berangere: (dogu)
Photos et cartes seront uploadées plus tard.

   Le site de Agarihata (揚り畑遺跡, ville de Toon, préfecture de Ehime) a déjà connu six (6) campagnes de fouilles depuis 1996, qui ont conduit à la découverte d'une grande quantité de vaisselle en céramique, ce qui laissait supposer l'existence d'un habitat de grande ampleur. Cette existence a été vérifiée par la septième campagne qui vient de se terminer et qui s'est étendue sur une surface de 220 x 5 m, au cours de laquelle neuf (9) habitations ont été (partiellement*) fouillées.
   Agarihata est un site du Yayoi Moyen (0-300 CE) situé à la pointe orientale de la plaine de Matsuyama.
Les découvertes remarquables de cette campagne incluent (outre "neuf habitations partiellement fouillées"…) une tête animale en céramique de 2 cm de diamètre trouvée dans un silo dans la partie ouest du village. Il s'agit de la troisième représentation animale en céramique découverte dans la préfecture pour la civilisation Yayoi. Celle-ci est la plus ancienne à ce jour.
   Dans la catégorie "statuette en céramique" on note également la présence d'une figurine anthropomorphe plate de 10 cm de haut et 6 cm de large, de forme rectangulaire. Ce type de statuettes est assez fréquent le long de la côte de la mer du Setouchi, et dans la préfecture de Ehime, on en a déjà trouvé dans les villes de Matsuyama, Saijō et Imabari.
   Enfin, l'une des habitations, au centre du village, mesure 9,5 m de diamètre et a été identifié comme un atelier (la source ne précise pas pourquoi).


*oui, 220 x 5 mètres, les chances qu'une habitation de moins de 5 mètres de diamètre tombe pile au milieu de la tranchée étaient mince, hein ?

Once more in English... )


Source )
berangere: (dogu)

   Une gangū, c'est comme une dogū, mais en pierre.

土偶 dogū : figurine en céramique
          土 = terre ; 偶 = de forme humaine (mais le terme est utilisé pour toute les figurines, mêmes animales)
          pour les exemples concrets, voir le tag consacré : dogus
岩偶 gangū : figurine en pierre
          岩 = pierre ; 偶 = de forme humaine.

   Fermons ici cette annexe de 「l'idiotisme japonais inutile du jour」 et revenons-en à l'actualité archéologique.

   Le Centre pour les Propriétés Culturelles Enterrées de Hokkaidō a annoncé la découverte sur le site de Tatesaki (館崎遺跡, Hokkaidō, district de Matsumae, ville de Fukushima) d'une gangū de la deuxième moitié du Jōmon Ancien (vers 3.000 BCE).







   Pour une fois, l'image est assez grande pour mériter de figurer sous un cut : par ici )

  La photo provient du pdf de présentation des fouilles du Centre pour les Propriétés Culturelles Enterrées de Hokkaidō pour cette année.
La tablette a été retrouvée en trois morceaux, la partie où figurait la tête a disparu. Le corps humain est figuré par des lignes gravées dans la pierre. Les membres ont été volontairement omis, signalant une représentation abstraite de l'être humain.
   Cette gangū mesure 37 centimètres de haut, 29 centimètres de large et environ 2 centimètres d'épaisseur, ce qui en fait probablement l'une des plus grande de l'archipel. Elle est en tuf volcanique (comme les Moais de l'île de Pâques. Merci de ne pas conclure à un lien entre les deux civilisations).
   Des gangūs sont retrouvées un peu partout sur l'archipel, mais en quantités beaucoup moins importantes que les dogūs. Elles sont produites à partie du Jōmon Ancien. Celle-ci a été trouvée dans la terre qui comblait une habitation semi-enterrée à la fin du mois d'août.

berangere: (Default)
   Les dogūs !
   Figurines en terre cuite, symboles de la civilisation Jōmon s'il en est. Bien plus représentatives que les vases à décoration compliquée du Jōmon Moyen que l'on voit partout et qui (donc) ne sont produits qu'au Jōmon Moyen, on trouve des dogūs du Proto-Jōmon au Jōmon Final, dans toutes les préfectures d'Okinawa à Hokkaidō. Sauf Tokushima.
  Sauf Tokushima ! Et bien ce n'est plus le cas ! Le site de Niimi (新居見遺跡, quartier de Niimi, ville de Komatsushima, préfecture de Tokushima) a offert à la préfecture de Tokushima sa première dogū !


