berangere: (dogu)

   Une gangū, c'est comme une dogū, mais en pierre.

土偶 dogū : figurine en céramique
          土 = terre ; 偶 = de forme humaine (mais le terme est utilisé pour toute les figurines, mêmes animales)
          pour les exemples concrets, voir le tag consacré : dogus
岩偶 gangū : figurine en pierre
          岩 = pierre ; 偶 = de forme humaine.

   Fermons ici cette annexe de 「l'idiotisme japonais inutile du jour」 et revenons-en à l'actualité archéologique.

   Le Centre pour les Propriétés Culturelles Enterrées de Hokkaidō a annoncé la découverte sur le site de Tatesaki (館崎遺跡, Hokkaidō, district de Matsumae, ville de Fukushima) d'une gangū de la deuxième moitié du Jōmon Ancien (vers 3.000 BCE).







   Pour une fois, l'image est assez grande pour mériter de figurer sous un cut : par ici )

  La photo provient du pdf de présentation des fouilles du Centre pour les Propriétés Culturelles Enterrées de Hokkaidō pour cette année.
La tablette a été retrouvée en trois morceaux, la partie où figurait la tête a disparu. Le corps humain est figuré par des lignes gravées dans la pierre. Les membres ont été volontairement omis, signalant une représentation abstraite de l'être humain.
   Cette gangū mesure 37 centimètres de haut, 29 centimètres de large et environ 2 centimètres d'épaisseur, ce qui en fait probablement l'une des plus grande de l'archipel. Elle est en tuf volcanique (comme les Moais de l'île de Pâques. Merci de ne pas conclure à un lien entre les deux civilisations).
   Des gangūs sont retrouvées un peu partout sur l'archipel, mais en quantités beaucoup moins importantes que les dogūs. Elles sont produites à partie du Jōmon Ancien. Celle-ci a été trouvée dans la terre qui comblait une habitation semi-enterrée à la fin du mois d'août.

berangere: (dash)
Corrections le 9 mars 2011.

  En préambule à un article qui suivra probablement dans la soirée, voici l'idiotisme japonais inutile du jour.


盤状集骨葬
ばん.じょう.しゅう こつ そう
ban jou shuu.kotsu sou

   Cinq kanjis, de quoi briller en société.


   Commençons par la fin.



que
nous avons déjà rencontré par exemple ici, ou : il pourrait être élu "kanji le plus populaire des idiotismes inutiles".

   Il signifie toujours 「tombe, inhumation, enterrement」 : mettre un mort 死 sous de l'herbe 艹 avec une offrande 廾 (ce qui renseigne au passage sur les pratiques funéraires traditionnelles de l'époque où on a inventé ce kanji) (mais nous ne sommes pas là pour faire de l'archéologie linguistique) (en fait, si).

   Nous sommes donc dans le domaine funéraire (encore).



「os」


⇒ enterrement des os, que nous traduirons en jargon d'archéologue 「inhumation secondaire*」



「collection, regroupement」

集骨 : regroupement d'os ⇒ réduction de corps**



comme nous l'avons vu dans cet article, veut encore dire
「en forme de 」




c'est là que ça devient rigolo.
   殳, selon wikipedia correspond à 「l'action de frapper à mort un homme avec une lance chinoise de forme cylindrique sans bords tranchants」. Je suis émerveillée par le sens qu'on réussit à mettre dans quatre (4) traits.

   Généralement, le sens est abrégé dans les grammaires à "arme". On le retrouve dans des kanjis sympathiques comme 殺す assassiner, ou 殴る, frapper.
   舟, beaucoup moins drôle, veut dire 「bateau」.
   Les deux ensemble, soit 般 signifient 「circuler, général」 (comme dans "en général", pas comme dans "mon Général").

   Et la clef est 皿, 「assiette, plat」

   盤 est donc un plat sur lequel on circule... Ou un plat sur lequel on frappe à mort des bateaux avec des armes contondantes chinoises. Touché-Coulé ? En fait, pas très loin, vu que le terme est utilisé pour désigner les plateaux de shōgi ou de go.


   Ainsi nous avons une 「sépulture secondaire avec réduction de corps en forme de plateau」.

