berangere: (yajiri)
   La nouvelle est vieille d'un mois, mais j'ai oublié d'écrire l'article...
   Des fouilles sont menées à Kawaraguchibōjū (河原口坊中遺跡, ville de Ebina, préfecture de Kanagawa) depuis 2006 dans le cadre de la maintenance d'une autoroute. Le site est situé sur une légère élévation de 20 à 21 mètres au dessus de la rivière Sagami, sur la rive est, et présente des occupation du Yayoi Moyen à la période contemporaine.
  Les occupations yayois correspondent à un village daté du Yayoi Moyen au Yayoi Récent.

  La dernière campagne a eu lieu d'août 2010 à fin avril 2011 et a concerné l'ancien lit d'une rivière qui coulait au milieu du village au Yayoi Moyen. En raison de la nature du site, de nombreux éléments de mobilier en matières périssables ont été conservés.
  Le mobilier en bois comporte des houes, des pelles, des binettes, des soques, des mortiers et des pilons, des bols sur piédestal, des bols simples, des assiettes, des bords de filets de pêche, des rames et des éléments architecturaux comme des échelles ou des poteaux.
  J'adorerais avoir une photo des bords de filets de pêche, mais en attendant, voici des photos du reste.






mobilier en bois )


  Tout ceci est formidable en soi, mais l'objet principal de cet article est un élément du mobilier lithique, connu sous le nom de "hache en pierre annulaire" : une masse en pierre elliptique avec un trou circulaire la traversant de part en part ("hache" est ici un terme générique : ces objets ne sont en aucun cas tranchants). Jusqu'à présent, on supposait qu'il s'agissait de marteaux mais il existait également une autre théorie selon laquelle ces objets étaient des poids de filets de pêche. Des très gros poids de filets de pêche...
(Une recherche Google Images avec 環状石斧 donne une assez bonne idée de la forme générale de l'objet)

  Au cours des fouilles de cette année, l'une de ces "haches" a été retrouvée emmanchée, ce qui réduit les doutes quant à sa fonction. La hache (qui est donc un marteau) a un diamètre de 9 centimètres et une largeur maximale de 3 centimètres.


marteau en place


marteau en conférence de presse

Encore un peu de mobilier )

berangere: (jomon doki)
  Le site de Kashihara (橿原遺跡, préfecture de Nara, ville de Kashihara, quartier de Unebi, Jōmon Final) a été fouillé entre 1938 et 1941. Un rapport de fouilles a été publié en 1961. 1225 pièces de mobilier, incluant de la vaisselle et d'autre objets en céramique et du mobilier lithique ont été classées Importantes Propriétés Culturelles en 2002.

   620 pièces de vaisselle en céramique ont été réexaminées depuis 2003. L'important travail de typologie céramique réalisé depuis les 70 dernières années a permis de conclure que 24% des vaisselles présentaient des traits caractéristiques des régions extérieures au Kinki, du Tōhoku à Kyūshū. En fait, plus de 20% des vaisselles sont similaires à celles que l'on trouve dans les régions du Tōhoku et du Hokuriku.
  Une telle abondance de vaisselles aux caractéristiques exogènes est très rare dans la région du Kinki, où même les sites ne présentant que 10% de vaisselles extérieures restent exceptionnels.
  L'argile utilisée pour la fabrication de ces vaisselles est locale, ce qui laisse supposer leur fabrication sur place par des populations immigrantes. Le site de Kashihara semble être un centre important du bassin de Nara au Jōmon Final, connaissant un afflux abondant de personnes extérieures à la région.

  Les os des animaux et des poissons retrouvés en fouilles ont également été l'objet d'une nouvelle étude. Le mobilier comporte plus de 6.000 pièces osseuses (os, fragments d'os et dents) dont 4.448 ont pu être attribuées à un genre et une espèce précise.
16 espèces de mammifères ont été identifiées, dont une très grande majorité de sangliers (Sus scrofa, 2517 pièces) et de cerfs (Cervus nippon, 1731 pièces). On note également un nombre conséquent de macaques (Macaca fuscata, 27 pièces), de lièvres (Lepus brachyurus, 25 pièces) et d'écureuils volants (Petaurista leucogenys, 17 pièces).
  12 espèces de poissons ont également pu être identifiées : des poissons d'eau douce comme la carpe (Cyprinus carpio) et le poisson-chat (Silurus asotus) mais également 10 espèces de poissons marins : dorade (Pagrus major), pagre tête noire (Acanthopagrus schelegelii), bar (Lateolabrax japonicus), fugu (tetraodontidae)...
  La présence de ces poissons marin confirme l'hypothèse que le village de Kashihara était un centre commercial important ayant des liens avec les établissements en bord de mer. On remarque que l'importation de poissons marins vers les sites à l'intérieur des terres de poursuit dans le bassin de Nara pour les périodes suivantes et ils se trouvent en quantité importante sur les sites du Yayoi et jusqu'à la période de Asuka (592 - 710 CE).

