Mar. 8th, 2011

berangere: (wadai)
   Très bref, même :

   Le Comité d'Éducation de la ville de Maizuru a effectué 16 sondages pour déterminer l'ampleur du site (supposé) de Yakumo (八雲遺跡) (préfecture de Kyōto, ville de Maizuru, Maruda). Les sondages ont été ouverts à des endroits où on pensait que le site était, mais aussi là où on pensait qu'il n'était pas, histoire d'avoir ses limites.
  Conclusion : le site est bien là où on pensait qu'il était, mais il est aussi là où on pensait qu'il n'était pas. La surface du site passe de 15 hectares (supposés) à 20 hectares (confirmés).
  Le site est un village occupé de la fin du Yayoi à la période Azuchi-Momoyama (IIè siècle - XVIIè siècle), par intermittence. On y a trouvé des habitations et des tessons de vaisselle en céramique, dont une habitation de la fin du Yayoi.
  Par sa taille, il s'agit du plus grand site retrouvé sur le cours inférieur de la rivière Yura, qui constitue une route importante entre la Mer du Japon et la Mer Intérieure, mais il n'est précisé nulle part si l'occupation yayoi s'étend sur la totalité du site.






  Très bref, mais avec une photo quand même :


habitation yayoi

Source )

Note : Il existe des dizaines de sites appelés Yakumo, dans tout le Japon, et en Chine : méfiez-vous des imitations !

berangere: (dash)
Corrections le 9 mars 2011.

  En préambule à un article qui suivra probablement dans la soirée, voici l'idiotisme japonais inutile du jour.


盤状集骨葬
ばん.じょう.しゅう こつ そう
ban jou shuu.kotsu sou

   Cinq kanjis, de quoi briller en société.


   Commençons par la fin.



que
nous avons déjà rencontré par exemple ici, ou : il pourrait être élu "kanji le plus populaire des idiotismes inutiles".

   Il signifie toujours 「tombe, inhumation, enterrement」 : mettre un mort 死 sous de l'herbe 艹 avec une offrande 廾 (ce qui renseigne au passage sur les pratiques funéraires traditionnelles de l'époque où on a inventé ce kanji) (mais nous ne sommes pas là pour faire de l'archéologie linguistique) (en fait, si).

   Nous sommes donc dans le domaine funéraire (encore).



「os」


⇒ enterrement des os, que nous traduirons en jargon d'archéologue 「inhumation secondaire*」



「collection, regroupement」

集骨 : regroupement d'os ⇒ réduction de corps**



comme nous l'avons vu dans cet article, veut encore dire
「en forme de 」




c'est là que ça devient rigolo.
   殳, selon wikipedia correspond à 「l'action de frapper à mort un homme avec une lance chinoise de forme cylindrique sans bords tranchants」. Je suis émerveillée par le sens qu'on réussit à mettre dans quatre (4) traits.

   Généralement, le sens est abrégé dans les grammaires à "arme". On le retrouve dans des kanjis sympathiques comme 殺す assassiner, ou 殴る, frapper.
   舟, beaucoup moins drôle, veut dire 「bateau」.
   Les deux ensemble, soit 般 signifient 「circuler, général」 (comme dans "en général", pas comme dans "mon Général").

   Et la clef est 皿, 「assiette, plat」

   盤 est donc un plat sur lequel on circule... Ou un plat sur lequel on frappe à mort des bateaux avec des armes contondantes chinoises. Touché-Coulé ? En fait, pas très loin, vu que le terme est utilisé pour désigner les plateaux de shōgi ou de go.


   Ainsi nous avons une 「sépulture secondaire avec réduction de corps en forme de plateau」.

   Les banjōshūkotsusōs sont donc des sépultures secondaires dans lesquelles les os longs (généralement fémurs, tibias, humérus, mais on accepte les autres os longs) sont agencés de manière à former un cadre quadrangulaire, à l'intérieur duquel les os du crâne et les os courts sont disposés.


Voilà par exemple une banjōshūkotsusō dans l'amas coquillier de Hon-Kariya (ville de Kariya, préfecture de Aichi)


Une autre dans l'amas coquillier de Karekinomiya (ville de Nishio, préfecture de Aichi).

  Les banjōshūkotsusōs peuvent être individuelles ou collectives*** (jusqu'à 14 individus dans une tombe dans l'amas coquillier de Hobi).
  On connaît des cas pour lesquels les os ont été agencés en pentagone ou en hexagone.