   Les banjōshūkotsusōs sont donc des sépultures secondaires dans lesquelles les os longs (généralement fémurs, tibias, humérus, mais on accepte les autres os longs) sont agencés de manière à former un cadre quadrangulaire, à l'intérieur duquel les os du crâne et les os courts sont disposés.


Voilà par exemple une banjōshūkotsusō dans l'amas coquillier de Hon-Kariya (ville de Kariya, préfecture de Aichi)


Une autre dans l'amas coquillier de Karekinomiya (ville de Nishio, préfecture de Aichi).

  Les banjōshūkotsusōs peuvent être individuelles ou collectives*** (jusqu'à 14 individus dans une tombe dans l'amas coquillier de Hobi).
  On connaît des cas pour lesquels les os ont été agencés en pentagone ou en hexagone.

  Jusqu'à la semaine dernière, on en connaissait dix (10) dans tout le Japon, toutes dans la région de Mikawa.


* une sépulture est secondaire quand les restes humains ont d'abord séjourné dans un autre endroit avant d'être déposés à l'endroit où on les retrouve.
** une réduction de corps a lieu lorsqu'on intervient sur les os une fois que les parties molles du cadavre ont disparu. Elle peut être un geste appartenant à la pratique funéraire, comme c'est le cas ici ou bien le geste pratique d'un fossoyeur faisant de la place dans le cimetière.
*** une sépulture collective est une sépulture qui regroupe les restes de plusieurs individus, déposés de manière successive (une sépulture de catastrophe, dans laquelle les restes de plusieurs individus seraient déposés de manière synchrone n'est pas une sépulture collective, mais une sépulture multiple).
(Pour les personnes intéressées, n'importe quelle publication de Henri Duday permettra d'approfondir le sujet)

berangere: (dash)
  Suite à la lecture de nombreux articles sur le site de Aoya Kamijichi (sur lequel ont été retrouvés des éléments d'architecture), l'idiotisme japonais inutile du jour devait être

垂木
 たるき
 taruki



  Finalement, ce sera

小屋組
 こ   や ぐみ
  ko      ya  gumi

charpente,

ce qui me permettra de développer un peu dans l'inutilité la plus flagrante, tout de même accompagnée de deux illustrations !

C'est long... )
berangere: (rizière)
  À croire que Mainichi a des actions dans le site de Makimuku (peut-on coter un site en bourse ?).
  L'article d'aujourd'hui reprend presque mot pour mot ceux de la semaine dernière et relate de nouveau la découverte du trou plein d'offrandes à proximité d'un bâtiment, offrandes probablement venues de l'intégralité du (grand) royaume d'un souverain contemporain de Himiko (l'article précisant dès le départ que Makimuku est très probablement la capitale du Yamatai, cette phrase peut être lue "oui, on voudrait pas trop se mouiller, mais merci de comprendre que ce souverain est clairement Himiko elle-même")
  Mais il semblerait que les résultats annoncés la semaine dernière n'aient pas été complets car la liste des espèces retrouvées est un peu plus longue :


berangere: (dash)
  C'est le premier idiotisme japonais inutile de l'année ! En espérant que la moyenne sera un peu plus élevée que "un par mois"...
Joyeuse année 2011 avec


複式炉
ふく  しき  ろ
fukushikiro

「foyer double」

Le terme est composé de

複式, signifiant 「à caractère double」, que l'on retrouve par exemple dans 複式アパート 「appartement en duplex」
.

et

炉, qui doit être utilisé uniquement par les archéologues et les habitants de DASH村 de nos jours, signifiant 「foyer」 (pas foyer = maison, mais foyer = endroit où on fait un feu).

  Un 複式炉 est un type de foyer répandu dans le sud du Tōhoku au Jōmon Moyen. Il se trouve fréquemment dans les habitations correspondant à la culture Daigi, dont l'emprise s'étend au sud d'une ligne reliant la ville de Akita, le lac Tazawa, la ville de Senboku, la ville de Morioka et la ville de Miyako.
  La céramique Daigi est en fait produite du Jōmon Ancien au Jōmon Moyen (et est l'objet d'une typologie parfaitement rébarbative), et pendant la deuxième moitié du Jōmon Moyen, sa zone de production (et la zone dans laquelle on trouve des foyers doubles) s'étire vers le nord du Tōhoku (mais elle n'atteindra jamais l'île de Hokkaidō).