  Datée du Jōmon Final, seule la partie inférieure a été retrouvée : le tronc et les jambes. Elle mesure 7,6 cm de haut et 2,5 cm dans sa plus large épaisseur. Des lignes incisées départagent les jambes et le tronc et les jambes et les pieds. De l'ocre rouge a été retrouvé à l'emplacement du nombril. Une étude aux rayons X a démontré que la tête (disparue), les jambes et le tronc étaient modelés séparément puis assemblés.
  Il semblerait que le ventre et les fesses rebondies de la statuette dénotent le désir de représentation d'une femme enceinte. À en juger par la photo, je dirais qu'elle est dans son premier mois...
  Elle a été trouvée au mois de mars au cours de fouilles de sauvetage avant la construction d'un autoroute, qui ont débuté en septembre 2010. La zone fouillée couvre 5.300 m² et les unités stratigraphiques supérieures comportaient une occupation du Kofun Récent, avec un tumulus et un groupe de tombes plus modestes.




  La première dogū de Tokushima sera exposée du 21 au 24 juillet au cours d'une expo-flash intitulée "Fouilles Tokushima 2011" (même le titre est flash) au centre de coordination des propriétés culturelles enterrées de la ville de Itano.

Source )
berangere: (dogu)
  La dogū de Aidanikumahara (相谷熊原遺跡、préfecture de Shiga, ville de Higashiōmi), dont nous parlions déjà il y a plusieurs mois car nous sommes à la pointe de l'actualité archéologique, a été choisie pour participer à l'exposition nationale itinérante 「Les fouilles de l'archipel japonais 2011」 qui se tiendra dans divers endroits de l'archipel entre le mois de juin 2011 et le mois février 2012.
   Elle est actuellement exposée (jusqu'au 8 mai) dans la ville de Omihachiman au musée archéologique de Azuchijō, avec une trentaine de vaisselles en céramique jōmons.
  L'exposition itinérante présentera les pièces de mobilier les plus remarquables retrouvées en fouilles l'année dernière : 550 pièces provenant de 22 sites sur tout l'archipel (le nombre de site fouillés l'année dernière a dépassé les 10.000)

Source : le Mainichi )

berangere: (Default)
   Le site de Sunazawa (砂沢遺跡, préfecture de Aomori, ville de Hirosaki, Miwa) est célèbre car il est le plus septentrional de tous les sites yayois retrouvés jusqu'alors. Il date du Yayoi Ancien, au tout début de l'ère commune, ce qui prouve aussi une diffusion très rapide du Yayoi vers le nord, probablement par la route maritime, alors qu'il se déplaçait plus lentement par la voie terrestre. Il comporte notamment des vestiges de rizières inondées.

   En août 2000, un écolier (4è année d'école primaire) avait trouvé la moitié supérieure d'une dogū en participant à des recherches avec le club d'archéologie de son école. Il s'avère que la moitié inférieure de cette dogū a été retrouvée en 2009 au cours de fouilles par l'Université de Hirosaki. Après la découverte, Sekine Tatsuhito, professeur associé à l'Université, a recherché parmi les dogūs incomplètes retrouvées pendant les différentes campagnes de fouilles pour tenter de reconstituer une statuette.

