berangere: (Default)
Le site de Nakanoyama (中野山遺跡, préfecture de Mie, ville de Yokkaichi, quartier de Kitayama) est, avec celui de Kitayama A, fouillé avant la construction des autoroutes de Meishin et de Tōkai Kanjō. La campagne de fouilles actuelle se poursuivra jusqu'en novembre.

On y a trouvé 26 foyers datés du Jōmon Initial (6.000 BCE) et 4 habitations semi-enterrées de la même période.
15 des foyers étaient du type endōtsukiroana (煙道付き炉穴 = foyers en creux avec une cheminée) et 11 étaient des foyers pavés de pierres. Il s'agit de la première fois que l'on retrouve autant de foyers sur un même site dans la préfecture de Mie et le Centre pour les Propriétés Culturelles Enterrées de la Préfecture pense (ceci est une métonymie... son représentant pense.) que le site pourra apporter des infirmations sur la diffusion des foyers en creux à cheminée vers le Kantō et leur remplacement par les foyers pavés de pierres.

Le site de Nakanoyama comporte également une occupation de la période Asuka (600 CE) pour laquelle on a retrouvé 19 habitations semi-enterrées et 17 bâtiments à plancher surélevé.






berangere: (Default)
  Il y a quelques jours semaines, je rapportais la découverte d'une habitation sur le site de Yuri (ユリ遺跡, préfecture de Fukui, groupement de Mikatakaminaka, ville de Wakasa, Torihama). 
  Je précisai alors que Yuri faisait partie d'un groupement de sites dont le plus connu était l'amas coquillier de Torihama (鳥浜貝塚). Cet amas coquillier est occupé de 10.000 à 3.000 BCE. Il est surnommé "la capsule temporelle jōmon" car la nature humide du terrain a permis la conservation d'un mobilier en matériaux périssables (peignes en laque, paniers, tissus... en tout 1376 pièces de mobilier assez exceptionnelles pour avoir toutes été classées Importantes Propriétés Culturelles Nationales). L'habitat est soudain déserté vers 3.000 BCE et on ne retrouve pratiquement aucun mobilier pour les périodes suivant le Jōmon Ancien.

  Le site de Yuri, situé à peine à 500 mètres à l'ouest de celui de Torihama, prend la relève temporelle puisqu'il a livré des traces d'occupation à partir du Jōmon Moyen. Il semblerait que les habitants de Torihama aient déplacé leur habitat vers Yuri à la suite d'un glissement de terrain, dont on a retrouvé la trace, matérialisée par une couche de plusieurs dizaines de centimètres de pierres de tailles diverses et de débris de bois. Selon Kojima Hideaki, qui a fouillé le site de Yuri en août et septembre pour le Musée Municipal Jōmon de Wakasa-Mikata, la population aurait "profité" de ce désastre pour déménager vers un endroit plus proche du lac, avec une bonne exposition au soleil, plus agréable.



Profitons-en pour proposer une photo plus récente de l'habitation de Yuri, maintenant que la fouille est terminée, ou presque :



La source )

 



berangere: (rizière)
   C'est l'article "biiiii" du mois...
   En analysant par tomodensitométrie une céramique du site de Sanbonmatsu (三本松遺跡, ville de Nishinoomote, île de Tanegashima, préfecture de Kagoshima), on retrouvé les traces de 7 charançons (コクゾウムシ), espèce parasite des poacées.
   Le site est daté de 10.300 BCE, au Jōmon Initial : ces charançons sont 6.000 ans plus vieux que tous ceux découverts jusqu'alors, ce qui en fait 「les plus vieux charançons du monde」 (yeah ?).
  Obata Hiroki, de l'Université de Kumamoto, nous explique que comme il n'y avait pas d'agriculture du riz à cette époque, les charançons parasitaient probablement les récoltes de glands et de châtaignes.

  La découverte est publiée sur PLoS ONE aujourd'hui.

  Source )







  Et un article "biiii" ne serait pas un article "biiii" sans une photo couleur :



Bon appétit !
 





berangere: (toro)
  J'allais me plaindre du manque d'actualité archéologique de ce début de semaine et me résoudre à écrire un article sur un site jōmon (car le Yayoi mène actuellement par 36 articles à 30), probablement du Proto-Jōmon (un seul article pour le moment, le pauvre) dans une des préfectures que je n'avais pas encore traitées, histoire de compléter un peu la vision de la protohistoire japonaise donnée par ce journal, quand les gens du Yomiuri sont arrivés avec un site proto-jōmon dans la préfecture de Miyazaki.
   Ces gens lisent dans mes pensées, je ne vois pas d'autre explication.



Les details )


L'article du Yomiuri, donc )
berangere: (jomon doki)
  お久しぶり・・・ですね (^_^;)

  C'est la morte saison, l'actualité archéologique n'est pas très fournie.

  Des restes de Arius leiotetocephalus*, un poisson-chat** qui vit dans les eaux tropicales à subtropicales ont été identifiés sur les amas coquilliers de Hikosaki (Okayama-ken, Okayama-shi) et de Higashimyō (Saga-ken, Saga-shi).


Les os du site de Hikosaki

  Il s'agit de la première fois que l'on retrouve des os de poissons tropicaux dans un amas coquillier japonais et cela tend à prouver que pendant la phase de réchauffement climatique qui a eu lieu au cours de la
civilisation Jōmon, la température des eaux qui baignaient le Japon était plus élevée.