Source )
berangere: (yajiri)
  La ville de Suzuka (préfecture de Mie) a classé "propriétés culturelles municipales" un couteau en pierre jōmon et une vaisselle yayoi.

  Le couteau en pierre a été trouvé sur le site de Hirata (平田遺跡, quartier de Hirata ville de Suzuka) en 2004, lors de fouilles avant l'aménagement d'une zone résidentielle. Il a été trouvé dans le fossé d'une tombe avec tumulus quadrangulaire entouré d'un fossé (方形周溝墓) daté du Yayoi Récent, mais il s'agit d'une pièce de mobilier caractéristique de la première moitié Jōmon Final.
  Le couteau est en schiste, il mesure 392 mm de long, 25,3 mm dans sa plus grande largeur et 22,3 mm dans sa plus grande épaisseur. Il est pratiquement intact et est décoré de trois bandes transversales gravées de croix à une de ses extrémités.


Il est franchement magnifique, je veux le même.

  On pense que ce type de couteaux, comme les épées en pierre ou les bâtons en pierre, n'étaient pas fonctionnels et avaient une utilisation rituelle.
  On a trouvé des couteaux comparables dans 12 sites dans la préfecture de Mie, mais celui-ci est exceptionnel par sa qualité de conservation. Il est stylistiquement particulièrement proche des couteaux retrouvés sur les sites de :
- Shichiminamiura (志知南浦遺跡), ville de Kuwana,
- Morizoe(森添遺跡), ville de Watarai, groupement de Watarai,
- Sone (曽根遺跡), ville de Owase.

  Le couteau en pierre de Hirata est le seul qui soit à la fois entier et décoré.


  La vaisselle a été trouvée sur le site de Yaegaki jinja (八重垣神社遺跡, quartier de Tomiya, ville de Suzuka) en 2008, lors de fouilles avant la construction d'un nouveau bâtiment pour un collège. Elle a été trouvée dans un fossé daté du tout début du Yayoi Ancien. Son diamètre maximal (qui est son diamètre à l'ouverture) est de 134 mm et elle mesure 157 mm de haut. Il s'agit d'un petit tsubo, que l'on a pu remonter dans sa quasi-intégralité. L'ouverture présente un bord ondulé avec quatre pics.

Il y aura une image ici quand Dreamwidth aura décidé qu'il est d'accord pour m'afficher la boite de dialogue

  Il s'agit d'une vaisselle de type Ongagawa. Il y a un décor de lignes incisées à la spatule sur la panse, appelé chinsenmon et essentiellement retrouvé sur les vaisselles du Yayoi Ancien au Yayoi Moyen, caractéristique du Tokai et du Hokuriku, avec une origine de diffusion basée sur le Hokuriku.
  Dans la préfecture de Mie, on trouve des vaisselles comparables sur les sites de :
- Suka (須賀遺跡), ville de Suzuka,
- Nagai (永井遺跡), ville de Yokkaichi.
  Ces sites n'ont livré que des tessons et la vaisselle retrouvée à Yaegaki jinja est la plus complète retrouvée à ce jour dans la préfecture.
  Cette vaisselle a été utilisée dans un cadre domestique pour cuire des aliments.


Source )
Et une plaquette éditée par la ville de Suzuka.

berangere: (Default)
   On a découvert les 「vestiges d'une dépression en forme de fossé」 datés du Jōmon Final (1000 BCE) sur le site de Futenma Shimohara II (普天間下原第二遺跡, préfecture d'Okinawa, ville de Ginowan, Camp américain de Sukeran).
  Il s'agit de la première découverte d'une structure de ce type dans la préfecture, et probablement dans tout l'archipel Amami.
  Le site a livré des traces de vestiges d'un habitat à proximité, et il est possible que cette structure correspondent à une division volontaire de l'espace de l'habitat : il s'agit d'une découverte importante dans le cadre de la compréhension de l'organisation des habitats de cette époque sur Okinawa.

