaire de rappeler que nous n'aurons jamais accès à la pensée qui sous-tend le geste par l'examen de matériel archéologique, quel qu'il soit ? L'exposition permet cependant d'effectuer des comparaisons stylistiques entre les masques, dont les caractéristiques varient selon les époques et les régions.

Read more... )
berangere: (yoshinogari)
Le quartier de Ikeshima-Fukumanji (Higashi-Osaka, Ikeshima-machi) a été le lieu ces dernières années de nombreuses fouilles dans le cadre du plan anti-inondations mené par la ville de Osaka sur la rivière Onchi.
Ces fouilles ont permis la découverte d'un important réseau de rizières datées du Yayoi Ancien à la période Kofun.


Le réseau de rizières du Yayoi Récent

La dernière zone fouillée, d'environ 4.000 m², comportait une partie du lit fossile de la rivière, coulant du sud vers le nord. Elle mesurait entre 19 et 24 mètres de large pour une profondeur de 2 mètres. Le chantier couvrait une portion de rive de 70 mètres de long.
Sur la rive est, une levée de terre artificielle de 2 mètres de large (pour une hauteur conservée de 50 à 60 centimètres) protégeait les rizières.


Le lit de la rivière (à droite) et les rizières

Cette campagne a mis au jour quatre rizières délimitées par des levées de terre, mais également les vestiges d'un barrage de 40 à 50 poteaux de bois établi dans le lit de la rivière afin d'en récupérer l'eau pour l'irrigation des champs.

Cette découverte, datée du Yayoi Moyen, permet une meilleure appréhension de la technologie agricole yayoi.

Sources : http://www.yomiuri.co.jp/tabi/news/20100216-OYT8T00865.htm
http://www.occh.or.jp/shuppan_shiryo/pdf/gensetsu/0906ikeshima_shiryou.pdf
http://www.occh.or.jp/shuppan_shiryo/pdf/gensetsu/h19_093.pdf
http://selfpit.way-nifty.com/selfpit/2009/07/post-4191.html
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