   Il s'agit de l'une des plus grandes dogūs complètes du Tōhoku. Elle mesure 20,1 cm de haut, 16,7 cm de large et 4,8 cm d'épaisseur. Il manque une partie du crâne et du visage. Elle correspond à une combinaison des dogūs de type keppatsugata et shitotsumo, et la tête présente une figuration des cheveux et des trous dans les lobes d'oreilles pour des boucles d'oreilles.
  Il semble que la cassure soit relativement récente : la dogū n'aurait pas été brisée volontairement avant son enfouissement dans un geste rituel, comme on pense que c'est le cas pour de nombreuses autres statuettes.
  La présence de cette dogū, élément rituel caractéristique de la civilisation Jōmon, sur un site appartenant clairement à la civilisation Yayoi prouve que des pratiques rituelles jōmons ont perduré pendant la civilisation suivante.

  Les dogūs yayois entières sont très rares, même à l'échelle nationale, et on espère que cette dogū rejoindra l'inventaire du mobilier de Sunazawa classé "Importante Propriété Culturelle Nationale" (230 objets classés en 2000).



Une source, Mutsushinpou, journal local )

berangere: (dogu)
   Une statuette de sanglier en argile retrouvée sur le site de Tokushinai (十腰内遺跡, préfecture de Aomori, ville de Hirosaki) entre 1958 et 1961 a été classée Importante Propriété Culturelle.
La statuette mesure 18 cm de long, 9,7 cm de haut et 4,8 cm de large. Elle a été trouvée dnas un contexte comportant énormément de vaisselle du Jōmon Récent, et on pense qu'elle date de cette époque. Elle représente nombre de détails : les yeux, le museau et même les sabots à deux doigts.


Je l'adore, je veux le même...

  330 objets recouverts de laque du site de Korekawanakai (是川中居遺跡, préfecture de Aomori, ville de Hachinohe) ont également été classés par la même occasion, dont un peigne avec plusieurs dents de conservées, recouvert de laque rouge. 633 objets retrouvé sur ce site pendant les fouilles de 1962 avaient déjà été classés, cela porte à 963 le nombre de Propriétés Culturelles Importantes pour ce site.

Source : mainichi )
berangere: (magatama)
  Le site de Nagatake (長竹遺跡, préfecture de Saitama, ville de Kazo, Ōgoe) est fouillé depuis mai 2010 dans le cadre de travaux pour le renforcement des rives de la rivière Tone. Il comporte, sur 3.300 m², des occupations de la période contemporaine (Edo-Muromachi) au Jōmon Initial (7000 BCE).
  L'occupation du Jōmon Récent et Final est très importante : il n'a pas été fouillé dans sa totalité, mais il s'agit peut-être du plus grand site de la préfecture, tant en surface qu'en densité de mobilier.
  Cette semaine, l'Agence de Recherche pour les Propriétés Culturelles Enterrées de la préfecture a annoncé la découverte d'une boucle d'oreille en argile ajourée, avec un motif compliqué de tourbillon. La boucle d'oreille a un diamètre de 8 centimètres environ, et une épaisseur de 1 à 2 millimètres. Il s'agit de la première fois que l'on découvre une boucle d'oreille aussi ouvragée dans la région, et l'argile, très claire, rarement utilisée dans la préfecture, laisse penser qu'il pourrait s'agir d'une importation.

   Dans la préfecture de Saitama, l'amas coquillier de Shimpukuji (ville de Saitame, quartier de Iwatsuki) a livré un très grand nombre de fragments de boucles d'oreilles, mais dont le diamètre ne dépassait pas 4,5 centimètres. Cependant, on a également retrouvé sur ce site une dogū de forme humaine qui porte de très grandes boucles d'oreilles.
  Dans tout le pays, trois sites seulement comportent des boucles d'oreilles qui ont été classées 「Importantes Propriétés Culturelles」 :
- le site de Shimofuda (préfecture de Tōkyō, ville de Chōfu) : une boucle d'un diamètre de 9,8 centimètres, avec des motifs de pétales de fleurs.
- le site de Ueno-Chiamigaito (préfecture de Gunma, ville de Kiryū) : plus de 170 boucles d'oreilles, dont une avec des motifs de pétales de fleurs.
- le site de Kayano (préfecture de Gunma, village de Shinto) : plus de 557 boucles d'oreilles dont une ajourée, de 7,7 centimètres de diamètre. Certaines des boucles d'oreilles retrouvées sur ce site sont d'une couleur comparable à celles de Nagatake.






