berangere: (Default)
Carte du Japon avec Okinawa et le site de Awayonagawabaru  Le site de Awayonagawabaru (安和与那川原遺跡), Préfecture d'Okinawa, Ville de Nago, Aza Awa) a été découvert en 2007 à l'occasion d'une reconnaissance menée avant la mise en place de mesures pour limiter les dépôts alluviaux de la rivière Yona-gawa. Il est situé en face de l'amas coquillier d'Awa (安和貝塚), sur l'autre rive, mais les deux sites appartiennent à des époques différentes. Le site s'étend sur 1840 m² et est fouillé depuis juin 2014. En janvier de cette année, une zone d'environ 500 m² avait été fouillée, dans laquelle trente-cinq (35) fours polynésiens avaient été trouvés. Il s'agit du plus grand nombre de fours polynésiens trouvés dans un seul site sur l'île d'Okinawa (comme il est précisé "l'île", je suppose l'existence d'un site avec un plus grand nombre de fours polynésiens dans la "préfecture", mais je ne l'ai pas encore trouvé). Ces structures sont circulaires, composées de groupement de pierres brûlées, de cendres et de charbon et sont donc interprétées comme des fours polynésiens (principe du four polynésien : on creuse un trou, on le pave de pierre, on dépose la nourriture –emmaillotée dans des feuilles–, on recouvre de feuilles, branches, combustibles, on met le feu et on attend).

   Le mobilier inclut de la céramique des types Iha, Ogidō et Katoku I, tous correspondant au Kaizuka Ancien (2000-1000 BC)*. Le site a également livré des pierres à moudre, des coquillages, des os de poissons et de dugong, mais aucune habitation pour le moment. À l'époque, le niveau de la mer étant plus élevé, le site se situait probablement à l'embouchure de la rivière Yona-gawa, fournissant un accès à la fois aux ressources marines et fluviales. L'absence d'habitation laisse penser qu'il était utilisé comme base de pêche par les habitants d'un habitat à proximité, et que les repas étaient préparés sur place dans les fours polynésiens.

   Les fouilles se poursuivront jusqu'en février prochain et la publication du rapport de fouilles est prévue pour 2016. Je l'attends.

* Kaizuka Ancien : période parallèle au Jōmon Récent.

Photos )


English )
berangere: (yoshinogari)
   Le site de Amarube (余部遺跡, quartier de Amarube, ville de Kameoka, Kyōto) fait l'objet de fouilles de sauvetage depuis 1965. Il comporte des occupations de la civilisation Yayoi jusqu'à la période de Kamakura. Cette année, une portion de 800m² située au centre du site a pu être fouillée au cours d'une dixième campagne, grâce aux plans d'agrandissement d'une usine.
  Les fouilles ont mis au jour trois habitations du Yayoi Récent (200 CE), une habitation de la civilisation des Kofuns (Vè siècle CE) et un fossé de la période de Kamakura (XIIIè siècle CE). Cela porte à 31 le nombre d'habitations découvertes sur le site depuis 1965.

  Les habitations sont carrées ou rectangulaires avec des côtés de 3,5 à 6 mètres de long. Elles comportent des trous de poteaux, des silos et de nombreux tessons de céramique.
  Sous le sol d'occupation d'une des habitations yayois, dans un silo enterré, on a retrouvé 28 poids de filets en céramique (le silos comportait également des restes de nourriture), qui indiquent la pratique de la pêche au filet par les habitants du village. Le fait que les poids de filets aient été retrouvés dans un silos scellé sous le sol de l'habitation incite le Comité d'Éducation de la ville de Kameoka à penser que leur dépôt à cet endroit pourrait être rituel. Notez que le Kyōto Shinbun passe totalement outre a notion de rituel, qui n'est relayée que par le Yomiuri.
  Les poids de filets mesurent de 4 à 7 centimètres de diamètre pour une épaisseur de 2 à 3 centimètres. les poids de filets en céramique de la civilisation Yayoi sont relativement rares dans la région de Kyōto.



L'habitation au centre est celle dans laquelle ont été trouvés les poids de filets.
Le fossé au premier plan date de l'époque Kamakura.


Les sources )


Deux sources et pas une seule photo des poids de filets...


