berangere: (anthropo fun)
   Ikenobō (préfecture de Hiroshima, ville de Fukuyama, quartier de Kannabe) est un site funéraire sur lequel ont été retrouvées depuis mai 69 tombes datées du Yayoi Moyen au Kofun Ancien.

  Parmi ces tombes on compte 4 tombes avec coffrage de pierres (voir photo) et 65 tombes en fosse. Certaines des tombes en fosse comportent des traces laissant penser qu'elles ont pu contenir un cercueil en bois.
  Dans les tombes ont été retrouvées notamment trois pièces de mobilier en fer dont une (ou des, merci la non-déclinaison des noms en japonais...) faucille(s), et de nombreux tessons de poterie yayoi.

  Les tombes sont entourées d'un fossé circulaire qui correspond probablement aux premières étapes vers la construction des kofuns*. Trois kofuns (qui sont donc des tombes monumentales à tumulus caractéristiques de la civilisation suivant le Yayoi) ont d'ailleurs été retrouvées à proximité immédiate du site.

  * je promets un article sur la nomenclature des tombes japonaises dès que j'en aurai le temps.






Source )



quoi qu'en disent les dictionnaires de traduction, ceci n'est pas un sarcophage,
mais bien un coffrage
. j'accepte le terme de ciste.

berangere: (yajiri)
... le Yayoi n'existe toujours pas.

   Le Jōmon étant une civilisation bien sympathique, les habitants d'Hokkaidō n'ont pas cédé à l'effet de mode qui a conquis le reste de l'archipel et ont décidé de conserver leur mode de vie malgré la généralisation de la culture du riz chez leurs voisins. Le fait que le riz ne soit pas franchement adapté au climat d'Hokkaidō a peut-être joué un rôle dans ce choix, mais, une fois de plus, il ne nous sera pas possible d'accéder à la pensée qui sous-tend le geste, ou en l'occurrence, l'économie de subsistance.
   Quoi qu'il en soit au IIIè et IVè siècle de notre ère, à l'époque où le site de Takano 3 est occupé, ses habitants participent à une culture nommée Zoku-Jōmon 続縄文時代 en japonais et Épi-Jōmon ou Post-Jōmon dans la littérature en langue occidentale. Il s'agit indubitablement de Jōmon, ce site correspond donc bien à la période couverte par ce journal.

(Tout ça pour pouvoir parler de couteaux en obsidienne...)

  Le site de Takano 3 (高野3遺跡, Hokkaidō, district de Abashiri, ville de Bihoro, Takano), fouillé de mai à août cette année, s'étend sur 1000 m².  Dans une tombe, on a trouvé un mobilier funéraire assez exceptionnel comportant notamment une vaisselle en céramique intacte, deux couteaux en obsidienne et 22 pointes de flèches en obsidienne.



  La tombe est une fosse elliptique de 2 mètres de long par 1,2 mètre de large. Comme souvent, le squelette n'a pas été retrouvé.

  La vaisselle mesure 15 centimètres de haut et 14 centimètres de diamètre à l'ouverture. À quatre endroits sur le bord, elle présente des protubérances regroupées par deux ou trois. Le pot est décoré par l'application sur sa surface avant cuisson de cordes nouées qui donnent les motifs caractéristiques de la poterie jōmon (Jōmon signifiant "motifs de cordes").

  Les couteaux mesurent 13 centimètres et 8,5 centimètres de long. Les pointes de flèches sont triangulaires, avec une épaisseur de 1,5 millimètre seulement.

  Ce mobilier ne présente aucune trace d'utilisation : il a vraisemblablement été fabriqué uniquement dans le but de servir de mobilier funéraire.