  Une grande quantité de céramique a été découverte à l'intérieur du fossé. La céramique ne présente pas de traces d'utilisation domestique (restes alimentaires) et il est possible qu'elle ait été placée dans la fossé dans le cadre d'une activité rituelle.
  Il s'agit de céramique de type Uzahama (du nom d'un autre site sur Okinawa), et elle est présente dans les trois couches de comblement du fossé. Cette découverte va permettre d'affiner la typologie de la céramique Uzahama en proposant une évolution chronologique. Dans la plupart des sites sur Okinawa, les différents niveaux d'occupation ne sont pas clairement identifiables, à cause des recoupements importants des différentes unités stratigraphiques, dérangées par les occupations successives du même endroit pendant plusieurs millénaires. Retrouver une structure contenant du matériel attribué à une seule époque est très rare.

  Les fouilles ont lieu depuis septembre 2010 et se poursuivront jusqu'au mois prochain. Le Comité d'Éducation Municipal a proposé la préservation du site au Département de Protection d'Okinawa : le site devait devenir un parking pour un hôpital de la marine américaine. S'il est classé, il sera recouvert et le parking sera construit de manière à ne pas endommager les vestiges non encore fouillés.

Source )
berangere: (toro)
  Des fouilles ont lieu sur le site de Nishiishii (西石井遺跡, ville de Matsuyama, préfecture de Ehime) depuis janvier et jusqu'au 15 avril. Il s'agit de la cinquième campagne de fouilles sur ce site, cette fois-ci dans le cadre de la construction d'immeubles, sur 725 m².

  Nishiishii est un site complexe présentant des occupations du Yayoi Récent (100 CE) au Moyen-Âge (1500 CE).

  Cette campagne a permis de fouiller 10 habitations du Yayoi Récent très bien conservées, ainsi qu'un puits, avec dans sa partie supérieure de très nombreuses vaisselles en céramique. Il est possible que ces vaisselles aient été jetées dans le puits dans le cadre d'un rituel successif à son abandon.

Source )

 


Oui, j'ai dit "En bref".
berangere: (toro)
  La quatrième campagne de fouilles de Makinokoyama (牧野小山遺跡, préfecture de Gifu, ville de Minokamo) a eu lieu du 22 novembre 2010 au 21 janvier 2011, sur une aire de 490m². Un rapport de fouilles sommaire est disponible ici.
  Cette campagne a concerné des unités stratigraphiques de l'Antiquité à la civilisation Jōmon.
  Cinq habitations semi-enterrées du Jōmon Moyen (3000 - 2000 BCE) ont été fouillées, datées par le mobilier qu'elles contenaient. Une habitation de l'Antiquité a également été retrouvée.



La suite )

berangere: (rizière)
   C'est l'article "biiiii" du mois...
   En analysant par tomodensitométrie une céramique du site de Sanbonmatsu (三本松遺跡, ville de Nishinoomote, île de Tanegashima, préfecture de Kagoshima), on retrouvé les traces de 7 charançons (コクゾウムシ), espèce parasite des poacées.
   Le site est daté de 10.300 BCE, au Jōmon Initial : ces charançons sont 6.000 ans plus vieux que tous ceux découverts jusqu'alors, ce qui en fait 「les plus vieux charançons du monde」 (yeah ?).
  Obata Hiroki, de l'Université de Kumamoto, nous explique que comme il n'y avait pas d'agriculture du riz à cette époque, les charançons parasitaient probablement les récoltes de glands et de châtaignes.

  La découverte est publiée sur PLoS ONE aujourd'hui.

  Source )







  Et un article "biiii" ne serait pas un article "biiii" sans une photo couleur :



Bon appétit !
 





berangere: (Default)
  L'amas coquillier de Hobi (保美貝塚)(préfecture de Aichi, ville de Tahara) est célèbre car il comporte des sépultures collectives, et que ce n'est pas une pratique funéraire très courante au Jōmon, où la mode est plutôt à l'inhumation individuelle en pleine terre avec les membres inférieurs repliés. Ou éventuellement à l'inhumation (primaire ou secondaire) en jarre.
  En fait, Hobi comprend :
- deux sépultures collectives, l'une sur la zone 1 et l'autre sur la zone B (respectivement avec un NMI* de 14 et de 6, c'est pas non plus la Chaussée-Tirancourt**),
- 31 sépultures primaires individuelles,
- un mobilier riche avec des dogūs, des outils en pierre, en matières dures animales...

