berangere: (toro)
Location Map of Funaki Site  Alors que certaines municipalités veulent raser des kofuns, d'autres décident de la fouille extensive de 40 hectares de terrain, pour l'amour de la science. Nan, vraiment, y'a même pas de projet d'urbanisme ou d'aménagement du territoire derrière, c'est juste pour la gloire.
   Le site de Funaki (舟木遺跡, Funaki, ville d'Awaji, préfecture de Hyōgo) sur l'île d'Awaji est connu depuis plus de vingt (20) ans. Il s'étend sur plus de 40 hectares, dont 0.4 ont été fouillés sur quatre ans de 1990 à 1993. Plus de deux cent (200) sites du Yayoi Récent sont recensés sur les collines du nord de l'île d'Awaji et la taille de Funaki laisse penser qu'il s'agissait de l'habitat central de cette communauté. Les fouilles des années 1990 ont mis au jour des habitations semi-enterrées, dont certaines de très grande taille, et une quantité impressionnante de vaisselles en céramique, dont des pots probablement utilisés dans la production de sel.

  Awaji, île de 600 km² (pour comparaison l'île d'Oléron fait 174 km²) est un important centre culturel du Yayoi Moyen et Récent. Une grande quantité de mobilier en bronze du Yayoi Moyen (Ier s. avant / IIIè s. après) a été retrouvée dans les sites de la moitié méridionale de l'île, dont récemment sept (7) dōtakus (cloches en bronze) dans la ville de Minami-Awaji (voir par exemple ici)
   De manière assez intéressante, on n'a pas du tout de mobilier en bronze pour le Yayoi Récent (sur Awaji, hein), mais qui a besoin de mobilier en bronze quand on possède le plus grand centre de travail du fer du Japon ? Le site de Gossakaito, qui a enfin réussi a être classé Site d'Importance Historique National, est situé à environ 6 km au sud-ouest de Funaki.
  
  C'est dans ce contexte que la municipalité d'Awaji a décidé d'entreprendre une fouille extensive du site de Funaki car "il est probablement d'une très grande importance pour comprendre le passage du bronze au fer pendant la Civilisation Yayoi et il sera intéressant de voir en quoi on peut le relier aux mythes fondateurs du pays *tousse* le Royaume du Yamatai *tousse*". Le projet débutera cet automne avec tout d'abord une prospection au sol sur les 40 hectares du site pour établir une carte de répartition des vestiges, suivie d'une fouille extensive l'année prochaine. Les articles ne précisent pas comment ils envisagent de fouiller 40 hectares sur une année. Les résultats de la fouille permettront d'établir une comparaison de la structure des habitats et du mobilier entre Funaki et Gossakaito (sans parler de la trouzaine de sites plus petits).
  Un symposium de présentation du projet "Du bronze au fer – À la recherche d'Awaji à la veille de l'apparition du Yamatai" se tiendra à Awaji le 23 Août.
  Ce n'est pas la première fois que la ville d'Awaji se distingue par ses initiatives concernant l'archéologie. Je pense qu'un "Prix de la Ville avec une Attitude Archéologiquement Parfaite" devrait être créé et lui être décerné.

Photo Bonus )

In English )

Source: http://www.sankei.com/region/news/150710/rgn1507100014-n1.html


berangere: (Default)


carte gnrale  Ce prétendu site d'actualités est en passe de devenir semestriel… Pour pallier ce dysfonctionnement flagrant, et dans le cadre de notre nouvelle série "L'archéologie d'Okinawa existe, parlez-en à vos amis (ce n'est pas sale)", j'aimerais attirer votre attention sur l'amas coquillier de Nagarabaru daisan.

   Nagarabaru daisan (ナガラ原第三, littéralement "Nagarabaru III") est un amas coquillier situé sur la côte sud de l'île d'Ie (Kawahira, Village de Ie, Préfecture d'Okinawa), environ à deux kilomètres du port d'Ie, dans une zone qui va prochainement être réaménagée pour contrer la pollution maritime due à l'érosion des terres agricoles.

Une récente campagne de fouilles par le Comité d'Éducation d'Ie, débutée en juillet et qui a duré jusqu'à la fin du mois dernier, a permis de dégager quatorze (14) foyers du Jōmon Récent qui ont été utilisés successivement sur une période d'environ mille (1000) ans (2000 – 1000 BCE), associés à une structure en creux avec pavement de pierres qui est interprétée comme une habitation semi-enterrée.

La zone de fouilles mesure 13 par 36 mètres et les vestiges jōmons ont été mis au jour à une profondeur variant entre 2 et 3 mètres en dessous du sol actuel.

Les foyers, situés autour de l'habitation et dans la zone orientale, présentent des aménagements de pierres pour maintenir les pots à cuire. Le village d'Ie compte d'autres sites qui ont livré des habitations semi-enterrées, mais il s'agit de la première fois que l'on trouve un site présentant autant de vestiges d'une activité domestique dans la préfecture pour cette période. Nagarabaru daisan était probablement un habitat permanent, ce qui  argue en faveur de la sédentarité des populations (la question de la sédentarité des populations jōmons sur Okinawa n'est pas encore parfaitement tranchée).

photo gnrale du site  Les vestiges jōmons ont été trouvés en association avec de la céramique Ogidō, ce qui a permis de les attribuer au Jōmon Récent. Le mobilier jōmon comporte également des éléments de parure en coquillage, du mobilier en matières dures animales (os de mammifères marins) et des épines d'oursin gravées, dont la fonction reste pour le moins obscure. Comparé aux autres sites de la même période, le mobilier lithique est limité, ce qui contraste avec l'abondant mobilier en coquillage. Il peut s'agir d'une adaptation de la culture matérielle au fait que l'habitat était situé en bord de mer, ou bien à l'absence de matières premières dans un environnement insulaire.