  Bon. Je ne fais pas un article sur toutes les découvertes de tombes du Japon, alors pourquoi celle-ci ? Déjà, si la céramique jōmon est très bien caractérisée, représentée par des milliards de pots, ancrés dans une typologie précise, les découvertes de pots entiers, si elles ne sont pas incroyablement exceptionnelles, restent rares. Assez rares pour mériter des articles avec photos dans les journaux nationaux deux ou trois fois par an.
  Ensuite, il s'agit d'un mobilier particulier (et je ne parle pas de mon inclination déraisonnable pour l'obsidienne). Le mobilier funéraire jōmon est, la plupart du temps, un mobilier usagé. On enterre le mort avec des objets qu'il a utilisés de son vivant, ou bien que les personnes en deuil prélèvent sur leurs propres possession pour en faire cadeau au décédé. Les tombes comportant un mobilier neuf sont très rares au Jōmon, mais deviennent plus fréquentes dans les civilisations suivantes. Cela dénote d'un glissement dans la manière dont la population inhumante envisage le mobilier funéraire. Il s'agit au départ des possessions du mort et il est probablement naturel de les ensevelir avec lui. Inhumer du matériel neuf implique l'abandon de l'implication sentimentale, du lien qui unit le mort au mobilier présent dans sa tombe. Le mobilier revêt une signification symbolique, et l'on peut amorcer un glissement vers un mobilier funéraire à valeur rituelle, comportant des éléments non-fonctionnels comme on en trouve dans les tombes ultérieures.
  Les populations sont en général très attachées à leurs traditions funéraires. Une modification de celles-ci permet d'envisager une transition dans les mentalités bien plus certaine que celle impliquée par des changements dans les styles céramiques, par exemple.
(et je ne dis pas ça parce que l'anthropologie funéraire est une de mes spécialités !)

Source )

 



berangere: (yoshinogari)
   Le site de Amarube (余部遺跡, quartier de Amarube, ville de Kameoka, Kyōto) fait l'objet de fouilles de sauvetage depuis 1965. Il comporte des occupations de la civilisation Yayoi jusqu'à la période de Kamakura. Cette année, une portion de 800m² située au centre du site a pu être fouillée au cours d'une dixième campagne, grâce aux plans d'agrandissement d'une usine.
  Les fouilles ont mis au jour trois habitations du Yayoi Récent (200 CE), une habitation de la civilisation des Kofuns (Vè siècle CE) et un fossé de la période de Kamakura (XIIIè siècle CE). Cela porte à 31 le nombre d'habitations découvertes sur le site depuis 1965.

  Les habitations sont carrées ou rectangulaires avec des côtés de 3,5 à 6 mètres de long. Elles comportent des trous de poteaux, des silos et de nombreux tessons de céramique.
  Sous le sol d'occupation d'une des habitations yayois, dans un silo enterré, on a retrouvé 28 poids de filets en céramique (le silos comportait également des restes de nourriture), qui indiquent la pratique de la pêche au filet par les habitants du village. Le fait que les poids de filets aient été retrouvés dans un silos scellé sous le sol de l'habitation incite le Comité d'Éducation de la ville de Kameoka à penser que leur dépôt à cet endroit pourrait être rituel. Notez que le Kyōto Shinbun passe totalement outre a notion de rituel, qui n'est relayée que par le Yomiuri.
  Les poids de filets mesurent de 4 à 7 centimètres de diamètre pour une épaisseur de 2 à 3 centimètres. les poids de filets en céramique de la civilisation Yayoi sont relativement rares dans la région de Kyōto.



L'habitation au centre est celle dans laquelle ont été trouvés les poids de filets.
Le fossé au premier plan date de l'époque Kamakura.


Les sources )


Deux sources et pas une seule photo des poids de filets...


 



berangere: (yajiri)
   La nouvelle est vieille d'un mois, mais j'ai oublié d'écrire l'article...
   Des fouilles sont menées à Kawaraguchibōjū (河原口坊中遺跡, ville de Ebina, préfecture de Kanagawa) depuis 2006 dans le cadre de la maintenance d'une autoroute. Le site est situé sur une légère élévation de 20 à 21 mètres au dessus de la rivière Sagami, sur la rive est, et présente des occupation du Yayoi Moyen à la période contemporaine.
  Les occupations yayois correspondent à un village daté du Yayoi Moyen au Yayoi Récent.

  La dernière campagne a eu lieu d'août 2010 à fin avril 2011 et a concerné l'ancien lit d'une rivière qui coulait au milieu du village au Yayoi Moyen. En raison de la nature du site, de nombreux éléments de mobilier en matières périssables ont été conservés.
  Le mobilier en bois comporte des houes, des pelles, des binettes, des soques, des mortiers et des pilons, des bols sur piédestal, des bols simples, des assiettes, des bords de filets de pêche, des rames et des éléments architecturaux comme des échelles ou des poteaux.
  J'adorerais avoir une photo des bords de filets de pêche, mais en attendant, voici des photos du reste.






mobilier en bois )


  Tout ceci est formidable en soi, mais l'objet principal de cet article est un élément du mobilier lithique, connu sous le nom de "hache en pierre annulaire" : une masse en pierre elliptique avec un trou circulaire la traversant de part en part ("hache" est ici un terme générique : ces objets ne sont en aucun cas tranchants). Jusqu'à présent, on supposait qu'il s'agissait de marteaux mais il existait également une autre théorie selon laquelle ces objets étaient des poids de filets de pêche. Des très gros poids de filets de pêche...
(Une recherche Google Images avec 環状石斧 donne une assez bonne idée de la forme générale de l'objet)