(Toutes les illustrations qui suivent peuvent être retrouvées sur la première page de "google images" pour une recherche de 複式炉)
(Les légendes et magnifiques photomontages sont de moi)



  On ne sait pas *exactement * comment étaient utilisés les foyers doubles, et ils ne sont pas tous pourvus de la partie de droite, qui était probablement une zone de stockage du bois ou de circulation, et ne fait pas partie à proprement parler du foyer.
  On pense que le bois était brûlé dans la zone recouverte de pierres, et que les tisons étaient ensuite placés dans le (ou les) pot(s) en céramique enterré(s).


Différents fukushikiro sur différents sites.


Et leur emplacement dans diverses habitations.
L'habitation en bas au centre comporte deux fukushikiro.

La position de l'espace avant dans la plupart des cas, contre la cloison, laisse penser qu'il s'agit probablement d'un espace de stockage et non de circulation, la pente du toit rendant probablement son accès difficile.

berangere: (dash)
Apprenons joyeusement le vocabulaire lié aux épées, très utile quand on lit des articles sur les plus vieilles épées du Japon.

Aujourd'hui, l'idiotisme japonais inutile du jour s'agrémente d'une illustration explicative nécessaire :



1- 柄頭 つかがしら le pommeau (littéralement : la tête de la poignée)
2- 握り にぎり la fusée (littéralement : l'endroit qu'on serre)
3-  つば la garde (littéralement... non, rien)

Et tout ça correspond à :
4-  つか la poignée

5-  はばき la chappe
6-  とい la gouttière

7-  やいば la lame

Et nous voilà préparés à la lecture de tous les articles qui pourraient sortir sur les plus vieille décorations de pommeaux d'épées en bronze du Japon.



* note : 刀剣 とうけん = l'épée

berangere: (dogu)
Note culturelle : un ningyouyaki 人形焼, c'est comme un taiyaki たい焼き, mais de forme humaine.
Note culturelle 2 : un taiyaki, c'est un petit gâteau en forme de poisson, fourré, généralement d'anko あんこ.
Note culturelle 3 : l'anko, c'est de la pâte de haricots rouges sucrée, dont la plupart des gaijins 外人 raffolent et que je ne supporte pas, ce qui ne manque pas d'étonner les Japonais.

Brefle, tout ça pour dire que pendant la 「Foire Expo des produits du Nord du Tōhoku et du Ōnanbu*」, qui se tient actuellement à Hachinohe (préfecture de Aomori), la très vielle pâtisserie Man'eidou, fondée en 1921, a présenté en avant première ses nouveaux ningyouyakis ayant la forme de la très célèbre 「dogū qui prie」 (trésor national).



J'aime le Japon.


*le Ōnanbu est une division administrative officieuse (dont le Japon est truffé...) comprenant Iwate-gun, Hei-gun, Ninohe-gun, Kunohe-gun et Waga-gun dans la préfecture de Iwate + Katsuno-gun dans la préfecture de Akita.

 

article original : yomiuri )
 


berangere: (dash)

C'est plutôt rare, l'idiotisme japonais inutile du jour comporte un mot en katakana. Qui a deux traductions, ce qui peut porter à confusion.


フラスコ状土坑
ふらすこ   じょう ど こう
furasuko        jou      do   kou
silo à section triangulaire



フラスコ状
ふらすこじょう
furasuko jou

Pour les gens un peu intéressés par l'histoire de l'art, oui, フラスコ ça veut bien dire fresque (de même que フレスコ).
Mais "en forme de fresque" ne voulant rien dire, il a bien fallu supposer que le mot avait une autre signification.

フラスコ状 = en forme de flasque.
Attention, hein, pas n'importe quelle flasque, il s'agit des petites flasques coniques en verre utilisées en chimie. Oui, oui, un erlenmeyer.
Sur ce coup, nous non plus nous n'utilisons pas un mot français (par ici pour lire la vie passionnante de Emil Erlenmeyer).
On a failli avoir droit à un 「エルレンマイヤー状」, quelque part, nous avons eu de la chance...



do
"terre", facile celui là.