  

Le site comprend également un petit amas coquillier du Yayoi Récent et les restes de trois (3) individus (deux adultes et un immature) datés du Paléolithique (antérieur à 8000 – 7000 BCE, aucun mobilier n'a été trouvé en association pour confirmer cette datation).

L'amas coquillier yayoi a livré de la céramique yayoi et des concentrations d'imogai (Conidae) caractéristiques de cette période où ces coquillages étaient l'objet d'un commerce intense avec les lointaines îles de l'archipel japonais.

Le mobilier jomon






























 Mobilier jōmon. Les tessons sont de type Ogidō, la pièce de mobilier en bas à droite est en
os de mammifère marin et est décrit comme un kanzashi (pic à cheveux).
Jōmon artefacts. The sherds are from Ogidō pottery, the artefact in the down right corner is made
in sea mammal bones and is described as a kanzashi (hair ornament).
 

 

 

 

berangere: (yoshinogari)
[Avertissement : La légère ironie qui peut transparaître dans certains des propos à suivre n'est pas une illusion]

   Neuf mois sans nouvelle du site le plus populaire de l'archéologie japonaise ! Il était temps de remédier à cette situation inacceptable !
   Makimuku, l'un des candidats au titre de capitale du royaume du Yamatai (et titulaire de la palme du "site archéologique avec le plus grand nombre d'articles lui étant consacrés" sur ce journal), continue de livrer petit à petit des indices sur son passé supposé de siège du pouvoir absolu de la reine Himiko.

   Faisons un point sur nos connaissances du site avant ces dernières découvertes. Il y a bien sûr le bâtiment de très grandes dimensions (l'un des plus grands retrouvés pour l'époque : 19,2 x 12,4 m), logiquement surnommé "le palais de Himiko". Il est parfaitement aligné avec trois autres bâtiments de taille plus modeste et cet agencement n'est pas sans rappeler celui des palais de la période Asuka (ou bien "une rangée de bâtiments", mais cette comparaison n'est pas aussi chargée de sous-entendus lourds de sens).
   Tous ces bâtiments sont en fonction lors de la première moitié du IIIè siècle CE (Yayoi Récent).
   À proximité du mur sud du grand bât du palais de Himiko, on a retrouvé les vestiges d'une première palissade, orientée est-ouest.

   La nouvelle campagne de fouilles concerne cette zone au sud du bâtiment. Entre 28 et 34 mètres au sud de la première palissade, on a retrouvé trois trous de poteaux de 20 centimètres de diamètre, espacés de 3 mètres les uns des autres, qui pourraient être les traces d'une seconde palissade, parallèle à la première.
   À 38 mètres au sud du bâtiment, juste après la seconde palissade, on a retrouvé les vestiges d'un fossé. Il a été fouillé sur une longueur de 6 mètres, est lui aussi orienté est-ouest, est large d'environ 60 centimètres pour 10 centimètres de profondeur (Oui, on a vu plus impressionnant comme fossé. D'un autre côté, qui irait s'amuser à attaquer Himiko ? C'est quand même une puissante sorcière).
   La vaisselle en céramique retrouvée à l'intérieur du fossé indique qu'il a commencé à être comblé vers le milieu du IIIè siècle CE, ce qui implique qu'il a été en fonction en même temps que le groupe de bâtiments.
   On peut noter qu'aucune construction de cette même période n'a été retrouvée dans la zone de 40 mètres qui sépare les bâtiments du fossé, il semble donc bien s'agir d'une enceinte de bâtiments très importants.


Le fossé. The ditch.
Aucun article ne parle de l'énorme structure circulaire au milieu.


English translation )


Sources )
berangere: (rizière)
  Les fouilles se poursuivent sur le site de Ba-ga Mori Kita Shamen (バーガ森北斜面遺跡, Koretomo, ville de Ino, préfecture de Kōchi), qui a reçu le prix du site avec le nom le plus bizarre de l'année dernière.
   En février dernier, perpétuellement à la pointe de l'actualité, je vous présentais le site de Ba-ga Mori Kita Shamen, l'un des plus grands établissements de hauteur de toute l'île de Shikoku.
   Le site est fouillé depuis 1957 par intermittence. Il s'étend sur 135.000 m² à flanc de montagne entre 30 et 85 mètres d'altitude. Il est occupé au Yayoi Moyen et au Yayoi Récent. Il comporte une vingtaine d'habitations, des foyers d'alerte extérieurs, une palissade et un abondant mobilier céramique, lithique et métallique (notamment martial), le tout laissant penser que le site avait à la fois une vocation stratégique défensive et un aspect domestique : il ne s'agissait pas d'un simple refuge pour les populations habitant la plaine.



   Une nouvelle campagne de fouilles a débuté en août 2011 sur une zone de 2.400 m² entre 30 et 35 mètres d'altitude.
   Elle a permis de dégager les vestiges d'un grenier de 1,8 mètre de long sur 1,2 mètre de large, dans lequel on a retrouvé une grande quantité de riz carbonisé et un tsubo (jarre à col resserré) qui contenait des glands : la présence de ces denrées permet de confirmer la fonction de stockage du bâtiment.
   Le riz est de type Oryza sativa var. japonica et on en a retrouvé environ 500 grammes (il s'agit d'une quantité importante par rapport aux découvertes habituelles).