  Jusqu'à la semaine dernière, on en connaissait dix (10) dans tout le Japon, toutes dans la région de Mikawa.


* une sépulture est secondaire quand les restes humains ont d'abord séjourné dans un autre endroit avant d'être déposés à l'endroit où on les retrouve.
** une réduction de corps a lieu lorsqu'on intervient sur les os une fois que les parties molles du cadavre ont disparu. Elle peut être un geste appartenant à la pratique funéraire, comme c'est le cas ici ou bien le geste pratique d'un fossoyeur faisant de la place dans le cimetière.
*** une sépulture collective est une sépulture qui regroupe les restes de plusieurs individus, déposés de manière successive (une sépulture de catastrophe, dans laquelle les restes de plusieurs individus seraient déposés de manière synchrone n'est pas une sépulture collective, mais une sépulture multiple).
(Pour les personnes intéressées, n'importe quelle publication de Henri Duday permettra d'approfondir le sujet)

berangere: (Default)
  L'amas coquillier de Hobi (保美貝塚)(préfecture de Aichi, ville de Tahara) est célèbre car il comporte des sépultures collectives, et que ce n'est pas une pratique funéraire très courante au Jōmon, où la mode est plutôt à l'inhumation individuelle en pleine terre avec les membres inférieurs repliés. Ou éventuellement à l'inhumation (primaire ou secondaire) en jarre.
  En fait, Hobi comprend :
- deux sépultures collectives, l'une sur la zone 1 et l'autre sur la zone B (respectivement avec un NMI* de 14 et de 6, c'est pas non plus la Chaussée-Tirancourt**),
- 31 sépultures primaires individuelles,
- un mobilier riche avec des dogūs, des outils en pierre, en matières dures animales...

  Les fouilles qui ont permis de mettre au jour ces sépultures datent des années 1960, mais une nouvelle campagne de fouilles est en cours ; elle a commencé le 19 février et prendra fin le 18 mars. Elle est menée par une équipe de 20 chercheurs d'universités différentes (Université de Tōkyō, Université de Kyōto, Université de Nagoya...), archéologues ou anthropologues, sous la coordination de Yamada Yasuhiro, professeur à l'Université de Shimane.
  L'endroit fouillé se situe dans la zone "B", où on a déjà trouvé une sépulture collective précédemment. Le périmètre de fouilles mesure 4 mètres du nord au sud sur 6 mètres d'est en ouest. Dans la partie sud-ouest de cette zone, à une vingtaine de centimètres sous la surface du sol, on a trouvé une banjōshūkotsusō, à proximité immédiate d'une autre sépulture collective et d'une sépulture en jarre. La jarre contenait de nombreux os humains brûlés.
  Les trois sépultures ont été trouvées dans la même unité stratigraphiques et appartiennent probablement à la même période, datée par la typologie céramique du début du Jōmon Final vers 1000 BCE. C'est la première fois que l'on trouve ce type d'association de pratiques funéraires pour cette période.
  À noter qu'à 2 mètres environ au nord-est, on a également trouvé une sépulture individuelle primaire, avec les membres inférieurs repliés. Le mobilier funéraire comprenait une parure de hanches en os de cerfs et une épée en pierre.
  Le mobilier de la zone fouillée quant à lui comportait des pointes de flèches en pierre, des os de sangliers et des haches polies.

  La dernière découverte d'une banjōshūkotsusō remonte à 1984. C'était celle de l'amas coquillier de Ikawazu, dans la même ville. Avec cette découverte, le nombre de banjōshūkotsusōs sur l'archipel passe à onze (11). Toutes ces sépultures ont été trouvées dans la région de Mikawa (préfecture de Aichi).
  Le ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sciences (...) va financer des recherches sur trois ans à compter de cette année pour analyser les restes humains récoltés au cours de cette campagne pour déterminer la période à laquelle les os ont été enterré et les opérations qu'ils ont subi, l'âge au décès des individus inhumés, leur sexe, les éventuelles relations familiales, leur régime alimentaire...
  Des fouilles sur une aire plus importante sont également prévues pour cet été.


*NMI : Nombre Minimum d'Individus. Par exemple si on a 4 humérus droits, 4 tibias droits et 6 tibias gauches, on est sûrs qu'il y avait au moins 6 individus au départ. Au moins. Il peut y en avoir eu plus, les 4 humérus n'appartiennent pas forcément aux mêmes types que les 4 tibias. Mais on ne le sait pas, donc on table sur 6.
** qui doit facilement atteindre les 400 individus.

La source )

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