こう
kou
"puits de mine".
Bon, en fait, ça veut dire "fosse". Mais c'est quand même principalement utilisé pour les puits de mine.

Donc フラスコ状土坑 aurait pu vouloir dire "puits de mine en terre en forme de fresque".
Mais ça veut dire "silo à section triangulaire".

Une petite illustration ?



Une coupe magnifique, n'est-ce pas ? Les japonais sont vraiment les rois de la coupe stratigraphique.

berangere: (Default)
  Onbe Shin, professeur assistant au laboratoire de recherche sur les propriétés culturelles enterrées d'importance de Tokushima, est heureux de vous faire part de la naissance de la Mer Intérieure, vers 9800 - 9500 BP.

  Les fouilles de l'année dernière sur l'amas coquillier de Inujima sur l'île de Jitakenoko (Okayama-ken, ville de Okayama, Higashi-ku), dont les résultats ont été présentés le 18 au musée digital de la ville de Okayama, ont montré que c'est vers 9800 - 9500 BP que les premiers coquillages marins apparaissent.
Bon, il s'agit de 10 coquilles de Cardiidae, pas non plus de quoi faire un repas convenable, mais avant ça, on trouve uniquement des coquillages de marécages saumâtres. Le VIIIè millénaire (avant) est un millénaire de changement, il faut nous y préparer...

divagations existentielles sur les toponymes japonais... )


La source : Yomiuri )
 
 
berangere: (dash)
  Ah, la joie du vocabulaire spécialisé qui ne figure pas das les dictionnaires bilingues (ni dans mon dictionnaire électronique japonais, d'ailleurs).

  Pourtant, on ne peut pas ne pas remarquer l'importance de notre idiotisme japonais inutile d'aujourd'hui. Tellement important que je suis tombée dessus deux fois en deux jours !  Ce qui a attisé ma curiosité à son égard.
  Fort heureusement, google est plus efficace que mon dictionnaire.


副葬
ふく そう
fukusou

Si on tient compte du dernier kanji
et du contexte des articles, on sent bien que ça a quelque chose à voir avec des gens morts...



そう
⇒ quelque chose en rapport avec le fait d'enterrer le corps d'un mort : enterrement.
Jamais utilisé tout seul, on le retrouve généralement dans 葬式 (そうしき), "enterrement"

La difficulté vient du premier kanji.



ふく
⇒ copie... copier un enterrement ? une pratique funéraire récurrente ?
⇒ associé, auxiliaire, assistant. Il aurait été derrière, j'en aurais bien fait un type chargé de s'occuper de l'enterrement...
⇒ "particulièrement".
On n'est pas très avancés...

Faisons cesser cet insoutenable suspense, 副葬 signifie :

"Type d'enterrement dans lequel le corps est accompagné de biens que le défunt a utilisé de son vivant". Donc dans une terminologie plus classique "tombe à inhumation (primaire) avec mobilier funéraire". Généralement, on parle du mobilier plus tard et on se contente de "inhumation primaire".

Si c'est pas un idiotisme magnifique, ça.

Forcément, pour nous, une tombe, c'est une tombe. La plupart du temps, il y a du mobilier funéraire. Société à inhumations.
Pour une société à incinération, il peut être nécessaire de préciser : on ne crame pas les gens avec toutes leurs petites affaires. Au Japon du moins. Nous pendant la protohistoire, ça ne nous dérangeait pas de tasser dans l'urne pour que les bouts de métal du mobilier  non fondu pendant l'incinération rentrent aussi.

Intéressant comme nous sommes passés d'une société à incinération à une société à inhumation alors que les japonais ont fait le contraire.
Bon, il faut dire que l'Europe n'a jamais conservé ses traditions funéraires très longtemps aussi...


J'en suis toujours à me demander quelle parcelle de sens de 副 a été utilisée pour déterminer son emploi dans ce mot...
berangere: (dash)
Cela fait plusieurs fois que je le dis, mais il faudrait vraiment que je renomme cette section... "L'expression remarquable mais parfaitement inutile du jour", ou quelque chose comme ça.
Mais bon, まぁ、いいかっ ┐( ̄ヘ ̄)┌

Aujourd'hui,

狩猟採集社会

 しゅ りょう さい しゅう  しゃ かい
 shu    ryou   sai   shuu  sha     kai


Avec


かり
kari
→ chasse



りょう
ryou
→ chasse
"la redondance est la base de la pédagogie"


さい、とる
sai,toru
→ ramasser


しゅう、つどう
shuu,tsudou
→ rassembler

社会

かいしゃ
kaisha
→ société

Brefle, une société où tu chasses tu chasses tu ramasses et tu rassembles. Une société de chasseurs-cueilleurs, quoi.