À environ 5 mètres au nord-est de ce grenier, on a également retrouvé les vestiges d'une habitation semi-enterrée. Avec 8 mètres de diamètre, elle se trouve être la plus grande habitation découverte sur le site de Ba-ga Mori Kita Shamen à ce jour. Un foyer de 1,5 mètre de diamètre occupe son centre.
Ce bâtiment de grandes dimensions, avec des fondations imposantes et des traces d'au moins une réfection, pourrait avoir été utilisé pendant plus de cinquante ans, ajoutant du crédit à la théorie qui veut que Ba-ga Mori Kita Shamen ait été non pas un refuge temporaire mais un habitat permanent pour les populations qui cultivaient le riz dans la plaine en contrebas.



English translation and source )
berangere: (magatama)
  Sept perles en cristal ont été trouvées dans une tombe hōkeishūkōbo (tombe à tumulus entourée d'un fossé quadrangulaire) sur le site de Ōtaharatakasu (太田原高州遺跡, Ōta kamimachi, ville de Takamatsu, préfecture de Kagawa). Il s'agit des premières perles en cristal retrouvées sur Shikoku pour cette période.

   Le site de Ōtaharatakasu est fouillé depuis octobre 2011 dans le cadre de travaux réalisés sur une route préfectorale. Les unités stratigraphiques supérieures ont livré des tessons de céramique Sue de la civilisation Kofun, mais la plus grande partie des vestiges sont datés de la fin du Yayoi Moyen au début du Yayoi Récent entre le Ier siècle BCE et le Ier siècle CE. Le site comporte un grand nombre de fossés qui délimitent plusieurs hōkeishūkōbo (cinq jusqu'à présent). Les fossés mesurent environ 3 mètres de large pour 1 mètre de profondeur et ils sont remplis de pierres et de vaisselles en assez bon état. Il semblerait que les pierres étaient disposées comme parement sur la face interne des fossés. Les vases, en bon état et pour la plupart avec un trou à la base, étaient probablement des offrandes funéraires.
   On ne connaît pas d'autres tombes de ce type dans la préfecture de Kagawa pour cette période : elles sont plutôt caractéristiques du Kinki et, sur Shikoku, de la préfecture de Tokushima. Elles indiquent donc de probables contacts entre ces différentes régions.




Illustrations )

   Les perles en cristal retrouvées dans une des tombes reflètent probablement elles aussi les relations entre les différentes parties de l'archipel : on connaît en effet des ateliers de fabrication de mobilier en cristal dans la région de l'ancien Tango-no-kuni (dans le nord de la préfecture de Kyōto) ou la préfecture de Tottori, sur la côte de la Mer du Japon. Les perles de cristal étaient essentiellement exportées vers la péninsule coréenne, probablement échangées contre du mobilier métallique. Il est très rare d'en retrouver sur l'archipel en dehors des régions qui comportent des ateliers. Avant cette découverte à Kagawa, on en connaissais uniquement dans les préfectures de Fukuoka et de Okayama.
   Les perles trouvées à Ōtaharatakasu mesurent 7 mm de diamètre, elles sont en forme de toupies ou bien rondes, avec un trou de 1,5 mm en leur centre. Elles sont similaires à des perles produites dans l'atelier du site de Naguoka (ville de Kyōtango, préfecture de Kyōto). Ce site est situé à 180 km à vol d'oiseau, de l'autre côté de la Mer du Setouchi. Si les perles proviennent effectivement de cet atelier, cela fournira des indications précieuses sur les réseaux commerciaux dans l'archipel au yayoi Moyen.



   À noter que deux perles tubulaires en pierre verte ont également été retrouvées dans une autre tombe.



berangere: (yoshinogari)
  Une zone de 12.000 m² a été fouillée depuis juin dernier à Nakatsu dans le cadre du programme de sauvetage avant les travaux de construction de l'autoroute de l'est de Kyūshū.
   Le site, baptisé Isayama (諌山遺跡, Sankō Isayama, ville de Nakatsu, préfecture de Ōita) a livré des vestiges de la civilisation Heian (une certaine quantité de porcelaine chinoise qui laisse supposer la proximité immédiate d'un organe administratif important du gouvernement) et le plus grand habitat yayoi du nord de la préfecture découvert à ce jour.

   Isayama, occupé de la fin du Yayoi Ancien au Yayoi Récent (IVè siècle BCE - IIè siècle CE), compte en effet plus de cent habitations semi-enterrées, une vingtaine de silos, une vingtaine de fosses-dépotoirs à céramique, cinq fosses-pièges pour la chasse, plusieurs bâtiments à plancher surélevé et un fossé qui entoure probablement l'habitat.
   On remarque également de mystérieux alignements de trous de poteaux dont on ne connaît actuellement aucun équivalent. Ces alignements s'étendent environ sur 200 mètres en quatre endroits du site, les trous de poteaux sont assez désordonnés. Contre toute attente, cette structure unique et énigmatique n'a pas été interprétée comme rituelle, mais comme un élément d'un probable système de défense.

   Le mobilier comporte son lot de tessons yayois (600 caisses, avis aux amateurs de remontage...), des couteaux à moissonner en pierre, un miroir en bronze de facture locale et une épée en pierre.
   La vaisselle est souvent décorée de motifs ōsenmon (凹線文, des lignes concaves), très populaires dans la région du Setouchi, ce qui laisse supposer des échanges culturels entre cette zone et le nord de Kyūshū à l'époque.