  Au cours des fouilles de cette année, l'une de ces "haches" a été retrouvée emmanchée, ce qui réduit les doutes quant à sa fonction. La hache (qui est donc un marteau) a un diamètre de 9 centimètres et une largeur maximale de 3 centimètres.


marteau en place


marteau en conférence de presse

Encore un peu de mobilier )

berangere: (jomon doki)
  Le site de Kashihara (橿原遺跡, préfecture de Nara, ville de Kashihara, quartier de Unebi, Jōmon Final) a été fouillé entre 1938 et 1941. Un rapport de fouilles a été publié en 1961. 1225 pièces de mobilier, incluant de la vaisselle et d'autre objets en céramique et du mobilier lithique ont été classées Importantes Propriétés Culturelles en 2002.

   620 pièces de vaisselle en céramique ont été réexaminées depuis 2003. L'important travail de typologie céramique réalisé depuis les 70 dernières années a permis de conclure que 24% des vaisselles présentaient des traits caractéristiques des régions extérieures au Kinki, du Tōhoku à Kyūshū. En fait, plus de 20% des vaisselles sont similaires à celles que l'on trouve dans les régions du Tōhoku et du Hokuriku.
  Une telle abondance de vaisselles aux caractéristiques exogènes est très rare dans la région du Kinki, où même les sites ne présentant que 10% de vaisselles extérieures restent exceptionnels.
  L'argile utilisée pour la fabrication de ces vaisselles est locale, ce qui laisse supposer leur fabrication sur place par des populations immigrantes. Le site de Kashihara semble être un centre important du bassin de Nara au Jōmon Final, connaissant un afflux abondant de personnes extérieures à la région.

  Les os des animaux et des poissons retrouvés en fouilles ont également été l'objet d'une nouvelle étude. Le mobilier comporte plus de 6.000 pièces osseuses (os, fragments d'os et dents) dont 4.448 ont pu être attribuées à un genre et une espèce précise.
16 espèces de mammifères ont été identifiées, dont une très grande majorité de sangliers (Sus scrofa, 2517 pièces) et de cerfs (Cervus nippon, 1731 pièces). On note également un nombre conséquent de macaques (Macaca fuscata, 27 pièces), de lièvres (Lepus brachyurus, 25 pièces) et d'écureuils volants (Petaurista leucogenys, 17 pièces).
  12 espèces de poissons ont également pu être identifiées : des poissons d'eau douce comme la carpe (Cyprinus carpio) et le poisson-chat (Silurus asotus) mais également 10 espèces de poissons marins : dorade (Pagrus major), pagre tête noire (Acanthopagrus schelegelii), bar (Lateolabrax japonicus), fugu (tetraodontidae)...
  La présence de ces poissons marin confirme l'hypothèse que le village de Kashihara était un centre commercial important ayant des liens avec les établissements en bord de mer. On remarque que l'importation de poissons marins vers les sites à l'intérieur des terres de poursuit dans le bassin de Nara pour les périodes suivantes et ils se trouvent en quantité importante sur les sites du Yayoi et jusqu'à la période de Asuka (592 - 710 CE).

Source )
berangere: (dogu)
  La dogū de Aidanikumahara (相谷熊原遺跡、préfecture de Shiga, ville de Higashiōmi), dont nous parlions déjà il y a plusieurs mois car nous sommes à la pointe de l'actualité archéologique, a été choisie pour participer à l'exposition nationale itinérante 「Les fouilles de l'archipel japonais 2011」 qui se tiendra dans divers endroits de l'archipel entre le mois de juin 2011 et le mois février 2012.
   Elle est actuellement exposée (jusqu'au 8 mai) dans la ville de Omihachiman au musée archéologique de Azuchijō, avec une trentaine de vaisselles en céramique jōmons.
  L'exposition itinérante présentera les pièces de mobilier les plus remarquables retrouvées en fouilles l'année dernière : 550 pièces provenant de 22 sites sur tout l'archipel (le nombre de site fouillés l'année dernière a dépassé les 10.000)

Source : le Mainichi )

berangere: (yajiri)
  La ville de Suzuka (préfecture de Mie) a classé "propriétés culturelles municipales" un couteau en pierre jōmon et une vaisselle yayoi.