  Les fouilles qui ont permis de mettre au jour ces sépultures datent des années 1960, mais une nouvelle campagne de fouilles est en cours ; elle a commencé le 19 février et prendra fin le 18 mars. Elle est menée par une équipe de 20 chercheurs d'universités différentes (Université de Tōkyō, Université de Kyōto, Université de Nagoya...), archéologues ou anthropologues, sous la coordination de Yamada Yasuhiro, professeur à l'Université de Shimane.
  L'endroit fouillé se situe dans la zone "B", où on a déjà trouvé une sépulture collective précédemment. Le périmètre de fouilles mesure 4 mètres du nord au sud sur 6 mètres d'est en ouest. Dans la partie sud-ouest de cette zone, à une vingtaine de centimètres sous la surface du sol, on a trouvé une banjōshūkotsusō, à proximité immédiate d'une autre sépulture collective et d'une sépulture en jarre. La jarre contenait de nombreux os humains brûlés.
  Les trois sépultures ont été trouvées dans la même unité stratigraphiques et appartiennent probablement à la même période, datée par la typologie céramique du début du Jōmon Final vers 1000 BCE. C'est la première fois que l'on trouve ce type d'association de pratiques funéraires pour cette période.
  À noter qu'à 2 mètres environ au nord-est, on a également trouvé une sépulture individuelle primaire, avec les membres inférieurs repliés. Le mobilier funéraire comprenait une parure de hanches en os de cerfs et une épée en pierre.
  Le mobilier de la zone fouillée quant à lui comportait des pointes de flèches en pierre, des os de sangliers et des haches polies.

  La dernière découverte d'une banjōshūkotsusō remonte à 1984. C'était celle de l'amas coquillier de Ikawazu, dans la même ville. Avec cette découverte, le nombre de banjōshūkotsusōs sur l'archipel passe à onze (11). Toutes ces sépultures ont été trouvées dans la région de Mikawa (préfecture de Aichi).
  Le ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sciences (...) va financer des recherches sur trois ans à compter de cette année pour analyser les restes humains récoltés au cours de cette campagne pour déterminer la période à laquelle les os ont été enterré et les opérations qu'ils ont subi, l'âge au décès des individus inhumés, leur sexe, les éventuelles relations familiales, leur régime alimentaire...
  Des fouilles sur une aire plus importante sont également prévues pour cet été.


*NMI : Nombre Minimum d'Individus. Par exemple si on a 4 humérus droits, 4 tibias droits et 6 tibias gauches, on est sûrs qu'il y avait au moins 6 individus au départ. Au moins. Il peut y en avoir eu plus, les 4 humérus n'appartiennent pas forcément aux mêmes types que les 4 tibias. Mais on ne le sait pas, donc on table sur 6.
** qui doit facilement atteindre les 400 individus.

La source )

berangere: (wadai)
   Très bref, même :

   Le Comité d'Éducation de la ville de Maizuru a effectué 16 sondages pour déterminer l'ampleur du site (supposé) de Yakumo (八雲遺跡) (préfecture de Kyōto, ville de Maizuru, Maruda). Les sondages ont été ouverts à des endroits où on pensait que le site était, mais aussi là où on pensait qu'il n'était pas, histoire d'avoir ses limites.
  Conclusion : le site est bien là où on pensait qu'il était, mais il est aussi là où on pensait qu'il n'était pas. La surface du site passe de 15 hectares (supposés) à 20 hectares (confirmés).
  Le site est un village occupé de la fin du Yayoi à la période Azuchi-Momoyama (IIè siècle - XVIIè siècle), par intermittence. On y a trouvé des habitations et des tessons de vaisselle en céramique, dont une habitation de la fin du Yayoi.
  Par sa taille, il s'agit du plus grand site retrouvé sur le cours inférieur de la rivière Yura, qui constitue une route importante entre la Mer du Japon et la Mer Intérieure, mais il n'est précisé nulle part si l'occupation yayoi s'étend sur la totalité du site.






  Très bref, mais avec une photo quand même :


habitation yayoi

Source )

Note : Il existe des dizaines de sites appelés Yakumo, dans tout le Japon, et en Chine : méfiez-vous des imitations !

berangere: (toro)
  J'allais me plaindre du manque d'actualité archéologique de ce début de semaine et me résoudre à écrire un article sur un site jōmon (car le Yayoi mène actuellement par 36 articles à 30), probablement du Proto-Jōmon (un seul article pour le moment, le pauvre) dans une des préfectures que je n'avais pas encore traitées, histoire de compléter un peu la vision de la protohistoire japonaise donnée par ce journal, quand les gens du Yomiuri sont arrivés avec un site proto-jōmon dans la préfecture de Miyazaki.
   Ces gens lisent dans mes pensées, je ne vois pas d'autre explication.



Les details )


L'article du Yomiuri, donc )
berangere: (toro)
  Le monopole kofun de l'actualité archéologique a enfin pris fin.