   Il reste encore 12.000 m² à fouiller dans cette zone avant le début des travaux de construction. L'équipe de recherche du Centre pour les Propriétés Culturelles Enterrées du Comité d'Éducation de la Préfecture de Ōita espère faire la lumière sur la structure sociale du groupe humain qui occupait ce village, ainsi que sur les liens qui existaient entre le nord de Kyūshū, le Chūgoku et Shikoku au Yayoi.




berangere: (kame)
  Bonne année 2012 ! Je vais tenter de rattraper le retard accumulé en fin d'année dernière... (et comme j'aime me compliquer la tâche, je bêta-teste le nouvel éditeur de texte de Dreamwidth dans lequel il faut écrire tout l'html soi-même... yeah)

   À la fin du mois de novembre dernier, la ville de Kurume a annoncé la découverte de dix-sept habitations et d'un fossé double du Yayoi Récent (IIè - IIIè siècle CE) sur le site de Mizuwake (水分遺跡, préfecture de Fukuoka, ville de Kurume, quartier de Tanushimaru).
   L'habitat à enceinte de Mizuwake est fouillé depuis novembre 2010 avant la construction d'une bretelle d'autoroute et la dernière campagne a couvert une surface de 3.000 m².

  Le fossé circulaire double est daté de la deuxième moitié du Yayoi Récent et du Yayoi Final. Il mesure 2,6 m de large et 60 cm de profondeur.
   La découverte majeure de cette campagne de fouilles concerne la présence de nombreuses traces de pigments rouges dans les habitations : on a retrouvé de l'ocre et du cinabre dans neuf des dix-sept habitations.
   L'ocre est relativement commun sur les sites préhistoriques japonais (et aussi sur les sites préhistoriques ailleurs dans le monde : l'ocre est super tendance à la Préhistoire) mais le cinabre est essentiellement réservée à la décoration d'objets de prestige et il est rare d'en trouver de telles quantités sur un même site.

   Dans une habitation, le pigment a été retrouvé dans deux coupelles qui sont en fait deux parties d'un pot kame qui a été coupé dans le sens vertical. Le pot original mesurait 39 cm de haut et 26 cm de large. Les cas de réutilisation de pots brisés ou de modification de pots après cuisson pour en changer la fonction sont plutôt rares.






   L'habitation mesure 5,8m de long pour 5m de large, elle est creusée dans le sol sur une profondeur de 60 cm. Un foyer, entouré d'une grande quantité de pots en céramique, occupe son centre. On a retrouvé dans cette habitation une perle magatama en verre, 238 perles rondes en verre, des pointes de flèche en fer, en cuivre et en os.

   Il existe de nombreux sites à intervalles réguliers le long de la rivière Chikugo, mais ce village semble être un habitat plus important : il est entouré d'un fossé double et pourrait être au centre d'un réseau commercial important pour obtenir et distribuer les pigments. Il abrite vraisemblablement un groupe d'artisans spécialisés dans l'utilisation des pigments.
   Il est également intéressant de noter la présence de flèches en cuivre et en os à une époque ou l'industrie du fer est pourtant enfin pleinement développée sur l'archipel : il semble que les ressources en fer soient insuffisantes pour répondre à la demande en flèches, probablement liée à l'essor des conflits armés.

Source )
berangere: (toro)
  Tentons de rattraper le retard accumulé cette semaine...
  J'avais déjà traité du site de Kamabuta ((釜蓋遺跡, ville de Jōetsu, préfecture de Niigata) en août, à l'occasion d'un article consacré à la découverte d'un très grand bâtiment semi-enterré qui était vraisemblablement un grenier à riz. Le site est daté de la fin du Yayoi Récent et du Kofun Ancien, soit une occupation vers 200 CE.
  La poursuite des fouilles a permis de dégager la base des quatre piliers conservés dans les trous de poteaux du bâtiment (le bâtiment a brûlé, le bois a été conservé car carbonisé). Les piliers mesurent 25 cm de diamètre, et ils portent des marques qui permettent de conclure qu'ils ont été taillés par des haches en fer.

  Les trous de poteaux mesurent 80 cm de diamètre et ils sont équipés au fond d'un système de soutènement qui rappelle celui déjà observé à Zanmochi.
Des poutres ont été disposées horizontalement en forme de キ ou de 井 pour soutenir le poteau, l'empêcher de glisser ou de s'enfoncer dans le sol meuble (Kamabuta, comme Zanmochi, est situé dans une zone marécageuse).








Vue de la structure de soutènement au fond d'un trou de poteau
Wooden structure at the bottom of a posthole, rice granary, Kamabuta site.



Une source )


berangere: (Default)
   En très bref, même, je n'ai pas grand chose à dire. Le net non plus d'ailleurs : même le Yomiuri (qui semble être le seul journal à avoir relaté la découverte) a retiré son article avant même que j'aie le temps de le lire.

   Iwaigaki-kamigahara (石井垣上河原遺跡, préfecture de Tottori, district de Saihaku, ville de Daisen) est un site qui date de la transition entre les civilisations Yayoi et Kofun (vers 250 CE), à l'extrême limite de la période abordée par ce journal. Il est fouillé depuis la fin du mois d'avril de cette année et on y a retrouvé quatre (4) tombes à tumulus, dont deux (2) du type yosumitosshutsugatafunkyūbo (四隅突出型墳丘墓), que l'on peut traduire par "tombe à tumulus avec des projections aux quatre coins".