Remarquons quand même les chouettes kanjis de la chasse :

 avec , chien et , protéger, ce qui est encore à la limite assez logique. Disons que ça reste dans le champ lexical des idées que l'on peut associer à la chasse.
En revanche...
, comporte toujours , jusqu'ici tout va bien, mais associé à ... la souris.
Faut croire que quand on a inventé la chasse, on préférait ne pas s'en prendre à des animaux trop gros, des fois qu'ils ripostent (-。-;)
berangere: (dash)
Ce soir, l'idiotisme japonais inutile du jour rend hommage à un mot tellement inutile qu'il vient d'être évincé de la liste officielle des kanjis d'usage commun (ce que je trouve personnellement très dommage vu que celui-ci, au moins, je savais l'écrire...)

Examinons donc une dernière fois avant qu'il tombe dans l'oubli ce kanji en voie de disparition :


いわ、おもり、すい、つむ、ぼうすい
iwa,   omori, sui,  tsumu, bousui

oui, prononciations multiples, on sent tout de suite que c'est un kanji intéressant.

Si on l'examine, on se rend compte que c'est un bout de métal 金, qui pend 垂, définition parfaite du poids.

Associé à 漁網, il devient

漁網錘
 ぎょ もう おもり
 gyo    mou omori

Un poids de filet.
Mais utilisé tout seul (et prononcé omori), on comprend aussi qu'il s'agit d'un poids de filet, les autres utilisations étant plus rares. Dans un pays de pêcheurs, s'entend.

Les prononciations tsumu et bousui correspondent à une réalité complètement différente, celle du fuseau. Dans ce contexte encore, le kanji peut être utilisé seul, ou bien associé à 紡 (filer)

紡錘
ぼうすい、つむ
 bousui, tsumu

Oui, on ajoute des kanjis et la prononciation ne change pas, c'est la magie du japonais. Tsumu est une appelation archaïque (que l'on trouve partout, bien entendu, ne pas utiliser les noms archaïques pour les choses rendrait la vie tellement moins excitante !).

Il semble que les noms multiples recouvrant la même réalité soient une spécialité dans le domaine du filage, et, bien plus impressionnante que le fuseau avec ses deux noms (dont un officiellement archaïque), il faut présenter la fusaïole, six noms !

紡錘車
  ぼうすい しゃ
     bousui     sha
Dans lequel on reconnaît notre kanji en voie de disparition, et qui mot à mot se traduit "roue de fuseau pour le filage", ce qui est assez descriptif.


おもり
omori
En espérant que le contexte nous permette de comprendre s'il s'agit d'une fusaïole ou d'un poids de filet (qui peuvent très bien se ressembler sur de vieilles photos en noir et blanc des années 60)

紡輪
ぼうわ
bouwa
"Anneau pour filer"

弾み車
はずみしゃ
hazumisha
"Roue d'inertie", qui sert pour n'importe quel volant d'inertie, pas forcément pour les fusaïoles.

独楽
こま
koma
Un vrai idiotisme... 独 (doku) "solitaire", "vraiment tout seul" + 楽 (raku) "aise", "confort", "facile" ⇒ "toupie". Si. Si si.
Qui, donc, forcément, sert aussi pour les toupies.


つむ
tsumu
À ne pas confondre, donc, avec le fuseau, même kanji, même prononciation (des fois).

Mais quelle idée de supprimer ce kanji de la liste officielle ? Surtout si c'est pour y ajouter 鎌 (faucille)...

berangere: (Default)
Quoi de mieux pour se remettre de ses émotions après un grand chelem qu'un peu de vocabulaire archéologique en japonais ?
Complètement en relation avec le match d'hier soir (ou pas), examinons la très utile expression "inhumation en position fœtale" (expression totalement nécessaire dans la vie quotidienne).