  Le couteau en pierre a été trouvé sur le site de Hirata (平田遺跡, quartier de Hirata ville de Suzuka) en 2004, lors de fouilles avant l'aménagement d'une zone résidentielle. Il a été trouvé dans le fossé d'une tombe avec tumulus quadrangulaire entouré d'un fossé (方形周溝墓) daté du Yayoi Récent, mais il s'agit d'une pièce de mobilier caractéristique de la première moitié Jōmon Final.
  Le couteau est en schiste, il mesure 392 mm de long, 25,3 mm dans sa plus grande largeur et 22,3 mm dans sa plus grande épaisseur. Il est pratiquement intact et est décoré de trois bandes transversales gravées de croix à une de ses extrémités.


Il est franchement magnifique, je veux le même.

  On pense que ce type de couteaux, comme les épées en pierre ou les bâtons en pierre, n'étaient pas fonctionnels et avaient une utilisation rituelle.
  On a trouvé des couteaux comparables dans 12 sites dans la préfecture de Mie, mais celui-ci est exceptionnel par sa qualité de conservation. Il est stylistiquement particulièrement proche des couteaux retrouvés sur les sites de :
- Shichiminamiura (志知南浦遺跡), ville de Kuwana,
- Morizoe(森添遺跡), ville de Watarai, groupement de Watarai,
- Sone (曽根遺跡), ville de Owase.

  Le couteau en pierre de Hirata est le seul qui soit à la fois entier et décoré.


  La vaisselle a été trouvée sur le site de Yaegaki jinja (八重垣神社遺跡, quartier de Tomiya, ville de Suzuka) en 2008, lors de fouilles avant la construction d'un nouveau bâtiment pour un collège. Elle a été trouvée dans un fossé daté du tout début du Yayoi Ancien. Son diamètre maximal (qui est son diamètre à l'ouverture) est de 134 mm et elle mesure 157 mm de haut. Il s'agit d'un petit tsubo, que l'on a pu remonter dans sa quasi-intégralité. L'ouverture présente un bord ondulé avec quatre pics.

Il y aura une image ici quand Dreamwidth aura décidé qu'il est d'accord pour m'afficher la boite de dialogue

  Il s'agit d'une vaisselle de type Ongagawa. Il y a un décor de lignes incisées à la spatule sur la panse, appelé chinsenmon et essentiellement retrouvé sur les vaisselles du Yayoi Ancien au Yayoi Moyen, caractéristique du Tokai et du Hokuriku, avec une origine de diffusion basée sur le Hokuriku.
  Dans la préfecture de Mie, on trouve des vaisselles comparables sur les sites de :
- Suka (須賀遺跡), ville de Suzuka,
- Nagai (永井遺跡), ville de Yokkaichi.
  Ces sites n'ont livré que des tessons et la vaisselle retrouvée à Yaegaki jinja est la plus complète retrouvée à ce jour dans la préfecture.
  Cette vaisselle a été utilisée dans un cadre domestique pour cuire des aliments.


Source )
Et une plaquette éditée par la ville de Suzuka.

berangere: (Default)
   On a découvert les 「vestiges d'une dépression en forme de fossé」 datés du Jōmon Final (1000 BCE) sur le site de Futenma Shimohara II (普天間下原第二遺跡, préfecture d'Okinawa, ville de Ginowan, Camp américain de Sukeran).
  Il s'agit de la première découverte d'une structure de ce type dans la préfecture, et probablement dans tout l'archipel Amami.
  Le site a livré des traces de vestiges d'un habitat à proximité, et il est possible que cette structure correspondent à une division volontaire de l'espace de l'habitat : il s'agit d'une découverte importante dans le cadre de la compréhension de l'organisation des habitats de cette époque sur Okinawa.

  Une grande quantité de céramique a été découverte à l'intérieur du fossé. La céramique ne présente pas de traces d'utilisation domestique (restes alimentaires) et il est possible qu'elle ait été placée dans la fossé dans le cadre d'une activité rituelle.
  Il s'agit de céramique de type Uzahama (du nom d'un autre site sur Okinawa), et elle est présente dans les trois couches de comblement du fossé. Cette découverte va permettre d'affiner la typologie de la céramique Uzahama en proposant une évolution chronologique. Dans la plupart des sites sur Okinawa, les différents niveaux d'occupation ne sont pas clairement identifiables, à cause des recoupements importants des différentes unités stratigraphiques, dérangées par les occupations successives du même endroit pendant plusieurs millénaires. Retrouver une structure contenant du matériel attribué à une seule époque est très rare.