  Comme un bon dessin vaut mieux que trois paragraphes de descriptions incompréhensibles, voici la première image qui m'est donnée par google :



  Un de ces deux tumuli comportait une sépulture avec coffrage en pierres de 2 m de long sur 0,7 m de large.


Vue générale du site pendant la conférence ouverte au public.
A large view of the site, during the public conference about the discoveries.


La tombe avec coffrage en pierres.
The tomb with stone shuttering



   Nous tenons probablement le vainqueur du prix du site avec le nom le plus long pour 2011.
berangere: (Default)
  Il y a quelques jours je tombai sur un entrefilet "trois habitations semi-enterrées fouillées à Imawaka", sur l'intérêt duquel je m'interrogeai. En fait, le journaliste avait tellement peu de choses à dire sur le sujet qu'il détaillait les découvertes plus ou moins récentes faites sur les sites majeurs alentours...
  Mais ce matin, un nouvel article plus consistant est venu m'éclairer sur ce qui avait valu au site de faire l'objet des attentions de la presse.

  Imawaka (今若遺跡, préfecture de Ehime, ville de Imabari, Asakura Kita) est une site fouillé depuis 2009 dans le cadre de travaux sur la voirie. Il correspond à un habitat ayant livré pour le moment 18 habitations : 6 du Yayoi Moyen, 4 du Yayoi Récent et 8 du Kofun Moyen, pour une occupation du début de notre ère à 400 CE environ.
  L'un de ces bâtiments, de la fin du Yayoi Moyen, a été incendié, et il est possible que cet incendie ait été volontaire, avec un caractère rituel. La raison de l'attribution d'un caractère rituel à cet incendie n'est pas détaillée, mais il est précisé que l'on a également retrouvé un noyau de pêche sur place, qui pourrait être une offrande (syndrome de Makimuku ?). Je ne me prononcerai pas sur la vocation rituelle de l'incendie sans plus d'éléments, mais je trouve tout de même qu'une seule pêche, c'est un peu léger, comme offrande, au cours d'une cérémonie pendant laquelle on en vient quand même à brûler un bâtiment complet...




  En ce qui concerne les conclusions plus pragmatiques de l'étude du bâtiment, la conservation par carbonisation de la charpente a permis de déterminer que l'entrée se situait vers l'ouest, à l'endroit où le fossé entourant l'habitation s'interrompait.
  Les autres bâtiments du site ont livré une quantité importante de vaisselle, mobilier domestique (jarres kame) ou de prestige (plats sur piédestal takatsuki).
  Il est également intéressant de mettre cet habitat en relation avec les nombreux sites du Yayoi dénombrés dans la plaine de Imabari.



Source )
berangere: (kame)
Arao Minami refait parler de lui. Car ce blog sait repérer les sites prometteurs parmi les dizaines d'articles publiés chaque jour. Ou alors, c'est le hasard.

Arao Minami (荒尾南遺跡, préfecture de Gifu, ville de Ōgaki, quartiers de Arao et Hinoki), donc, est un site sur lequel circulent des informations contradictoires. Voici la source pour les informations de cet article. C'est le Le Centre Préfectoral pour la Protection des Propriétés Culturelles de Gifu, ils fouillent le site, je suppose donc que les informations ne sont pas passées par le filtre déformant d'un journaliste avant.
Arao Minami est un site fouillé depuis 2006 qui s'étend probablement sur environ 180.000 m² (les limites de l'occupation sont encore à déterminer exactement). Il est occupé du Yayoi au Kofun et comporte notamment un habitat du Yayoi Récent (qui perdure jusqu'au Kofun Ancien). 310 habitations semi-enterrées de cette période ont déjà été retrouvées. Il existe également une occupation funéraire avec 190 tombes retrouvées datées du Yayoi Moyen au tout début de la période Kofun. Il s'agit de tombes quadrangulaires entourées d'un fossé, assez caractéristiques de la civilisation Yayoi.
Comme signalé dans mon article précédent, le site a également livré plusieurs cercueils en bois datés du Yayoi Ancien, mais la découverte ne semble pas assez importante pour qu'on en fasse mention dans le résumé officiel des découvertes sur le site de la préfecture.





Alors, quoi de neuf Arao Minami ?  )
berangere: (Default)
  Une habitations semi-enterrée à base octogonale datée du Yayoi Récent (IIè siècle CE) a été trouvée sur le site de Matsuda (松遺跡, ville de Kyōto, district de Otokuni, quartier de Ōyamazaki, Enmyōji, Ichōden, Matsuda).
  Ce type de bâtiments est très commun dans l'ouest de la préfecture de Hyōgo, dans la région de Harima. En règle générale, les bâtiments polygonaux sont fréquents du Yayoi Récent au Kofun Initial, particulièrement dans le San'in et le Setouchi. La présence de ce bâtiment aussi loin vers l'est indique peut-être la migration d'un personnage important depuis la région de Harima.

  Chaque côté de l'octogone mesure 1,8 m de long, et le bâtiment occupe une surface totale de 56 m². Il comporte sept trous de poteaux de 16 à 18 cm de diamètre (ce qui n'est somme toute pas très large pour soutenir la toiture d'un bâtiment aussi grand). Sur quatre côté, le long des murs, de la terre a été accumulée pour former des banquettes, généralement interprétées comme des lits (voir notamment cet article pour un autre exemple dans la préfecture de Hyōgo).
  On a retrouvé sur le sol de la vaisselle usuelle : takatsukis (plats sur piédestal), kames (jarres)... Au centre de l'habitation, une fosse comportant beaucoup de charbon mais dont les parois ne sont pas brûlées est interprétée comme un dessiccateur.