屈葬
くっそう
kussou

de


屈 truc plié
et
葬 tombe, inhumation, kanji super explicite : il s'agit de mettre un mort 死 avec une offrande
廾, sous de l'herbe 艹
berangere: (dash)
Nous avons tous appris à l'école que le mot le plus long de la langue française était "anticonstitutionnellement" (je ne suis pas sûre que les instituteurs prennent la peine de bien en expliquer le sens, par contre). 25 lettres, beau bébé.
Bizarrement, oesophagogastroduodenoscopie en compte 28 (et il a l'air beaucoup plus douloureux que le fait d'agir de manière contraire à notre pauvre constitution...)
En fait, il semblerait que le mot le plus long de la langue française (si on exclut les noms de molécules rigolos) soit  hippopotomonstrosesquippedaliophobique, l'hippopotomonstrosesquippedaliophobie étant... la peur des longs mots.  *fan*

Brefle, tout ceci pour introduire l'idiotisme japonais inutile du jour, qui est le mot le plus long que je connaisse dans cette langue, et dont je garantis l'effet spectaculaire en cas d'utilisation en dîner mondain.

放射性炭素年代測定
ほうしゃせいたんそねんだいそくてい
houshaseitansonendaisokutei

"datation C14"

9 kanjis, qui dit mieux ?

De la même famille, mentionnons pour les archives 年代測定法
,
                                 ねんだいそくていほう
                                 nendaisokuteihou
"méthode de datation". Forcément moins impressionnant. 5 kanjis, bouh !


berangere: (dash)
La fin du monde est passée, il n'y a plus que 30 centimètres d'eau dans la cité, il est temps de reprendre une activité normale, et donc d'inonder le monde avec des locutions japonaises inutiles, ce qui est quand même beaucoup moins dangereux que la flotte...


L'idiotisme japonais inutile du jour est


骨角器

"instrument en os avec des angles"

ou

"artefact en matière dure animale"

de

os
angle
(voire carré, coin, bord...)
truc (instrument, vaisselle, dispositif, appareil...)

Ça fait quelques années que la terminologie française préfère "matières dures animales" à "os", vu que ça permet d'englober les andouillers de cerfs, les tests de coquillages (...) dans des termes lexicalement corrects (même si de toutes manières, tout le monde sait qu'on ne parle pas forcément d'os quand on dit os. non ?). Les japonais en sont restés à os, mais le terme regroupe aussi toutes les matières dures animales.
Si un jour ils passent à "matières dures animales", ça nous promet un joli mot de 5 ou 6 kanjis, auquel je ferai sans faute honneur dans "l'idiotisme japonais inutile du jour"

berangere: (dash)
Le match est terminé, c'est l'heure de l'idiotisme japonais inutile du jour.





埋蔵
まいぞう
maizou

heu... vestige ? artefact archéologique ? en fait, "truc de valeur enterré" (mais qui a été déterré)

de

埋 
enterrer, être enterré
et
蔵 
possession. Voire, "grenier, entrepôt"...

et comme la redondance est
la mère de la pédagogie, on le trouve souvent dans la locution :

埋蔵文化財(調査)センター
まいぞうぶんかざい(ちょうさ)せんたー
maizoubunkazai(chousa)senta-

où le 財 de 文化財 veut aussi dire "truc de valeur" (mais pas forcément enterré, d'où certainement la nécessité de préciser...)

Centre (de recherches sur) les propriétés de valeur culturelles qui sont des choses de valeur enterrées...

Sinon, pour traduire la même idée, on trouve aussi

歴史資料
れきししりょう
rekishishiryou

"matériel historique"
(où on remarque que 資 implique aussi une notion de "valeur, capital, biens...", avec la clé 貝)

C'était l'idiotisme japonais inutile du jour !

berangere: (dash)
L'idiotisme japonais inutile du jour... n'est pas du tout un idiotisme, mais je garde le terme si je veux.




環濠集落
かんごうしゅうらく
kangoushuuraku

ou

"village à enceinte"

techniquement, utilisé quand l'enceinte est un fossé, et pas une palissade, mais la réalité est beaucoup plus permissive.