Quelques precisions, une autre image, une carte et la source )
berangere: (Default)
  L'amas coquillier de Hobi (保美貝塚)(préfecture de Aichi, ville de Tahara) est célèbre car il comporte des sépultures collectives, et que ce n'est pas une pratique funéraire très courante au Jōmon, où la mode est plutôt à l'inhumation individuelle en pleine terre avec les membres inférieurs repliés. Ou éventuellement à l'inhumation (primaire ou secondaire) en jarre.
  En fait, Hobi comprend :
- deux sépultures collectives, l'une sur la zone 1 et l'autre sur la zone B (respectivement avec un NMI* de 14 et de 6, c'est pas non plus la Chaussée-Tirancourt**),
- 31 sépultures primaires individuelles,
- un mobilier riche avec des dogūs, des outils en pierre, en matières dures animales...

  Les fouilles qui ont permis de mettre au jour ces sépultures datent des années 1960, mais une nouvelle campagne de fouilles est en cours ; elle a commencé le 19 février et prendra fin le 18 mars. Elle est menée par une équipe de 20 chercheurs d'universités différentes (Université de Tōkyō, Université de Kyōto, Université de Nagoya...), archéologues ou anthropologues, sous la coordination de Yamada Yasuhiro, professeur à l'Université de Shimane.
  L'endroit fouillé se situe dans la zone "B", où on a déjà trouvé une sépulture collective précédemment. Le périmètre de fouilles mesure 4 mètres du nord au sud sur 6 mètres d'est en ouest. Dans la partie sud-ouest de cette zone, à une vingtaine de centimètres sous la surface du sol, on a trouvé une banjōshūkotsusō, à proximité immédiate d'une autre sépulture collective et d'une sépulture en jarre. La jarre contenait de nombreux os humains brûlés.
  Les trois sépultures ont été trouvées dans la même unité stratigraphiques et appartiennent probablement à la même période, datée par la typologie céramique du début du Jōmon Final vers 1000 BCE. C'est la première fois que l'on trouve ce type d'association de pratiques funéraires pour cette période.
  À noter qu'à 2 mètres environ au nord-est, on a également trouvé une sépulture individuelle primaire, avec les membres inférieurs repliés. Le mobilier funéraire comprenait une parure de hanches en os de cerfs et une épée en pierre.
  Le mobilier de la zone fouillée quant à lui comportait des pointes de flèches en pierre, des os de sangliers et des haches polies.

  La dernière découverte d'une banjōshūkotsusō remonte à 1984. C'était celle de l'amas coquillier de Ikawazu, dans la même ville. Avec cette découverte, le nombre de banjōshūkotsusōs sur l'archipel passe à onze (11). Toutes ces sépultures ont été trouvées dans la région de Mikawa (préfecture de Aichi).
  Le ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sciences (...) va financer des recherches sur trois ans à compter de cette année pour analyser les restes humains récoltés au cours de cette campagne pour déterminer la période à laquelle les os ont été enterré et les opérations qu'ils ont subi, l'âge au décès des individus inhumés, leur sexe, les éventuelles relations familiales, leur régime alimentaire...
  Des fouilles sur une aire plus importante sont également prévues pour cet été.


*NMI : Nombre Minimum d'Individus. Par exemple si on a 4 humérus droits, 4 tibias droits et 6 tibias gauches, on est sûrs qu'il y avait au moins 6 individus au départ. Au moins. Il peut y en avoir eu plus, les 4 humérus n'appartiennent pas forcément aux mêmes types que les 4 tibias. Mais on ne le sait pas, donc on table sur 6.
** qui doit facilement atteindre les 400 individus.

La source )

berangere: (dogu)
Note culturelle : un ningyouyaki 人形焼, c'est comme un taiyaki たい焼き, mais de forme humaine.
Note culturelle 2 : un taiyaki, c'est un petit gâteau en forme de poisson, fourré, généralement d'anko あんこ.
Note culturelle 3 : l'anko, c'est de la pâte de haricots rouges sucrée, dont la plupart des gaijins 外人 raffolent et que je ne supporte pas, ce qui ne manque pas d'étonner les Japonais.