 



berangere: (jomon doki)
  Le site de Kashihara (橿原遺跡, préfecture de Nara, ville de Kashihara, quartier de Unebi, Jōmon Final) a été fouillé entre 1938 et 1941. Un rapport de fouilles a été publié en 1961. 1225 pièces de mobilier, incluant de la vaisselle et d'autre objets en céramique et du mobilier lithique ont été classées Importantes Propriétés Culturelles en 2002.

   620 pièces de vaisselle en céramique ont été réexaminées depuis 2003. L'important travail de typologie céramique réalisé depuis les 70 dernières années a permis de conclure que 24% des vaisselles présentaient des traits caractéristiques des régions extérieures au Kinki, du Tōhoku à Kyūshū. En fait, plus de 20% des vaisselles sont similaires à celles que l'on trouve dans les régions du Tōhoku et du Hokuriku.
  Une telle abondance de vaisselles aux caractéristiques exogènes est très rare dans la région du Kinki, où même les sites ne présentant que 10% de vaisselles extérieures restent exceptionnels.
  L'argile utilisée pour la fabrication de ces vaisselles est locale, ce qui laisse supposer leur fabrication sur place par des populations immigrantes. Le site de Kashihara semble être un centre important du bassin de Nara au Jōmon Final, connaissant un afflux abondant de personnes extérieures à la région.

  Les os des animaux et des poissons retrouvés en fouilles ont également été l'objet d'une nouvelle étude. Le mobilier comporte plus de 6.000 pièces osseuses (os, fragments d'os et dents) dont 4.448 ont pu être attribuées à un genre et une espèce précise.
16 espèces de mammifères ont été identifiées, dont une très grande majorité de sangliers (Sus scrofa, 2517 pièces) et de cerfs (Cervus nippon, 1731 pièces). On note également un nombre conséquent de macaques (Macaca fuscata, 27 pièces), de lièvres (Lepus brachyurus, 25 pièces) et d'écureuils volants (Petaurista leucogenys, 17 pièces).
  12 espèces de poissons ont également pu être identifiées : des poissons d'eau douce comme la carpe (Cyprinus carpio) et le poisson-chat (Silurus asotus) mais également 10 espèces de poissons marins : dorade (Pagrus major), pagre tête noire (Acanthopagrus schelegelii), bar (Lateolabrax japonicus), fugu (tetraodontidae)...
  La présence de ces poissons marin confirme l'hypothèse que le village de Kashihara était un centre commercial important ayant des liens avec les établissements en bord de mer. On remarque que l'importation de poissons marins vers les sites à l'intérieur des terres de poursuit dans le bassin de Nara pour les périodes suivantes et ils se trouvent en quantité importante sur les sites du Yayoi et jusqu'à la période de Asuka (592 - 710 CE).

Source )
berangere: (Default)
   Yeah ! 33 ans après le rapport préliminaire de la commission d'enquête sur la préservation du site de Akasaka (赤坂遺跡), ce dernier vient enfin d'être classé Site Historique National par le Ministère de l'Éducation, de la Culture, de [...] et des Technologies !

   Akasaka (préfecture de Kanagawa, ville de Miura, quartier de Hasse, Mito) est un très grand village situé sur un plateau qui domine à la fois la baie de Tōkyō et celle de Sagami. Il est occupé en continu du Yayoi Moyen au Yayoi Récent, ce qui est relativement rare dans la région. 170 habitations ont été fouillées, mais on pense qu'il doit en comporter plus de 300 : le site s'étend sur plus de 70.000 m².
  Cependant, seuls 4.700 m² ont été classés. Il s'agit des terrains appartenant à la municipalité. Les autres terrains appartiennent à des particuliers. La procédure a été longue car l'administration désirait à l'origine obtenir les autorisations de tous les propriétaires pour classer l'ensemble du site. Devant le développement urbain qui s'intensifie, il a été décidé de classer au moins une partie du site.

  On a trouvé sur le site des éléments de parure en cuivre et en verre, des haches et des hameçons en fer, qui dénotent d'un commerce (probablement maritime) avec des régions éloignées. Les nombreux hameçons et harpons retrouvés sur le site et dans les grottes alentours laissent supposer que le reste de l'économie locale était basé sur la pêche.