  Les fouilles ont lieu depuis septembre 2010 et se poursuivront jusqu'au mois prochain. Le Comité d'Éducation Municipal a proposé la préservation du site au Département de Protection d'Okinawa : le site devait devenir un parking pour un hôpital de la marine américaine. S'il est classé, il sera recouvert et le parking sera construit de manière à ne pas endommager les vestiges non encore fouillés.

Source )
berangere: (toro)
  Des fouilles ont lieu sur le site de Nishiishii (西石井遺跡, ville de Matsuyama, préfecture de Ehime) depuis janvier et jusqu'au 15 avril. Il s'agit de la cinquième campagne de fouilles sur ce site, cette fois-ci dans le cadre de la construction d'immeubles, sur 725 m².

  Nishiishii est un site complexe présentant des occupations du Yayoi Récent (100 CE) au Moyen-Âge (1500 CE).

  Cette campagne a permis de fouiller 10 habitations du Yayoi Récent très bien conservées, ainsi qu'un puits, avec dans sa partie supérieure de très nombreuses vaisselles en céramique. Il est possible que ces vaisselles aient été jetées dans le puits dans le cadre d'un rituel successif à son abandon.

Source )

 


Oui, j'ai dit "En bref".
berangere: (toro)
  La quatrième campagne de fouilles de Makinokoyama (牧野小山遺跡, préfecture de Gifu, ville de Minokamo) a eu lieu du 22 novembre 2010 au 21 janvier 2011, sur une aire de 490m². Un rapport de fouilles sommaire est disponible ici.
  Cette campagne a concerné des unités stratigraphiques de l'Antiquité à la civilisation Jōmon.
  Cinq habitations semi-enterrées du Jōmon Moyen (3000 - 2000 BCE) ont été fouillées, datées par le mobilier qu'elles contenaient. Une habitation de l'Antiquité a également été retrouvée.



La suite )

berangere: (Default)
   Le site de Sunazawa (砂沢遺跡, préfecture de Aomori, ville de Hirosaki, Miwa) est célèbre car il est le plus septentrional de tous les sites yayois retrouvés jusqu'alors. Il date du Yayoi Ancien, au tout début de l'ère commune, ce qui prouve aussi une diffusion très rapide du Yayoi vers le nord, probablement par la route maritime, alors qu'il se déplaçait plus lentement par la voie terrestre. Il comporte notamment des vestiges de rizières inondées.

   En août 2000, un écolier (4è année d'école primaire) avait trouvé la moitié supérieure d'une dogū en participant à des recherches avec le club d'archéologie de son école. Il s'avère que la moitié inférieure de cette dogū a été retrouvée en 2009 au cours de fouilles par l'Université de Hirosaki. Après la découverte, Sekine Tatsuhito, professeur associé à l'Université, a recherché parmi les dogūs incomplètes retrouvées pendant les différentes campagnes de fouilles pour tenter de reconstituer une statuette.

   Il s'agit de l'une des plus grandes dogūs complètes du Tōhoku. Elle mesure 20,1 cm de haut, 16,7 cm de large et 4,8 cm d'épaisseur. Il manque une partie du crâne et du visage. Elle correspond à une combinaison des dogūs de type keppatsugata et shitotsumo, et la tête présente une figuration des cheveux et des trous dans les lobes d'oreilles pour des boucles d'oreilles.
  Il semble que la cassure soit relativement récente : la dogū n'aurait pas été brisée volontairement avant son enfouissement dans un geste rituel, comme on pense que c'est le cas pour de nombreuses autres statuettes.
  La présence de cette dogū, élément rituel caractéristique de la civilisation Jōmon, sur un site appartenant clairement à la civilisation Yayoi prouve que des pratiques rituelles jōmons ont perduré pendant la civilisation suivante.

  Les dogūs yayois entières sont très rares, même à l'échelle nationale, et on espère que cette dogū rejoindra l'inventaire du mobilier de Sunazawa classé "Importante Propriété Culturelle Nationale" (230 objets classés en 2000).



Une source, Mutsushinpou, journal local )

berangere: (rizière)
   C'est l'article "biiiii" du mois...
   En analysant par tomodensitométrie une céramique du site de Sanbonmatsu (三本松遺跡, ville de Nishinoomote, île de Tanegashima, préfecture de Kagoshima), on retrouvé les traces de 7 charançons (コクゾウムシ), espèce parasite des poacées.
   Le site est daté de 10.300 BCE, au Jōmon Initial : ces charançons sont 6.000 ans plus vieux que tous ceux découverts jusqu'alors, ce qui en fait 「les plus vieux charançons du monde」 (yeah ?).
  Obata Hiroki, de l'Université de Kumamoto, nous explique que comme il n'y avait pas d'agriculture du riz à cette époque, les charançons parasitaient probablement les récoltes de glands et de châtaignes.