Brefle, tout ça pour dire que pendant la 「Foire Expo des produits du Nord du Tōhoku et du Ōnanbu*」, qui se tient actuellement à Hachinohe (préfecture de Aomori), la très vielle pâtisserie Man'eidou, fondée en 1921, a présenté en avant première ses nouveaux ningyouyakis ayant la forme de la très célèbre 「dogū qui prie」 (trésor national).



J'aime le Japon.


*le Ōnanbu est une division administrative officieuse (dont le Japon est truffé...) comprenant Iwate-gun, Hei-gun, Ninohe-gun, Kunohe-gun et Waga-gun dans la préfecture de Iwate + Katsuno-gun dans la préfecture de Akita.

 

article original : yomiuri )
 


berangere: (dogu)
Le Musée Métropolitain de la Culture Yayoi (Izumi-shi, Ōsaka-fu) propose (totalement logiquement compte tenu du nom du musée...) jusqu'en septembre une exposition sur les masques produits pendant la civilisation Jōmon.
Les masques en argile sont des objets "rituels" assez caractéristiques de la civilisation Jōmon, avec les dogūs et les sekibos (pierres phalliques ou bâtons de commandement).
L'exposition comporte 123 pièces, dont 6 "importantes propriétés culturelles".

L'exposition se focalise sur les recherches effectuées sur la religion primitive sur l'archipel et sur les pensée des hommes qui ont fabriqué et utilisé ces masques.

Les masques apparaissent dans le sud de l'archipel au
début du Jōmon Moyen. Sur l'île de Kyūshū, les hommes ont commencé à percer des trous dans des coquillages pour figurer des visages humains schématiques dès 3000 BCE. Au Jōmon Récent, on retrouve des masques, en argile pour la plupart, jusque dans le Kinki et le Tōhoku.

Comme les dog
ūs, les masques en argile ont des expressions faciales très diversifiées, et sont un matériel précieux en ce qui concerne la réflexion sur les coutumes et les croyances jōmons. Mais est-il encore nécessaire de rappeler que nous n'aurons jamais accès à la pensée qui sous-tend le geste par l'examen de matériel archéologique, quel qu'il soit ? L'exposition permet cependant d'effectuer des comparaisons stylistiques entre les masques, dont les caractéristiques varient selon les époques et les régions.

Read more... )
berangere: (dogu)
  Nous n'en doutions pas, mais son existence dans certaines parties de l'archipel est pour le moins plutôt théorique. Il faut dire aussi que même sans se limiter au Proto-Jōmon, lorsque l'on regarde une carte des sites majeurs de la civilisation Jōmon, ça donne quelque chose dans ce goût là :



  Pas grand chose à l'ouest de la baie d'Ise, à vrai dire (la croix rouge sur la carte).

  Et bien le Kinki s'enorgueillit depuis la semaine dernière de son premier site d'habitat du Proto-Jōmon \(^o^)/ !

  Le site de Aidanikumahara (相谷熊原) (Higashiōmi-shi, Shiga-ken), date de 13.000 ans BP (environ, nous ne sommes plus à 500 ans près...) est un village, qui comporte (en l'état actuel des fouilles) cinq habitations semi-enterrées.


(carte utile permettant de vous y rendre en transports en commun)

  Les bâtiments, circulaires, mesurent de 5 à 8 mètres de diamètre, pour une profondeur de 0,6 à 1 mètre. Aucun d'entre eux n'en recoupe un autre, il est donc possible qu'ils soient contemporains, ce qui correspondrait à la formation d'un village. La datation, très haute, a été obtenue en se basant à la fois sur la typologie céramique et le carbone 14 (car au Japon, malgré une technologie de pointe, un matériel disponible et des financements importants... aucune date C14 ne saurait être prise au sérieux si elle n'est pas corroborée par la typo céramique... fort heureusement, celle-ci l'est).