  L'Université de Keiō a l'intention de construire de nouveaux bâtiments sur son campus de Yagami (préfecture de Kanagawa, ville de Yokohama, quartier de Kohoku, Hiyoshi). Ce qui est bien, quand on est une Université avec un département d'archéologie, c'est qu'on peut fouiller soi-même. C'est ce qu'ils font depuis avril dernier.
  Les sondages laissent supposer que le site (nommé Yagamidai 矢上台遺跡) s'étend au moins sur 90.000m², mais les fouilles ont porté sur une zone de 1500 m² dans la zone méridionale du terrain prospecté. On y a retrouvé des occupations de la période de Nara (VIIIè siècle) au Yayoi Récent (Ier siècle) : 60 habitations semi-enterrées, dont 30 datées du Yayoi Récent. Si l'ensemble du site présente la même densité d'occupation, on peut s'attendre à un village de plus de 1000 habitations (1800 selon mes calculs très savants impliquant une règle de trois).
  C'est très grand pour la civilisation Yayoi, même à sa toute fin.

  Le site est situé sur un terrain en hauteur entre les rivières Tama et Tsurumi, à proximité de la baie de Tōkyō, facilement accessible par voie marine ou fluviale, ce qui en fait 「un endroit où il est facile de vire, à la fin du Yayoi, période à laquelle a vécu Himiko, et qui a vu un grand nombre d'hommes se regrouper」 (Andō Hiromichi, professeur associé en archéologie à l'Universite de Keiō).
  Les habitations traversent plusieurs unités stratigraphiques, montrent des traces de reconstructions et d'agrandissements, souvent sur plusieurs centaines d'années et 「nous permettent d'appréhender le processus de formation des très grands habitats. Ce genre de site est très rare dans le sud du Kant
ō」.
  Parmi ces habitations, une se distingue des autres par sa taille : 100 m², alors que la plupart des habitations varient de 10 à 20 m². 「On peut en déduire la présence probable d'une personne d'importance, ce qui indique que la stratification sociale avait déjà commencé」.
  En ce qui concerne le mobilier, en plus de la classique céramique yayoi, on note la présence de céramique Haji (céramique brun-rouge, non vernie et non décorée) et de céramique Sue (bleue-grise), ainsi que d'une bague en bronze.







La source : Kanaloco (journal local) )

Itazuke

Mar. 3rd, 2011 05:28 pm
berangere: (itazuke)
  La déferlante Kofun continuant de noyer les actualités archéologiques, voici une présentation de Itazuke, qui est peut-être mon site préféré. Il est dans le top 10 en tous cas.
  Itazuke (板付遺跡), site phare de la transition entre le Jōmon et le Yayoi, complètement inconnu des riverains*...

  Situé sur le plateau d'Itazuke (préfecture de Fukuoka, ville de Fukuoka, quartier de Hakata) sur une terrasse basse, le site d'Itazuke est un habitat à enceinte occupé du Jōmon Final au Yayoi Récent. Il est classé Site Historique National depuis 1976 car je ne suis pas la seule à penser qu'il est formidable.
  Le plateau d'Itazuke mesure 650 x 200 mètres environ et est bordé à l'est par la rivière Mikasa et à l'ouest par la rivière Morooka.
















Par ici )


* véridique : je connais plusieurs personnes dans la ville de Fukuoka qui n'en ont jamais entendu parler.
** fouilles de Hashimuregawa, préfecture de Kagoshima.
berangere: (Default)
  On ne peut pas dire qu'il n'y ait pas d'actualités archéologiques, mais...
  Je ne sais pas, le fait d'avoir eu le droit de fouler pendant 3 heures le sol d'une supposée tombe impériale a peut-être relancé l'intérêt du public (des journalistes) pour la période kofun. Il n'y en a que pour elle :


(tous les articles précédés d'une étoile traitent de la période kofun)
(les deux articles sur le Yayoi parlent 1- de
l'expo sur les tokushu kidais de Kashihara ; 2- du classement du site de Kanzaki. La pointe de l'actualité, donc)


  Donc, en cette période creuse, voici la présentation du site de Egenoyama, que nous évoquions ici.



berangere: (yajiri)
  「Jōmon no Mori」 (= la forêt jōmon), un parc archéologique jōmon de la ville de Sendai (préfecture de Miyagi) a proposé toute l'année des expositions saisonnières sur l'économie de subsistance jōmon, en présentant à cette occasion les différents sites fouillés dans la ville.
  Il y a eu 「La nourriture des mons ー Les habitats jōmons le long de la rivière Natori et la nourriture au printemps」, puis 「en été」, 「en automne」  et maintenant 「en hiver」.
  L'exposition du printemps présentait le site de Mikamine.
  Celle d'été insistait sur les cercles de pierres et les dogūs et le site de Yamaguchi.
  Celle d'automne était centrée sur le site de Uwano, le plus grand village jōmon de la ville de Sendai et exposait de la céramique et un pendentif en jade.
  Les plaquettes de présentation des expositions d'été et d'automne (format pdf).