  La découverte est publiée sur PLoS ONE aujourd'hui.

  Source )







  Et un article "biiii" ne serait pas un article "biiii" sans une photo couleur :



Bon appétit !
 





berangere: (dogu)
   Une statuette de sanglier en argile retrouvée sur le site de Tokushinai (十腰内遺跡, préfecture de Aomori, ville de Hirosaki) entre 1958 et 1961 a été classée Importante Propriété Culturelle.
La statuette mesure 18 cm de long, 9,7 cm de haut et 4,8 cm de large. Elle a été trouvée dnas un contexte comportant énormément de vaisselle du Jōmon Récent, et on pense qu'elle date de cette époque. Elle représente nombre de détails : les yeux, le museau et même les sabots à deux doigts.


Je l'adore, je veux le même...

  330 objets recouverts de laque du site de Korekawanakai (是川中居遺跡, préfecture de Aomori, ville de Hachinohe) ont également été classés par la même occasion, dont un peigne avec plusieurs dents de conservées, recouvert de laque rouge. 633 objets retrouvé sur ce site pendant les fouilles de 1962 avaient déjà été classés, cela porte à 963 le nombre de Propriétés Culturelles Importantes pour ce site.

Source : mainichi )
berangere: (magatama)
  Le site de Nagatake (長竹遺跡, préfecture de Saitama, ville de Kazo, Ōgoe) est fouillé depuis mai 2010 dans le cadre de travaux pour le renforcement des rives de la rivière Tone. Il comporte, sur 3.300 m², des occupations de la période contemporaine (Edo-Muromachi) au Jōmon Initial (7000 BCE).
  L'occupation du Jōmon Récent et Final est très importante : il n'a pas été fouillé dans sa totalité, mais il s'agit peut-être du plus grand site de la préfecture, tant en surface qu'en densité de mobilier.
  Cette semaine, l'Agence de Recherche pour les Propriétés Culturelles Enterrées de la préfecture a annoncé la découverte d'une boucle d'oreille en argile ajourée, avec un motif compliqué de tourbillon. La boucle d'oreille a un diamètre de 8 centimètres environ, et une épaisseur de 1 à 2 millimètres. Il s'agit de la première fois que l'on découvre une boucle d'oreille aussi ouvragée dans la région, et l'argile, très claire, rarement utilisée dans la préfecture, laisse penser qu'il pourrait s'agir d'une importation.

   Dans la préfecture de Saitama, l'amas coquillier de Shimpukuji (ville de Saitame, quartier de Iwatsuki) a livré un très grand nombre de fragments de boucles d'oreilles, mais dont le diamètre ne dépassait pas 4,5 centimètres. Cependant, on a également retrouvé sur ce site une dogū de forme humaine qui porte de très grandes boucles d'oreilles.
  Dans tout le pays, trois sites seulement comportent des boucles d'oreilles qui ont été classées 「Importantes Propriétés Culturelles」 :
- le site de Shimofuda (préfecture de Tōkyō, ville de Chōfu) : une boucle d'un diamètre de 9,8 centimètres, avec des motifs de pétales de fleurs.
- le site de Ueno-Chiamigaito (préfecture de Gunma, ville de Kiryū) : plus de 170 boucles d'oreilles, dont une avec des motifs de pétales de fleurs.
- le site de Kayano (préfecture de Gunma, village de Shinto) : plus de 557 boucles d'oreilles dont une ajourée, de 7,7 centimètres de diamètre. Certaines des boucles d'oreilles retrouvées sur ce site sont d'une couleur comparable à celles de Nagatake.






Quelques precisions, une autre image, une carte et la source )
berangere: (Default)
  L'amas coquillier de Hobi (保美貝塚)(préfecture de Aichi, ville de Tahara) est célèbre car il comporte des sépultures collectives, et que ce n'est pas une pratique funéraire très courante au Jōmon, où la mode est plutôt à l'inhumation individuelle en pleine terre avec les membres inférieurs repliés. Ou éventuellement à l'inhumation (primaire ou secondaire) en jarre.
  En fait, Hobi comprend :
- deux sépultures collectives, l'une sur la zone 1 et l'autre sur la zone B (respectivement avec un NMI* de 14 et de 6, c'est pas non plus la Chaussée-Tirancourt**),
- 31 sépultures primaires individuelles,
- un mobilier riche avec des dogūs, des outils en pierre, en matières dures animales...