  Il s'agit de la première fois que l'on retrouve des vestiges de la civilisation Yayoi sur le site de Matsuda, qui comporte des occupations du Jōmon au Moyen-Âge. Cette campagne de fouilles a également mis au jour des bâtiments de la période Nara-Heian.




Source )
berangere: (rizière)
  J'adore les découvertes de matières périssables...

   Le site de Kamabuta (釜蓋遺跡, ville de Jōetsu, préfecture de Niigata), à ne pas confondre avec le groupe de kofuns de Kamabuta situé dans la préfecture de Nagasaki, est un site d'habitat occupé à la toute fin de la civilisation Yayoi et au tout début de la civilisation des kofuns, vers 200 CE. Il a été fouillé dans le cadre de la construction d'une gare de Shinkansen et classé site historique national avec quelques autres sites voisins qui forment l'ensemble de sites de Hida (斐太遺跡群). En 2007 la ville de Jōetsu a décidé de lui consacrer un parc historique municipal.
   Il s'agit d'un habitat entouré d'un fossé : le premier habitat à enceinte en plaine découvert dans la préfecture de Niigata, si on excepte l'île de Sado. C'est également l'un des habitats à enceinte du Yayoi les plus septentrionaux. (L'article japonais dit "le plus septentrional", mais les lecteurs de ce blog savent que ce titre revient pour le moment à Yamamoto.) (On pourrait arguer que l'un étant un habitat de hauteur et l'autre un habitat en plaine, ils ne jouent pas dans la même catégorie.)
   Le site est bordé à l'est par une rivière et pouvait donc tenir un emplacement stratégique sur une voie fluviale.





   Si ce site est l'objet d'un article aujourd'hui, c'est parce qu'une nouvelle campagne de fouilles a permis la mise au jour dans le sud-ouest du site d'un bâtiment semi-enterré quadrangulaire de de 9,9 x 9,7 mètres de côtés, entouré de deux fossés. Il s'agit, pour tout dire, du plus grand bâtiment semi-enterré découvert à ce jour dans la préfecture pour cette période. Le bâtiment a brûlé, ce qui a permis la conservation de la structure de charpente, surmontée de blocs d'argile. La théorie dominante en matière de couverture des bâtiments protohistoriques japonais implique du chaume, de la paille, voire des branchages. L'idée qu'ils étaient recouverts de terre a commencé à se diffuser depuis quelques années seulement, et cette découverte lui apporte un argument de poids.

   Le bâtiment incendié comportait également environ un million de grains de riz carbonisés, ce qui en fait indubitablement un grenier à riz. C'est intéressant car ce n'est pas un bâtiment à plancher surélevé, bâtiments emblématiques du Yayoi qui sont généralement interprétés comme des greniers à riz. D'autant plus intéressant que des bâtiments semi-enterrés qui servent de grenier, on en connaît au Jōmon (par exemple, à Ichinosaka).
  Certains articles prétendent qu'il s'agit du plus ancien grenier à riz du Japon, ce qui peut sembler douteux, vu qu'il s'agit de la toute fin du Yayoi et que la pratique de la riziculture entre quand même dans la définition de la civilisation... On a bien entendu des traces de riz, de rizières sur ce nombreux sites. Mais, si, comme je l'ai dit plus haut, les bâtiments à plancher surélevés sont interprétés comme des greniers à riz, en a-t-on en fait la moindre preuve directe ? Quelqu'un peut-il me donner le nom d'un site sur lequel des grains de riz ont été retrouvés en contexte de stockage ? (à part "Kamabuta", forcément.) Si j'ai passé des années à recenser les différentes occurrences de grains de riz et autres céréales sur les sites du Jōmon, j'avoue m'être quelque peu désintéressée de la question sur les sites yayois...
   De toutes les façons, que ce bâtiment soit ou ne soit pas le "plus ancien grenier à riz de l'archipel", la découverte n'en reste pas pour le moins majeure, ne serait-ce que pour le toit et le nombre de grains de riz retrouvé. 

  Pour compléter le tableau, ajoutons que cette campagne de fouilles a également permis la découverte dans le nord-est du site d'un petit bâtiment à plancher surélevé (du moins des trous de poteaux qui en restaient), d'un bloc de jade pas encore façonné et d'une perle tubulaire en cours de fabrication. Si les bâtiments à plancher surélevé sont bien des greniers (soyons honnêtes, tout concorde à laisser penser qu'ils en sont), il semblerait donc que deux les types de structures de stockage pouvaient cohabiter sur un même site. J'aime quand les civilisations se révèlent bien moins homogènes qu'on aurait pu le supposer au premier abord.

La source )
berangere: (anthropo fun)
   Ikenobō (préfecture de Hiroshima, ville de Fukuyama, quartier de Kannabe) est un site funéraire sur lequel ont été retrouvées depuis mai 69 tombes datées du Yayoi Moyen au Kofun Ancien.