  Si l'on se réfère au calendrier jōmon, dont nous parlions il y a quelques semaines, l'hiver est la période pendant laquelle les Jōmons s'adonnent à la chasse. L'exposition actuelle (jusqu'au 21 mars) a donc pour thème la chasse.
  Selon l'article (et il est nécessaire que je le traduise parce que tant de lyrisme dans le journalisme, c'est beau), l'exposition "permet de ressentir la manière de vivre des Hommes du passé, qui ont poussé à son paroxysme la sagesse permettant d'exploiter ce que la Nature avait à offrir".


  L'exposition tourne essentiellement autour des fosses-pièges, qui sont très fréquentes dans la région : 12 sites (dont Shimonouchiura, Oogainaka et Numahara A), fouillés dans le quartier de Taihaku dans la ville de Sendai ont livré environ 170 fosses-pièges.
  83 pièces sont présentées, incluant du mobilier (lithique et céramique) et des photos de fouilles, pour expliquer les techniques de chasse. Les fosses-pièges sont disposées en rang sur le versant d'une colline et on rabat les animaux vers celles-ci. On en distingue de deux types :
- les premières mesurent 1 à 2,5 m de long pour 1 m de large et étaient vraisemblablement destinées à prendre à la fois des sangliers et des cerfs
- les secondes, qui mesurent 2 à 3 m de long pour seulement 20 cm de large, permettaient de piéger les cerfs.



La source : le kahoku (a change) )
berangere: (toro)
  Suite à l'article sur Ba-ga Mori Kita Shamen, voici une brève présentation (car je n'ai pas trouvé grand chose) du site de Shiudeyama (紫雲出山遺跡).


  Tout comme Ba-ga Mori Kita Shamen, Shiudeyama est un établissement de hauteur sur l'île de Shikoku (préfecture de Kagawa, ville de Mitoyo, quartier de Takuma). Le site est occupé dès le début du Yayoi Moyen, prend de l'importance dans la deuxième moitié de cette période et est abandonné à sa fin.
  Shiude est une montagne ("yama" signifiant "montagne") qui culmine à 352 mètre au-dessus de la Hiuchinada, une partie de la Mer Intérieure située entre la péninsule de Shōnai (préfecture de Kagawa) et la péninsule de Takanawa (Préfecture de Ehime). Le site est installé à son sommet. Il a été découvert en 1947 au cours de travaux d'aménagements du point de vue au sommet de la montagne.

  Des fouilles ont été menées dès 1955 par Kobayashi Yukio.

  Comme c'est le cas à Ba-ga Mori Kita Shamen, le site de Shiudeyama présente à la fois des caractéristiques domestiques et militaires : les vestiges d'habitations, de greniers et de vaisselle en céramique sont accompagnés de nombreuses pointes de flèches et épées en pierre.
  Les pointes de flèches sont très grandes, caractéristique souvent considérée comme une preuve de leur utilisation dans un but militaire et non pour la chasse. Leur forme indique une influence de la région du Kinai.





 La suite par ici )

berangere: (kame)
  Le site de Higashino Doi (préfecture de Kōchi, ville de Konan, quartier de Noichi) est fouillé dans le cadre des travaux de construction d'une autoroute. La zone fouillée s'étend sur 14.000 m².
  Le site avait déjà fait parler de lui en octobre 2010 avec la découverte d'une vaisselle en céramique de type Shōnai (produite dans la plaine de Ōsaka) parfaitement conservée. Il s'agissait de la première fois que l'on trouvait une vaisselle de ce type non brisée dans la préfecture. À cette époque, les articles parlaient de 60 habitations retrouvées (les fouilles ont commencé en mai 2010) : un village conséquent et commerçant avec des régions situées jusque dans la plaine de Ōsaka.
  Actuellement, le site comporte 80 habitations datées de la fin du Yayoi et du début du Kofun (IIIè siècle) et de la fin du Kofun (VIè siècle).
  Le site est en fait occupé depuis le Yayoi Ancien et jusqu'à la période Muromachi. On y a trouvé des vaisselles et des poids de filets en céramique du Yayoi Ancien (IVè siècle avant) et des tuiles, les traces de 10 bâtiments sur piliers et une pierre à encre de la période Nara (VIIIè siècle après), qui laissent supposer la présence d'un temple à proximité.