  Les fouilles qui ont permis de mettre au jour ces sépultures datent des années 1960, mais une nouvelle campagne de fouilles est en cours ; elle a commencé le 19 février et prendra fin le 18 mars. Elle est menée par une équipe de 20 chercheurs d'universités différentes (Université de Tōkyō, Université de Kyōto, Université de Nagoya...), archéologues ou anthropologues, sous la coordination de Yamada Yasuhiro, professeur à l'Université de Shimane.
  L'endroit fouillé se situe dans la zone "B", où on a déjà trouvé une sépulture collective précédemment. Le périmètre de fouilles mesure 4 mètres du nord au sud sur 6 mètres d'est en ouest. Dans la partie sud-ouest de cette zone, à une vingtaine de centimètres sous la surface du sol, on a trouvé une banjōshūkotsusō, à proximité immédiate d'une autre sépulture collective et d'une sépulture en jarre. La jarre contenait de nombreux os humains brûlés.
  Les trois sépultures ont été trouvées dans la même unité stratigraphiques et appartiennent probablement à la même période, datée par la typologie céramique du début du Jōmon Final vers 1000 BCE. C'est la première fois que l'on trouve ce type d'association de pratiques funéraires pour cette période.
  À noter qu'à 2 mètres environ au nord-est, on a également trouvé une sépulture individuelle primaire, avec les membres inférieurs repliés. Le mobilier funéraire comprenait une parure de hanches en os de cerfs et une épée en pierre.
  Le mobilier de la zone fouillée quant à lui comportait des pointes de flèches en pierre, des os de sangliers et des haches polies.

  La dernière découverte d'une banjōshūkotsusō remonte à 1984. C'était celle de l'amas coquillier de Ikawazu, dans la même ville. Avec cette découverte, le nombre de banjōshūkotsusōs sur l'archipel passe à onze (11). Toutes ces sépultures ont été trouvées dans la région de Mikawa (préfecture de Aichi).
  Le ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sciences (...) va financer des recherches sur trois ans à compter de cette année pour analyser les restes humains récoltés au cours de cette campagne pour déterminer la période à laquelle les os ont été enterré et les opérations qu'ils ont subi, l'âge au décès des individus inhumés, leur sexe, les éventuelles relations familiales, leur régime alimentaire...
  Des fouilles sur une aire plus importante sont également prévues pour cet été.


*NMI : Nombre Minimum d'Individus. Par exemple si on a 4 humérus droits, 4 tibias droits et 6 tibias gauches, on est sûrs qu'il y avait au moins 6 individus au départ. Au moins. Il peut y en avoir eu plus, les 4 humérus n'appartiennent pas forcément aux mêmes types que les 4 tibias. Mais on ne le sait pas, donc on table sur 6.
** qui doit facilement atteindre les 400 individus.

La source )

berangere: (wadai)
   Très bref, même :

   Le Comité d'Éducation de la ville de Maizuru a effectué 16 sondages pour déterminer l'ampleur du site (supposé) de Yakumo (八雲遺跡) (préfecture de Kyōto, ville de Maizuru, Maruda). Les sondages ont été ouverts à des endroits où on pensait que le site était, mais aussi là où on pensait qu'il n'était pas, histoire d'avoir ses limites.
  Conclusion : le site est bien là où on pensait qu'il était, mais il est aussi là où on pensait qu'il n'était pas. La surface du site passe de 15 hectares (supposés) à 20 hectares (confirmés).
  Le site est un village occupé de la fin du Yayoi à la période Azuchi-Momoyama (IIè siècle - XVIIè siècle), par intermittence. On y a trouvé des habitations et des tessons de vaisselle en céramique, dont une habitation de la fin du Yayoi.
  Par sa taille, il s'agit du plus grand site retrouvé sur le cours inférieur de la rivière Yura, qui constitue une route importante entre la Mer du Japon et la Mer Intérieure, mais il n'est précisé nulle part si l'occupation yayoi s'étend sur la totalité du site.






  Très bref, mais avec une photo quand même :


habitation yayoi

Source )

Note : Il existe des dizaines de sites appelés Yakumo, dans tout le Japon, et en Chine : méfiez-vous des imitations !

berangere: (toro)
  J'allais me plaindre du manque d'actualité archéologique de ce début de semaine et me résoudre à écrire un article sur un site jōmon (car le Yayoi mène actuellement par 36 articles à 30), probablement du Proto-Jōmon (un seul article pour le moment, le pauvre) dans une des préfectures que je n'avais pas encore traitées, histoire de compléter un peu la vision de la protohistoire japonaise donnée par ce journal, quand les gens du Yomiuri sont arrivés avec un site proto-jōmon dans la préfecture de Miyazaki.
   Ces gens lisent dans mes pensées, je ne vois pas d'autre explication.