  Il s'agit du premier site historique classé dans la ville de Miura (le 58è dans la préfecture de Kanagawa), et une fête est prévue le 20 au Centre Populaire de Minami Shita Ura pour célébrer l'événement.
  Venez nombreux !

Kanaloco, journal local avec une reconnaissance internationale )
berangere: (anthropo fun)
  Je voulais juste faire une brève sur le fait que le terrain autour de l'amas coquillier de Hazawa a été classé Site Historique Préfectoral, et ça a fini en article complet sur le site...

  L'amas coquillier de Hazawa (préfecture de Gifu, ville de Kaizu, quartier de Nanno) est un site d'habitat occupé de la fin du Jōmon Moyen jusqu'au Jōmon Final, mais ce sont les occupations du Jōmon Récent et Final qui ont fourni le plus de mobilier.
  Le site est exceptionnel car on connaît actuellement seulement deux amas coquilliers dans la préfecture de Gifu : celui-ci et celui de Niwada, situé à deux kilomètres au nord en remontant la rivière Ibi.

  Le site a été découvert en 1910 et le centre de l'amas coquillier (39 m²) a été déclaré Site Historique Préfectoral en 1957. L'ancienne municipalité de Nanno* a acheté les terrains qui se situent autour de l'amas coquillier et a mené des campagnes de fouilles en 1996 et 1997 pour confirmer l'étendue du site (environ 500 m²). L'année dernière, un espace de 3832 m² a été classé Site Historique Municipal. C'est ce terrain qui a accédé au titre de Site Historique Préfectoral cette semaine.


 


* La municipalité de Nanno a disparu en 2005 au cours d'un de ces remaniements administratifs dont le Japon raffole. Plusieurs municipalités adjacentes ont été regroupées pour former la ville de Kaizu.

berangere: (jomon doki)
  Aucune actualité sur le Jōmon ou le Yayoi ces derniers jours, présentons un site dans notre série 「Le Jōmon, ça n'est pas que Sannai Maruyama」, sponsorisée par le mouvement de résistance contre le monopole de Sannai-Maruyama dans les médias occidentaux.


  L'amas coquillier de Nakazato (Tōkyō-to, Kita-ku, Kaminakazato) a été classé Site Historique National en 2000, parce qu'il le vaut bien.


berangere: (Default)
  L'exposition qui a ouvert hier pour présenter les résultats des recherches sur le site de Makimuku a dû réussir l'exploit de ne pas mentionner une seule fois les mots "Yamatai" et "Himiko"*, parce qu'aucun des articles qui la relatent n'y fait allusion.
  On parle même d'un "roi" et non d'une reine, pour évoquer la taille du territoire contrôlé par cette personne, que l'on peut déduire des provenances géographiques diverses des offrandes retrouvées dans la fosse.
  Complément d'information sur les données d'hier : 80% des os d'animaux retrouvés étaient des os de poissons, et 70% de ces os de poissons étaient des os de poissons d'origine marine. Le site est à une petite quarantaine de kilomètre de la mer, ce qui représentait à l'époque une distance assez importante en ce qui concerne l'acquisition de nourriture.
  On apprend également que le mobilier en bois retrouvé était essentiellement fabriqué en cyprès hinoki, qui est un bois très dur, difficile à travailler et peu utilisé pendant la période Yayoi, pendant laquelle le fer, s'il est connu, reste peu répandu. L'utilisation de ce bois suppose l'utilisation d'outils en fer, qui sont une preuve de plus de l'importance du site.

Les sources )

* contrairement au documentaire de ce soir sur la NHK qui présentait clairement le site comme la capitale du Yamatai, même s'il se gardait de conclure sur l'emplacement de ce pays hypothétique.

berangere: (Default)
  Dire qu'on peut passer des jours sans une ligne sur l'archéologie*... Les journaux se rattrapent ce soir. Ou alors c'est le département des relations publiques du Comité d'Éducation de la préfecture de Nara qui rentre de vacances.