  La dernière découverte importante concerne donc la mise au jour de 5 tombes en jarres de la fin du Yayoi (début du IIIè siècle).
  Il s'agit de tombes de type tsubo-kan : le corps est déposé dans une jarre de type tsubo (fermée par l'apposition d'un bol retourné sur son ouverture). Ce type de structures est plus rare que les tombes en jarres kame-kan où la vaisselle utilisée est une jarre kame.



Une tombe en place.

  Les jarres étaient enterrées dans un espace à l'est de la zone où se concentrent les habitations, mais à proximité de celles-ci.
  Malgré l'absence de corps, en raison de la taille réduite des jarres et du fait que les espaces funéraires réservés aux enfants sont souvent situés à proximité des habitations, on pense qu'il s'agit de 5 tombes d'immatures d'environ 1 an.
  La jarre la plus grande mesure 70 cm de haut et 60 cm de large.
 
  L'une des jarres est décorée d'un motif en dents de scie (kyoshimon) qui est très souvent utilisé dans la décoration des dotakus (cloches rituelles en bronze). Il s'agit de la première découverte d'un tsubo comportant ce type de décor dans la préfecture. La jarre fait 45 cm de haut et 40 cm de diamètre maximal. Le décor est situé sur la partie supérieure de la panse.




  Comme ce motif est fréquemment retrouvé sur les dotakus, on lui attribue un sens magique fort, et l'utilisation d'une jarre décorée de ce motif pourrait indiquer l'attachement particulier de la population inhumante aux immatures enterrés (Shimomura Yutaka, responsable des fouilles).

Petite publication distribuée pendant la réunion d'information au public tenue sur le site en octobre dernier. (pdf) (en japonais)

Les sources )



 

 



berangere: (toro)
  D'accord, d'accord... "l'un des plus grands"...

  Le site de Ba-ga Mori Kita Shamen (le premier mot est en katakanas, aucune idée de ce à quoi il peut correspondre : Barga ? Varga ? Rien ?) (préfecture de Kōchi, ville de Ino, Koretomo) a été découvert en 1957 et est fouillé depuis par intermittence (campagne en 1974, en 1976, en 1997 et en 1999).
  Un chantier a été ouvert en mai dernier avant la construction d'une bretelle d'autoroute.



  Il s'agit d'un 「établissement de hauteur」 situé sur la pente d'une colline qui domine la rivière Uji, daté de la fin du Yayoi Moyen, occupé de la première moitié du Ier siècle (CE) jusqu'au IIè siècle.
  Au début du Yayoi, les groupes humains s'installent généralement dans les plaines, à proximité des terres facilement mises en œuvre pour la riziculture irriguée sur laquelle est basée leur économie. Rapidement, les établissements se déplacent vers des sites de hauteur, peu favorables à l'agriculture, sur lesquels ils sont souvent fortifiés (enceintes avec fossés et palissades).
  La plupart comporte des vestiges à forte connotation militaire : foyers d'alerte, pointes de flèches... Ils semblent être une réponse aux troubles et révoltes qui sont décrites dans les chroniques chinoises des Wei au IIè siècle.
  À partir du Yayoi Moyen, ce type de site est courant dans le Kinai et sur la côte de la Mer intérieure.

  On connaît un autre établissement de hauteur parfaitement contemporain sur la montagne située juste à l'est du site : le village de Asakura (ville de Kōchi) et on peut probablement parler d'un réseau de sites, chacun installé sur une colline ou une montagne.
  Ces établissements de hauteur sont considérés comme des lieux de refuge des populations en cas de dangers, des installations à but militaire et non domestique. Des découvertes récentes remettent en cause cette théorie.



Deux sources )
 


berangere: (Default)
  Le réexamen d'un fukabachi (bol profond) trouvé en 1985 dans l'amas coquillier de Gongenbara (ville de Ichikawa, préfecture de Chiba) a permis d'y découvrir la gravure de la tête d'un sanglier. Paraît-il.



(Jōmon Moyen 2000 - 1800 BCE env.)

  En haut : les yeux, au milieu, l'arrête du nez, en bas, les défenses. les deux zones hachurées sur les côtés représentent les poils.
Comme quoi tous les jōmons n'étaient pas de grands artistes plasticiens.