  Les villages Proto-Jōmon sont en règle générale assez peu nombreux sur l'archipel (sauf dans la préfecture de Kagoshima, où on ne peut pas faire un kilomètre sans tomber sur l'un d'eux...), une cinquantaine tout au plus, mais ils ont permis d'établir quelques statistiques, et on peut constater (pour autant que ce soit significatif compte tenu des distances et du nombre de sites engagés) que les habitations de Aidanikumahara sont plus grandes et plus profondes que la moyenne (mesures moyennes : de 3 à 5 mètres de diamètre et de 0,3 à 0,4 mètre de profondeur).



  Outre l'extraordinarité de ce site en lui même, du fait qu'il "prouve que le Kinki n'était pas en retard sur les autres régions" (prof. Matsuda Shin'ichi, Institut Archéologique de Kashihara, Nara-ken), il donne également au Kinki l'une des plus anciennes dog
ūs de l'archipel, retrouvée dans l'une des habitations (topogaphiquement la plus élevée, mais on ne peut pas déclarer qu'il s'agit là d'une caractéristique significative).

  Il s'agit d'une représentation réaliste de la moitié supérieure d'un corps féminin. Elle mesure 3,1 centimètres de haut, et 2,7 centimètres de large dans sa partie la plus épaisse. Elle pèse 14,6 grammes. Les bras et les jambes ne sont pas représentés, un trou dans le cou (3 millimètres de diamètre, 2 centimètres de profondeur) peut laisser envisager l'existence d'une tête indépendante, qui n'a pas été retrouvée. Le bas de la statuette est plat, elle est stable quand elle est posée sur une surface plane.

Selon Izumi Takura (Université de Ky
ōto), "l'emphase sur la poitrine correspond à une importance chez les premiers peuples sédentaires de la fertilité, de la régénération de la vie".



  Oui, ça n'est pas bien gros, mais c'est une découverte majeure, qui peut laisser supposer qu'un groupe humain possédant un univers spirituel développé habitait l'ouest du Japon il y a 13.000 ans (ou bien qu'une petite fille a perdu sa poupée...). Associées au site en lui même, qui indique que cette population était probablement sédentaire, ces informations représentent plus que tout ce que l'on savait sur cette région à cette période jusqu'à présent.
  Si la zone de fouille est étendue, il est possible que l'on découvre que le village était en fait encore plus grand.

Source : http://osaka.yomiuri.co.jp/inishie/news/20100530-OYO8T00316.htm

 

English translation )

 

berangere: (yoshinogari)
Le centre des propriétés culturelles archéologiques de la ville de Nagano a annoncé le 19 février la reconstitution d'une vaisselle anthropomorphe du Yayoi Récent découverte dans le groupement de sites de Nishi-Ichirizuka (ville de Saku, quartier Hiratsuka). Ces sites ont été fouillés entre 2004 et 2006 dans le cadre de la construction d'une nouvelle autoroute. les différents fragments de la vaisselle ont commencé à être rassemblés en 2009.

Les vaisselles anthropomorphes yayois sont rares sur l'archipel, et il s'agit de la première découverte dans la préfecture de Nagano. Elles sont généralement appelées "vaisselles en forme de dogus", mais le lien entre les dogus jomons et ces vaisselles n'étant pas clairement établi, le terme de vaisselle anthropomorphe me paraît plus approprié.

La vaisselle retrouvée mesure 28 centimètres de haut. Le haut représente une tête et un torse humain, le bas est un récipient. La tête a un diamètre de 12 centimètres environ. Il y a une ouverture d'environ 3 centimètres de large dans le torse.



Bien entendu, on lui attribue une valeur rituelle, et une utilisation dans le cadre de cérémonies funéraires.
(Quand je vois la quantité de vaisselle "rituelle" qu'il y a chez mes grands parents, je rigole doucement en pensant aux rapports de fouilles qui seront écrits d'ici 3000 ans...)