  Makimuku (préfecture de Nara, ville de Sakurai), un candidat sérieux pour le titre de capitale du Yamatai. On en avait déjà parlé au sujet de cette quantité astronomique de noyaux de pêche retrouvés dans un trou (et d'autres petites choses accessoires).
  La fosse mesure 4,3 mètre du nord au sud, 2,2 mètres de l'est à l'ouest, pour une profondeur de 80 centimètres. Elle a été retrouvée à 5 mètres au sud d'un bâtiment de grande ampleur daté de la première moitié du IIIè siècle (après) (Yayoi Récent) et l'hypothèse a été avancée qu'elle était liée à un rituel pratiqué lors de l'abandon du bâtiment, vers le milieu du IIIè sicèle.

  Quatre mois plus tard, les 400 sacs de sable sortis de ce trou ont été tamisés et les restes retrouvés analysés : plus de 1000 fragments osseux (dents comprises) et 9760 restes végétaux (pollens compris) (et du mobilier en céramique et en bois qui n'intéresse absolument pas les auteurs des nombreux articles sur la question).



  Miyaji Atsuko, professeur associé à l'Université Féminine de Nara (archéologie environnementale) s'est chargé de l'analyse des os et des dents ;
  Kanehara Masaaki, professeur à l'Université d'Éducation de Nara (archéobotanique) s'est vu confié les graines et le pollen.


  Et nous avons enfin une réponse à cette question qui est sur toutes les lèvres "Mais que mangeait donc la reine Himiko ?"

Les os de poissons comprenaient de la dorade japonaise (Pagrus major), de la dorade royale (Sparus sarba), des carangidées (Carangidae), du maquereau espagnol (Scomber japonica - remarquez la formidable concordance entre le nom vernaculaire et le nom latin...) et des cyprinidées (Cyprinidae).
Les seuls mammifères représentés sont le cerf japonais (Cervus nippon), le sanglier (Sus scrofa) et la souris (Muridae, qui n'est peut être pas arrivée là par la volonté de l'homme...) (non, mais quand même "ô puissant dieu, veille sur moi, reçois en échange ce majestueux cerf, ce puissant sanglier et... cette souris" ? voilà...).
Pour les oiseaux, on trouve uniquement des anatides (des canards), et le règne animal est encore représenté par 10 variétés de grenouilles (finalement, oubliez ce que j'ai dit sur les souris, on ne sait jamais...)

73 sortes de végétaux ont été retrouvés, dont la moitié environ correspond à des espèces comestibles.
En plus des 2765 noyaux de pêche, nous avons également du riz (Oryza sativa), du chanvre (Cannabis), du mûrier (Broussonetica kazinoki x papyfera), du melon (Cucumis melo) de la gourde (Lagenaria sicenaria) et du millet des oiseaux (Setaria italica).
On retrouve également des végétaux utilisés dans la fabrication de la liqueur de fruits : le sureau (Sambucus sieboldiana) et le kiwai (ou kiwi de Sibérie, Actinidia arguta).
L'analyse des pollens indique la présence d'une grande quantité de pêchers à proximité.

  Selon Wada Atsumu, professeur émérite à l'Université d'Éducation de Kyōto, "il est nécessaire d'envisager que le tout ait été des offrandes de nourriture et de boisson faites aux dieux, et il est intéressant de remarquer que les produits ont des origines (géographiques) très variées. Cela conforte l'hypothèse selon laquelle Makimuku n'est pas un simple village agricole, mais se rapproche plus d'un centre urbain". (insérez ici le mot 「Yamatai」 en rouge qui clignote dans l'esprit de toutes les personnes qui entendent ou lisent cette remarque)

  Hashimoto Teruhiko, responsable (du centre) des propriétés culturelles parle d'une "découverte excessivement rare. Il n'existe pas à notre connaissance d'autre trou de ce genre, réunissant un mobilier aussi varié". Il ajoute qu'il s'agit "probablement d'un rituel en relation avec une personne possédant un très grand pouvoir". (insérez ici le mot 「Himiko」 en rouge qui clignote dans l'esprit de toutes les personnes qui entendent ou lisent cette remarque).

Les nombreuses sources + une photo supplmentaire )


*C'est inexact. Il y a des articles sur l'archéologie tous les jours. Mais qui traitent de périodes qui ne rentrent pas dans le thème défini pour ce blog.

Profile

berangere: (Default)
bérangère

Custom Text

Syndicate

RSS Atom

February 2016

S M T W T F S
 123456
78910111213
1415 1617181920
21222324252627
2829     

Tags

Style Credit

Expand Cut Tags

No cut tags