  Pourquoi faire un article sur un dessin pareil alors que d'habitude, on a plutôt des choses comme ça :



qui font quand même beaucoup plus joli sur la table de la salle à manger ou dans un catalogue d'exposition ? 
  En fait, contrairement à ce que l'on pourrait croire, les représentations figuratives sont assez rares dans la céramique Jōmon (il y a bien les vaisselles à décor de chasse que nous avons évoquées ici, mais ça reste peu commun).
  Et je ne résiste pas à la tentation de vous communiquer les conclusions auxquelles est arrivé Shitara Hiromi (de la Tōdai quand même) : comme la vaisselle a été retrouvée dans une habitation, enterrée sous le sol à proximité de l'entrée (ce qui aurait un rapport avec des rites de fécondité, pour une raison qui m'échappe) et que le sanglier est connu pour sa capacité reproductrice hors du commun (c'est sûr qu'il fait plus de marcassins que nous ne faisons d'enfants, mais quand même), il pourrait s'agir d'un talisman pour de bonnes récoltes et d'un symbole de vie.
*C'EST RITUEL*

(pour les personnes non-familières du jargon particulier à la discipline, en archéologue, "c'est rituel" signifie très exactement "je n'ai aucune idée de ce à quoi ça peut servir")

 

le mainichi )

berangere: (anthropo fun)
  Je voulais juste faire une brève sur le fait que le terrain autour de l'amas coquillier de Hazawa a été classé Site Historique Préfectoral, et ça a fini en article complet sur le site...

  L'amas coquillier de Hazawa (préfecture de Gifu, ville de Kaizu, quartier de Nanno) est un site d'habitat occupé de la fin du Jōmon Moyen jusqu'au Jōmon Final, mais ce sont les occupations du Jōmon Récent et Final qui ont fourni le plus de mobilier.
  Le site est exceptionnel car on connaît actuellement seulement deux amas coquilliers dans la préfecture de Gifu : celui-ci et celui de Niwada, situé à deux kilomètres au nord en remontant la rivière Ibi.

  Le site a été découvert en 1910 et le centre de l'amas coquillier (39 m²) a été déclaré Site Historique Préfectoral en 1957. L'ancienne municipalité de Nanno* a acheté les terrains qui se situent autour de l'amas coquillier et a mené des campagnes de fouilles en 1996 et 1997 pour confirmer l'étendue du site (environ 500 m²). L'année dernière, un espace de 3832 m² a été classé Site Historique Municipal. C'est ce terrain qui a accédé au titre de Site Historique Préfectoral cette semaine.


 


* La municipalité de Nanno a disparu en 2005 au cours d'un de ces remaniements administratifs dont le Japon raffole. Plusieurs municipalités adjacentes ont été regroupées pour former la ville de Kaizu.

berangere: (yoshinogari)
  Le site de Kanzaki (préfecture de Kanagawa, ville de Ayase) a été classé Site Historique National par le Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et des Technologies. Il s'agit du premier site à recevoir cette distinction dans cette ville et la municipalité réfléchit actuellement à un moyen de le mettre en valeur en conséquence.

  Le site de Kanzaki est fouillé depuis 1989. Il s'agit d'un habitat à enceinte circulaire du Yayoi Récent (100 - 200 CE) comportant 9 habitations semi-enterrées.
 Le fossé mesure 103 mètres du nord au sud, 65 mètres de l'est à l'ouest, 1,80 mètre de profondeur et 2 mètres de large. La partie sud du village et l'extérieur du fossé ont été fouillés seulement en 2009.



  Le site est remarquable par le fait que plus de 95% de la vaisselle exhumée ressemble très fortement à la vaisselle de l'est de la préfecture de Aichi et l'ouest de la préfecture de Shizuoka à la même époque. La forme des habitations montre également une forte influence du Tōkai.
  Le village correspond probablement à l'établissement d'un groupe humain en provenance de la frontière entre les actuelles préfectures de Shizuoka et Aichi. Il prouve le déplacement en masse de populations sur de grandes distances (environ 200 kilomètres) à la fin du Yayoi.
  Le creusement du fossé indique la nécessité de se protéger contre les agressions extérieures pendant cette période d'instabilité politique, mais le groupe installé à Kanzaki était en contact avec les populations alentours, comme le prouvent les 5% de vaisselles restants, qui sont de production locale (les premiers 95% sont de production locale aussi, ils ont simplement été produits par des personnes qui elles, n'étaient pas locales...).
une petite carte )

  おめでとう、神埼遺跡 (*^o^)乂(^-^*)

La source : Kanaloco, journal rgional )


Profile

berangere: (Default)
bérangère

Custom Text

Syndicate

RSS Atom

February 2016

S M T W T F S
 123456
78910111213
1415 1617181920
21222324252627
2829     

Tags

Style Credit

Expand Cut Tags

No cut tags