Les details )


L'article du Yomiuri, donc )
berangere: (toro)
  Le monopole kofun de l'actualité archéologique a enfin pris fin.

  L'Université de Keiō a l'intention de construire de nouveaux bâtiments sur son campus de Yagami (préfecture de Kanagawa, ville de Yokohama, quartier de Kohoku, Hiyoshi). Ce qui est bien, quand on est une Université avec un département d'archéologie, c'est qu'on peut fouiller soi-même. C'est ce qu'ils font depuis avril dernier.
  Les sondages laissent supposer que le site (nommé Yagamidai 矢上台遺跡) s'étend au moins sur 90.000m², mais les fouilles ont porté sur une zone de 1500 m² dans la zone méridionale du terrain prospecté. On y a retrouvé des occupations de la période de Nara (VIIIè siècle) au Yayoi Récent (Ier siècle) : 60 habitations semi-enterrées, dont 30 datées du Yayoi Récent. Si l'ensemble du site présente la même densité d'occupation, on peut s'attendre à un village de plus de 1000 habitations (1800 selon mes calculs très savants impliquant une règle de trois).
  C'est très grand pour la civilisation Yayoi, même à sa toute fin.

  Le site est situé sur un terrain en hauteur entre les rivières Tama et Tsurumi, à proximité de la baie de Tōkyō, facilement accessible par voie marine ou fluviale, ce qui en fait 「un endroit où il est facile de vire, à la fin du Yayoi, période à laquelle a vécu Himiko, et qui a vu un grand nombre d'hommes se regrouper」 (Andō Hiromichi, professeur associé en archéologie à l'Universite de Keiō).
  Les habitations traversent plusieurs unités stratigraphiques, montrent des traces de reconstructions et d'agrandissements, souvent sur plusieurs centaines d'années et 「nous permettent d'appréhender le processus de formation des très grands habitats. Ce genre de site est très rare dans le sud du Kant
ō」.
  Parmi ces habitations, une se distingue des autres par sa taille : 100 m², alors que la plupart des habitations varient de 10 à 20 m². 「On peut en déduire la présence probable d'une personne d'importance, ce qui indique que la stratification sociale avait déjà commencé」.
  En ce qui concerne le mobilier, en plus de la classique céramique yayoi, on note la présence de céramique Haji (céramique brun-rouge, non vernie et non décorée) et de céramique Sue (bleue-grise), ainsi que d'une bague en bronze.







La source : Kanaloco (journal local) )

Itazuke

Mar. 3rd, 2011 05:28 pm
berangere: (itazuke)
  La déferlante Kofun continuant de noyer les actualités archéologiques, voici une présentation de Itazuke, qui est peut-être mon site préféré. Il est dans le top 10 en tous cas.
  Itazuke (板付遺跡), site phare de la transition entre le Jōmon et le Yayoi, complètement inconnu des riverains*...

  Situé sur le plateau d'Itazuke (préfecture de Fukuoka, ville de Fukuoka, quartier de Hakata) sur une terrasse basse, le site d'Itazuke est un habitat à enceinte occupé du Jōmon Final au Yayoi Récent. Il est classé Site Historique National depuis 1976 car je ne suis pas la seule à penser qu'il est formidable.
  Le plateau d'Itazuke mesure 650 x 200 mètres environ et est bordé à l'est par la rivière Mikasa et à l'ouest par la rivière Morooka.
















Par ici )


* véridique : je connais plusieurs personnes dans la ville de Fukuoka qui n'en ont jamais entendu parler.
** fouilles de Hashimuregawa, préfecture de Kagoshima.
berangere: (Default)
  On ne peut pas dire qu'il n'y ait pas d'actualités archéologiques, mais...
  Je ne sais pas, le fait d'avoir eu le droit de fouler pendant 3 heures le sol d'une supposée tombe impériale a peut-être relancé l'intérêt du public (des journalistes) pour la période kofun. Il n'y en a que pour elle :


(tous les articles précédés d'une étoile traitent de la période kofun)
(les deux articles sur le Yayoi parlent 1- de
l'expo sur les tokushu kidais de Kashihara ; 2- du classement du site de Kanzaki. La pointe de l'actualité, donc)


  Donc, en cette période creuse, voici la présentation du site de Egenoyama, que nous évoquions ici.



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