  L'amas coquillier de Hikosaki a été fouillé de 2003 à 2008. Il s'agit d'un site du Jōmon Ancien (env. 4000 BCE). On y a trouvé les restes correspondants à une cinquantaine d'individus, les os mesurant de 3 à 10 centimètres de long.
  Le site de
Higashimyō date du Jōmon Initial, vers 5000 BCE. Il a été fouillé en 2007 et comportait les restes de deux poissons seulement, avec des os d'environ 5 centimètres.

  L'expertise de tous les os de poissons non-identifiés a été confiée à Matsui Sh
ō, responsable de l'archéozoologie dans l'unité d'archéologie environnementale du centre de recherche sur les propriétés culturelles de Nara, et les résultats ont été confirmés par Ooe Fumio, expert de la commission d'enquête sur l'environnement de la préfecture d'Aichi.

  Aujourd'hui, la limite septentrionale pour l'habitat de ce poisson se situe au nord de Taiwan, il s'agit d'un poisson comestible, qui a probablement été consommé par les populations jōmons. Ooe remarque qu'il y a de petits trous sur les os, qui ont pu servir pour aspirer l'intérieur. Il souligne en tous cas que ce poisson, particulièrement sensibles aux variations de températures, est une preuve directe des changements climatiques de cette période.
  Matsui quant à lui indique qu'il est possible que l'on retrouve à l'avenir d'autres os de mâchoirons parmi les os non-identifiés ramassés sur les amas coquilliers, et que leur nombre augmente.

source : Yomiuri )
 


* トウカイハマギギ (possiblement en kanjis 東海浜義義, je n'ai trouvé aucune source pour le nom complet, mais 義義 est confirmé), tōkaihamagigi, également classifié sous les noms de Arius nella et Plicofolli nella, parce que la classification des espèces, c'est tellement plus drôle quand on donne trouze noms à la même bestiole, n'est-ce pas ?
  La plupart des poissons du genre Arius sont appelés en français mâchoirons.



** ナマズ, en kanjis 鯰

berangere: (anthropo fun)
  On est vendredi... et je n'ai rien à proposer de nouveau pour le Follow Friday, voici donc un article sur des os à la place.

  La ville de Date sur Hokkaidō a été le théâtre de nombreuses fouilles archéologiques, parmi lesquelles celles ayant eu lieu sur le site de l'amas coquillier de Kitakogane.
Il s'agit d'un site couvrant une surface d'environ 87.500 m², occupé au
Jōmon Ancien. Une plaquette informative en anglais est disponible ici (pdf).
  Au nord de cet amas coquillier, il existe un autre site, Kitakogane 2, qui s'étend environ sur 50.000 m² et dont l'occupation couvre à la fois le Jōmon Initial et le Jōmon Ancien, de 5000 à 3000 BCE.
  À la fin du mois dernier, on a retrouvé sur ce site une tombe en fosse datant probablement d'avant le
Jōmon Ancien, et donc antérieure à toutes celles trouvées dans l'amas coquillier voisin (14 tombes ont été fouillées dans l'amas coquillier).
  Il s'agit toujours d'une victoire au Japon : la tombe contient des os. Il s'agit d'un adulte avec les membres inférieurs fléchis, dont la tête (avec plusieurs dents), la colonne vertébrale, les fémurs et les tibias ont été conservés. Le coxal en revanche ne nous est pas parvenu. Les os présentent des traces d'ocre rouge, dont le corps était probablement enduit.
  La fosse mesure 130 cm de long pour 85 cm de large. Elle est aujourd'hui profonde de 80 cm, mais à l'époque, le sol avait été creusé seulement de 60 cm.



  Aono Tomoya (38 ans), directeur de l'Établissement de recherche culturel municipal de Funkawan affirme que Kitakogane 2 est un site d'une importance culturelle équivalente à celle de l'amas coquillier de Kitakogane, et espère une inscription rapide sur la liste des sites historiques d'importance nationale.

  Il s'agit également de l'avis de Kobayashi Tatsuo (dont l'âge n'était pas précisé par l'article. Comme je conçois l'importance capitale de cette information*, j'ai fait une recherche : il a eu 73 ans il y a trois jours), ancien directeur du comité pour la conservation de l'amas coquillier de Kitakogane et professeur honoraire à l'Université Kokugauin, qui veut faire enregistrer tous les sites jōmons de Hokkaidō et du Tōhoku au patrimoine mondial de l'UNESCO (après tout, pourquoi se limiter à un niveau national ?).

  Il s'agit du premier corps découvert à l'extérieur de l'amas coquillier, et il pourrait correspondre à une modification des habitudes funéraires des populations dans le temps.






 


 

article du mainichi )


*La plupart des articles de journaux donnent, pour une raison inconnue, l'âge des archéologues.


berangere: (Default)
  Onbe Shin, professeur assistant au laboratoire de recherche sur les propriétés culturelles enterrées d'importance de Tokushima, est heureux de vous faire part de la naissance de la Mer Intérieure, vers 9800 - 9500 BP.

  Les fouilles de l'année dernière sur l'amas coquillier de Inujima sur l'île de Jitakenoko (Okayama-ken, ville de Okayama, Higashi-ku), dont les résultats ont été présentés le 18 au musée digital de la ville de Okayama, ont montré que c'est vers 9800 - 9500 BP que les premiers coquillages marins apparaissent.
Bon, il s'agit de 10 coquilles de Cardiidae, pas non plus de quoi faire un repas convenable, mais avant ça, on trouve uniquement des coquillages de marécages saumâtres. Le VIIIè millénaire (avant) est un millénaire de changement, il faut nous y préparer...

divagations existentielles sur les toponymes japonais... )


La source : Yomiuri )
 
 

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