De

  ... "encerclement"
... "fossé"
集落 ... "village" (littéralement, "amas de trucs tombés", finalement, c'est peut-être un idiotisme)

est utilisé quand le fossé est en eau (donc, en français, une douve). Pour les fossés secs (donc en français, un fossé), on utilise
 (même prononciation)

soit 環壕集落

Et voilà, un nouveau 四字熟語 pour briller en société !
berangere: (dash)

J'inaugure ce soir un nouveau type d'articles sur ce LJ.
J'aurais pu appeler ça 「La locution japonaise inutile du jour」 et éviter ainsi la controverse qui pourrait naître de l'utilisation du terme 「idiotisme」, mais c'eût été beaucoup moins drôle. En plus, j'adore le terme d'idiotisme. Certainement car il est sujet à controverse d'ailleurs.

Brefle, je vais rentrer ce soir dans la grande famille des sites qui proposent un apprentissage facile, ludique et indispensable de la langue japonaise, en mettant à la disposition du monde entier (environ trois visiteurs par mois) un corpus de termes japonais qui permettront de briller en société, si tant est qu'on réussisse à les placer dans la conversation, bien entendu.

L'idiotisme japonais inutile du jour est


竪穴式住居
たてあなしきじゅうきょ
tateanashikijuukyo

maison de style "qui a un trou vertical"

ou

"habitation semi-enterrée"

Déjà que les japonais sont impressionnés quand on connaît un mot de 4 kanjis (四字熟語), je pense qu'il est raisonnable de penser qu'ils élèveront un autel à notre gloire avec un de 5. Si on réussi à le placer, forcément...

C'était l'idiotisme japonais inutile du jour !
berangere: (itazuke)
 
Dans le (noble) but de ne pas reproduire les traits qui m'exaspèrent à la lecture d'un article, j'ai entrepris de localiser *tous* les sites archéologiques cités dans mon mémoire et de les placer sur une carte.
La tâche est en elle-même assez herculéenne, quand on sait que l'on se réfère à la plupart des sites archéologiques en utilisant le nom du lieu-dit dans lequel ils se situent.
Bien sûr Google Maps n'a aucune difficulté à localiser Sannai Maruyama, qu'il soit écrit en kanjis, en kanas, en romaji... je suis persuadée qu'il le trouve même avec une faute d'orthographe. De la même manière qu'il sait très bien où se situe Lascaux en France. Mais si on lui demande l'emplacement du dolmen des Peirières...
Tous les articles qui traitent de Sannai Maruyama fournissent une carte indiquant son emplacement. Ce site est même mentionné sur des cartes dans des articles qui n'en parlent même pas ! J'en arrive parfois même à me demander s'il existe une personne sur cette planète qui ne sait pas où il se situe...

Mais pour un site comme Lascaux (ou Sannai Maruyama), on étudie bien cent, deux cent, trois cents dolmens des Peirières... Et bien évidemment ce sont eux qu'il m'intéresse de faire figurer sur mes cartes.

Que le site soit cité dans un article en anglais ou en japonais, sa localisation peut parfois prendre des heures.
Lorsque j'ai rédigé mon mémoire, la recherche de la lecture correcte pour le nom des sites lorsque l'article était en japonais avait déjà pris un certain temps. Non, 新井南ne se lit pas "shinseinan" mais *bien évidemment* "Arai Minami"... Mais Google est un ami efficace lorsqu'il s'agit de retrouver la prononciation du nom d'un site. Les choses se corsent lorsque des articles en anglais (écrits souvent par des japonais) indiquent des sites, en romaji, dont Google n'a jamais entendu parler.
Forcément, lorqu'on lit  三口神平 Mikuchi Kamidaira au lieu de le lire Sankou Jindaira... Je ne sais pas si le fait que même les Japonais sont incapables de lire les noms des sites correctement doit me rassurer, ou bien m'inquiéter... Ce que je sais, c'est que retrouver les kanjis à partir de la mauvaise retranscription en romaji, puis déterminer la bonne prononciation, prend des heures. Une fois qu'on a compris qu'il s'agissait d'une mauvaise lecture, et pas simplement d'un dolmen des Peirières qui ne figure sur aucune carte...

En fait, maintenant, je *sais* pourquoi il n'y a jamais de carte dans les articles.

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