  Parmi ces tombes on compte 4 tombes avec coffrage de pierres (voir photo) et 65 tombes en fosse. Certaines des tombes en fosse comportent des traces laissant penser qu'elles ont pu contenir un cercueil en bois.
  Dans les tombes ont été retrouvées notamment trois pièces de mobilier en fer dont une (ou des, merci la non-déclinaison des noms en japonais...) faucille(s), et de nombreux tessons de poterie yayoi.

  Les tombes sont entourées d'un fossé circulaire qui correspond probablement aux premières étapes vers la construction des kofuns*. Trois kofuns (qui sont donc des tombes monumentales à tumulus caractéristiques de la civilisation suivant le Yayoi) ont d'ailleurs été retrouvées à proximité immédiate du site.

  * je promets un article sur la nomenclature des tombes japonaises dès que j'en aurai le temps.






Source )



quoi qu'en disent les dictionnaires de traduction, ceci n'est pas un sarcophage,
mais bien un coffrage
. j'accepte le terme de ciste.

berangere: (Default)
  En fait, le plus grand cimetière Yayoi Ancien - Moyen de la préfecture de Tottori est Nagasetakahama dans la ville de Yurihama, avec 96 tombes, mais avec 73 tombes, celui-ci arrive juste derrière et méritait bien un titre sensationnaliste, non ?
  Un jour où le besoin de procrastiner se fera sentir, je créerai le tag "le plus...", sous lequel je regrouperai tous les articles parlant du "plus ancien quelque chose" ou du "plus grand quelque chose"...

  Brefle ! Le site de Sakaiyaishi (境矢石遺跡, ville de Nanbu, préfecture de Tottori) est fouillé dans le cadre des travaux d'entretien d'un échangeur autoroutier. Les fouilles s'étendent sur 6800 m², répartis en 5 secteurs distincts. L'année dernière, on avait déjà fouillé 40 tombes datées du Yayoi Ancien et du Yayoi Moyen. Cette année, dans une zone de 600 m² située à une centaine de mètres de la précédente, on a trouvé 33 tombes avec des traces de cercueil en bois.

  Les fosses mesurent toutes environ 1 mètre de profondeur et leurs dimensions vont de 0,8 à 2,9 mètres de long pour 0,5 à 1,7 mètres de large. Les petites dimensions concernent six tombes qui pourraient avoir été des tombes d'immatures. Le mobilier funéraire ne comporte que des tessons et offre peu de renseignements quant aux statuts sociaux des inhumés.
  Les tombes portent les marques en négatif des planches des cercueils. Certaines comportent un coffrage en pierres destiné à maintenir les planches sur l'extérieur du cercueil. Une seule tombe présente des pierres sur les quatre côtés.
  Les 40 tombes fouillées l'an dernier présentent peu de différences structurelles par rapport à celles de cette année, et sont datées de la même période : il est possible que nous ayons à faire au même espace funéraire (d'où l'emphase du titre : si tel est le cas, il est très probable que le nombre de 96 tombes soit largement dépassé).


   Une tombe avec le coffrage de pierre sur trois côtés.

  Dans le même site, sur la colline surplombant la zone fouillée, on a retrouvé un habitat daté du Yayoi Récent au Kofun Moyen, avec 5 habitations semi-enterrées, dont une relativement imposante, de 6 mètres de côté, comportant de très nombreux trous de poteaux. L'étude de cette structure a révélé que l'habitation avait été reconstruite / réaménagée au moins 4 fois. L'habitat comportait également trois silos de 1,5 mètre de profondeur, et on y a trouvé notamment un magatama (perle en forme de griffe) en jade.
  La précédente campagne de fouilles avait permis de dégager 30 habitations semi-enterrées et 12 bâtiments à plancher surélevé.

Sources )


berangere: (yoshinogari)
   Le site de Amarube (余部遺跡, quartier de Amarube, ville de Kameoka, Kyōto) fait l'objet de fouilles de sauvetage depuis 1965. Il comporte des occupations de la civilisation Yayoi jusqu'à la période de Kamakura. Cette année, une portion de 800m² située au centre du site a pu être fouillée au cours d'une dixième campagne, grâce aux plans d'agrandissement d'une usine.
  Les fouilles ont mis au jour trois habitations du Yayoi Récent (200 CE), une habitation de la civilisation des Kofuns (Vè siècle CE) et un fossé de la période de Kamakura (XIIIè siècle CE). Cela porte à 31 le nombre d'habitations découvertes sur le site depuis 1965.

  Les habitations sont carrées ou rectangulaires avec des côtés de 3,5 à 6 mètres de long. Elles comportent des trous de poteaux, des silos et de nombreux tessons de céramique.
  Sous le sol d'occupation d'une des habitations yayois, dans un silo enterré, on a retrouvé 28 poids de filets en céramique (le silos comportait également des restes de nourriture), qui indiquent la pratique de la pêche au filet par les habitants du village. Le fait que les poids de filets aient été retrouvés dans un silos scellé sous le sol de l'habitation incite le Comité d'Éducation de la ville de Kameoka à penser que leur dépôt à cet endroit pourrait être rituel. Notez que le Kyōto Shinbun passe totalement outre a notion de rituel, qui n'est relayée que par le Yomiuri.
  Les poids de filets mesurent de 4 à 7 centimètres de diamètre pour une épaisseur de 2 à 3 centimètres. les poids de filets en céramique de la civilisation Yayoi sont relativement rares dans la région de Kyōto.



L'habitation au centre est celle dans laquelle ont été trouvés les poids de filets.
Le fossé au premier plan date de l'époque Kamakura.


Les sources )


Deux sources et pas une seule photo des poids de filets...