Cet objet sera exposé du 13 mars au 9 avril au musée d'histoire préfectoral de la ville de Chikuma dans le cadre de l'exposition "Les fouilles de sites archéologiques de la préfecture de Nagano - 2010".

Source : http://www.yomiuri.co.jp/e-japan/nagano/news/20100219-OYT8T01360.htm
berangere: (dogu)
Le centre des artefacts archéologiques de la préfecture d'Iwate a publié le 13 février un rapport concernant plusieurs campagnes de fouilles, dont celles qui ont été menées sur le site de Kawame A (ville de Morioka).

Le site a livré plus de 700 dogus (entières ou partielles, dont la plus grande mesure 20 centimètres de haut), entraînant immédiatement l'évocation de sites comme Sannai Maruyama ou Shakado.
Rappelons que le "score" s'élève à plus de 1500 dogus (entières ou fragmentaires) pour Sannai Maruyama et plus de 1000 dogus (toutes brisées) pour Shakado. Mais il est habituel (rituel ?) de citer Sannai maruyama dès que l'on veut insister sur le côté exceptionnel d'un site. Cependant, que mon antipathie pour le tapage médiatique dont bénéficie Sannai Maruyama ne nous fasse pas douter du caractère remarquable de Kawame A.


Une infime partie des dogus de Kawame A

Cinq campagnes de fouilles, de 2006 à 2009, ont permis la découverte de ce corpus impressionnant de figurines en argile. Le site est daté du Jomon Récent et du Jomon Final, son occupation s'étendant de 2000 à 500 BCE environ. Il a également livré plus de 60.000 outils en pierre et plus de 10 tonnes de céramique.
Il s'agit d'un site probablement à vocation uniquement rituelle, où l'on a trouvé de nombreux cercles de pierres et des outils lithiques dont la fonction nous est inconnue.
Deux habitations ont été retrouvées à proximité, mais l'ampleur du site laisse penser qu'il n'était pas réservé à l'usage exclusif de la population d'un habitat si réduit.

Parmi les nombreuses dogus retrouvées à Kawame A, la sensation a été créée par une figurine clairement masculine. Elle est incomplète, mais le fragment retrouvé, de 7 centimètres, s'étend de la taille aux genoux, ne laissant planer aucun doute quand au sexe de la figurine.
La plupart des (environ) 10.000 dogus retrouvées sur l'archipel japonais présentent des caractères féminins plus ou moins marqués (poitrine, ventre laissant supposer une grossesse...). Cependant, cette découverte de dogu masculine n'est pas unique. Si elles sont minoritaires, on en connaît tout de même plusieurs, dont une par exemple provenant du site de Ishihatooka (ville de Hanamaki, Iwate-ken), ou bien une autre provenant du site de Usakumai (ville de Chitose, Hokkaido).


La dogu masculine de Kawame A


Les sites cités dans l'article :



Une des sources : http://www.yomiuri.co.jp/e-japan/iwate/news/20100214-OYT8T00166.htm
(toutes les sources reprennent presque mot pour mot les mêmes informations)
berangere: (dogu)

Le Musée National de Tokyo propose actuellement une exposition de dogus qui regroupe pour la première fois plusieurs d'entre elles qui ont été classées trésors nationaux, dont la "Vénus Jomon", du Jomon Moyen, trouvée en 1986 à Tanabata (Nagano-ken), sur la place centrale d'un village à plan circulaire.



La dogu creuse, du Jomon Récent, trouvée en 1975 à Ofune (Hokkaido), dont l'intérieur est creux.



Et la dogu qui prie, du Jomon Récent, trouvée à Kazahari (Aomori-ken) en 1998.




Cette exposition à l'heure actuelle a déjà attiré plus de 100.000 personnes, dont l'impératrice du Japon, qui admire sur cette photo la Vénus Jomon.



L'exposition continuera jusqu'au 21 de ce mois-ci.

sources : http://headlines.yahoo.co.jp/hl?a=20100212-00000019-maip-soci
http://headlines.yahoo.co.jp/hl?a=20100209-00000034-maip-soci

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