 



berangere: (métal)
  Depuis la découverte de mobilier en bronze daté du Yayoi sur le site de Yamamoto (山元遺跡, préfecture de Niigata, ville de Murakami, Shimosukebuchi), celui-ci est considéré comme la limite septentrionale de la sphère culturelle du Yayoi de l'Ouest du Japon (et Niigata, c'est très à l'est pour une culture occidentale). Il s'agit d'un établissement de hauteur entouré d'un fossé circulaire, fouillé depuis 2009. la campagne de fouilles cette année a débuté en avril.

  La semaine dernière, son statut d'ultime frontière a été renforcé par la découverte d'une lame en fer datée du Yayoi Récent, à l'intérieur d'une vaisselle en céramique enterrée dans une zone à caractère funéraire. Il est probable que la vaisselle ait été une jarre funéraire pour un enfant périnatal. Il s'agit de la première découverte d'un objet en fer sur ce site.
  La lame mesure 8,5 cm de long, 2,4 cm de large et 2 mm d'épaisseur. Ishikawa Hideshi, de l'Université Meiji, précise que des traces à une extrémité semblent indiquer la présence d'un manche, qui complète la dague. Il fait également remarquer que l'association de mobilier à caractère fonctionnel (une dague) avec une sépulture d'enfant périnatal est très rare pour cette période.
(En règle générale, on considère que la hiérarchisation des sociétés est accompagnée d'un glissement dans les pratiques funéraires qui est particulièrement visible dans les tombes d'enfants : ils ne sont plus enterrés avec du mobilier qui représente ce qu'ils sont / font, mais ce qu'ils auraient pu / dû devenir, en fonction du statut de leur famille dans la société).

  La campagne de fouilles de cette année a permis de déterminer la présence de huit autres sépultures, et d'une autre vaisselle en céramique enterrée. Le cimetière s'étend sur 50 mètres de l'est à l'ouest.


La lame en question

Une autre photo et la source )




berangere: (toro)
  Makimuku ! お久しぶり ! À n'en pas douter l'un des sites les plus populaires de ce journal !

  Petit résumé des épisodes précédents : Makimuku (纒向遺跡, préfecture de Nara, ville de Sakurai), site Yayoi Récent du IIIè siècle CE fait parler de lui depuis quelques temps car il *pourrait* être la capitale du légendaire royaume du Yamatai, et le lieu de résidence de la non moins légendaire reine Himiko*. C'est en tous cas un candidat très sérieux, même la NHK est d'accord pour le dire !
  On y a déjà retrouvé un grand bâtiment sur pilotis de la première moitié du IIIè siècle auquel on fait logiquement référence sous le terme de "la résidence de Himiko" et diverses structures à vocation probablement rituelle avec le mobilier bizarre associé.

  À 5 mètres à l'est de la résidence de Himiko, on vient de retrouver 5 trous de poteaux qui s'alignent selon une direction Nord-Sud. Il s'agirait de la façade ouest d'un bâtiment daté de la deuxième moitié du IIIè siècle. Notez que si l'article commence par citer le Yamatai et Himiko, il embraye en indiquant qu'il est possible qu'il s'agisse d'un bâtiment en lien avec les prémices de l'administration de l'état du Yamato, beaucoup moins légendaire même si ses origines sont assez floues.
  Il n'y a que 5 trous de poteaux, mais comme ils sont d'une taille comparable à ceux du grand bâtiment à proximité, il est possible qu'ils correspondent à un bâtiment de taille équivalente. Le reste du bâtiment étant enfoui sous la voie ferrée de la ligne Sakurai de la JR, il ne sera pas possible de vérifier son étendue.



Source )


* légendaire est à prendre ici au sens strict du mot**.

** d'accord, j'exagère peut-être un peu, il y a probablement un fond de vérité dans l'existence de l'entité politique et de la dirigeante.

berangere: (toro)
   Construit à l'emplacement du site de Mukibanda (妻木晩田遺跡, préfecture de Tottori, district de Saihaku, ville de Daisen, Muki, Yayoi Récent), l'un des plus grands villages yayois de l'archipel (le plus grand pour les régions de Chūgoku et Shikoku réunies), le parc historique de Mukibanda (むきばんだ史跡公園) a ouvert le 29 avril au cours d'un festival pendant lequel étaient proposés des ateliers d'allumage du feu, de taille de pierre.

  Le parc comporte actuellement une reconstitution de village yayoi et un bâtiment d'exposition.


ne me demandez pas pourquoi il y a sur la photo des gens dont les vêtements
parfaitement contemporains sont recouverts d'un vague drap blanc.


Des precisions, des photos et la source )
berangere: (toro)
  Des fouilles ont lieu sur le site de Nishiishii (西石井遺跡, ville de Matsuyama, préfecture de Ehime) depuis janvier et jusqu'au 15 avril. Il s'agit de la cinquième campagne de fouilles sur ce site, cette fois-ci dans le cadre de la construction d'immeubles, sur 725 m².

  Nishiishii est un site complexe présentant des occupations du Yayoi Récent (100 CE) au Moyen-Âge (1500 CE).

  Cette campagne a permis de fouiller 10 habitations du Yayoi Récent très bien conservées, ainsi qu'un puits, avec dans sa partie supérieure de très nombreuses vaisselles en céramique. Il est possible que ces vaisselles aient été jetées dans le puits dans le cadre d'un rituel successif à son abandon.

Source )

 


Oui, j'ai dit "En bref".

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